jeudi 29 décembre 2016

FLOTTER.





Je trouvais que les pneus de 2 pouces étaient trop larges en hiver, et me voilà avec des pneus de 4.0 pouces. Illogique? Non, pas vraiment.

Les pneus de 2 pouces étaient trop larges pour être à l'aise dans la neige abondante, et pas assez pour flotter sur elle. Je me suis dit qu'il serait intéressant de faire un essai prolongé pour comparer les plus gros pneus avec ma monture habituelle qui est chaussée avec des pneus de cyclocross 700 x 30. Certains d'entre vous la connaissent déjà:



Ces pneus, des Schwalbe CX Pro, donnent une direction fiable et minimisent la résistance au roulement lorsque la neige tombe pendant des heures. Ils sont légers, et lorsqu'ils sont combinés avec un cadre lui aussi léger, donnent un ensemble facile à manipuler et à manoeuvrer. Dans des conditions difficiles, c'est appréciable.

Mes nouveaux pneus gras sont ceux qui équipent d'origine le Evo Big Ridge 7.0, cuvée 2017, fraîchement débarqué chez le fournisseur Cycles Lambert. Spectaculairement indifférent aux obstacles de toutes sortes, il ne fait pas de miracles, mais c'est tout juste. Disons qu'il passe partout, seule la glace l'arrête. Lorsque vient le temps de quitter la voie publique, il gomme les surprises et permet des trajets impensables avec tout autre type de vélo. Il me reste à l'essayer dans des conditions où la neige tombe depuis des heures, sans arrêt. Là, le défi viendra des accumulations et des ornières. Je reste sur ma réserve, seul un essai confirmera ce que le vélo est vraiment capable de faire. Dans de telles conditions, le pneu de cyclocross est tout indiqué, quoiqu'il a ses limites bien entendu.

Quelques lignes sur les caractéristiques du Big Ridge. D'abord, le prix. Ce n'est pas un détail, car dans cette catégorie des fat bikes, les vélos gras, on trouve peu de modèles sous la barre des 1000$cad, et ça dépasse souvent les 2000$. Le Big Ridge, lui, se situe à 800$cad + taxes, avec un cadre en alu 6061-T6. Forcément, à un tel prix, on peut s'attendre à des compromis sur les éléments mécaniques, mais ils ont été faits intelligemment, rien à redire jusqu'ici. Point fort: la selle. Ce n'est pas un modèle de haut de gamme, mais la forme et le degré de rembourrage sont bien choisis et je ne sens pas le besoin de la changer, même si ce serait facile pour moi de le faire.



Les freins sont à disque, comme c'est l'habitude sur ce genre de vélo. Tirage par câble, on peut s'y attendre à ce prix, il s'agit de la marque Tektro, et le rendement est correct, adéquat. Le frein arrière avait besoin d'être recentré au montage final, et l'opération était facile et rapide. Reste à voir comment ça vieillira tout ça.

Les pneus donnent une direction fiable à basse vitesse, mais soyez prudent lorsque la vitesse augmente et qu'il faut tourner à une intersection. Ces pneus ne sont pas spécifiquement conçus pour la neige, et là-dessus un changement pourrait s'avérer bénéfique. Je n'ai pas vraiment de modèle à proposer, et, pour le moment, je me contenterai de faire ce que tout adulte raisonnable ferait à ma place, je ralentirai quand c'est le temps. Après avoir écrit ceci, je me suis fait dire par une source généralement bien informée que le Maxxis Minion (haut de gamme) ou le Kenda Juggernaut 4.5 pouces (milieu de gamme) seraient de bons choix.

Le pédalier n'a qu'un seul plateau, et ça ne pose aucun problème. Il est tout petit, et les indices sont là pour montrer que les développements sont bien choisis: je roule sur le plat dans le milieu de la cassette, et je n'ai pas encore eu à mettre pied à terre pour monter une côte.



Le levier de vitesse est un modèle Shimano à détente, typique, et est combiné à un dérailleur Shimano Acera. Rien à redire ici non plus, si ce n'est que ce genre de manette est plus difficile à opérer avec le genre de mitaines que nous portons, moi et certains de mes amis, en hiver. Pas impossible, seulement un peu moins évident. Un bon vieux thumbshifter de la vieille école serait plus facile, mais Shimano n'en fait plus en version 8 vitesses depuis longtemps. Notez que l'importateur canadien Damco en propose dans la marque MicroShift. Ils sont disponibles en version 8, 9 ou 10 vitesses. Dans ce cas-ci, je choisirais le Thumb SL-T08, mais notez qu'il est seulement disponible à la paire (gauche et droite). La marque MicroShift n'a pas particulièrement bonne réputation chez les amateurs, mais je n'ai pas d'opinion personnelle, ne les ayant jamais essayés moi-même. Peuvent-ils vraiment avoir raté la conception et la fabrication d'un tel levier de vitesses? Surtout que rien ne vous oblige à le combiner avec un dérailleur de la même marque.


