vendredi 19 août 2016

PAS MAL STANDARD.






Au sud-ouest de Saint-Elzéar en Beauce. Trois heures de l'après-midi dimanche dernier.
Plus on monte, et plus il y a de la brume. Mais la route reste sèche.
Ci-dessous, le même endroit en mai 2015.



Je lisais la semaine dernière un article publié récemment dans un journal quotidien anglophone canadien. Une fois n'est pas coutume, c'était un compte-rendu d'un essai routier d'un vélo Eddy Merckx de très haut-de-gamme.

Le journaliste, qui n'était peut-être pas spécialisé dans le domaine, parlait avec enthousiasme de cette machine très pointue. On peut comprendre. Quiconque a déjà essayé une machine de ce niveau. sait à peu près à quoi s'attendre, et ce n'est pas banal.

Mais j'ai accroché quand il a parlé de perfection. Quant à moi, si c'est la perfection que vous recherchez, n'y pensez même pas. Peu importe ce que dit la publicité, vos amis, ou vos ennemis, peu importe la marque, le modèle ou l'année, le nom du coureur professionnel commandité par la compagnie ou le signe astrologique de l'épouse du patron, aucun vélo n'est parfait, cher ou pas. Tout ce qui est technique est source de compromis.

C'est pourquoi j'aime bien le magazine français lacheteurcycliste.com et sa version papier. On y trouve un franc parler plus près de la réalité que ce qu'on trouve parfois dans d'autres magazines.

Certains articles sont plus enthousiastes que d'autres, on peut comprendre, ils ne sont pas tous écrits par la même personne. Et ils ne décrivent pas tous le même produit. Mais l'effort de transparence est souvent évident, une volonté d'indépendance face aux fabricants. Ce qui n'est pas donné à tous, d'autant plus que ce sont eux qui achètent la publicité...

Intéressant ce tableau des catégories de cadres. On nous suggère 9 familles distinctes qui aident à comprendre que, au-delà du poids et du métal (ou de la fibre), on a affaire à des comportements et des sensations qui peuvent être décrits de différentes façons, destinés à différents usagers. Le tableau des catégories de roues, lui, permet de saisir l'importance de la relation entre le poids du cycliste et le poids et la hauteur de la jante.

Et on n'y trouve pas que des vélos de niveau élite ou expert, le vélo sous la barre des 1000 euros y a aussi sa place. C'est souhaitable, particulièrement pour ceux qui en sont à leur premier achat. Mais gardez à l'esprit que cette équipe a une perspective très route. Et qu'ils ont constamment les fesses sur des machines de haut niveau, ce qui influence forcément leur réaction lorsqu'ils sont sur un tout-alu sans prestige.





J'ai reçu un courriel la semaine dernière, d'un client qui voulait un gonfleur pour sa pompe. Après enquête, j'ai constaté que le gonfleur demandé n'était pas de la même marque que la pompe à  laquelle il est destiné. Ça va être compatible, ça? Voici une partie de nos échanges.

Pour la tête de pompe Lezyne: c’est pour une pompe sur pied pas mal standard. J’ai estimé que le diamètre du boyau était standard d’une marque à l’autre. Si ce n’est pas le cas, svp m’aviser pour tricoter une autre solution genre, une autre tête livrée avec le tuyau qui ferait sur une pompe standard.

Ma réponse:

Ta pompe est "pas mal standard". Suggestion de l'oncle Paul: bannis le mot standard de ton vocabulaire cycliste. Ou utilise-le toujours au pluriel. Il y a des standards. 

Tu ne peux pas présumer que Lezyne aura l'obligeance d'utiliser la même dimension de tuyaux/raccord/gonfleur que la pompe que tu as. C'est une décision arbitraire faite au bureau du concepteur qui n'a pas le souci d'accommoder Paul Trépanier.

Évidemment, il se peut que ça fasse. Mais comme tu peux voir, je ne le prends pas pour acquis.


La réponse finale du client:


Merci pour la mise à jour des « standards ». C’est vrai que même dans le jazz, les standards diffèrent :)




Un exemple parmi d'autres: je parlais ce matin avec un collègue détaillant qui m'avait acheté un jeu de pédalier au standard italien parce que le standard anglais habituel ne faisait pas. Pour s'apercevoir que même l'italien n'est pas compatible. Il y a alors de bonnes chances que ce soit un vieux cadre français avec une boîte de pédalier au standard français de l'époque. Si je ne m'abuse, ils ont abandonné ce standard pour se mettre d'accord avec les dimensions à l'anglaise qui sont les plus répandues, et de loin, lorsqu'il s'agit de boîtes filetées.

Mais prenez note que quelques nouvelles formules se sont ajoutées ces dernières années, qu'on aime ou qu'on n'aime pas. Ce qui confirme ce que je disais plus haut: standards s'écrit au pluriel.





http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2015/01/21/014-velo-louis-pierre-dupuis-perce.shtml

Le représentant qui m'a parlé de lui travaille chez un des plus gros distributeurs canadiens dans le domaine du vélo (et des pièces). Il m'a dit que c'est le type qui roule le plus au Canada. En date du 17 août, il en est à 30853 kms, en 253 sorties. Ce Gaspésien s'appelle Louis-Pierre Dupuis et, heureusement, il n'est pas trop regardant sur la météo. Plus de 2500 kms en janvier, on ne l'accusera pas d'être douillet! Pensez-y, c'est pluis de 80 kms par jour, en moyenne. On a beau dire que janvier 2016 n'était pas le plus froid de mémoire, mais on parle quand même de températures en bas de 0 degré Celsius la plupart du temps.

Jetez un coup d'oeil sur sa page Strava:

https://www.strava.com/athletes/1321982



Les chorales sud-africaines sont parmi mes préférées, et cette pièce ne fait que renforcer cette opinion. Un reproche: c'est trop court! Laura Mvula: She