vendredi 26 avril 2013

BEAUCOUP DE RÉACTIONS.




Un Falardeau en acier chromoly. Il ne me reste plus beaucoup de ces cadres. Et la demande ne justifie pas que je refasse une autre commande d'une centaine de ces cadres. On verra.



Beaucoup de réactions au dernier message que j'ai publié ici, et qui parlait de l'installation d'une piste cyclable sur un des boulevards de la ville de Québec. D'autant plus que mon texte a été relayé par
 http://www.quebecurbain.qc.ca/2013/04/19/au-sujet-des-pistes-cyclables/  ce qui a triplé l'achalandage sur mon blogue. De toute évidence, le sujet n'a pas laissé indifférent.

En fait, chacun a son opinion sur le sujet. Moi le premier. Elle est plus basée sur une réaction épidermique au tumulte que la circulation automobile engendre. Quelqu'un d'ailleurs faisait remarquer fort à propos que l'axe proposé actuellement par la ville (Père-Marquette/De Callières) est loin d'être tranquille à l'heure où les écoliers se rendent à l'école. Heureusement, c'est une heure que je peux éviter.

Depuis la semaine dernière, Sébastien Thériault a continué de peaufiner sa proposition de piste. Entre autres choses, il a mis de côté l'idée de réduire la vitesse permise de 50 à 40 km/h pour les automobilistes, à certains endroits. Nous sommes d'accord sur ce point: ce serait déjà un bon progrès si on pouvait faire respecter les limites de vitesse existantes. À quoi servirait-il d'imposer une limite plus basse si on ne fait pas les efforts qui s'imposent pour la faire respecter? Malheureusement, à moins d'installer des caméras, je ne vois pas comment on pourrait y arriver. Des contrôles policiers sont faits à l'occasion, mais ils sont si rares qu'ils n'ont pratiquement aucun impact sur les habitudes des automobilistes. Je le sais, j'habite sur ce boulevard. J'ai d'ailleurs pris la peine de remercier un policier qui était en train de faire un tel contrôle, une fois, et il m'a spontanément confirmé ce dont je me doutais: on ne les remercie pas souvent pour ce genre d'effort!




En roulant près de Saint-Charles-de-Bellechasse, dimanche, je faisais remarquer à mon compagnon que l'axe sur lequel nous roulions, à l'est de la route 279, serait un parcours idéal pour faire l'aller-retour au travail   à chaque jour. À cause d'un élevage situé sur une de ces routes de gravelle, on y voit plus de bisons et de wapitis que de voitures, sans exagération. Si la chose vous intéresse, nous y passerons les prochains dimanches, alors contactez-moi au magasin pour qu'on se donne rendez-vous (418 522 8685 ou 174 Richelieu, Québec). Variété de parcours dans Chaudière-Appalaches.

Il s'agit d'une succession de rangs appelés Gosselin, De La Tremblade, Lainé, Saint-Pierre etc., qui se suivent pour vous emmener vers Saint-Lazare en direction sud. C'est là que les Appalaches prennent leur envol en quittant la Vallée du Saint-Laurent. Pas besoin de piste cyclable ici. En fait, il y aurait une seule bonne raison d'en créer une: attirer l'attention du grand public sur le secteur. Parce que pour ce qui est du degré de sécurité qu'on y trouve, il n'y a pratiquement rien à changer.

Par contre, la loi non-écrite qui dit qu'il faut éviter toute inclinaison supérieure à 3% dans une piste cyclable ne pourrait être respectée à cet endroit. Si c'est ce que vous voulez, tournez-vous vers la piste qui va de Saint-Henri à Armagh. On a réussi à faire là une piste qui respecte à peu près cette règle malgré le fait que Armagh est situé à 337 mètres d'altitude alors que Saint-Henri est à 84 mètres. Plusieurs de mes clients l'apprécient beaucoup et loin de moi l'idée de les priver de leur plaisir. Mais je préfère le défi sportif ainsi que l'obligation de faire un travail de navigation (emmenez votre carte!) que les rangs impliquent. Sans compter que, d'une fois à l'autre, on ne fait jamais exactement le même trajet lorsqu'on fouille ces rangs.

On ne peut pas y être entièrement confortable avec des pneus de 23 mm de large, le 28 est un minimum, sinon tôt ou tard, une des routes ne vous souhaitera pas la bienvenue. Sinon, nul besoin de vélo de montagne, de fourche à suspension ou de vélo-Hummer: la plupart de ces routes de gravelle sont en meilleur état que bien des routes asphaltées québécoises...



