mardi 25 décembre 2012

JOYEUX NOËL!!!






                JOYEUX NOËL À TOUS!                        


Je poursuis ma lecture de ''How Music Works'', de David Byrne. Publié en 2012 aux éditions McSweeney's: ''McSweeney's and colophon are registered trademarks of McSweeney's, a privately held company with wildly fluctuating resources.'' (!)

Entre autres choses, le livre aborde une des questions les plus intéressantes qui soit, en l'occurence dans le domaine de la musique: qui fait quoi, comment, pourquoi, avec qui, quand et pour quelle raison?

Dans tous les domaines, cette multi-question fait la différence entre le gérant d'estrade et le curieux qui se renseigne pour mieux comprendre afin de porter un jugement éclairé, et peut-être s'en inspirer dans ses propres actions et décisions.







Il est brièvement question du compositeur français Darius Milhaud (1892-1974), qui se serait basé sur l'écoute de quelques disques de jazz (de son époque, évidemment), pour colorer quelques-unes de ses propres compositions.

Ici, je vous propose une écoute agrémentée par la présence de danseurs qui ont du talent pour l'acrobatie, ou peut-être ce sont des acrobates qui ont du talent pour la danse. Peu importe...

Le Boeuf sur le Toit, oeuvre créée en 1920, interprètée ici par l'Ensemble I Musici de Montréal, première partie. Notez que les musiciens et plusieurs danseurs sont habillés en blanc ce qui, comme le fait remarquer David Byrne dans son livre, contribue à donner de la présence à ceux qui sont sur scène. C'est un environnement où rien n'est anodin et où il y a place pour mille décisions. Parfois plus. Souvent plus.





Et deuxième partie:



mercredi 19 décembre 2012

QUELQUE PART DANS LE SUD-EST.





Rassurez-vous, une panne ne m'a pas forcé à coucher au Motel Beauport Inn. J'appréciais simplement le petit côté kitch années '60 de l'annonce de cette icône de l'Amérique du Nord qu'est le ''motor-hotel''. Devant une autre icône, du Québec celle-ci, le dépanneur (note pour les lecteurs non-Québecois: petit commerce vendant bière, cigarettes et nourriture, ouvert tôt et fermant tard).

Non, je ne suis pas à Beauport, et/ou dans un motel quelconque. Je suis plutôt en train de combiner affaires et plaisir quelque part dans le sud-est des USA.




Je n'ai pas touché un vélo depuis mon départ. J'en ai envisagé un ou deux, d'occasion, mais l'environnement en favorise plus ou moins l'usage. J'en aurais acheté un si j'avais été seul, mais mon jeune fils est avec moi et gérer sa conduite au guidon serait un défi en soi. Ici, la population est considérable et tous ceux qui le peuvent conduisent une automobile, donc elles sont très nombreuses. On m'a offert un Gary Fisher Tassajara à 85$ négociable, et si j'avais été seul, je l'aurais probablement acheté, pour le revendre ou le donner à la fin de mon séjour. J'ai plutôt acheté deux passes d'autobus.

En fait, ici, il y a beaucoup plus d'Haitiens et de Latinos que de flocons de neige, et je ne m'en plains pas du tout. Je n'ai pas peur de la neige, mais en même temps je ne m'en ennuie pas.  Par contre, si vous êtes au Québec, je vous déconseille de laisser votre vélo sur le trottoir pendant des mois, car il pourrait vous arriver ce qui est arrivé au propriétaire de ce vélo:





La roue arrière s'est tordue, et le cadre aussi, probablement après avoir été accroché (ooops!) par une machine qui déneigeait ce trottoir du quartier Saint-Roch à Québec. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, et pas la dernière non plus...

