samedi 18 février 2012

CYCLOCROSS



Quelque part, le fleuve Saint-Laurent.


À la suite de mon message de la semaine dernière, dans lequel il était question du magazine français L'Acheteur Cycliste, le rédacteur en chef de ce magazine m'a envoyé un courriel dont voici un extrait:

''Toujours cool d'avoir des contacts du Québec !
Je reviens de votre blogue, sympa, merci...
Sinon, le 86, c'est l'Eurobike, un numero atypique. Les autres montrent surtout des comparatifs de vélos, des tests, un ou deux reportages chez les constructeurs ( je suis mécanicien cycle et motocycle, a la base) et un dossier pièces détachés.''

En parlant avec deux lecteurs plus familiers que moi avec le contenu du magazine, j'ai pu avoir confirmation du fait que le numéro 86 en question est atypique. Les autres numéros ont un contenu plus varié, moins catalogue que ce que j'ai vu.

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J'ai assemblé un chouette vélo cette semaine. Assez inspirant, du genre allons-rouler-maintenant. Mais plus je le regardais et moins j'en voulais. Il s'agissait d'un vélo de cyclocross.

En fait, j'ai accroché sur seulement deux aspects. Deux aspects définitifs. Bien sûr, si je n'aime pas le pédalier ou la selle, je peux toujours les changer assez facilement. Ce ne sont pas des éléments sans appel.

La première chose, c'est qu'il n'y a pas de vis prévues pour la pose de porte-bouteille. À la limite, on peut toujours en faire poser chez certains spécialistes. Ou on peut installer des adaptateurs sous la selle comme le font certains triathlètes. Ou rouler avec une outre dorsale, mieux connue sous la marque Camelbak.
Mais je préfère lorsque le cadre est équipé d'origine.

L'autre chose, c'est que rien n'est prévu pour la pose de porte-bagage ou de garde-boue. Remarquez, je n'en pose pas sur la plupart de mes vélos personnels, alors ça ne me concerne pas tant que ça. Par contre, la personne qui m'achètera mon vélo lorsque je déciderai de le vendre sera peut-être déçue de constater ces omissions.

Je n'ai pas de reproches à faire au concepteur du cadre. Si vous ne le savez pas, le cyclocross est une course. Donc, personne n'y utilise de garde-boue ou de porte-bagage qui ne ferait qu'alourdir la machine. Et ces courses ont lieu hors route, en tout cas pas sur l'asphalte, sauf exception. Pas de place pour la main tendue vers le porte-bouteille lorsqu'on roule à fond de train sur ce genre de terrain, mieux vaut garder les deux mains sur le guidon. De toute façon, ces courses sont brèves et on y survit très bien sans s'hydrater en cours de route.

Alors, pourquoi acheter un vélo de cyclocross... quand on ne fait pas de cyclocross? Certains font valoir le fait que ces vélos sont plus polyvalents que le vélo de route dont les pneus ont 23 mm de large. C'est vrai, mais on fait facilement mieux en la matière en optant pour un cadre hybride/touriste qui sera muni de ces éléments, d'origine.

Bien sûr, si on veut un cadre léger, on ne peut pas acheter n'importe quel cadre hybride ou touriste. Ils sont souvent peu ambitieux et généralement destinés à un usage sage. Si vous êtes habitué aux vélos de route les plus légers, vous pourriez être déçus et regretter votre achat. Il faut s'assurer que le cadre est léger, par exemple sous la barre des 1500 grammes (sans fourche).

On peut facilement trouver que ces vélos de cyclocross ont un petit côté Euro-cool qui n'est pas sans charme. C'est vrai qu'ils ont une silhouette dynamique, et que leurs pneus autour de 32 mm leur permettent de sortir de l'asphalte. Mais si vous voulez un vélo vraiment polyvalent, on peut faire mieux encore.

Et si vous vous inquiétez de la performance d'un vélo dont l'empattement (distance d'un moyeu à l'autre) est un peu plus long, comme les cadres hybride/touriste, n'ayez pas peur. Il y a une longue liste de choses qui ont plus d'impact sur la vélocité de la machine. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de rouler sur un cadre hybride léger en compagnie de cyclistes diversement équipés, et l'empattement de nos machines n'était jamais un facteur déterminant quand vient le temps de décider qui aura droit au baiser du vainqueur.

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Au mois d'octobre 2011, Peter Gabriel a publié un nouveau disque. Dans la foulée du précédent (Scratch My Back, 2010), pas de guitare, basse électrique ou batterie. La formule est relativement audacieuse, venant de quelqu'un qui s'est entouré de rhytmiciens impitoyables dans le passé. La basse de Tony Levin a certainement joué un rôle dans le succès des albums de Gabriel qui nous la font entendre.