                             À Saint-Charles-de-Bellechasse.

Justement, hier soir, je suis retourné à la maison sur un vélo d'occasion qui m'était offert par un client. Un vélo de montagne de type ''queue-dure'' (en anglais: hardtail), c'est-à-dire fourche avant à suspension, arrière rigide. Et des pneus de deux pouces de large avec semelle hors-route. J'ai été très chanceux: j'avais le vent de dos à l'aller, comme au retour ce matin. Chanceux, parce que ce vélo, malgré sa qualité indéniable, n'est pas très rapide comparativement à ce que j'ai l'habitude d'utiliser. Remarquez, ce n'est pas comme si je ne le savais pas déjà, mais lorsqu'on se met à rouler avec ça, on se dit que oui, c'est exactement ce dont on a besoin pour rouler en terrain difficile, mais que sur l'asphalte, c'est trop. Trop laborieux, trop énergivore. Dommage, car le degré d'insouciance qu'on peut se permettre sur une route pleine de nids-de-poule est impressionnant. Si les plus gros trous n'étaient pas si gros, on pourrait pratiquement rouler en ligne droite sans s'occuper de rien.

À l'autre extrémité, je suis en train de me porter acquéreur (pour revente) d'un vélo de course des années '80. Cadre canadien en acier italien Columbus, pièces Campagnolo Super Record, pneus 700 x 23, manettes au cadre non-indexées, pas la moindre trace de fibre de carbone ici. Il est presque assez grand pour moi, alors je me promets de faire une ou deux sorties dessus, et pas seulement pour confirmer les réglages que je ferai avant la revente.

J'aime bien renouveler ma perspective de temps en temps, en essayant un vélo complètement différent de ce que j'utilise couramment. Ça permet d'éviter que mes opinions s'enlisent, qu'elles s'installent trop confortablement. J'aime faire ces essais avec une attitude très ouverte, sans à-priori, en me méfiant des opinions que j'ai déjà. C'est d'autant plus un bon moment pour en faire l'essai que je n'ai pas roulé sur un vélo de moins de 20 livres (9 kgs) depuis des mois. J'aurai donc un peu le même genre de punch que j'ai pu avoir il y a un mois lorsque j'ai laissé de côté le vélo d'hiver pour enfourcher mon 700 x 28.


Ce Falardeau date d'il y à peu près douze ans. Lui aussi a un cadre chromoly, mais d'une génération antérieure au vélo qu'on peut voir dans la photo au début de ce message.


J'ai l'habitude sur ce blogue de vous proposer le visionnement de vidéos qui durent moins de dix minutes. Aujourd'hui fera exception. Regardez-en au moins le début, et vous comprendrez pourquoi je suggère ce documentaire produit par la BBC et qui est représentatif de la réputation de haute qualité que cette vénérable institution s'est bâtie. Même si vous ne comprenez pas l'anglais, la musique sera là pour stimuler votre intérêt. Il y est question d'une année importante dans l'évolution de la musique au 20ème siècle.
N'allez pas croire que je ne m'intéresse qu'au jazz de ces années-là, mais dites-vous bien que tous les merveilleux musiciens actuels dans cette branche musicale ont écouté attentivement les modernisateurs dont il est question ici. On peut y entendre notamment des commentaires de Lou Reed, Herbie Hancock, Sue Mingus et certains journalistes spécialisés de premier plan. Sans compter certains musiciens impliqués dans la réalisation des quatre albums dont il est question.




vendredi 19 avril 2013

AU SUJET DES PISTES CYCLABLES.






En Falardeau au Nouveau-Brunswick. Photo courtoisie de Nghia Tran.




J'ai eu des contacts récemment avec Sébastien Thériault qui fait la promotion d'une piste cyclable à vocation utilitaire sur le boulevard René-Lévêsque  (R-L) à Québec. Si vous n'êtes pas familier avec Québec, R-L est un axe majeur de la haute-ville qui est très utilisé par les automobilistes et les autobus se déplaçant dans l'axe est-ouest. Quatre voies, deux trottoirs et des voitures stationnées tout le long. Personnellement, je l'évite à l'exception des moments tranquilles comme le dimanche matin.

