Près de Tring-Jonction, mai 2014.
Petite conversation avec un détaillant de vélos situé quelque part à l'est de Québec. Je ne lui avais pas vendu de cadres depuis quelques temps. La semaine dernière, il m'en a acheté deux.
"Je suis tanné des compagnies de vélo!'' qu'il me dit. "Et encore plus, de leurs représentants!".
Je peux comprendre. J'en ai connu qui étaient sympathiques. Mais, trop souvent, on peut clairement sentir à quel point la relation que nous entretenons est au service de son patron et des actionnaires de la compagnie. Et même s'il est logique, raisonnable et même souhaitable qu'une compagnie, n'importe quelle compagnie, soit profitable, aucun détaillant n'entretient d'illusions sur le fait que cette relation avec le fournisseur ne vise qu'à écouler un volume toujours grandissant de vélos.
D'où la règle non-écrite qui veut que les grosses compagnies aiment les gros détaillants. Si une compagnie qui fournit un détaillant en vélos voit la possibilité de vendre davantage de vélos à travers un autre détaillant situé à proximité du premier, elle n'hésitera pas à retirer sa marque de celui-ci pour l'offrir à son compétiteur. Ça peut donner une situation comme celle que j'avais vécu il y a plusieurs années, lorsqu'un représentant déjà peu sympathique m'avait informé par téléphone que je ne pourrais plus vendre sa marque de vélos parce qu'un autre magasin situé à approximativement trois kilomètres du mien en aurait dorénavant la concession.
Après plusieurs années à avoir vanté les mérites de la marque, je me voyais donc dans l'obligation d'informer ma clientèle qu'elle était mieux avisée d'acheter un autre produit. À ce que je sache, la réaction typique de bien des détaillants devant un tel changement soudain, c'est d'être fâché et frustré, et on peut comprendre pourquoi. Mais ça n'était pas mon cas car, à l'époque, j'étais déjà en route vers une situation avantageuse (pour moi et mes clients) où je ne vendrais plus que ma marque à moi (Falardeau). J'ai donc écouté patiemment le représentant me donner son avis et ce fut la fin de la conversation.
Il faut comprendre une chose importante au sujet du contexte. Ici, en Amérique du Nord, les fournisseurs ne veulent pas voir plusieurs détaillants être en compétition entre eux pour vendre leurs produits sur un petit territoire géographique. Cela pourrait facilement mener à une guerre des prix qui rendrait la marque peu attrayante aux yeux des détaillants, pour cause de non-profitabilité. Les fournisseurs préfèrent refuser leur catalogue à un nouveau détaillant, ou le retirer au magasin A pour l'offrir au magasin B.
J'ai donc écoulé le reste de mon inventaire de ces vélos américains avant de trouver facilement une marque de remplacement que j'ai proposée quelques temps avant de l'abandonner car elle n'ajoutait finalement pas grand-chose à mon inventaire, que je ne puisse fabriquer moi-même.
Un Wander pour femme récemment restauré par un de mes clients. Non, le pédalier n'est pas d'origine...
Ce vélo date probablement de la première moitié des années soixante-dix. Les garde-boues sont d'origine.
J'ai aussi eu une conversation avec un client cette semaine. Au téléphone. Il m'a expliqué qu'il habite une autre ville près de Montréal et m'a demandé s'il y avait un concessionnaire pour les vélos Falardeau près de chez lui. Il avait besoin d'une roue neuve.
Nul besoin d'un tel concessionnaire. Je fais les Falardeau pour qu'ils puissent aller un peu partout sur la planète et qu'ils puissent être réparés partout. Mais un détaillant lui a déclaré être incapable d'effectuer le remplacement de la roue. Je suspecte que la personne en question ne voulait tout simplement pas s'occuper du dossier. C'est quelque chose qui se produit de temps en temps: un employé peu motivé vous dira que la pièce ''ne se fabrique plus'' ou autre chose du genre pour justifier son inaction. Il m'est arrivé plusieurs fois de dépanner un client à qui l'on avait dit quelque chose comme ça. Parfois, je dois commander la pièce pour l'obtenir, mais ça ne pose pas de problème en soi.
Remarquez, il y en a des pièces qui ne se fabrique plus, évidemment. Certains standards ont été mis en marché, dans le passé, et n'ont pas connu le succès espéré. Ou ont été remplacés par une génération différente. Les cassettes Shimano Uniglide, par exemple, ont été rapidement remplacées par la série Hyperglide qu'on voit partout maintenant, et depuis à peu près 25 ans.
Plus près de nous, les pièces constituant les fourches à suspension sont rapidement retirées des catalogues dès lors qu'elles appartiennent à des modèles ayant subi le même sort. Pour inciter les consommateurs à se procurer une nouvelle fourche? Parce que ces consommateurs ne font pas l'entretien de leur fourche? Ou un peu des deux?
Je soupçonne également que la difficulté d'obtenir des pièces de moyeux datant de la décennie précédente a quelque chose à voir avec le fait que peu de cyclistes font le remplacement de ces pièces. Ça n'est d'ailleurs pas toujours rentable si la jante associée à un moyeu est fatiguée. Ce sont plutôt les moyeux de haut de gamme qui sont motivants pour la réutilisation lorsqu'il faut remplacer les pièces internes et/ou la jante.
