vendredi 8 janvier 2016

DE L'ÉNERGIE, DE L'ENTHOUSIASME ET...








Bonne Année 2016 à tous mes lecteurs. Comme Catherine Perrin, je vous souhaite de l'énergie, de l'enthousiasme et... c'était quoi l'autre chose? Je ne m'en rappelle plus, mais ça faisait changement des souhaits habituels.





L'endroit est magnifique en été. La neige étant ce qu'elle est, ce n'est pas moins beau en hiver. Un ami m'a même suggéré d'aller voir si le fait d'y aller avec un vélo approprié serait une bonne idée. Nous nous sommes donc rendus sur place, quelque part au sud-ouest de Sainte-Marie-de-Beauce, pas très loin de la Ville de Québec.

L'idée était d'évaluer le terrain, voir si les routes sont entretenues et, si oui, à quel point. Pas les sentiers, mais pas non plus les routes passantes qui sont utilisées par les automobilistes dans leurs déplacements courants entre villes et villages. Au Québec, on appelle ça des rangs, petites routes plus ou moins larges et peu fréquentées. En Beauce (la Beauce québécoise), il y en a beaucoup de ces petits chemins où on rencontre une voiture aux vingt minutes et il n'y a souvent même pas de maisons. Que des chalets et/ou des érablières.




Le verdict, c'est que ça semble très possible. Mais pas avec les même pneus que j'utilise en été dans cette région, qui n'ont que 28 mm de large. Non, il faudrait plutôt des pneus de vélo tout-terrain, autour de deux pouces. On pourrait aussi prendre un vélo gras (aka fat bike), mais j'aurais peur d'avoir quelque chose d'excessif et un peu lourdaud, car il y a peu de terrain plat par là-bas. Je suis bien prêt à l'essayer, mais je suis sceptique.

Non, je me verrais plutôt avec un vélo de montagne classique, avec des manettes de type thumbshifter,  étant donné l'énormité de mes mitaines, qu'on appelle mouffles en France, si je ne m'abuse. J'ai les mains au chaud même par -10 deg. Celsius, mais pour la motricité fine, non, je n'en ai pas.



Comme vous pouvez le voir sur les photos, le décor est féerique. L'atmosphère est très paisible, les sons sont un peu étouffés par la neige et le sol est texturé par la neige omniprésente. En roulant en vélo sur la neige, je le sais par expérience, on lit le terrain constamment, et la route est une suite de sensations changeantes et sans fin.

Certains chemins ne sont pas entretenus en hiver, les plus petits, ceux où il n'y a pas de résidences. Pas surprenant, de toute façon c'est plutôt un univers pour les motoneiges et les déplacements silencieux tels que la raquette. Mais avec les routes entretenues, il y aurait largement de quoi passer de longs moments à explorer et savourer. Quitte à faire demi-tour à certains endroits où, en été, on pourrait changer de route pour faire une boucle. Pas grave.

Il ne me reste donc qu'à me procurer un vélo approprié, puisque je n'ai rien dans mon écurie qui soit vraiment adéquat. Quitte à le revendre promptement à la fin de l'hiver si je ne compte pas continuer l'expérience l'hiver prochain.

Mais pourquoi, me direz-vous, ne pas faire plutôt du ski ou de la raquette ou tout autre sport typique de l'hiver? Parce que, d'un côté, il est fréquent que la neige se fasse attendre en début d'hiver, du moins en quantité suffisante pour que la marche soit impossible et que le ski soit faisable sans abîmer son équipement. Et d'un autre côté, le fait de rouler bien équipé dans un tel environnement me paraît très attirant. Je pense que les photos sont éloquentes à ce sujet. Surtout qu'il y a vraiment très peu de voitures qui circulent là.