Il faut savoir que depuis deux ans, la ville de Québec a commencé à transformer un axe différent, parallèle, tout près de là, en vélo-boulevard à même un réseau de rues secondaires plus paisibles. Il y a donc un potentiel d'argumentation des autorités à l'effet que les efforts sont déjà faits et qu'il n'y en aura pas d'autres dans ce secteur.

M. Thériault m'a montré les plans des différents segments de ce boulevard qui fait peut-être un peu moins de 10 kms. Voici mes impressions.

                                                                          *

Les variations sont bien adaptées à la variété du boul. qui change au fil des secteurs.

Les limites de vitesse que tu proposes dans un des secteurs ne seront pas respectées. Les autos ne respectent pas 50 km/h, il ne respecteront pas 40. Si tu roules à 50 en auto sur R.L, tu te fais dépasser systématiquement à moins de rouler dans la voie de gauche, et encore! Je le sais, j'y habite. La plupart des cyclistes n'ont même pas de compteur, alors à plus forte raison ils ne respecteront pas 15 km/h, d'autant plus que leur attitude souvent un peu anarchique ne les incite pas à se retenir.

As-tu prévu des séparations physiques, ou seulement de la peinture sur l'asphalte? La peinture ne rassurera pas grand-monde, en tout cas pas moi. Surtout pas avec tous les bus qui passent par là.

C'est surtout aux intersections que je prévois des problèmes. C'est là qu'il y a un grand potentiel d'accident, et malheureusement, la seule présence d'une piste cyclable ne garantit rien. C'est là tout le dilemme d'une telle piste: tu encourages les cyclistes à rouler là où il y a la plus grande concentration d'automobiles, et à chaque fois qu'ils arrivent à une intersection, ils sont confrontés à un danger potentiel qu'ils doivent évaluer. Dans certains pays, on leur dédie des feux spécifiques aux cyclistes. Ici, quel pourcentage des cyclistes va prendre le temps d'attendre que leur feu pour cycliste tourne au vert? Un feu uniquement pour cyclistes, ou partagé piétons et cyclistes? Cette dernière formule serait-elle une bonne idée?

Finalement, j'ai mesuré la différence de distance entre chez moi, sur R-L ouest, et mon magasin (174 rue Richelieu) en utilisant les deux trajets: ta suggestion (R-L), et celle de la Ville de Québec (Père-Marquette/De Callières). Une distance de 3.x kms. La différence entre les deux est d'à peu près 260 mètres. Ce qui montre que si R-L est plus rapide, ce n'est pas à cause de la distance, mais bien plutôt à cause des feux verts qu'on trouve sur R-L qui permettent de garder le momentum alors que le trajet alternatif actuel est parsemé d'arrêts obligatoires.

                                                                             *

Pour avoir roulé en vélo aux Pays-Bas, l'impression que j'ai eu là-bas est qu'on a systématiquement installé des pistes cyclables dans toutes les rues où c'était physiquement possible d'en mettre. Vision radicalement différente du Québec où on en est encore à se battre pour avoir autre chose qu'une piste récréative ici et là.

On dit qu'une façon de mesurer la qualité d'un réseau cyclable, c'est de constater le ratio hommes/femmes au niveau de la fréquentation. On peut comprendre qu'un jeune homme téméraire est plus à l'aise avec les situations de danger qu'une femme. Ces dernières sont peut-être plus réalistes quant aux conséquences en cas de contact avec une voiture. Elles, et les hommes comme moi qui ont fait l'expérience de ce genre de contact. Il y a des choses comme ça auxquelles on n'a pas envie de s'habituer...





Sur la photo ci-dessus, vous voyez un extracteur de jeu de pédalier à cartouche (en anglais: cartridge bottom bracket) prêt à serrer le jeu sur un cadre neuf. Il s'agit d'un outil Park Tools BBT-2. Et en avant-plan, vous pouvez remarquer la tête d'une grosse vis (vissée dans l'axe du jeu de pédalier) ainsi qu'une grosse rondelle dont le rôle est de stabiliser l'extracteur pour l'empêcher de glisser et de sortir des cannelures du jeu de pédalier. Étant donné la force dont on a besoin pour desserrer certains jeux de pédaliers, la présence de cette vis n'est pas un luxe. Elle fait toute la différence pour être à l'aise lorsqu'on veut faire le travail vite et bien.