Le garde-boue arrière amovible que vous voyez sur la photo ci-dessus m'a paru suffisant jusqu'ici.


Après quelques jours sur le Big Ridge et ses gros pneus, je suis retourné à mon vélo habituel et ses pneus étroits. Les premiers coups de pédales ont été un choc. Il est tellement plus dynamique, son accélération est tellement plus nerveuse! On perçoit beaucoup la soudaine légèreté de la roue avant, la machine est nettement plus manoeuvrable. Dès que la distance augmente, l'avantage est clairement du côté des 700 x 30.

Je n'ai pas l'intention d'arrêter de rouler avec le Big Ridge, mais je vais aussi continuer de rouler avec mon vélo d'hiver traditionnel équipé de pneus de cyclocross. Le temps raffinera mes impressions sur le terrain de prédilection de chacun de ces deux machines. Le vélo gras pour l'usage récréatif et l'autre pour l'usage utilitaire? On verra.




Lorsque vient le temps de quitter l'asphalte pour rouler sur la gravelle, chacun a sa petite idée sur ce qui est le vélo idéal. Pour plusieurs, c'est tout simple, on prend un vélo qui est déjà en sa possession: hybride, montagne, cyclocross, cyclotourisme, toutes sortes de vélos peuvent convenir plus ou moins bien selon le terrain et les dénivelés.

J'ai déjà bien documenté mes préférences sur ce blogue. L'industrie du vélo, elle, a son interprétation de ce qui est l'idéal, et ne se prive pas de nous proposer des modèles maintenant que cette activité est devenue une tendance en Occident, même si au Québec on n'a pas encore perçu cette tendance. Voici une partie de la cuvée 2016. Je ne vous montre pas ça parce que je suis attiré personnellement par ces vélos, mais bien parce que c'est ce que l'industrie suggère. À vous de juger.



La semaine dernière, un client avec lequel je n'ai jamais roulé me disait que sa préférence allait vers les pneus lisses, qui n'ont vraiment pas la cote dans la vidéo ci-dessus. Ah oui? Je ne suis pas seul?



Si vous envisagez l'utilisation d'un vélo à l'obscurité en dehors du milieu urbain, vous trouverez peut-être intéressante la vidéo suivante, qui a comparé un phare allemand sérieux avec un modèle économique obtenu sur Internet.




Trois semaines de vacances, à partir de samedi. Trois semaines de silence sur le blogue, et je vous ferai part de mes projets pour 2017 en revenant. BONNE ANNÉE À TOUS!!!!!


En plus des habituelles prises de vue lors de spectacles auxquelles on peut s'attendre, le film suivant nous fait entendre plusieurs extraits où Jimi parle. Ton posé, calme et lucide, ce document sera une révélation pour ceux qui ne connaissent pas encore ce musicien majeur du siècle dernier.



Et qui est Bootsy Collins, la voix de Jimi dans ce film? Voici un aperçu du personnage, accompagné entre autres par David Sanborn (sax alto) et Hiram Bullock (guitare).




vendredi 23 décembre 2016

LE TEMPS.




Le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de la Ville de Québec.
À gauche, Sillery, à droite, Lévis et la rive sud.


Une partie non-négligeable de la main-d'oeuvre québécoise (et même occidentale) va prendre sa retraite durant les cinq prochaines années. Il y a vingt-cinq ans, René Falardeau, le fils du fondateur de mon entreprise, et qui avait suivi les traces de son père, René décédait alors qu'il était encore à la tête de cette entreprise. Il n'a pas pris sa retraite avant de décéder, il est tombé malade.

Ayant maintenant le même âge, et même un peu plus, que René quand il est décédé, je me fais parfois demander si je vais prendre ma retraite bientôt. Pour que j'en vienne à une telle décision, je devrais être plus riche, mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle je veux continuer à travailler. Loin de là.

Avec ma perspective, je ne vois pas la retraite comme une chose désirable. J'aime travailler. Je ne rentre jamais travailler à contre-coeur, et mon travail ne m'oblige pas à côtoyer des gens désagréables. En fait, c'est plutôt le contraire.


On dirait bien que le vent souffle de l'est, n'est-il pas, mon cher Albert Grey?

