mercredi 19 octobre 2011

LES VIEUX CADRES MOCHES.





À 31 kms au nord de la ville de Québec, on trouve ce que vous voyez sur la photo ci-dessus. C'est à Saint-Adolphe, au pied du Chemin Saint-Edmond, qu'on peut admirer un chantier quasi-pharaonique. Il vise à transformer la route qui mène au Lac Saint-Jean en autoroute.

Christian Savard, de l'organisme Vivre en Ville, a plaidé, cette semaine à la radio,en faveur d'une réorientation des investissements routiers du Québec: réparations plutôt que constructions. Ceux qui ne vivent pas au Québec ne se rendent pas compte du niveau de détérioration du réseau routier.

Le défi est de taille: une population relativement peu nombreuse dans un territoire considérable, combinés aux effets du gel et du dégel que l'on subit à chaque année. Je ne sais si c'est vrai, mais quelqu'un me disait cette semaine qu'il y a moins d'excès de vitesse à Montréal à cause de l'état des rues et boulevards...

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Suggestion de parcours cycliste: justement, ce Chemin Saint-Edmond qui grimpe du Boulevard Talbot vers l'est. La montée n'est pas longue, mais suffisante pour pimenter votre journée, surtout si vous faites l'aller-retour depuis Québec. À l'extrémité nord de la 1ère Avenue à Stoneham, on fait quelques centaines de mètres sur le boul. Talbot avant de tourner à droite. Toutes ces routes sont asphaltées. Malheureusement, en haut, la route ne permet pas d'explorer davantage car elle se termine en cul-de-sac.

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La semaine dernière, je me suis permis de qualifier les vieux cadres CCM des années '70 de "moches". Je me suis dit que ça méritait une explication, d'autant plus que pour beaucoup de néophytes cyclistes, les qualités et les défauts d'un cadre de vélo ont quelque chose d'un peu ésotérique.

Il s'agissait de cadres de cyclotourisme de bas de gamme, destinés à être utilisés avec des roues et des pneus de 27" x 1 1/4". Le prix de ces vélos complets se situait autour de 120$. Ils n'étaient donc pas destinés à un public exigeant, mais étaient quand même plus robustes que les machines moins chères. Question solidité, leur talon d'Achille était ces roues d'acier dont les jantes étaient peu ambitieuses.

Ces cadres en acier étaient faits à partir de tubes épais et lourds. À l'époque, on n'avait rien trouvé de mieux pour obtenir un minimum de rigidité, et puisque la clientèle visée ne connaissait pas mieux, pourquoi chercher plus loin?

De plus la géométrie était orientée vers la stabilité de la conduite. Ça permet de rouler en ligne droite plus facilement, surtout si vous avez trop bu. Ces vélos n'avaient pas la volatilité des machines modernes les plus légères. Ils étaient plutôt faits pour... pour quoi en fait? On peut se le demander: à peine assez efficaces pour faire du cyclotourisme, pas assez rapides pour faire un usage vraiment sportif, pas assez robustes pour sortir de l'asphalte souvent. En fait, je pense qu'ils étaient surtout faits pour économiser.

À l'époque, il fallait payer un peu plus cher pour avoir mieux. Les vélos français n'étaient pas plus robustes, mais ils étaient un peu moins lourdauds et plus vivants.
Et si vous le pouviez, un vélo italien (Wander, Garlatti etc.) était la machine à se procurer. Ils manquaient de rigidité, mais étaient indéniablement supérieurs. Peu de gens investissaient davantage, habituellement des coureurs.

Les vélos japonais sont apparus au Québec autour de 1975. De ce côté-là, les prix variaient et on en avait pour son argent. Le modèle Professional chez Orion/Empire était le meilleur achat si on pouvait se le permettre. On n'en voit pratiquement plus de nos jours, mais il y a encore des Wander et des Garlatti en circulation sur les routes du Québec.

Si je vous dis tout ça, c'est en partie pour vous guider dans vos achats si vous êtes à la recherche d'une telle machine. Je rencontre souvent des jeunes qui n'ont pas connu l'époque en question, et qui investissent sur le premier vélo venu, soit pour le laisser tel quel, soit pour en faire un vélo à pignon fixe. Souvent, ils ne valent pas la peine qu'on investisse plus que le minimum possible pour les garder sur la route, car ils sont moches et ne souffiraient pas la comparaison avec une machine qu'on peut se procurer pour le même petit prix avec un peu de patience.

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Dans les années '50 et '60, un pianiste s'est imposé comme référence dans le jazz. Bill Evans s'est surtout fait connaître par sa présence sur l'album mythique de Miles Davis: Kind of Blue. Puis, son parcours avec différents trios l'a établi comme instrumentiste de premier plan. Ici, en 1965, une pièce associée à Miles Davis, Nardis.

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