vendredi 22 novembre 2013

PAPAOUTAI





Dans les Appalaches, l'automne.

Je crois que je serai obligé de lui dire que je ne suis plus intéressé de travailler à l'entretien de ce vélo pliant qu'elle semble aimer malgré tout. Il est neuf! Non, madame, il n'est pas neuf, à moins qu'on les fabrique comme ça en Italie, avec le pédalier qui tourne aussi droit qu'un marin qui marche vers le bateau une heure avant la fin du shore leave. Le pédalier (et même le vélo au complet) est aussi rigide qu'une tranche de pain Gadouas qui sort du four dans un parc industriel d'une banlieue anonyme.

Elle l'a gagné dans une quelconque loterie italienne, mais j'ai l'impression que c'est tout ce que la compagnie avait trouvé comme moyen pour se débarasser d'un surplus d'inventaire. Ou c'est peut-être le voyage en avion qui a transformé son pédalier en chips Pringle. Je ne sais pas si elle comprend pourquoi le garde-chaîne fait autant de bruit avec tout cette friction. Je le lui ai pourtant expliqué.

*

Je rappelle à ceux que ça pourrait concerner que mes vacances commencent le mardi 26 novembre, et ce, pour tout le mois de décembre jusqu'au 9 ou 10 janvier. Je ne sais d'ailleurs pas quelle fréquence de publication j'aurai sur ce blogue pendant cette période. On verra.




Ceux qui ont lu mon message de la semaine passée ont pu lire ce que j'y écrivais pour une amie qui planifie un voyage à vélo au Vietnam. Nous en avons reparlé cette semaine et voici ce qui en est ressorti (avec mes réponses en italique):

-À ton avis, une moyenne de 25 km par jour, est-ce trop, sachant qu'on ne fera pas du vélo tous les jours en raison des arrêts et de la méto? Non, ça ne me paraît pas trop, d'autant plus que de toutes façons, tu peux toujours monter en train avec ton vélo pour raccourcir la distance ou éviter des zones méga-urbaines comme la banlieue de Saigon. Attention, renseigne-toi sur le prix que ça te coûterait de louer un véhicule motorisé avec chauffeur. C'est peut-être moins cher que tu penses et ça peut te sauver pas mal de stress. Et n'oublie pas de négocier les prix qu'on te propose. Pas dans les restaurants, mais ailleurs, oui. Parce que quand les Vietnamiens voient des Occidentaux arriver, les prix gonflent instantanément. Si un Vietnamien te donne d'avance le prix normal d'un objet que tu prévois acheter, et qu'en plus tu connais les chiffres dans la langue locale, tu feras sensation, je te le garantis!

En passant, apporte-toi des comprimés de yogourt que tu prendras à chaque jour de manière préventive et suis bien les conseils d'hygiène alimentaire qu'on donne. C'est moins pire qu'en Inde, mais quand même...

On est rendu à l'étape de choisir la route qui nous amènera au sud, soit par la côte, soit par les terres. Une recommandation? Je ne connais pas les routes par les terres, mais je suis un peu méfiant. Je m'attendrais à y rencontrer des secteurs de mauvaises routes, et un approvisionnement en eau et en nourriture parfois un peu difficile, sans compter l'hébergement. Et aussi, le Vietnam n'est pas le paradis du camping.

Et finalement, dans le cas où notre avion partirait du nord, est-il possible de voyager par transport public avec nos vélos? Voir plus haut. Le train est peut-être plus accueillant que le bus. Et méfie-toi des petits arnaqueurs qui s'occupent de mettre le vélo dans le train ou qui est responsable de l'en sortir.
Pour te donner une idée, en 1993, j'avais payé 20 ou 25$ pour me faire conduire en voiture privée (sans vélo) de Da Nang à Hué. Même pour 50$, ça aurait encore valu la peine.

Petit mot au sujet des vêtements. Le soir, ne vous habillez-vous pas trop décontracté, et vous serez mieux perçus par les Vietnamiens qui n'aiment pas tellement les vieux t-shirts qui viennent de passer trois jours dans le train. Et profitez-en pour vous faire faire des vêtements sur mesure par un tailleur local. On peut avoir ça un peu partout au Vietnam, et particulièrement à Hoi An. On peut se faire faire des vêtements pour femme somptueux, rien de moins, à une fraction du prix. Plus vous êtes pressés, moins ce sera bon marché, mais ce sera abordable quand même.

Également, vous rencontrerez peut-être des gens qui ont des réserves sur l'attitude des Vietnamiens. Et vous aurez peut-être des rencontres moins agréables. Il y aurait beaucoup à dire et à écrire là-dessus. J'ai eu mon point de vue sur le sujet. Il était influencé par le fait que je me déplaçais moins, et que j'ai eu des relations plus personnelles avec eux que le touriste qui surfe d'une ville à l'autre. Quoiqu'il en soit, ne perdez pas de vue que, souvent, ils n'ont pas une vie facile. Chaque famille a eu ses drames, même après la guerre. Les revers de fortune, les morts prématurées, les difficultés en tous genres, ça peut laisser des traces. C'est déjà beau que, malgré tout cela, ils puissent rigoler autant qu'ils le font. J'ai trouvé que, de tous les pays que j'ai visités, c'est un de ceux où j'ai pu le plus interagir et m'amuser avec les gens. Croyez-moi, les Occidentaux auraient beaucoup à apprendre d'eux sur la vie en société. 




Près de Tring-Jonction, début octobre  2013.


Intéressant article sur la sécurité à vélo dans certaines grandes villes du monde. Il a été publié par un journal anglais dans la foulée des six cyclistes décédés dans la capitale britannique, en l'espace de seulement deux semaines. 

http://www.theguardian.com/lifeandstyle/2013/nov/20/how-safe-are-worlds-cities-for-cyclists

Entre autres, à propos de Delhi: "If cycling in London is dangerous, Delhi is like having a near-death experience every single time." Et Berlin: "Cyclists are well-catered for in Berlin, but it still saw 15 cyclist deaths in 2012."
..."one of the most common causes of accidents are cars turning into side streets at high speed and cutting off cyclists in the lanes to their right. Berlin's many tram lines can also be a hazard: the track grooves are perfect for trapping the wheel of your average city bike."

En fait, comme quelqu'un d'autre en a parlé ailleurs dans le même journal, les autorités n'ont pas assez souvent la priorité de "put safety ahead of his policy of ‘smoothing the flow’ of motor traffic", c'est-à-dire de voir à la sécurité avant de rendre plus fluide la circulation des véhicules motorisés. Ici à Québec, le maire Labeaume a rendu public cette année son point de vue sur la question, en montrant que sa vision du futur n'est pas très... révolutionnaire. Le maire Labeaume serait-il le Rob Ford du pauvre (voir mon message de la semaine dernière)? Non, il ne faut pas exagérer, monsieur Labeaume a au moins l'élégance d'être à jeun lorsqu'il est en public. Ou d'éviter de se faire filmer à certains moments inopportuns. De toutes façons, je serais très surpris d'apprendre qu'il est un crackoïnomane.

Et si vous voulez comprendre pourquoi Rob a encore du soutien dans la population, l'extrait suivant pourrait vous aider, si vous comprenez l'anglais impitoyable de Rick Mercer:








Papa où t'es? Pendant le mois qui vient, et même plus, mon fils saura où je suis. Jamais bien loin.

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