Ça devrait être inclus lors de l'achat de l'outil. Ça, ou quelque chose qui aiderait de la même façon. Les cannelures de ces jeux de pédalier sont peu profondes et ça n'aide vraiment pas à travailler. Pas seulement pour enlever un vieux jeu de pédalier, mais aussi pour en installer un neuf lors du montage d'un vélo neuf ou d'une réparation. On peut s'en passer, mais il ne faut pas oublier que toute la force des jambes passe par là. J'ai déjà été obligé de retourner à la maison à cause d'un tel jeu de pédalier insuffisamment vissé sur un vélo italien tout neuf. Après vingt kilomètres...

*

Ce matin, www.meteomedia.com affichait les résultats d'un sondage en cours sur son site de prévisions météorologiques canadiennes. La question était la suivante: ''Avez-vous fait du vélo cette année?''
Voici les résultats (non-définitifs):


Oui
 20% 
(524 votes)

Non
56% 
(1482 votes)

Je ne fais pas de vélo
 24% 
(643 votes)

Comme on peut le voir, le cycliste québècois (en tout cas, celui qui va sur ce site) n'est pas pressé d'enfourcher sa monture lorsque le mercure peine à dépasser les 10 degrés Celsius. On nous annonce d'ailleurs un mercure à la hausse pour la semaine du 21 avril prochain.

*

Ray Bonneville a grandi successivement à Hull (province de Québec), dans la ville de Québec, puis à Boston, Mass. avant de revenir au Québec. 

J'ai choisi cette pièce surtout à cause des paroles, qui s'inscrivent dans l'esprit de la série Treme dont je vous parlais dans mon message daté du 23 mars dernier.


vendredi 12 avril 2013

UNE MENACE POUR LA MORALE.








De nos jours, on pourrait dire qu'il y a deux sortes de roues de vélo. Les roues modernes pour vélos sportifs, qui ont souvent 28 rayons ou moins, et dont le prix a tendance à être plus élevé, et les autres.

Les autres, ce sont les roues que l'on voit le plus souvent, celles que la plupart des gens achètent pour des vélos pas toujours sportifs. Pour aller au travail, faire de la balade ou du cyclotourisme. Et bien sûr, on peut encore en acheter pour un vélo de course. Elles ont habituellement 32 ou 36 rayons. Une de leurs principales caractéristiques, c'est qu'elles sont pour la plupart assemblées (moyeu + rayons + jante) dans le pays où elles sont vendues. Contrairement à la première sorte qui sont assemblées par les manufacturiers (Shimano, Easton, Fulcrum, etc.) qui les proposent, ou le sous-contractant qui s'occupe de leur fabrication.

Lorsqu'on s'achète une roue traditionnelle, on doit décider du calibre (marque, modèle) du moyeu, des rayons et de la jante. Ces choix vont déterminer en partie la solidité de la roue. En partie seulement, car ce que beaucoup de consommateurs ignorent, c'est qu'il faut absolument prendre en compte la qualité de la main-d'oeuvre. On peut faire une mauvaise roue avec de très bons composants.

Ce n'est pas évident à évaluer pour un profane. La tension des rayons est un des principaux indices: on la veut bien tendue, et de façon le plus uniforme possible. Également, le croisement et la disposition des rayons a son importance. Il y a de quoi écrire un livre là-dessus, et ça a d'ailleurs été fait: Jobst Brandt a écrit '' The Wheel Book '' aux éditions Avocet, un petit bijou depuis longtemps retiré des catalogues.

On y décrit en détail le protocole d'assemblage d'une roue, les étapes successives qui font que la solidité optimale sera atteinte. C'est un travail fait à la main, et il faut de l'expérience et un minimum de talent pour l'accomplir rapidement. Les grossistes ont habituellement trop de roues à assembler pour faire ce travail exclusivement à la main: ils se procurent de grosses machines onéreuses pour faire le tensionnage et l'enlignement. Regardez ceci si vous voulez avoir une idée de quoi on parle:



On m'a dit que ces machines peuvent faire du très bon travail, mais à la condition qu'on leur donne le temps de le faire bien. Ce qui est impossible à cause du volume de roues à monter, et c'est d'ailleurs pour ça qu'on les achète, parce qu'au prix qu'elles coûtent, on ne peut pas justifier leur présence autrement qu'avec une grosse production.

C'est pour toute ces raisons que dans mon opinion, il y a une hiérarchie, un classement de la qualité d'assemblage fournie par chaque grossiste canadien avec qui je fais affaire. Un classement qui pourrait théoriquement changer d'une année à l'autre. Ne riez pas: j'ai déjà reçu des roues dont on pouvait tourner certains écrous de rayons à la main, sans aucun outil! Vous pouvez imaginer la durabilité d'une telle roue...