Si vous pouvez comprendre le commentateur, dans la vidéo ci-dessous qui est en anglais, vous pourriez apprendre des choses, ou à tout le moins faire évoluer votre opinion sur certains aspects de votre vélo. Quelques petits commentaires personnels:

  • Lorsqu'il suggère de nettoyer sa chaîne régulièrement, il ne veut pas dire une fois par année. Si vous voulez une chaîne propre, vous n'aurez pas le choix, vous devrez le faire souvent. Sinon, sa suggestion de lubrification semble plus être axée sur un entretien de la souplesse de la chaîne plutôt qu'une lubrification des surfaces de contact de la chaîne avec les pignons et plateaux.
  • Lorsqu'il suggère une pression de 90 ou 100 psi pour vos pneus, il parle évidemment de pneus de dimension 700 x 23, le standard des vélos de route/course modernes. Certains utilisateurs de ce genre de vélos ne jurent que par des pressions élevées, typiquement entre 120 et 140 psi. Ces derniers ayant comme argument qu'ainsi le vélo sera plus rapide. Mais à quel point? Je n'ai jamais vu de chiffres là-dessus, mais je soupçonne qu'il s'agirait de micro-différences insuffisantes pour justifier les inconvénients liés à une telle pratique. Tout au plus, les cyclistes les plus lourds, ou ceux qui sont confrontés à des enjeux passablement plus sérieux que les miens... Je me contente de 115 psi sur un tel vélo, et ça ne m'angoisse pas de savoir que dans deux semaines il y en aura moins.
  • Il y a une décision à prendre quant à la qualité des outils que vous achetez. Si on regarde l'acier utilisé dans la confection d'outils tels que ceux de la marque asiatique Li Fu, on voit bien que l'espérance de vie est moindre que celle de certaines marques dont les outils sont nettement plus dispendieux. Vous devez donc choisir, en vous basant entre autres choses sur la fréquence d'utilisation. Si vous optez pour un outil économique, après un certain temps, vous aurez peut-être intérêt à vous en procurer un neuf à cause de l'usure qu'il aura subi. Par contre, certains outils servent peu dans la vie d'un mécano amateur et peuvent se contenter d'une qualité moindre. Il en va autrement dans le cas d'un atelier professionnel, et à plus forte raison si plusieurs personnes utilisent le même outil. 








Je suis heureux que le vélo soit positif pour l'environnement. Par contre, si je suis honnête avec moi-même, je dois admettre que ce n'est pas la raison première qui me pousse à me déplacer en vélo presque tous les jours.

L'indépendance, le plaisir, l'air frais, le mouvement, l'exercice, voilà mes principales raisons depuis le début. L'économie, la capacité d'entretenir ma machine aussi. Bien sûr, je ne suis pas indifférent à la question de l'environnement, il faudrait être vraiment ignorant pour ça.

L'article suivant, publié dans le journal britannique The Guardian, nous parle des prédictions du scientifique britannique James Lovelock, qui a déjà eu du succès à prédire à long terme l'évolution de la situation.


http://www.theguardian.com/theguardian/2008/mar/01/scienceofclimatechange.climatechange


Est-ce que je suis surpris de ce que j'ai lu dans cet article? Non. Disons qu'il ne fait que confirmer mes impressions, sur lesquelles je ne pouvais pas mettre de chiffres comme il le fait.

Je ne me hasarderai pas à commenter cet article. Mon point de vue de profane n'ajouterait pas grand-chose et vous êtes parfaitement capable de vous faire une opinion sans moi. Je me contenterai de dire que je risque de me rappeler longtemps du contenu de ces quelques paragraphes. Et si le personnage et sa pensée vous intéresse, vous pourrez facilement trouver des choses intéressantes sur youtube.com en tapant une recherche "James Lovelock". Comme par exemple, ceci, qui a probablement été diffusé à la télévision anglophone de Radio-Canada:





C'est maintenant officiel, la compagnie québécoise de vélos Guru a déclaré faillite le 21 décembre 2015. Spécialisée dans les vélos de route de haut-de-gamme, la marque subissait entre autres choses les effets de ce marché particulièrement difficile, où la compétition est féroce. Non seulement entre les marques, mais aussi entre les détaillants, physiques ou virtuels. Même si ce n'est pas là la seule cause de leurs malheurs.

Depuis 2012, la marque était devenu la propriété de la compagnie montréalaise Dorel, qui s'est investie lourdement dans le vélo ces dernières années par l'acquisition de Cannondale, Sugoi et Caloi, entre autres choses. Dorel fait partie des créanciers de Guru en ce moment, et il sera intéressant de voir si Dorel va ressusciter le nom. Si c'est le cas, il y a fort à parier que la culture d'entreprise va changer, car la tradition de fabrication locale était bien implantée chez Guru, ce qui n'est pas le cas de Dorel.


Justin Kauflin: "For Clark"

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