En plus, mon avenir professionnel s'oriente vers une diversité d'activités toutes stimulantes, où je pourrai utiliser mes compétences et ça vaut de l'or. Par contre, je ne souhaite pas rester propriétaire de mon entreprise (Bicycles Falardeau enr.) jusqu'à ce que j'en sois finalement incapable, d'autant plus que je peux continuer à y travailler sans assumer toutes les responsabilités qui s'y rattachent.

J'aurais bien aimé que René Falardeau travaille pour moi lorsque j'en suis devenu propriétaire. Son expertise et ses habiletés auraient facilité la transition, mais ça n'a pas été possible. Quand ce sera mon tour, certains clients ne verront pas la différence immédiatement, je serai encore présent et en mesure de les aider. J'ai toujours pensé que c'était préférable.

Ma mère a travaillé jusqu'à l'âge de 82 ans. À la fin, elle ne recevait plus de salaire, elle travaillait pour la satisfaction et pour le plaisir qu'elle en avait toujours retiré. Je m'imagine facilement continuer tant que ma santé me le permettra, parce que ma motivation est encore intacte. En fait, elle est plus forte que jamais, parce que ma vision du travail va en s'élargissant et en se raffinant.

Un autre exemple: Floyd Norman.



Floyd tient bon. Il aime ce qu'il a fait toute sa vie. Pourquoi arrêter?

J'ai cette chance, j'ai très peu travaillé dans des emplois très terre-à-terre, durant toutes ces années. J'ai réussi à me connecter sur le plaisir des autres, parce que j'étais très connecté sur le mien. Les gens qui vont à l'université aboutissent parfois dans des emplois sérieux, et la fin du parcours implique souvent une retraite bien planifiée, avec des revenus conséquents. Mon parcours est bien différent: je n'ai pas abusé des bancs de l'école, et ma planification financière, euh... quelle planification?

En fait, si je peux parler de planification financière, un des éléments principaux consiste à éviter de surconsommer. Mes conversations avec des gens qui travaillent dans des institutions financières me le confirment: pour certaines personnes, aucun salaire ne peut suffire. On gagne un dollar et on en dépense deux, toutes les raisons sont bonnes. Moi, ce que je désire vraiment, c'est du temps, de l'air frais et des amis. Demandez-leur, ils vous le diront.



J'aurais aimé avoir le temps, aujourd'hui, de vous parler d'une de ces activités que j'ai l'intention de créer en 2017. La prochaine fois peut-être. En attendant, je vais faire encore quelques jours de travail au magasin avant mes vacances annuelles qui vont couvrir les trois premières semaines de janvier. Du 27 au 30 décembre, Bicycles Falardeau sera ouvert de midi à 17:30 heures.


Le fleuve Saint-Laurent, vu du Pont de Québec. Au moment de publier ceci, il est plein de glace.
Le trottoir du Pont de Québec est habituellement praticable en hiver. Même en vélo.

J'ai reçu aujourd'hui même le vélo que j'attendais depuis quelques temps: un Evo Big Ridge. Je l'assemble très bientôt. Comment dit-on fat bike en français? Vélo gras? Gros vélo? Aidez-moi quelqu'un!  Je n'ai pas envie de finir avec la bouche pleine de wires de brake (prononcez ouère de bréke) et autres tires (tailleurs) comme on entend souvent au Québec. Pas plus que de management (comme les Parisiens) ou d'oustidère (comme Bernard Vallet). Le quatuor Tryo (!) a sa p'tite opinion là-dessus:



Youri s'est procuré un jeu de tubes Columbus Zona récemment. Deux, en fait. Une corde de plus à son arc? L'avenir nous dira si c'est le début d'une série.


Le premier sera un cadre destiné à un vélo de piste. Pas un fixie,pour reprendre l'expression à la mode, mais bien un vélo conçu pour terrasser les adversaires sur un authentique vélodrome. Soudeur, peintre et cycliste d'expérience, Youri a tout pour réussir. J'ai hâte de voir le résultat.



Christian Scott:




jeudi 15 décembre 2016

UN CÔNE CASSÉ?






Un moyeu Campagnolo Record, fait pour les roues libres vissées. Très prisé par les restaurateurs de vieux vélos haut-de-gamme. À condition d'être en bon état, évidemment.


Lorsqu'on est vélo-mécano professionnel, ce n'est pas toujours facile de faire le diagnostic sur les malades qu'on nous soumet. Bien sûr, en général, c'est vite fait, mais à cause de la variété des pépins que les cyclistes subissent, il y aura toujours un pourcentage de cas plus difficiles à identifier.