*

En fait, j'ai plus la tête à lire qu'à écrire, d'autant plus que j'ai le temps de le faire. Comme j'en ai parlé plus tôt cette année, je me suis procuré le livre de David Byrne: ''How Music Works''. Cet artiste, bien connu pour avoir fondé le groupe Talking Heads, ainsi que de nombreuses collaborations avec, entre autres, Brian Eno, fait un survol de différents aspects de la réalité de la musique. J'en suis au premier quart, et déjà c'est très intéressant. Évidemment, ce livre est destiné à ceux et celles pour qui la musique est plus qu'un divertissement anodin, mais les implications de ce qu'on y discute couvrent touchent toutes sortes de choses qui font partie de la vie, bien au-delà de la musique elle-même. L'environnement social et physique, les vêtements, la technologie, la musique que nous écoutons en spectacle ou dans d'autres contextes est conditionnée par toutes sortes de facteurs qui font partie de la réflexion de David Byrne. J'en reparlerai peut-être encore ici.

Petit post-scriptum en date du 20 déc. 2012: le décompte des meilleurs albums de l'année:
http://www.cbc.ca/q/blog/qs-top-20-albums-of-2012/
publié par l'émission ''Q'' a donné le 12ème rang (sur 20) à l'album ''Love this Giant'' de David Byrne et Saint-Vincent. Vous pouvez les entendre parler à:
http://www.cbc.ca/q/popupaudio.html?clipIds=2277757687
Fin du P.S.

Parlant de vêtements et de musique, il semble que, par les temps qui courent, beaucoup de chanteuses sentent le besoin de se dévêtir beaucoup pour chanter en public. Pourtant, avec une bonne voix, il semble qu'on peut s'en passer. La chanteuse et actrice franco-camerounaise Sandra Nkaké, ''Like a Buffalo''.




vendredi 7 décembre 2012

ÉLOGE DU PRÉSENT.


 Au Lac des Roches (au nord de la Ville de Québec), le 24 novembre 2012.



Mes vacances approchent: je prends l'avion le mercredi 12 décembre. Je serai au magasin d'ici là, mais de manière un peu imprévisible, en priorisant les préparatifs de départ. Je serai absent jusqu'à la mi-janvier, partagé entre les affaires et le plaisir. J'espère pouvoir alimenter ce blogue occasionnellement pendant mon voyage.

*

Cette semaine, au magasin, cette conversation m'a laissé perplexe:

'' Le vendeur m'a dit que la selle ne s'ajustait pas, qu'elle était fixe.

-Vous voulez dire que le vélo hybride était neuf, et que la selle ne pouvait pas s'ajuster en hauteur?

-Oui, c'est ce que le vendeur m'a dit, et moi j'aimais ce vélo et je suis partie avec tel quel.''

Je n'en croyais pas mes oreilles. J'ai pris l'outil approprié et j'ai facilement desserré la vis pertinente. La tige de selle coulissait aisément et j'ai pu ajuster la hauteur sans difficulté... Je tairai le nom du magasin en question.

*

J'écoute beaucoup de musique en ce moment, dans le but de préparer les émissions de radio que je produis à chaque vendredi midi (midi-jazz, ckrlmf.qc.ca). Ça provoque chez moi une réflexion sur les choix que je fais. D'autant plus que nous sommes cinq à alterner à chaque midi de la semaine, et je vois ce que chacun choisit. Notez que je viens tout juste de faire ma dernière émission avant Noël en ce vendredi 7 décembre.

Le jazz n'est pas une musique nouvelle, elle existe depuis à peu près cent ans. Et j'en écoute depuis trente-cinq ans. Je l'ai donc vu évoluer, d'autant plus que j'ai travaillé comme disquaire dans les années '80, en plus d'aller à New-York régulièrement durant ces années-là, ce qui m'a amené à voir beaucoup de spectacles de jazz du plus haut niveau.

Durant les années '90, j'ai perdu contact avec l'actualité du jazz, sans arrêter d'en écouter. Je l'ai repris il y a à peu près quatre grâce à l'émission Midi-jazz, à laquelle on m'a récemment invité à participer en tant que responsable du vendredi.

Je pourrais faire jouer beaucoup de musique des années '70 et '80. Je la connais, et il me reste encore un bon nombre de vinyles en excellent état. Je le fais peu, même si j'en écoute encore. J'ai la passion du présent.

Le présent dépend du passé, et c'est pourquoi je suis très heureux de connaître celui-ci. Mais la musique d'aujourd'hui a un atout sur celle d'hier: elle la connaît et peut bâtir sur les bases jetées par Ellington, Parker, Coltrane et Miles. Et les collaborateurs de Manfred Eicher.

Le jazz a l'avantage d'être extrêmement perméable. Les influences viennent de toutes les époques, ou presque, et de tous les continents (sauf les deux pôles...). Aucune musique, à ma connaissance, ne s'est autant métissée. Celui qui dit ne pas aimer le jazz ne le connait pas. Il y a toujours un jazz, quelque part, que quelqu'un peut aimer. Je n'aime pas tous les jazz, mais j'apprécie sa diversité et son ouverture. Jazz s'écrit avec deux z, c'est encore mieux qu'avec un s.

Le jazz est plus intéressant que jamais. Plus qu'avant, et il l'était déjà. Pourquoi? Parce que les couches se superposent, les décennies se suivent et ne font qu'ajouter à un énorme corpus de musiques de styles et d'humeurs très variées. Et quand je dis très variées, je veux dire vraiment, très variées.

Les jeunes musiciens ont écouté ceux qui les ont précédés. On reconnaît dans leurs oeuvres les couleurs du passé, et c'est très bien ainsi. Ils nous redonnent une musique qui est la synthèse de tout ce qui est venu avant, avec une belle maîtrise de leurs instruments respectifs, tout en amenant avec eux une perspective d'aujourd'hui. Les musiques sont comme les vélos, la qualité n'a pas d'époque.



La Côte Gilmour?!?!

De la même façon, j'ai la passion du vélo présent. Le vélo du passé m'intéresse, et je le connais bien. Je l'ai utilisé, réparé, tutoyé, vendu, acheté, modifié, amélioré. Et je le trouve parfait pour tous ceux qui roulent à petit budget, s'il est bien choisi et bien entretenu. Mais regardez avec quoi je roule: c'est un vélo inimaginable il y a quinze ou vingt ans. Mon Alu9 est léger et polyvalent, et coûte moins de mille dollars. Mon carbone monocoque pèse moins que mon Bititane italien des années '90, et vaut presque trois fois moins. Vous avez entendu dire que les cadres en aluminium ne sont pas durables? Mon Falardeau Alu8 (et non pas Alu9, c'est la génération qui a précédé) est sur la route depuis dix ans, il roule maintenant l'hiver, tâche ingrate s'il en est, et il va très bien, merci. Comme tous les autres Alu8: aucun client ne m'en a rapporté un dont le cadre était devenu inutilisable pour quelque raison que ce soit.




Alors si vous vous intéressez aux vélos du passé, il me fera plaisir de vous aider si je le peux, mais le vélo d'aujourd'hui est celui que je préfère car à son meilleur, il contient les bons éléments du passé, tout en y ajoutant le génie des meilleures améliorations qui nous ont été offertes depuis. Un peu comme le jazz, non? Le bon vélo d'aujourd'hui est plus léger, mais aussi plus maniable, plus ergonomique, transmission plus agréable, freins plus efficaces, plus grand choix de pneus, etc.

Là où je décroche, c'est quand le marketing prend les décisions sans se soucier des besoins des gens. En leur agitant une carotte sans leur parler des désavantages, en insistant sur les apparences quand les lacunes techniques sont flagrantes, roues lourdes, freins lourds, sur des cadres qui finalement ne sont pas toujours aussi légers qu'on pourrait le croire.

Ibrahim Maalouf: ''Beirout''