La durabilité des roues dépend donc de l'assemblage, mais aussi de l'entretien. Si vous roulez avec une roue fausse, elle le deviendra de plus en plus, selon une courbe exponentielle. Un peu comme une dent qui carie: elle atteindra le point de non-retour et deviendra irréparable. Alors que si elle est régulièrement dévoilée, sa durabilité pourrait vous surprendre. C'est ce que je vous souhaite.

*

En spécial jusqu'à écoulement:

Pneu Vittoria Randonneur Cross, rég. 35$ réduit à 24$. Deux tailles au choix: 700 x 32 ou 700 x 28.
Pneu Schwalbe Lugano pliant, rég. 43$ réduit à 22$. 700 x 20.
Pneu Vittoria Zaffiro Pro pliant, rég. 39$ réduit à 29$. Tout noir, 700 x 23.
Pneu CST Caldera, rég. 20$ réduit à 16$. 700 x 28.
Et jusqu'au 1er mai 2013, toutes les chambres à air (sauf les modèles super-épais ''Thornproof'') sont réduites à 4$ si vous nous donnez le mot de passe secret: ''blogue''.



Le panneau indiquait pourtant de ne pas tourner à gauche...


Jean Provencher est un historien québecois qui a bien saisi les couleurs de la vie québecoise. Nos routes se croisent régulièrement, et c'est toujours un plaisir.

Il tient un blogue: jeanprovencher.com. Il y a publié récemment,  le 7 avril 2013, un texte dont voici un extrait qui en dit long sur les puritains américains de la fin du 19ème siècle:


Le quotidien montréalais La Patrie rapporte cette nouvelle le 27 avril 1897. L’article s’intitule «La bicyclette le dimanche».

On s’est beaucoup occupé de la bicyclette à la conférence méthodiste qui s’est tenue ces jours-ci à Brooklyn. C’est d’abord une commission qui a présenté un rapport dans lequel elle constatait avec regret que le nombre des bicyclettes [sic] pédalant le dimanche était de plus en plus grand. Le révérend Pullman a pris aussitôt texte de ce rapport pour s’écrier « Monsieur le président, cette conférence ne doit pas se borner à exprimer un regret dans cette circonstance; la chose devient un fléau et il faut y mettre bon ordre. »

Le révérend Wardell a renchéri encore sur son collègue et, d’une voix étranglée par l’émotion, il a dit que le dimanche précédent, il n’avait pas compté moins de 2,700 bicyclettes dans Bedford Avenue.  « L’usage de la bicyclette le dimanche, a déclaré à son tour le révérend Johnston, est devenu une menace pour la morale et pour la vie. Les personnes se rendant au temple ne sont plus en sûreté quand elles traversent les rues. »


Ce saint homme aurait sûrement beaucoup aimé la Porsche qu'on peut voir dans la vidéo suivante. Moins rapide qu'un cheval, moins bruyante aussi. Et probablement pas plus chère. Si vous voulez voir à quel point elle est lente, regardez: aussi:  https://www.youtube.com/watch?v=Pm8Xo7OvM4A









Birdland est une des pièces les plus appréciées d'un groupe-phare de son époque: Weather Report. L'automne dernier, un cycliste me disait qu'il trouvait le jazz lugubre. Il changera d'opinion en écoutant ceci.







vendredi 5 avril 2013

AU TRAVAIL!







Une cyclosportive m'a récemment demandé un programme d'entraînement. Ça me fait plaisir de l'offrir, mais je le fais en toute humilité: ce n'est pas mon métier, et les spécialistes grinceront peut-être des dents en voyant ce que je m'apprête à pondre ici. Ou peut-être pas.

J'ai quand même lu sur le sujet, en plus de m'être entraîné moi-même. J'ai arrêté de lire sur la question, un peu saturé par le volume d'informations disponible sur le sujet. Et ce que je vais écrire ici est volontairement simple, alors que certains élaborent des plans qui tiennent compte des objectifs propres à chacun, avec des pics de forme ciblés dans le temps, et d'autres choses encore. Mon but ici n'est pas de préparer un sportif pour des compétitions internationales, ou même nationales, mais simplement de faire en sorte que le cyclosportif progresse. Quitte à se tourner vers un programme plus technique si cette personne évolue dans une direction plus ambitieuse.