Alors on peut comprendre qu'à plus forte raison, si on est profane en la matière, ça devient d'autant plus difficile de comprendre pourquoi les choses ne tournent pas rond sur son vélo.Récemment, un client me disait qu'une pièce dont il ne connaissait pas le nom (j'ai cru comprendre qu'il voulait dire le cône du moyeu de la roue) était cassée. Vous comprendrez mon scepticisme: je n'ai jamais vu un cône cassé. Usé, oui, piqué, bien sûr, mais pas cassé. Je lui ai dit qu'on allait l'ouvrir et on verrait bien. Voici tout ce qu'on y a trouvé:



Le cône est cette pièce qu'on voit à gauche complètement sur la photo. Il y en a un autre identique sur l'axe, buté contre son écrou de serrage. Et la couronne de billes qu'on voit dans la partie supérieure de la photo, il n'y en a qu'une seule, au lieu de deux comme il le faut.

Le client m'a raconté qu'il était intervenu sur ce moyeu, chez lui. Il m'a apporté ça alors qu'il n'y avait aucune bille d'un côté! Ça ne tournait évidemment pas du tout, et il en a conclu qu'une pièce était cassée.

Les seules choses qui peuvent casser dans un moyeu, sont l'axe, surtout, et les billes. Dans de rares cas, la cuvette (qu'on ne voit pas ici) peut fendre, mais je n'ai pas vu ça souvent. Entre autres raisons, parce que beaucoup de cyclistes ne font jamais ouvrir leur moyeu pour faire changer la graisse et les billes. Et si on finit par ouvrir le moyeu, le déficit d'entretien est tel que c'est en bien mauvais état.

Un vélo unique, n'en cherchez pas un autre identique.


On voit moins d'axes cassés qu'auparavant, parce que ce sont surtout les axes arrières qui cassent. Et depuis plusieurs années, les systèmes à cassette (versus roue libre) sont très présents, surtout sur les vélos de milieu et haut-de-gamme. Dans ces moyeux, les axes sont mieux supportés et pour cette raison ils ne cassent pratiquement jamais.

Les axes des moyeux à roue libre vissée, eux, sont non seulement moins bien supportés, mais habituellement ils sont faits d'un métal de basse gamme qui vieillit d'autant plus. Et ils commencent par devenir faux avant de casser. Sur un tel moyeu, comme par exemple un Joy Tech ou un Formula, ne vous surprenez pas si l'axe tourne  en se baladant comme s'il avait vidé une bouteille de vodka. Surtout si vous êtes lourd ou si vous avez un style de conduite rock'n roll.

Les billes, elles, vont se dégrader passablement avant de casser. Il faudrait être vraiment négligent pour en arriver à ce point.



On peut voir un entretien de moyeu dans la vidéo suivante. Quatre précisions, cependant:

  1. Dans l'absolu, ce n'est pas vrai qu'il y a plus de moyeux à roulement cartouche (sealed bearing hubs) que de moyeux traditionnels cônes/cuvettes. Le narrateur est probablement un Américain, qui travaille sur des vélos modernes de bon niveau et c'est ce qui lui fait dire que les moyeux à roulement cartouche dominent. Mais si on regarde la production mondiale de l'industrie du vélo, le moyeu traditionnel est produit en plus grande quantité. Les moyeux Shimano qu'on trouve sur les roues complètes Shimano, comme les Dura Ace et autres Ultegra, sont plutôt à roulement cartouche, mais les moyeux Shimano fabriqués pour être combinés avec des jantes Alex, Mavic ou autres sont plutôt à cônes/cuvettes. Je ne sais pas s'il y a des exceptions, mais c'est la règle générale.
  2. Je remplace toujours toutes les billes lorsque j'ouvre un moyeu. Elles sont trop bon marché, et leur degré de détérioration n'est pas visible à l'oeil nu. 
  3. On peut remplacer une couronne de bille par des billes libres. 
  4. Les cônes (ou les axes complets avec cônes) de remplacement ne sont pas toujours faciles à trouver dans le commerce, et on a besoin d'une pièce vraiment identique, sinon ça ne va pas. 


Les roulements cartouche ont une grande douceur de roulement, mais Colin me faisait valoir que les billes pour cône/cuvette supportent mieux les charges latérales (en anglais: side loads) telles qu'on les impose quand on grimpe en danseuse ou lorsqu'on penche le vélo pour tourner. Notez qu'il s'est fait des moyeux de qualité exemplaire sous la formule cône/cuvette. On en trouve des exemples aussi bien dans le haut de la gamme Shimano que chez Campagnolo (dont c'était un des points forts) et dans d'autres marques également. Il est facile d'évaluer la douceur de roulement d'un moyeu. Il suffit de faire tourner l'axe avec ses doigts lorsque le moyeu n'est pas en place sur le vélo pour percevoir cette douceur et aussi pour voir s'il y a de la résistance. Cette dernière est fréquente sur les roulements cartouche, surtout lorsqu'ils sont neufs. 

