En avant-plan, l'Amérique moderne. En arrière-plan, le fleuve Saint-Laurent et l'Île d'Orléans avec son patrimoine.
La Route Verte, ce réseau cyclable québécois dont le coût d'entretien se chiffre à 2.8 millions de dollars par année, est une autre victime de la médecine austère du Docteur Couillard. Une phrase a retenu mon attention, dans l'article suivant publié en décembre dans le journal montréalais Le Devoir, car elle met en perspective les priorités du gouvernement.
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/427357/velo-une-route-verte-patrimoniale
Il peine à réaliser que la survie de ce réseau, qui coûte quelques millions par année d’entretien, soit menacée, alors que le gouvernement s’apprête à investir près de 600 millions pour le prolongement de 8 km de l’autoroute 19.
*
Un article a été publié lundi dernier dans le journal Le Soleil, ici à Québec, pour parler de la domination de l'automobile comme moyen de transport dans la région.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/transports/201503/15/01-4852411-lauto-restera-reine-a-quebec.php
Je parlais ici il y a quelques semaines (voir: Comme s'il n'y avait pas de lendemain) des projections d'achalandage des transports en commun. On en a un autre exemple qui, celui-ci, nous touche de près, ici-même à Québec. Ci-dessous un extrait de l'article du Soleil qui nous donne les projections faites en 2003, pour 2030. À ce rythme-là, on pourrait presque s'attendre à ce que plus personne ne prendra les transports en commun quand 2030 sera vraiment arrivé! Faut dire que c'est rarement très agréable...
Plus concrètement encore, l'achalandage quotidien du Réseau de
transport de la Capitale (RTC) devait être de 300 000 passagers en 2030. Les
derniers calculs prévoient plutôt 182 390 passagers en autobus 10 ans plus
tard.
On ne nous dit pas ici s'il s'agit de la compagnie Raleigh, mais c'est très possible.
On ne nous dit pas ici s'il s'agit de la compagnie Raleigh, mais c'est très possible.
Quelqu'un comme moi qui a roulé beaucoup sur des vélos cyclosportifs de prestige (fibre de carbone, titane, aciers Columbus ou Reynolds) pourrait être très réticent à s'équiper d'un vélo de cette catégorie dont le prix est de 1000$cad ou moins. Ce qui est couramment disponible dans le commerce s'est dégradé considérablement depuis 30 ans. Cadres en aluminium banals, roues lourdes, transmissions pleins de compromis, périphérie quelconque, mieux vaut ne pas comparer tout ça à ce que je me suis procuré durant les années '80 dans cette fourchette de prix.
La rumeur persiste à dire qu'il vaut mieux, côté transmission, ne pas descendre en bas de 105 dans la hiérarchie de Shimano. Ce qui impliquerait presqu'automatiquement que vous n'aurez pas le pire cadre de la marque de votre choix, et qu'il y aurait un minimum de qualité dans l'ensemble. Je peux comprendre le raisonnement, d'autant plus que c'est une façon commode et rapide de donner un conseil à un acheteur potentiel peu au fait de la technologie actuelle.
Malgré cela, si j'avais à m'acheter un vélo cyclosportif demain matin, je passerais outre ce conseil et je me procurerais un vélo dont le prix serait plus modeste que celui dont je dispose maintenant. Mon intérêt a baissé pour cette forme de cyclisme. Alors qu'auparavant, mon dimanche pouvait être consacré à cette activité, je trouve plus attrayant de rechercher la tranquilité des routes campagnardes en gravelle. Ce qui implique des pneus de 28 mm ou plus, que les cadres modernes de route n'acceptent pas volontiers. Pas du tout, en fait. Les Américains appellent high idling capacity cet état de fait où un objet est acheté mais sert peu, parfois même très peu. Un exemple: la moyenne de la durée d'utilisation d'une perceuse électrique, durant toute sa vie chez un consommateur (non-professionnel) est de... 13 minutes!
Mais j'aime encore faire des sorties courtes en semaine, chaque semaine, pour l'entraînement. Pas assez pour justifier d'investir lourdement dans un cadre de un kilo équipé 105 ou Ultegra, mais assez pour faire un montage futé dont le résultat resterait quand même intéressant. Je sais comment faire, laissez-moi vous expliquer.
Je ferais particulièrement attention aux points suivants:
- Un cadre en alu (pour l'économie) léger. Autour de 1.4 kg, poids-cible qui permet d'éviter la raideur des cadres aux parois plus épaisses. Et leurs sensations un peu figées.
- Un pédalier au poids raisonnable. Sans aller chercher un poids record, mais au moins éviter les enclumes qui ornent souvent ce genre de vélo. Tout en ayant un choix de braquet qui correspond à mes besoins et ma capacité.
