jeudi 17 janvier 2013
SE SA LALWA DI
Comme je le disais dans un message récent, j'ai choisi de ne pas nous équiper, moi et mon fils de onze ans, de vélos pour nous déplacer dans cette ville du sud américain. Seul, je l'aurais fait, mais pas avec lui.
C'est un environnement de boulevards où les rues secondaires ne communiquent pas et sont plus souvent qu'autrement des culs-de-sac, contrairement au Québec où elles sont une alternative plus agréable et plus sécuritaire aux artères trop achalandées.
En un mois, je ne me rappelle pas avoir vu une seule piste cyclable. Bien sûr, il y a des bandes cyclables, mais quelle sécurité va-t-on chercher là-dedans? Il s'agit simplement de peinture sur l'asphalte, alors évidemment, n'importe quelle fausse manoeuvre d'un automobiliste peut provoquer un accident.
Sur la photo ci-dessus, on voit un cycliste obligé de sortir de la bande cyclable pour contourner des autobus stationnés dans l'espace qui lui est destiné. Je ne fais pas de reproche aux chauffeurs: il n'y a pas d'alternative pour eux, ils doivent faire monter des passagers. Et heureusement pour le cycliste, c'est samedi après-midi et la circulation est légère. Ce n'est pas toujours comme ça. Notez que sur la photo, la bande cyclable est délimitée par une double ligne de peinture, à cause de l'arrêt d'autobus. Généralement, il s'agit d'une ligne de peinture simple.
C'est un environnement parfois hostile, à cause d'une population nombreuse et de l'étalement urbain. En témoigne la lettre suivante, publiée le 31 décembre 2012 dans le journal Sun Sentinel (sunsentinel.com):
''J'ai été bouleversé d'être témoin des conséquences d'une collision entre un cycliste et un VUS dans mon voisinage la semaine dernière. Ça m'a vraiment semblé être un accident insensé (senseless).
En tant que cycliste, ça défie toute logique de penser qu'un cycliste voudrait rouler sur une bande cyclable à côté de véhicules motorisés roulant à plus de 100 km/h (n.d.l.r.: les limites de vitesse sont souvent de 45 milles à l'heure, 72 km/h, et ne sont pas toujours respectées). Pour moi, ça semble être un ''accident waiting to happen'', ou mieux encore, un jeu de roulette russe. Les automobiles sont-elles à l'abri d'une dérive dans la bande cyclable? Je ne pense pas.
Si les cyclistes roulaient sur les trottoirs, je crois que les décès de cyclistes seraient dix fois moins fréquents. Il semble que la cohabitation vélo-piéton est de beaucoup préférable à celle des automobilistes et des cyclistes sur une bande cyclable. Je suis conscient que certains ne sont pas d'accord avec ça et qu'il peut y avoir des règlements du code de la route qui empêchent la présence des cyclistes sur les trottoirs. Si c'est vrai, toutefois, je crois que ces règlements doivent être amendés avant qu'un autre de ces accidents funestes se produise. Suis-je le seul à penser ainsi?''
Et c'est signé Michael Gardiner, de Boynton Beach.
Non monsieur Gardiner, vous n'êtes pas le seul. Mais tenez compte de deux choses.
-La majorité des cyclistes roulent déjà sur les trottoirs dans le comté de Broward, et probablement dans plusieurs villes du sud américain, j'imagine. Corrigez-moi si je me trompe. Il faudrait simplement le leur permettre officiellement, ou bien leur aménager un espace physiquement sécurisé. Ils ne sont pas les seuls: la dernière fois que je suis allé à Montréal, j'ai vu beaucoup de cyclistes sur les trottoirs. Mais ce n'est pas aussi systématique qu'à Broward.
-Les cyclosportifs équipés de pneus 700 x 23 ne rouleront pas sur les trottoirs. Pas difficile de comprendre pourquoi. Ces pneus à très haute pression sont trop fermes et trop étroits pour être vivables sur une telle surface. Ce sont d'ailleurs les seuls cyclistes qu'on voit rouler uniquement sur la chaussée (sur la bande cyclable quand il y en a) dans la région en question.
''Si vous ne payez pas pour prendre l'autobus, vous commettez un CRIME. C'est ça que la loi dit.''
Dans les faits, pour la plupart des gens, la seule alternative à l'automobile, dans ce coin de pays, c'est l'autobus (city bus). Le réseau couvre assez bien la région, en autant que j'aie pu juger, mais là où le bât blesse, c'est la fréquence. Les meilleurs circuits sont aux 15 minutes. Les moins bons, en fin de semaine, sont aux 45 minutes! Et là, on ne parle pas d'obscures banlieues lointaines, mais bien de boulevards majeurs. En conséquence, tous ceux qui peuvent se permettre une vieille bagnole à 1000$ se l'achèteront pour ne pas avoir à constamment consulter l'horaire pour éviter des attentes fastidieuses. Comme par hasard, on ne voit pratiquement personne aux arrêts d'autobus lorsque l'horaire ne prévoit pas d'autobus dans les minutes qui viennent...
On dit que les USA sont un pays très agréable à vivre... si on est riche. On en a un exemple de plus dans cette réalité. Dans la plupart des cas, les autobus sont utilisés autour de 90% par une clientèle noire. Regardez ce qui s'est passé après l'ouragan Katrina: les secours venant de l'état ont été très déficients. Pas étonnant: les victimes de la catastrophe, dans la plupart des cas, vivaient ''on the wrong side of the tracks''.
*
Fabien m'a envoyé un message pour me dire qu'il avait chez lui un tandem CCM qui dormait. Et que devrait-il en faire? Et lors de son voyage imminent en Nouvelle-Zélande, devrait-il acheter un tandem? Ma réponse:
Bonjour Fabien,
Les tandems CCM, je m'en rappelle. J'en ai même brièvement fait l'essai, il y a plusieurs années.
Ils sont lourds, mous, bon marché et imprécis dans leurs fonctions. Ils étaient souvent achetés par des entreprises de location, ou par des gens qui étaient peu ambitieux quant à leur activité cycliste.
Les tandems ne tolèrent pas la médiocrité, à cause du poids subi et de la motricité. En deux mots, le stress subi.
Éviter les KHS: ils sont alléchants, mais les roues peuvent être pathétiques. Prévoir un budget au-dessus de 2500$cad pour un vélo neuf. Et vérifier les micro-fissures près de (ou sur) la boîte de pédalier avant sur les cadres en aluminium d'occasion. Pas un détail.
Je serai de retour au magasin la semaine prochaine.
*
Jian Gomeshi (cbc.ca/q) a décerné la troisième place (pour 2012) à l'album ''Barchords'' du chanteur Bahamas (pas son vrai nom...).
La chanson ''Lost in the Light'':
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