Pour l'anecdote, et je le dis sans être un expert dans ce domaine, je crois me rappeler que sur les moyeux de piste, les vrais, ceux qui roulaient sur vélodrome, certains mettaient de l'huile plutôt que de la graisse dans les roulements, pour minimiser au maximum la résistance au roulement. Corrigez-moi si c'est inexact. 




Neige abondante sur Québec le lundi 12 décembre. Je mentionnais sur  https://www.facebook.com/groups/hiveraveloaquebec/ que la rue Père-Marquette (le vélo-boulevard) était très praticable, si on est bien chaussé. Quelqu'un m'a posé la question suivante:

Est-ce praticable si c'est la première fois de notre vie qu'on roule sous la neige?



Voici ma réponse:

Ça dépend de chacun. Avec des pneus lisses d'été je ne le ferais pas. Je l'ai fait avec des pneus de cyclocross 700 x 30. J'imagine qu'une personne habituée aux sports de glisse sera plus confortable qu'une autre. Je traversais les endroits plus neigeux sur le petit plateau (28 dents dans mon cas) et quand ça glisse un peu je pousse plus fort sur les pédales. Si on n'est pas habile, on le devient. Et si tu es malheureuse tu peux toujours faire demi-tour et te reprendre une autre journée.


Pour la première fois, je vais m'acheter un vélo équipé de freins à disque. Cette partie-là du vélo ne m'enthousiasme pas, mais les vélos gras sont tous équipés ainsi. On verra.

Commentaire de Patrick O'Grady (Bicycle Retailer and Industry News, mai 2016) à propos des freins à disque:

"For me, the hassle-to-value ratio feels all wrong, especially with hydraulic discs, which I've been seeing more of lately."



Et plus loin:

"As the old saying goes, "If it ain't broken, don't fix it." But if it ain't brakin'? We're not there yet."

Autrement dit, il questionne les inconvénients associés aux freins à disque, et ce n'est pas comme s'il n'y avait pas d'alternative, dans bien des cas.

Ces leviers de frein Tektro sont fabriqués spécialement pour être compatibles avec les freins à tirage linéaire. Ce qui n'est pas le cas des leviers typiques comme les leviers freins/vitesses Shimano 105, Ultegra ou autre du même genre.


En 2016, je n'avais jamais tant vu de propriétaires de vélos équipés de freins à disque qui se disaient irrités par ces systèmes. Faut dire, il y en a de plus en plus. Généralement, ils avaient acheté leur vélo sans trop réfléchir à cet aspect de leur nouvelle machine, et ce n'est que plus tard qu'ils ont compris qu'ils étaient mariés à quelque chose de moins simple, et pas sans inconvénient. Je dis marié, car la plupart des vélos équipés de freins à disque n'ont pas de pivots qui permettraient de remplacer les freins d'origine par des freins à tirage linéaire ou cantilevier.


Trixie Whitley a fait des bonnes choses avec Daniel Lanois. Ici, elle est en solo.



vendredi 9 décembre 2016

QUEBEC GRAVEL GRINDERS.





Ville de Québec, 4 décembre 2016. C'est reparti pour un autre hiver!
En bas de la Côte Gilmour. Seuls les vélos gras peuvent rouler là-dessus à l'aise.


Pour beaucoup de gens ayant grandi à la campagne, rouler à vélo sur la gravelle est la chose la plus naturelle du monde, rien de spécial là-dedans. J'ai passé mon enfance dans le comté de Portneuf, l'été, et personne ne se posait de question, avec nos pneus de 1 3/8" de large, nous pédalions sans nous demander s'ils étaient suffisamment larges ou étroits.

J'ai commencé à faire des routes de gravelle mon terrain de jeu préféré en 1993, après avoir arpenté les Appalaches beauceronnes en long et en large sur l'asphalte. Mais tous ces petits chemins de gravelle perpendiculaires que je voyais stimulaient ma curiosité. Je voyais bien qu'ils étaient plus paisibles, et ma carte me montrait que ça constitue un réseau qui peut nous amener où on le veut.

