Le Rang Sainte-Marguerite à l'ouest de Saint-Séverin.
Ceci est le 400ème message que je publie ici depuis le début de ce blogue. Merci à tous les lecteurs assidus grâce à qui cet exercice d'écriture prend tout son sens. Bienvenue également aux lecteurs occasionnels.
À l'occasion de ce 400ème, permettez-moi de faire un petit retour en arrière sur la production des vélos Falardeau depuis le début.
C'est d'autant plus intéressant qu'ils sont un reflet de l'évolution des vélos durant cette période qui a commencé en 1997 par la confection de ce qui fut finalement deux prototypes qui étaient déjà vendus avant d'être assemblés.
J'avais déjà fait assembler une petite série de vélos monovitesses par l'usine Poliquin au début des années '90, sans compter quelques assemblages ponctuels ici et là. Mais en 1997, j'ai eu accès à des cadres Norco/Nishiki qui étaient soldés car la compagnie Norco les jugeait maintenant inutiles car elle ne les avait gardé jusque là que pour des éventuelles réclamations de garantie. Certains avaient l'identification normale de la marque, d'autres m'arrivaient sans décalque, et j'en mettais moi-même. J'en ai d'ailleurs fait quelques-uns avec des décalques achetées au Vietnam: la marque "Cheval"! Je ne l'imposais pas: ça prenait un certain sens de l'humour.
J'avais déjà l'habitude de me procurer des surplus de grossistes à des prix avantageux. Mais jusque là, ce n'était que des pièces et accessoires. Lorsque j'ai pu avoir des cadres, ça n'en prenait pas plus pour que je me rende à l'évidence: je pouvais fabriquer des vélos de qualité à des prix extrêmement compétitifs.
Dès 1998, j'avais établi un modus operandi pour faire en sorte que le processus d'achat soit simple et agréable pour mes clients. Cette année-là, j'ai souvenir d'avoir vendu un peu plus d'une vingtaine de ces vélos, qui s'ajoutaient aux Norco/Nishiki, aux Asama et aux Colnago que je proposais depuis quelques temps. Si je me rappelle bien, c'est depuis 2007 que je ne vends plus rien d'autre que des Falardeau. Notez que de 2000 à 2006, j'en ai vendu plusieurs sous le nom Vélotek puisque je possédais deux magasins simultanément et que c'était le nom de ce deuxième commerce.
C'est à partir de l'année 2000 que j'ai offert des cadres conçus par moi. J'avais épuisé l'inventaire de Norco et mes relations avec un Taiwanais m'ont permis de faire fabriquer une première série de cent cadres (après une pré-série de dix) en acier chromoly. La deuxième série de ces cadres était divisée en version à épaisseur égale (en anglais "plain gauge") et en version à épaisseur variable ("double butted"). Cette dernière version est plus attrayante car plus légère et moins raide, à moins d'avoir des besoins spéciaux en matière de rigidité.
À l'époque, le cadre en acier, chromoly ou haute-tension, était la normalité. Le cadre en aluminium était encore considéré comme plus moderne et plus dispendieux. Les choses ont changé depuis: les séries économiques en aluminium ont envahi le marché et l'acier est réservé soit aux cadres d'extrême entrée de gamme, ou bien aux cadres de divers calibres destinés à ceux qui le préfèrent par choix.
Les dernières séries de cadre d'acier chromoly (4130) que j'ai fait faire étaient toutes à épaisseur variable. Il m'en reste très peu, et je n'ai pas l'intention d'en commander d'autres car la demande est loin de le justifier. Ce n'est pas que les gens n'aiment pas l'acier, mais plutôt parce que, lorsqu'ils abordent la question, ils me demandent des vélos légers, sans nécessairement faire référence au matériau utilisé. C'est pourquoi un cadre comme le Falardeau Alu9 s'impose naturellement puisque son avantage de légèreté est flagrant. À partir d'un tel cadre, il suffit de ne pas l'alourdir avec une panoplie d'accessoires parfois nécessaires, parfois pas.
C'est en 2002 qu'apparaît le cadre Alu8, prédécesseur de l'Alu9. C'est un cadre d'à peu près 1500 grammes, qu'on peut reconnaître par son tube diagonal hydroformé dont la section donnerait une forme de 8, d'où son nom. Si mon souvenir est bon, j'ai fait faire entre 200 à 250 de ces cadres. J'ai encore le mien, qui est devenu mon vélo d'hiver. C'est le tout premier à avoir été assemblé en 2002. Et malgré tout ce que j'ai entendu au sujet de la durabilité des cadres en aluminium, il n'a rien perdu de ses qualités en dépit des années et des conditions très difficiles dans lesquelles il roule depuis ces dernières années.
Mon Falardeau Alu8, en version hiver.
Faire fabriquer de tels cadres coûte un peu plus cher que des modèles moins attrayants, mais la différence est finalement sans grande conséquence sur le prix final car je m'approvisionne à la source, c'est-à-dire chez les mêmes sous-traitants que les grosses compagnies bien connues. Bien sûr, les plus gros fabriquants comme Giant (Trek), Merida (Specialized) ou Ideal (Fuji) n'ont que faire de petits poissons comme moi, mais on trouve à Taiwan et ailleurs une myriade de constructeurs qui sont disponibles pour faire des petites séries comme les miennes. Tout au plus, il m'imposent une surcharge de moins de dix dollars par cadre pour compenser le fait qu'ils ne peuvent amortir les coûts de mise en production sur une plus grande quantité. Pas de quoi téléphoner à maman (ou au client).
