PREMIER ARRIVÉ, AURA LE BAISER.

La ville de Québec dans le brouillard matinal, lors de la semaine de chaleur inhabituelle du mois de mars 2012.


Il y a une dizaine d'années, le champion cycliste Eddy Merckx déclarait au magazine français Le Cycle ce qui suit:

''À mon époque (circa 1970), on n'avait pas d'entraîneur. Je faisais tout aux sensations et, à 95%, ce n'était pas une corvée pour moi. Aujourd'hui, je trouve que c'est parfois trop scientifique. En début de saison, il fallait faire monter le coeur, puis en compétition, je faisais de l'entretien.''

Les choses ont bien changé depuis. On prétend ne rien laisser au hasard. Si on posait la question à Tom Boonen, qui a gagné la course Paris-Roubaix dimanche dernier, il nous dirait probablement une banalité du genre: ''Je me suis bien entraîné ce printemps, j'ai un nouvel entraîneur'', ou je ne sais trop quelle déclaration interchangeable dont les sportifs ont le secret.

Une cinquantaine de kms en échappée solitaire, avec en chasse une poignée d'excellents coureurs. Et en plus, il augmentait son avance au fil du temps. Certains le qualifieront de champion, d'autres trouvent ça suspect...

.

Ces courses d'un jour qui abondent dans le calendrier international au printemps ont un caractère différent des grands tours (Italie, France et Espagne). Au lieu de trois semaines de comptabilité, on se lève le matin et le soir on sait à quoi s'en tenir. C'est plus direct, moins savant, pas de maillot vert, à pois, blanc, baisse la tête et fonce. Bien sûr, il y a de la stratégie, mais ça garde encore le côté brut de ce que devrait être une course: premier arrivé, aura le baiser.

.

Dans le même magazine, le docteur Porte (oui, celui du Tour de France) suggère aux cyclistes âgés de plus de soixante ans d'alterner les journées de vélo avec des journées sans. Même si je n'ai pas atteint cet âge vénérable, j'applique habituellement cette suggestion depuis plusieurs années. Ça aide à éviter le surentraînement.

Notez qu'on ne parle pas ici de cyclisme utilitaire genre courte distance/faible intensité. On parle plutôt d'usage sportif générant de la fatigue. Les cellules sont restaurées grâce aux protéines que l'on absorbe en mangeant.

La vie que je mène n'est vraiment pas idéale pour la récupération. Ceux qui travaillent toujours en position assise sont avantagés de ce point de vue. Un conseil donné par un directeur sportif de cyclistes professionnels: ''Ne restez pas debout si vous pouvez vous asseoir, ne restez pas assis si vous pouvez vous coucher.''


J'ai reçu le message suivant aujourd'hui:

''Comment ça va ?

Juste un petit mot pour t'annoncer que c'est au Vietnam il y a 5 jours qu'on a franchi le cap des 10,000 km et ce toujours SANS AUCUNE CREVAISON !!! Vive les pneus Schwalbe Marathon Plus et surtout les chambres à air épaisses !!

Aujourd'hui à Ninh Binh environ 130 km au sud d'Hanoi. On ira fouiner dans les environs de Sapa et Ha Long Bay avant de filer vers la Chine pour quelques mois (on a eu la chance d'obtenir un visa de 6 mois !)

Profites bien du printemps avec la nouvelle saison de vélo qui s'annonce !
Johanne et Pedro''

Vous pouvez suivre leurs aventures sur www.veloreve.blogspot.ca
Les chambres à air épaisses dont ils parlent sont de type ''thornproof''.

.

Si vous regardez la vidéo suivante, vous reconnaîtrez probablement un ou deux visages.