vendredi 12 avril 2013

UNE MENACE POUR LA MORALE.








De nos jours, on pourrait dire qu'il y a deux sortes de roues de vélo. Les roues modernes pour vélos sportifs, qui ont souvent 28 rayons ou moins, et dont le prix a tendance à être plus élevé, et les autres.

Les autres, ce sont les roues que l'on voit le plus souvent, celles que la plupart des gens achètent pour des vélos pas toujours sportifs. Pour aller au travail, faire de la balade ou du cyclotourisme. Et bien sûr, on peut encore en acheter pour un vélo de course. Elles ont habituellement 32 ou 36 rayons. Une de leurs principales caractéristiques, c'est qu'elles sont pour la plupart assemblées (moyeu + rayons + jante) dans le pays où elles sont vendues. Contrairement à la première sorte qui sont assemblées par les manufacturiers (Shimano, Easton, Fulcrum, etc.) qui les proposent, ou le sous-contractant qui s'occupe de leur fabrication.

Lorsqu'on s'achète une roue traditionnelle, on doit décider du calibre (marque, modèle) du moyeu, des rayons et de la jante. Ces choix vont déterminer en partie la solidité de la roue. En partie seulement, car ce que beaucoup de consommateurs ignorent, c'est qu'il faut absolument prendre en compte la qualité de la main-d'oeuvre. On peut faire une mauvaise roue avec de très bons composants.

Ce n'est pas évident à évaluer pour un profane. La tension des rayons est un des principaux indices: on la veut bien tendue, et de façon le plus uniforme possible. Également, le croisement et la disposition des rayons a son importance. Il y a de quoi écrire un livre là-dessus, et ça a d'ailleurs été fait: Jobst Brandt a écrit '' The Wheel Book '' aux éditions Avocet, un petit bijou depuis longtemps retiré des catalogues.

On y décrit en détail le protocole d'assemblage d'une roue, les étapes successives qui font que la solidité optimale sera atteinte. C'est un travail fait à la main, et il faut de l'expérience et un minimum de talent pour l'accomplir rapidement. Les grossistes ont habituellement trop de roues à assembler pour faire ce travail exclusivement à la main: ils se procurent de grosses machines onéreuses pour faire le tensionnage et l'enlignement. Regardez ceci si vous voulez avoir une idée de quoi on parle:



On m'a dit que ces machines peuvent faire du très bon travail, mais à la condition qu'on leur donne le temps de le faire bien. Ce qui est impossible à cause du volume de roues à monter, et c'est d'ailleurs pour ça qu'on les achète, parce qu'au prix qu'elles coûtent, on ne peut pas justifier leur présence autrement qu'avec une grosse production.

C'est pour toute ces raisons que dans mon opinion, il y a une hiérarchie, un classement de la qualité d'assemblage fournie par chaque grossiste canadien avec qui je fais affaire. Un classement qui pourrait théoriquement changer d'une année à l'autre. Ne riez pas: j'ai déjà reçu des roues dont on pouvait tourner certains écrous de rayons à la main, sans aucun outil! Vous pouvez imaginer la durabilité d'une telle roue...

La durabilité des roues dépend donc de l'assemblage, mais aussi de l'entretien. Si vous roulez avec une roue fausse, elle le deviendra de plus en plus, selon une courbe exponentielle. Un peu comme une dent qui carie: elle atteindra le point de non-retour et deviendra irréparable. Alors que si elle est régulièrement dévoilée, sa durabilité pourrait vous surprendre. C'est ce que je vous souhaite.

*

En spécial jusqu'à écoulement:

Pneu Vittoria Randonneur Cross, rég. 35$ réduit à 24$. Deux tailles au choix: 700 x 32 ou 700 x 28.
Pneu Schwalbe Lugano pliant, rég. 43$ réduit à 22$. 700 x 20.
Pneu Vittoria Zaffiro Pro pliant, rég. 39$ réduit à 29$. Tout noir, 700 x 23.
Pneu CST Caldera, rég. 20$ réduit à 16$. 700 x 28.
Et jusqu'au 1er mai 2013, toutes les chambres à air (sauf les modèles super-épais ''Thornproof'') sont réduites à 4$ si vous nous donnez le mot de passe secret: ''blogue''.



Le panneau indiquait pourtant de ne pas tourner à gauche...


Jean Provencher est un historien québecois qui a bien saisi les couleurs de la vie québecoise. Nos routes se croisent régulièrement, et c'est toujours un plaisir.

Il tient un blogue: jeanprovencher.com. Il y a publié récemment,  le 7 avril 2013, un texte dont voici un extrait qui en dit long sur les puritains américains de la fin du 19ème siècle:


Le quotidien montréalais La Patrie rapporte cette nouvelle le 27 avril 1897. L’article s’intitule «La bicyclette le dimanche».

On s’est beaucoup occupé de la bicyclette à la conférence méthodiste qui s’est tenue ces jours-ci à Brooklyn. C’est d’abord une commission qui a présenté un rapport dans lequel elle constatait avec regret que le nombre des bicyclettes [sic] pédalant le dimanche était de plus en plus grand. Le révérend Pullman a pris aussitôt texte de ce rapport pour s’écrier « Monsieur le président, cette conférence ne doit pas se borner à exprimer un regret dans cette circonstance; la chose devient un fléau et il faut y mettre bon ordre. »

Le révérend Wardell a renchéri encore sur son collègue et, d’une voix étranglée par l’émotion, il a dit que le dimanche précédent, il n’avait pas compté moins de 2,700 bicyclettes dans Bedford Avenue.  « L’usage de la bicyclette le dimanche, a déclaré à son tour le révérend Johnston, est devenu une menace pour la morale et pour la vie. Les personnes se rendant au temple ne sont plus en sûreté quand elles traversent les rues. »


Ce saint homme aurait sûrement beaucoup aimé la Porsche qu'on peut voir dans la vidéo suivante. Moins rapide qu'un cheval, moins bruyante aussi. Et probablement pas plus chère. Si vous voulez voir à quel point elle est lente, regardez: aussi:  https://www.youtube.com/watch?v=Pm8Xo7OvM4A









Birdland est une des pièces les plus appréciées d'un groupe-phare de son époque: Weather Report. L'automne dernier, un cycliste me disait qu'il trouvait le jazz lugubre. Il changera d'opinion en écoutant ceci.







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