J'ai déjà abordé la question ici. Au-delà du plaisir qu'il y a à explorer ces nombreux chemins, on y trouve une tranquillité qui manque sur les chemins que les automobilistes préfèrent. Alors on pourrait penser que les cyclistes se les sont appropriés, trop contents d'éviter la cohabitation avec les voitures et les camions.



Non! Dans Chaudière-Appalaches, vous pouvez faire 1000 kilomètres (bien plus, en fait) sur les chemins de gravelle sans croiser un seul cycliste. Pourquoi donc? La population est clairsemée et, surtout, ce n'est pas à la mode...

Ça le deviendra peut-être un jour. Peut-être. Parce que c'est en train de le devenir ailleurs. Au Salon du Vélo de Taiwan, cette année, on m'a dit que toutes les compagnies de vélo proposaient un modèle de vélo destiné à cette activité. Pas parce que vous avez absolument besoin d'acheter un vélo spécialement pour ça, mais bon...

Si vous allez sur un moteur de recherche et que vous tapez facebook gravel grinders, vous allez trouver plusieurs pages destinées à la pratique de cette activité, en Amérique du Nord. On trouve aussi un Gravel Bike France et un Gravel Bike Belgique, sans parler des autres. Le vélo de gravelle est tendance, qui l'eût cru?



J'ai le plaisir de vous annoncer la création d'une page Facebook intitulée Quebec Gravel Grinders, au:
https://www.facebook.com/groups/149285895549839/?fref=ts

Vous pourrez y trouver des photos et des informations. Et qui sait? Peut-être des invitations? Il est fort possible que, à partir du mois d'août 2017, j'organise des semaines d'exploration pour des cyclistes qui ne seront pas nécessairement tous québécois.

J'ai vu cette semaine la page Facebook des Ohio Gravel Grinders. Jetez un coup d'oeil:
https://www.facebook.com/groups/ohiogravelgrinders/

Quand on regarde les photos des chemins qu'ils empruntent, ce n'est finalement pas si différent de ce qu'on trouve ici. À un détail près, si c'en est un, c'est que je n'y ai pas vu le genre de côtes aussi raides que celles que je vous ai parfois montrées ces derniers mois. Comme par exemple celle-ci:


D'autant plus que, dans certains secteurs, des côtes comme celle-là, c'est une après l'autre. Sinon, ce n'est pas si différent. Remarquez, ce n'est pas vraiment loin du Québec. En tout cas, pas par les standards nord-américains. L'Ohio est situé au sud du Lac Érié, donc de l'Ontario notre voisine. Un jet de pierre. Ou, comme diraient nos amis les vroum-vroumistes, "deux coups d'gaz"!

Mais n'ayez crainte, si la côte ci-dessus vous rebute, on trouve aussi dans la Plaine du Saint-Laurent ce genre de route tranquille que j'affectionne. En fait, c'est la beauté de la chose: le territoire est vaste, et on peut choisir le degré de difficulté à sa convenance. Et il y en a tellement, de ces routes, qu'on peut y retourner pendant des années et continuer de trouver des nouvelles routes sur lesquelles on n'a jamais circulé auparavant.



Dimanche dernier, une piste cyclable.



Le vélo gravelle peut aussi se pratiquer là où on ne l'attend pas vraiment:




Un autre exemple: les Austin Gravel Grinders:
https://www.facebook.com/austingravelgrinders/?fref=ts

Là-bas, le terrain est plus différent qu'en Ohio. Il s'agit de Austin au Texas, donc au centre-sud des USA. Ils ont fait un sondage, il n'y a pas très longtemps, et j'ai retenu quelques éléments particulièrement intéressants:

  • Ils (ce sont pour la grande majorité des hommes) utilisent surtout des vélos vendus pour cette activité, nommés gravel bikes, mais on y trouve aussi beaucoup de vélos de cyclocross.
  • La plupart ont des freins à disque.
  • La plupart utilisent des GPS.
  • La moitié pratique cette activité à l'obscurité, également. Comme vous pouvez vous en douter, ils roulent avec des éclairages modernes et puissants. J'ai lu quelque part un commentaire d'un de ces cyclistes qui recommandait un phare d'au moins 700 lumens, unité de mesure utilisée par les manufacturiers pour évaluer la puissance d'éclairage.
  • Ils sont une majorité à participer à des courses (ce qui n'est pas mon cas), en plus de rouler pour le plaisir (ce qui est mon cas).
Vous trouverez les détails de ce sondage au:



Un segment du vélo-boulevard de la haute-ville de Québec, dimanche dernier.