Le nouvel album s'appelle New Blood, et reprend des chansons connues de Peter Gabriel. J'aurais préféré du nouveau matériel, mais de nombreux fans se réjouiront de ces relectures qui sont, quant à moi, très réussies.

samedi 11 février 2012

TENDRESSE ÉMUE.



Le critique musical que vous voyez sur cette photo a commenté la musique de James Blood Ulmer que vous pouvez entendre sur la vidéo que vous trouverez à la fin de ce message. ''Ça fait ding-ding... et la voix, ça chatouille. Et ça fait shouik shouik.'' Preuve que les extra-terrestres ont un regard rafraîchissant sur les activités musicales ayant cours sur notre planète.


Février. C'est le mois que les cyclistes vraiment prévoyants choisissent pour l'entretien de leur vélo ou l'achat du prochain. J'ai commencé à en voir à ma boutique. Mais aussi, les cyclistes d'hiver assidus qui avaient un vélo en bon état en novembre ne peuvent plus en dire autant. Surtout s'il y a des côtes dans leur bourgade: elles sont sans pitié pour leurs freins.

Cet après-midi, j'ai évalué sommairement un vélo en déficit d'entretien. Il y en a pour facilement 150$cad de remplacement de pièces : roue arrière, transmission, freins. Et encore, c'était sur le bord de la route, sans examen approfondi. Heureusement, en l'occurence, il s'agit d'un bon vélo qui vaut la peine qu'on s'occupe de lui, et non un vélo-poubelle qui ne peut justifier qu'on investisse une telle somme. Et notez qu'on ne parle pas ici de pièces dispendieuses qui font grimper la facture à toute vitesse. On ne parle pas non plus de réparations-caprices: le vélo présente des mauvais comportements dès qu'on le sollicite un peu. La chaîne échappe, les freins laissent à désirer et la roue arrière n'en a plus pour très longtemps avant de refuser de tourner librement...

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Je ne le connaissais pas: L'Acheteur Cycliste (www.lacheteurcycliste.com) est un magazine français spécialisé dans les vélos de route dont le titre résume bien la vocation, surtout si le numéro 86 que j'ai en main est représentatif des autres.
C'est d'ailleurs un peu lassant vers la fin, car l'énumération des différentes marques de vélo a quelque chose d'un peu fastidieux.

Heureusement, l'approche éditoriale est beaucoup plus indépendante que ce que j'ai vu précédemment, surtout s'il est question de magazines français. Jugez par vous-mêmes.

À propos de Scott: ''Comme d'habitude, les Américains y vont, pleins d'humilité en annonçant le ''vélo le plus évolué du monde'' sans même avoir eu connaissance des nouveautés des autres! Impressionnant d'arrogance et de bêtise...''

À propos du Focus Cayo: ''Ce vélo n'est évidemment pas un modèle de rigidité. Franchement, il obtient un mix particulièrement réussi entre confort et rendement. Pour vous donner une idée, je vous dirais un... 65|35, en pourcentage! 35 étant le rendement, partant du postulat qu'un vélo de compétition, type bout de bois, ne dépasserait pas 85|15.'' Type bout de bois! ahaha! J'ai effectivement eu des commentaires plutôt négatifs au sujet de vélos arborant fièrement un pedigree du Tour de France, mais finalement pas agréables pour cause de rigidité excessive.

À propos de Litespeed: ''Ceux qui demeurent pour nous le numéro un du titane semblent presque en perdition! Et ce ne sont pas les modèles carbone qui changeront grand-chose à l'affaire.''

On est loin ici de l'obséquieuse présentation souvent observée chez certaines publications mieux connues. À suivre.

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Semaine noire pour les coureurs pro: Alberto Contador suspendu deux ans, et déchu de son titre du Tour de France 2010. Idem pour Jan Ulrich, lui aussi déchu de quelques victoires passées. Par contre, ce dernier ayant pris sa retraite déjà, il n'aura pas trop à souffrir des conséquences de tout ça.

Lorsque j'ai commencé à m'intéresser aux exploits de ces surhommes, en 1988, Pedro Delgado a été constaté positif à l'issue de sa victoire... mais pas déchu à cause d'une technicalité. Depuis, les champions du Tour peinent à être crédibles, pour peu qu'on les souhaite à l'eau claire. Décidément, les podium girls me plaisent davantage. Dommage qu'on ait à user de tels subterfuges pour avoir droit à leur tendresse émue...

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Et vous, vous êtes heureux d'être en Amérique? James Blood Ulmer est un croisement entre New-York, le Mississipi et la Californie. Entre Lightnin' Hopkins, Jimi Hendrix et bien d'autres aussi. N'ayez pas peur, les critiques sont très favorables.

dimanche 5 février 2012

UNE ONCE DE PRÉVENTION...