Avant toute chose, il faut prévoir une quantité de repos suffisante. Alterner entraînement et repos n'est pas une option, c'est une obligation. Ne restez pas debout si vous pouvez vous asseoir, ne restez pas assis si vous pouvez vous coucher. Radical? Un peu, mais si vous faites des efforts intenses en vélo, votre corps va vous remercier.

On recommande des journées de récupération active entre les sorties plus intenses. Aller au travail en vélo ou à pied, ou autre activité à intensité modérée.

Je fais personnellement trois sorties sportives par semaine. Sportives, par opposition à utilitaire. On peut évidemment en faire plus, dépendant de son âge et de sa disponibilité. Sept sur sept? Non, je le déconseille. 

A) Une sortie d'intervalles par semaine. Le but n'est pas d'aller vite, mais bien de pédaler vite, brièvement. Si vous n'êtes pas familier avec le concept d'intervalles, l'Internet est plein d'information là-dessus. Un exemple:
trois fois 40 secondes de sprint, chacun espacés par deux minutes de récupération. Faire trois groupes de trois sprints, avec 5 minutes de récupération entre chacun des trois groupes. Dix minutes de réchauffement avant de commencer le tout, et dix de décompression à la fin. Et on parle de mouliner sérieux, ici, peut-être pas autant que dans la vidéo suivante, mais quand même beaucoup. Allez voir:

B) À l'opposé de l'intervalle, la sortie de volume. Loin, longtemps, pas nécessairement très vite, mais longtemps. Avec des côtes si possible. Avec des amis (ou des ennemis) si possible. C'était la façon traditionnelle de s'entraîner pour beaucoup de coureurs du passé, et ça n'a pas perdu sa pertinence, à mon humble avis. Mais ça ne fait pas l'unanimité, et si vous manquez de temps, ce n'est pas ce qui est le plus payant en terme de bénéfice. Mais j'ai bien senti que certaines de ces très longues sorties un peu épiques me faisait monter d'une coche dans les jours qui suivaient, une fois la récupération complétée. 

C) Une sortie courte (entre 45 et 90 minutes) très rapide, en mode contre-la-montre ou en groupe. Et j'en profite ici pour vous encourager à vous méfier de rouler toujours seul. On tombe facilement dans la complaisance et on apprend moins. Vous ne savez pas ce que vous valez tant que vous ne roulez pas avec des gens plus forts que vous. Cultiver le solitarisme, c'est une habitude très répandue en Amérique du Nord. Les Européens, eux, organisent volontiers des clubs pour toutes sortes d'activités et en Asie, c'est pratiquement perçu comme étant quelque chose de malsain que de faire tout tout seul. En groupe, on a plus de ressources à sa disposition, on est mieux informé et on est plus joyeux (à moins d'avoir de mauvaises fréquentations...)


Donc, vous pouvez varier le type de sortie comme bon vous semble, mais je ne crois pas, corrigez-moi si je me trompe, que les experts recommandent plus d'une séance d'intervalles par semaine. Quoique... vous trouverez toujours quelqu'un pour en contredire un autre! Greg Lemond, champion des années '80, avait une technique d'entraînement de base assez simple: ''Big gears, big hills'' (gros braquets, grosses côtes). 

*

En spécial cette semaine, jusqu'à écoulement: dérailleur arrière Shimano Tiagra à longue patte,
RD-4500, version 9 vitesses. Rég. 70.00$, spécial 35$.

*

Ils font de belles machines. Ça vaut la peine de regarder la vidéo, mais vous remarquerez qu'ils ne donnent pas les prix, qui ont de quoi décourager bien des cyclistes. Mais j'aime bien regarder ces cadres très détaillés, même si personnellement ça ne me fait pas rêver. Ces vélos sont souvent plus lourds que les miens, ce qui n'est pas un détail avec toutes les côtes que je monte. 

Ce sont tous des Américains, sauf Pegoretti qui est Italien. Ce dernier est en marge d'une tendance lourde en Italie: la plupart des constructeurs de prestige comme Colnago et Pinarello proposent des cadres qui sont souvent en fibre de carbone, et la plupart sont fabriqués pour eux en Asie. Alors que Pegoretti est encore attaché aux vieilles façons artisanales traditionnelles.



*

Un album québecois qui aurait pu faire parler de lui davantage, à l'époque: Franck Dervieux, ''Dimension M'', 1972.