De toute ma vie, je n'ai rien vu de plus impressionnant que les Hymalayas. Je comprends pourquoi les Tibétains trouvent difficile de s'adapter à la plaine lorsqu'ils vont à New Delhi. D'autant plus que cette ville est une des plus polluées au monde, tout le contraire de leur contrée d'origine. Beaucoup se sont installés à Dharamsala dans l'Himachal Pradesh. J'en avais côtoyé à Manali, dans le même état.

Khardung La est situé dans le Ladakh, au nord de l'Inde.





Durianrider n'a pas l'habitude de mâcher ses mots. Il aime mieux mâcher des bananes. Beaucoup de bananes. Pour reprendre ses propres mots: "He carbs the fuck up". Dans ce qui suit, il pourfend cette notion qu'on se fait larguer par les types en Dura Ace si on roule en Sora. "Nobody ever got dropped because they were riding a Sora bike". Qu'on l'aime ou pas, il n'a pas toujours tort. Son accent australien est un petit défi pour mes oreilles francophones, mais je comprends presque tout.





J'ai perdu mon intérêt pour la compétition cycliste, mais il reste que le film polyglotte Sunday in Hell est fascinant. Pas vraiment un documentaire, encore moins un film de fiction, et par moment, avec sa musique, c'est presqu'un tableau. Paris-Roubaix, 1976, une autre époque, un autre siècle. Si vous avez 1:45 heure, faites-vous plaisir. Mais ne soyez pas naïf, le déjeûner qu'on y voit n'inclut pas tout ce que les coureurs pouvaient avaler au réveil...






Il y a cette page Facebook qui s'appelle L'hiver à vélo, à Québec.
J'y ai laissé un commentaire, ce matin:

La population de Copenhague et Amsterdam est tellement nombreuse que s'ils prennent tous la voiture demain matin, ça n'avancera plus. Si vous cherchez des raisons de ne pas faire de vélo en hiver, vous en trouverez toujours. Et si vous cherchez des solutions pour aborder la chose, vous en trouverez toujours. Surtout pour des distances de moins de dix kilomètres.

Snarky signifie irritable, sarcastique, irrévérencieux. Un puppy est un chiot. Et NPR est la radio publique nationale américaine, un peu l'équivalent de Radio-Canada ici. "Mike was freakin' funky!"

vendredi 2 décembre 2016

UN PEU D'IMAGINATION.



Un jour, quelqu'un a demandé à Enzo Ferrari quelle était sa Ferrari préférée. Il a répondu: "La prochaine".

Je ne suis pas Enzo, mais comme vous, j'ai quand même un peu d'imagination.



Ce n'est pas mon seul vélo, mais c'est sûrement celui sur lequel je roule le plus. Du moins celui que je me suis préparé pour 2017. Dans la photo ci-dessus, voici comment il était la dernière fois que je vous l'ai montré. C'est un vélo polyvalent que j'ai bâti pour moi. Mais je n'ai pas l'intention de m'en servir avant le printemps, et si quelqu'un le veut, je lui vendrai et je m'en bâtirai un autre plus ou moins identique. Je vous avais promis de vous le montrer lorsqu'il serait complété, et voilà, à peu de choses près, c'est fait. Selle incluse, mais sans compter les pédales, je le vendrais 1280$ + taxes. Pour qui le désire, je peux faire une version plus économique de ce vélo, avec le même cadre, et la même approche générale. Nous pouvons descendre jusque sous la barre des 700$ (plus taxes). Attention, je prévois une augmentation des prix avec le nouvel arrivage de cadres prévu pour mars 2017.




Non seulement le pédalier Shimano Deore constitue un rapport qualité/poids/prix avantageux, mais j'aime bien les plateaux 22/32/44 (dents). Le 22 dents me permet de mettre un gros pignon pas trop gros, du genre 26 dents, et le 44 dents me permet de pédaler jusque vers 50 km/h dans les descentes, ce qui me suffit d'autant plus que plusieurs de ces pentes sont sur la gravelle. De toute façon les pentes sont tellement prononcées dans les Appalaches que souvent on peut dépasser 65 km/h si le coeur nous en dit.




Le dérailleur arrière, un Deore XT.



Le guidon Answer Hyperlite porte bien son nom, avec sa légèreté exemplaire. Ce n'est plus disponible depuis longtemps, je me l'étais mis de côté pour un éventuel projet personnel qui se concrétise enfin.
Les freins sont des Shimano 4000, légers, puissants, abordables et faciles d'entretien. Et silencieux...



Maintenant, Deore est le modèle de leviers 3 x 9 vitessess le plus haut dans la gamme proposée par Shimano. Les parcours que je fais sont souvent particulièrement côteux, ce qui m'amène à changer de vitesses très fréquemment. J'aurais donc été prêt à me procurer des leviers de niveau XT ou SLX, mais...




Est-ce un alu? Un carbone?? Un faux carbone???
J'avoue que je m'amuse bien à voir la réaction des gens lorsqu'ils voient les deux teintes du cadres.
Évidemment, à ce prix-là, c'est un tout-alu.




Tel que vous le voyez maintenant, avec sa transmission et ses freins, il en est à 9.07 kilos.
Complet avec pédales, tige de selle et selle, il devrait tourner autour de 10.0 kgs.
Après, il restera à installer porte-bouteilles, compteur, pompe, etc.




Deux moyeux Shimano 105, pour la fiabilité, la douceur du roulement et le rapport qualité-prix.




Ce sont parmi les pneus 700 x 28 les plus légers sur le marché, à défaut d'être les plus durables. Pas grave, ils sont très abordables.
La jante avant AT400, à 435 grammes, est elle aussi légère. À l'arrière je mets quelque chose de plus costaud et moins léger à cause du poids et de la motricité que cette roue subit.
Si j'avais subi des choix faits ailleurs, j'aurais probablement abouti avec un ensemble jantes-pneus d'à peu près deux kilos. Mais avec les choix que j'ai faits, j'en suis à 1.6 kilos. Sans que ça coûte plus cher.

Mais avant d'utiliser ce vélo, non seulement je vais l'offrir à ma clientèle, mais j'ai aussi l'intention de me procurer un vélo gras. Oui! C'est l'hiver, et j'ai le goût de voir quelles seront mes impressions avec un fat bike. Pas tant pour de l'usage utilitaire, mais plutôt pour du récréatif, le dimanche (entre autres). La compagnie EVO propose le Big Ridge, pour 800$, et j'ai l'intention de faire quelques semaines avec ce qui sera, finalement, une sorte de démonstrateur que j'ai l'intention de revendre à court terme. Je vous le montrerai quand je l'aurai. Ils arrivent bientôt chez le fournisseur.



Il y a des différences entre ce qu'un gps Garmin ou Lezyne va vous donner comme chiffres, et ce que strava.com va afficher après avoir reçu les informations stockées dans ces bidules. Si vous voulez en savoir un peu plus sur la question, je vous suggère la lecture suivante:

https://support.strava.com/hc/en-us/articles/216919737-Why-is-Strava-showing-different-times-than-my-Garmin-



Je ne m'intéresse pas seulement aux sorties rapides. Heureusement, je le suis bien moins qu'avant. Si j'étais à Détroit, j'irais volontiers participer à une sortie des Grown Men On Bicycles.

https://www.theguardian.com/cities/gallery/2016/nov/02/pimp-my-bike-detroit-custom-cycles-slow-ride-in-pictures



Imaginez que vous soyez en voyage quelque part, sans votre vélo, et sans votre casque. Vous êtes en ville et vous avez la possibilité de louer un vélo en libre-service comme les Bixis à Montréal. Mais quand on a l'habitude de porter le casque, on n'a pas tellement envie de rouler sans, en ville pas moins qu'ailleurs. Quelqu'un a pondu une solution à ce problème.

http://www.jamesdysonfoundation.com/news/ecohelmet-wins-james-dyson-award-2016/




Savez-vous de quoi est mort Fidel Castro? Extrait d'un courriel que j'ai envoyé à un ami qui aime beaucoup Cuba, le mercredi le 23 novembre. Deux jours plus tard, comme vous le savez, Fidel était mort.

As-tu vu le cigare qu'ils ont préparé pour Fidel? Paraît qu'il mesure 90 mètres. Les assassins de la CIA n'ont pas réussi à l'avoir, mais le cigare y arrivera sûrement...





Dans les archives de Bicycles Falardeau enr., on trouve les objets que vous voyez sur la photo ci-dessus. Les deux plaques publicitaires CCM noires sont en verre. Les trois objets à droite en bas sont de l'époque du Henri Falardeau qui a fondé l'entreprise en 1916. Cliquez sur la photo pour l'agrandi, ça vous permettra de mieux voir les sublimes vélos CCM qui datent probablement de la fin des années soixante.




Il y a un dicton qui dit qu'on trouve toujours plus habile que soi. Les méchantes langues diront aussi qu'on trouve toujours plus con que soi. Je vous laisse juger vous-même, pour ce qui est de Fabio:





https://www.theguardian.com/cities/2016/nov/28/car-free-belgium-why-cant-brussels-match-ghents-pedestrianised-vision


Dans le miroir.