Devinez laquelle de ces deux couronnes de billes a quarante ans d'utilisation.
Les pesées de la semaine.
Roue arrière EIS S7 Aero, 1.065 kg. Si vous aimez les roues modernes de route qu'on voit sur les vélos en 700 x 23, mais que votre budget est limité, vous pourriez considérer ces roues distribuées par Cycles Lambert au Canada. Elle m'a fait meilleure impression qu'un produit concurrent de chez Shimano que j'ai récemment eu entre les mains. Je le dis avec prudence, car je n'ai pas roulé avec, et de toute façon ce n'est pas un genre de produit que j'affectionne personnellement. J'ai déjà vu des moyeux taiwanais qui n'étaient pas très fiables au niveau du corps de cassette et je reste prudent face aux moyeux semi-génériques. Le temps nous dira ce que ça vaut. Sinon, le produit est très présentable, la jante est vraiment droite et la tension des rayons est correcte. Le prix de détail suggéré est de 219$ plus taxes, mais le grossiste est en rupture de stock au moment d'écrire ces lignes.
Un Norco VPS double suspension sans accessoire: 18.14 kg. Sa fourche avant Marzocchi Bomber le situe probablement durant la première moitié de la décennie 2000
Un Guru route/course à 7.635 kg, avec peu d'accessoires. Pourquoi si léger? Premièrement, son cadre en tubes Columbus Altec2 Plus est proche des poids de cadres carbone monocoques couramment disponibles. Deuxièmement, le groupe Campagnolo Record est onéreux, avec un poids conséquent. Troisièmement, les roues et le reste de l'équipement sont à l'avenant, donc ne vous attendez pas à un prix léger, même si le cadre est en aluminium (sauf les haubans en fibre de carbone). Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une série de tubes aluminium générique peu sophistiquée, mais bien de tubes évolués, avec formes et épaisseurs conséquentes.
Un Prologue équipé de pneus 700 x 28, avec guidon droit. 9.81 kg sans accessoires. Qu'est-ce qu'un Prologue? Il s'agit d'une marque proposée par Jean-François Théberge, de Saint-Augustin-de-Desmaures (Québec). Ce vélo est bâti à partir d'un cadre Falardeau Alu9 par Jean-François, et l'ensemble est plutôt réussi, comme vous pouvez le voir sur les photos suivantes.
Un Falardeau alu/carbone avec groupe Shimano Ultegra, 8.50 kg sans pédales et sans accessoires. Le voici:
Un Cervélo R3 avec pièces Shimano 105. Son cadre tout-carbone l'amène à 8.18 kg avec peu d'accessoires.
Un Guru Nemo 1999 habillé de pièces modeste (Sora, etc.). Il pesait 10.36 kg avec peu d'accessoires et un guidon courbé avec leviers Shimano Sora. Après l'avoir modifié avec un guidon droit (flat bar) et des leviers conséquents, son poids est passé à 10.10 kg. On y a ajouté des cornes BBB BBE-15 pesant 170 grammes.
Les tubes Columbus Nemo était une série d'acier moderne plus légère que les séries comme SL et Cromor. Plus dynamique que ces dernières, mais quand même pas un poids plume pour autant, par les standards actuels. Et un petit secret pour les amis: j'ai pesé des leviers Sora qui rivalisaient avec les Dura Ace pour la légèreté. Ok, les sensations ne sont pas les mêmes, mais...
Près de Saint-Charles-de-Bellechasse.
Le rendez-vous cycliste de dimanche le 15 juin s'adresse particulièrement à des cyclistes moins rapides et qui n'ont pas des ambitions de kilométrage élevé. Saint-Gervais (Bellechasse), à l'église, à 11 heures. Parcours facile, asphalte et gravelle. Les précautions habituelles:
Puisqu'il n'est pas très agréable de rouler sur de la gravelle lorsqu'il pleut,
la randonnée sera annulée si le pourcentage de précipitations prévu est de 60%
ou plus. J'utilise la page suivante comme
référence:
http://www.meteomedia.com/meteo/canada/quebec/saint-joseph-de-beauce
http://www.meteomedia.com/meteo/canada/quebec/saint-joseph-de-beauce
Je publierai un avis
ici, sur ce blogue, samedi soir, pour confirmer ou annuler la sortie. En cas de
doute, vous pourrez jeter un coup d'oeil.
Les consignes de base:
Apportez ce qu'il faut pour réparer les crevaisons et autres petites choses.
Apportez de la nourriture. Nous ferons peut-être une halte dans un village. Ou peut-être pas. Apportez de la nourriture.
Pas de pneus 700 x 23, ils ne sont pas adaptés. Tout le reste peut faire.
*
La pièce suivante est une reprise d'un morceau chanté par... non, laissez-moi taire son nom, au cas où ça gâcherait votre objectivité. Disons simplement qu'il s'agit de l'as de la basse, Drew of the Drew, que je vous ai déjà présenté il y a quelques semaines. Si vous jouez de la basse, vous allez vous régaler. Et même si vous n'en jouez pas.
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