Rare: une photo de moi sur ce blogue. Presqu'aussi rare: moi en vacance.



La route A1A à Fort Lauderdale, Floride, janvier 2012.




L'article date de janvier 2012 et a été publié dans le journal montréalais Le Devoir sous la plume de Éric Desrosiers.

Il parle d'une rencontre entre Steve Jobs et Barack Obama qui a eu lieu après que Apple ait transféré sa production en Chine. Le président a demandé à Steve Jobs: ''Qu'est-ce que ça prendrait pour que la production revienne aux USA?''
Réponse de Jobs: ''Ça n'arrivera pas.''

Et si vous pensez que ce n'est qu'une question de coût de main-d'oeuvre, détrompez-vous. Après tout, si c'était le seul critère, il y a bien d'autres pays où les salaires sont aussi bas, parfois même plus bas.

Où sont les fournisseurs qui précèdent l'assemblage pour les différents éléments qui composent le produit final? Pas aux USA. Et où trouve-t-on un marché en pleine croissance qui a soif de produits Apple? L'Asie est un marché qui évolue rapidement, et le niveau de consommation augmente à toute allure. La plupart des vélos que je voyais dans les rues vietnamiennes durant les années '90 sont devenus des petites motos. Remarquez, je peux comprendre ces parents vietnamiens qui n'ont pas envie de rouler à trois sur un vélo de très-bas-de-gamme...

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J'ai travaillé cette semaine sur un vélo de route des années '90 présentant un lourd déficit d'entretien. Vieille chaîne, jeu de direction désajusté, dérailleur avant inopérant, rouille sérieuse sur plusieurs éléments, sans parler de tout ce que je n'ai pas remarqué puisque de toute façon le client m'avait donné comme consigne de ne m'occuper que du dérailleur arrière.

Ou, en fait, que du levier qui le commande. Car c'était à cause de lui que ce dérailleur ne bougeait plus. Il s'agit d'un vieux levier Shimano 105 STI de génération 8-vitesses. On ne sentait plus aucun clic lorsque le levier était actionné, et le dérailleur restait immobile.

Ce n'est pas un détail. Si on doit changer ce levier, il s'agit d'une dépense autour de 200$cad, étant donné que Shimano n'offre pas ces leviers autrement qu'à la paire. Je n'aurais pas encouragé le client à mettre une telle somme sur un vélo aussi mal en point, car pour que le vélo soit considéré en bon état, il aurait fallu investir bien plus que 200$.

Je ne connais qu'un seul remède pour une telle maladie. Il faut vaporiser du pétrole distillé comme du WD-40 dans le mécanisme du levier, à travers les interstices qu'on trouve en actionnant le levier de frein. Donnez plusieurs heures au produit pour faire son effet. La bonne nouvelle, c'est que ça ne coûte pas cher et c'est très facile à faire. La mauvaise, c'est que souvent ça ne suffit pas: trop peu, trop tard.

C'est une opération qui peut être faite de manière préventive. En fait, je vous encourage à le faire une fois par année, plus si vous roulez beaucoup ou sous la pluie. Ça vaut pour les leviers STI de route comme ceux de montagne (Rapid Fire). Et je ne crois pas que ça nuise aux leviers freins-vitesses d'autres marques. La lubrification d'origine qu'il y a dans ces leviers n'est pas éternelle, et si les leviers récents peuvent se passer facilement d'un tel traitement, les leviers plus vieux ne protesteront pas devant cette invasion soudaine. Dans le cas décrit plus haut, ça a fait la différence entre un vélo qui fonctionnera encore un certain temps ou une mort annoncée. Je n'ai eu qu'à remplacer le câble et sa gaine pour compléter le travail.

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On pourrait croire, si on se fie aux habituels clichés concernant la Floride, que c'est un quasi-désert culturel. Mais trop de gens y vivent pour n'y trouver que des centres commerciaux et de la bière qui goûte l'eau.

J'ai écouté la radio là-bas. Et il y en a de la bonne. Une station (à Fort Lauderdale) ne diffuse que de la musique classique. Une autre (WLRN FM) a une programmation jazz très valable. Je craignais un menu trop commercial, digne d'un ascenseur. J'y ai trouvé une d.j. nommée Tracy Fields qui connaît le jazz et qui est capable de passer d'un genre de jazz à l'autre sans donner l'impression que le patron est en arrière de chaque décision. Comme dans: ''C'est pas bon pour les cotes d'écoute!'' Vous pouvez l'entendre grâce à Internet au: http://www.wlrn.org/radio/listen/
Son émission a lieu de 21:30h à 1:00h, heure de Québec, les jours de semaine. En fin de semaine, d'autres prennent le relais.

Debussy, Rhapsodie pour clarinette et piano: