samedi 2 juillet 2016
POURQUOI PAS?
La saison bat son plein et mes semaines sont pleines à craquer. Comme je m'y attendais, nous vendons plus de vélos que les deux saisons précédentes. Normal, les journées chaudes sont apparues plus tôt qu'en 2014 et en 2015. Par contre mes antennes qui travaillent dans les centres de distribution me disent que c'est différent ailleurs au Québec. Surprenant.
Je commence à avoir des commentaires de la part de cyclistes qui ont vu l'émission de télévision que je produis sur le vélo. De toute évidence, ça ne passe pas inaperçu.
Voici l'horaire de diffusion que je vous ai déjà communiqué, au cas où vous ne l'auriez pas vu. Canal 9 (et 609) dans la région de Québec et Lévis.
1e diffusion: Jeudi 19h
Rediffusion:
Jeudi 22h
Vendredi 15h30, 20h30
Samedi 2h
Dimanche 3h30, 11h30, 20h
Lundi 0h30, 18h30
Mardi 2h, 13h, 19h30
Mercredi 6h, 16h30
Jeudi 10h30
L'émission me donne l'occasion d'essayer différents vélos. Dont, entre autres, un vélo route/course Kuota Kobalt équipé Ultegra Di2. Pour ceux qui ne sont pas familiers, Di2 est le charmant petit nom que Shimano a donné à ses transmissions à changement de vitesse électronique.
Je ne demande pas mieux que d'aimer ce système. Pourquoi pas? Mais voici mes impressions.
Les leviers de changement de vitesse exigent une motricité fine qu'on ne peut avoir au printemps ou en automne lorsqu'on porte des gants pour temps froid. Et même en été, la manipulation de ces leviers demandera une certaine habitude, car ils sont un peu discrets.
Ne vous attendez pas à des changements plus rapides, ils ne le sont pas. Pas plus que le système par câbles traditionnel. En fait, l'avantage pour l'électronique me semble plus résider dans le fait que les complications liées aux câbles/gaines classiques sont éliminées. Et ces complications sont exacerbées par le fait que les transmissions modernes sont maintenant faites pour des cassettes à 10 ou 11 vitesses, plutôt que 7, 8 ou 9 comme il n'y a pas si longtemps. Les chaînes sont de plus en plus étroites et les tolérances pour le câblage pardonnent de moins en moins les câbles qui circulent mal dans les gaines pour une raison ou une autre. Avec un système électronique, on programme pour un déplacement X du dérailleur et le bon soldat obéit avec une course pré-réglée. Finalement, on pourrait percevoir le Di2 comme la suite logique d'une fuite en avant que constitue l'ajout d'un pignon sur la cassette, un à tous les x ans comme Shimano (et les autres) nous y a habitués.
Mais le système Di2 n'est pas sans inconvénient et ne m'a pas convaincu de faire le saut. En fait, je me situe (pour mes besoins personnels) quelque part entre l'ensemble dernier cri, électronique ou pas, avec une cassette 11 vitesses et d'un autre côté, le mouvement de protestation que constitue la tendance/mode du pignon fixe monovitesse. J'ai été propriétaire d'un pignon fixe pendant plusieurs années (dans une écurie de vélos qui comptait plusieurs multivitesses) et je les connais bien. Mais mes circonstances ont changé et maintenant mes vélos sont équipés de dérailleurs, tous, mais je n'ai aucune attirance pour ces cassettes où les pignons sont tellement nombreux que le seul fait de les compter constitue un défi en soi. Je reprends à mon compte le commentaire de Sheldon Brown: "Seven is heaven, eight is great, and nine is fine." De toute façon, les vélos que je me suis bâti pour mon utilisation personnelle ne l'ont pas été pour être vendus à quelqu'un d'autre. Pas de mode à suivre, pas de comptes à rendre. Quand je construis pour un/e client/e, c'est différent.
Et pour revenir au Kuota Kobalt, il faut dire que le cadre, lui, m'est agréable. Il s'agit de l'entrée de la gamme actuelle, un vélo d'à peu près 3900$ cad (tel qu'essayé, en Ultegra) si je ne m'abuse. Les sensations fournies par ce cadre ressemblent beaucoup à celles que j'ai eues sur d'autres cadres en fibre de carbone, comme si la recette ne subissait que des micro-différences d'une marque à l'autre. Vous en aimez une et vous les aimez tous. Personnellement je ne sens pas le besoin de plus de rigidité ou plus de légèreté dans le cadre/fourche, des gens plus athlétiques que moi auront peut-être un point de vue différent. Remarquez, je n'ai pas de familiarité avec les cadres destinés aux coureurs pros, dopés ou pas, et ces cadres ne m'attirent pas, surtout après ce que j'ai entendu à leur sujet.
Quelqu'un m'a demandé aujourd'hui si les coureurs participant au Tour de France sont tous dopés. Tous? Je ne sais pas, mais la majorité l'est probablement. Ont-ils le choix? Peut-on réussir à éradiquer cette culture-là d'un peloton qui ne connaît rien d'autre depuis cent ans?
Je parlais la semaine dernière avec la mère d'un coureur professionnel américain qui a quitté le peloton parce qu'il ne voulait pas se doper. La direction de l'équipe dont il faisait partie pendant ce qui a été sa dernière saison ne lui donnait pas le choix.
Après plusieurs années d'une série d'équipes connues comme Saturn, il a pris cette décision crève-coeur, comme d'autres avant lui. Et en passant, Phil Liggett est encore à son poste d'animateur à la télé. Lui qui avait dit que si Lance Armstrong était jamais pris pour dopage, il donnerait sa démission. Remarquez, je le comprends, ils est assis confortablement et gagne un bien meilleur salaire que plusieurs coureurs du peloton professionnel. Il serait fou de garder ses promesses...
Mais comme crève-coeur, il y a pire. Comme le décès accidentel, à l'âge de 44 ans, du pianiste Esbjörn Svensson.
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