Au cas où vous ne seriez pas familier avec mon catalogue, voici par exemple le prix d'un modèle très populaire. Équipé d'une transmission et de freins Shimano Alivio de génération actuelle (3 x 9 vitesses), le vélo complet se vendait en 2013, 800$cad plus pédales et taxes. De légères augmentations de prix sont à prévoir pour 2014. Les cadres Alu9 sont disponibles depuis 2008.
Un Falardeau Alu9 hybride fabriqué en 2013.
Côté montagne, jusque vers 2004, on trouve des cadres fait pour Norco (à partir de 1998) ou Poliquin (à partir de 2000). Très souvent avec fourche rigide, pour un usage urbain, et des pneus d'à peu près 1.5" de large. Mais aussi des vélos typiquement "hardtail cross-country" pour un usage hors-route. À partir de 2004, approximativement, le cadre Falardeau Scandium apparaît, qui permet à l'acheteur de vélo de montagne d'obtenir le même niveau de sophistication que ce qui est offert avec un Alu9.
Un Falardeau Scandium avec fourche alu et ses pneus 26 x 1.5"
Un Falardeau Alu9 route/course.
Un Falardeau carbone monocoque avec pièces Dura Ace et pédalier FSA compact.
Finalement, vous trouverez quelques Falardeau plus marginaux et en quantité limitée, tels que des cadres en acier chromoly à pignon fixe ou des cadres montagne Bianchi Mutt (tous habillés maison). Du nouveau pour 2014: un cadre hybride économique en aluminium avec fourche en acier, que j'ai l'intention d'offrir, habillé, autour de 495$ ou en version cadre/fourche autour de 160$. Pour roues de 700c.
Au total, depuis le début, j'estime à très approximativement 650 le nombre de vélos que j'ai fabriqués. Pour la plupart identifiés Falardeau, mais pas tous.
Veuillez notez que le magasin sera fermé de la fin novembre jusqu'au début de janvier à l'occasion des vacances annuelles.
En circulant sur la rue, l'autre jour, j'ai vu un vélo stationné avec son antivol, et le clignotant dont il était équipé fonctionnait malgré que le vélo n'était pas en fonction. Pour rendre service, et éviter que la pile ne se vide, je me suis arrêté et j'ai essayé de l'éteindre. En vain. Le bouton ne cliquait pas, et la pile allait se vider. J'ai continué mon chemin.
C'était particulièrement bon marché, je connais cette marque. On peut les avoir pour presque rien, et si on veut économiser, à court terme en tout cas, ça fait le travail. Ce n'est pas l'approche de Cat Eye. La compagnie japonaise a compris qu'il ne servait à rien d'essayer de concurrencer la production chinoise. Leur catalogue propose des modèles comportant des caractéristiques qui font qu'ils se démarquent.
J'en ai essayé deux cette semaine. Le modèle avant est un Reflex (TL-LD560-F). Sa caractéristique principale est tout simplement l'intensité de l'éclairage, ainsi que les différents modes de clignotements qui sont très variés. L'intensité d'éclairage est telle que Cat Eye fournit un collant prévu pour la partie supérieure du bidule pour éviter que ça devienne un irritant visuel pour l'utilisateur. Croyez-moi, ce n'est pas un luxe: j'ai déjà déplacé un autre clignotant Cat Eye du guidon à la fourche pour la même raison. Celui-ci est équipé de cinq diodes, dont un central particulièrement compétent. On peut s'éclairer de façon satisfaisante avec moins que ça, mais si vous voulez quelque chose de puissant, vous serez bien servi. Notez qu'il ne s'agit pas d'un phare, mais bien un éclairage pour être vu.
Le modèle arrière, lui, est un Solar (SL-LD210-R) et est nettement moins lumineux. Je ne sais pas s'il brillerait plus intensément si je le laissais se charger plus longtemps, mais il est suffisant, sans plus. Un seul diode. La raison, c'est tout simplement parce que c'est un système qui fonctionne à l'énergie solaire, avec un petit panneau solaire situé sur le dessus: pas de piles, pas de fil. On peut laisser le commutateur en fonction, il s'arrête et s'allume automatiquement grâce à un capteur de mouvements qui l'éteint si le vélo s'immobilise pendant plusieurs secondes. Et il ne s'allume pas pendant le jour.
Le catalogue 2014 de la marque a été remanié et on n'y retrouve plus ces deux modèles. Mais la technologie "Opticube" est encore disponible sur certains nouveaux modèles. Elle permet d'augmenter la luminosité du diode central du Reflex.
L'importateur canadien de Cat Eye s'appelle Cycles Lambert inc., et est situé près de Québec, à Lauzon. Voici leur bâtiment:
On y trouve des gens très serviables:
Vélos d'occasion: c'est le temps! Nous avons eu le temps d'en préparer quelques-uns ces dernières semaines. Quantité limitée, ce sont des vélos très différents les uns des autres, et la fourchette de prix en témoigne: de 80$ à 1300$. N'attendez pas trop, car j'ai déjà commencé à en vendre. Un de ceux qui a attiré mon attention, c'est le Bertrand cyclotourisme qui est offert à 250$. Il est habillé de plusieurs pièces Campagnolo, génération pré-index. Comme les autres, il a eu sa juste part de pièces neuves pour pouvoir le vendre sans déficit d'entretien.
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Ahmad Jamal est souvent cité par les pianistes comme étant une influence dans leur jeu. Il est né en 1930.
Comme toujours votre blog est une mine d'informations pour qui s'intéresse au vélo.
RépondreSupprimerMerci du commentaire, Gaétan. Je trouve que c'est important que les informations circulent, puisque les cyclistes investissent des montants appréciables dans leurs montures. Sans oublier le plaisir d'utilisation.
RépondreSupprimerPaul Trépanier.