ATTITUDE

En passant dans le quartier Saint-Sauveur à Québec, j'ai remarqué cette maison. À tort ou à raison, elle évoque pour moi le Mexique.


Le magazine Bicycling est peut-être le magazine américain de vélo qui connaît la plus grande diffusion. J'avais arrêté de le lire depuis plusieurs années, lassé de leur formule un peu trop grand public à mon goût.

Je le retrouve maintenant, avec une équipe très différente, mais toujours avec cette vocation grand public, popularité oblige. Je l'ai pourtant trouvé plus intéressant que le souvenir que j'en garde. La page couverture continue de promettre des solutions à toutes sortes de problèmes cyclistes, mais deux ou trois articles ont retenu mon attention.

Un entre autres: ''The Italian Job''. On y parle de Campagnolo, la compagnie qui fabrique transmissions, freins, roues et vêtements dans le nord de l'Italie. Ce serait difficile d'expliquer à un profane sans culture cycliste le degré de vénération qui entoure cette compagnie. Mais cette vénération est peut-être plus répandue chez les cyclistes d'un certain âge, ceux qui ont connu une époque où Shimano travaillait encore à établir sa crédibilité. Et où SRAM et FSA n'existaient tout simplement pas.

Campagnolo ne produit, ou ne fait produire, rien en Asie. Ni à Taiwan, ni en Chine, ni ailleurs. Non, mais tout n'est pas fait en Italie. Depuis 2005, on a ouvert une, puis une deuxième, usine en Roumanie. Je peux comprendre: la Roumanie est près de l'Italie, et les salaires n'y sont pas beaucoup plus élevés qu'en Chine. La proximité facilite les communications: contrairement à la Chine, les courriels envoyés le jour n'arrivent pas la nuit. Idem pour les appels téléphoniques. Quoique ceci est davantage vrai pour l'Amérique que l'Europe.

Et les salaires en Chine sont en pleine ascension. On peut s'attendre à ce que ça influence certaines décisions dans le monde industriel d'ici quelques années. Les machinistes italiens gagnent bien leur vie, mais heureusement pour Campagnolo, le coût de la main-d'oeuvre est moins conséquent lorsqu'on parle de pièces de milieu ou de haut-de-gamme comme c'est le cas chez Campagnolo.

Il est longuement question dans l'article de la culture d'entreprise chez Campagnolo. Et c'est bien ainsi, car cette culture typiquement italienne a beaucoup d'impact sur les prises de décision. Commentaire personnel: les Italiens n'ont pas la même relation avec l'orgueil que les Asiatiques de culture confucéenne. D'autres parleraient plutôt de fierté.

Autre commentaire personnel: il y a deux sortes de personnes qui aiment Campagnolo. Ceux qui ne font que rouler avec, et ceux qui en font l'installation et/ou l'entretien. J'ai souvent rencontré des complications en travaillant sur ces pièces, et ces irritants ne sont pas bienvenus dans un métier qui comporte déjà sa part de défis. En conséquent, je dois penser aux imprévus lorsqu'on me demande combien coûtera une tâche impliquant ces pièces. Si vous n'avez jamais travaillé avec ces pièces (je ne dis pas roulé, je dis travaillé), vous seriez parfois surpris par les complications qu'elles nous amènent. Et je ne dis pas qu'on n'a que des bonnes surprises en travaillant sur d'autres marques, mais disons qu'on peut percevoir une différence dans l'approche.

En ce moment, Campagnolo peine à conserver sa part de marché. L'attitude de la compagnie est-elle un atout, ou un obstacle à sa survie? L'avenir nous le dira. Leurs ventes aux USA ne représentent que 14% des ventes mondiales de la compagnie, et Campagnolo n'y a que cinq employés en plus du patron. D'autres compagnies italiennes ont beaucoup profité du marché américain. Ça me paraît un bon point de départ si elle veut prospérer.


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Milan-San Remo, dimanche prochain, diffusé sur RDS. La Primavera est très longue, et parfois pas très intéressante au début. On se garde pour la fin qui peut être chaudement disputée, et pas seulement le tout dernier kilomètre. La course est prestigieuse et la victoire convoitée.

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Pas besoin de parler de cette musique. Elle est capable de le faire elle-même. Marc Johnson à la basse, Michael Brecker au sax ténor.