- Des jantes dont le poids est sélectionné avec soin. À ce sujet, voir mon message du 6 mars 2015 intitulé À PROPOS DES JANTES. En résumé, j'évite de sur-construire, et je ne choisis pas pour le coup d'oeil, plutôt pour le coup de pédale et son résultat.
- Des pédales automatiques dont la marque est sans prestige, parce que de toute façon elles sont toutes efficaces. Il suffit d'éviter les modèles de tout premier prix (les moins chères d'entre toutes). Vous préférez ls produits de haut-de-gamme Speedplay, Look ou je ne sais trop quelle autre marque? Je sais pourquoi, mais on peut vivre sans. La preuve, avant de les avoir, on ne les avait pas.
- Pour le reste, éviter les accessoires douteux ou les choix qui gâchent le reste.
Faut avouer que quand on aime les bons vélos, l'exercice n'est pas facile. En choisissant les différents éléments, c'est souvent tentant de se dire que ça vaut bien le coût de mettre ceci ou cela. Mais si on fait ça dix fois, la facture finale n'est plus du tout la même. Dix concepteurs qui se mettent à cette tâche vont produire dix vélos différents. Je visais un maximum de 900$ et j'y suis arrivé sans avoir à changer un des choix que j'avais fait. Pour un vélo complet, ça me donne un prix de 888$cad + pédales + taxes. Bien sûr, je peux revoir le prix à la baisse, mais le poids du vélo en pâtirait, et il ne faut pas oublier la vocation sportive d'une telle machine.
Petit mot au sujet du poids: j'aime mieux ne pas spéculer sur le résultat sur la balance. Je risquerais de donner un chiffre inexact. Il faut compléter le montage pour savoir à quoi s'en tenir vraiment.
Quelques détails sur les ingrédients:
Petit mot au sujet du poids: j'aime mieux ne pas spéculer sur le résultat sur la balance. Je risquerais de donner un chiffre inexact. Il faut compléter le montage pour savoir à quoi s'en tenir vraiment.
Quelques détails sur les ingrédients:
- Cadre Falardeau Alu9 course à épaisseur (très) variable (triple butted)
- Fourche avant en fibre de carbone
- Guidon courbé en alu
- Pédalier compact Shimano Tiagra
- Shimano A070: dérailleur avant, leviers frein-vitessse
- Dérailleur arrière Shimano Claris
- Cassette HG20 7 vitesses
- Pneus Schwalbe Lugano
- Moyeux Shimano Tiagra
- Selle Eclypse
- Jantes avant Ritchey, arrière à déterminer selon l'acheteur
- Autres détails sur demande
Je dois cependant mentionner que si je le faisais pour moi, il serait différent. Même cadre, mais une fourche à colonne de direction (en anglais: steerer tube) en fibre de carbone pour la légèreté. Guidon droit plutôt que courbé, leviers Shimano très différents, selon ce que j'ai sous la main. Un pédalier triple Deore (48 dents) avec une petite cassette HG50 12/21 7 vitesses. Cette dernière est plus légère qu'une Dura Ace de modèle courant et coûte presque dix fois moins cher! L'important pour moi est d'avoir des rapports serrés avec peu d'écart entre les pignons. Le troisième plateau permet de pédaler facile dans les passages difficiles ou lorsqu'on veut y aller mollo, malgré le fait que le plus gros pignon de la cassette a l'air sorti tout droit d'une étape du Tour du Plat Pays.
Bref, un peu déstabilisant pour qui se contente de suivre les tendances du marché. Un vélo atypique qui ressemble à celui que j'ai, mais en moins cher, car le mien est bâti à partir d'un cadre en fibre de carbone monocoque, en plus d'avoir des pièces de plus haute gamme.. Je pourrais en offrir un (Alu9) pour 824$ + pédales + taxes. Je suis convaincu qu'il serait plus léger que celui de 888$, car seul le pédalier Deore risque d'être plus lourd que le pédalier Tiagra, et de peu. En tout cas, j'ai éprouvé la recette depuis plusieurs années et je ne suis jamais revenu en arrière. J'ai vu toutes sortes de réactions face à cette machine, vraiment toutes sortes et pour dire franchement, je m'en amuse.
En matière de gaspillage de ressources, c'est plutôt exemplaire, mais bon... essayez de regarder ça sans sourire:
J'ai entendu dir qu'un guidon en carbone est un upgrade gagnant au niveau poid et confort . Quel est votre avis ?
RépondreSupprimerAu niveau du poids, ça dépend du poids de votre guidon actuel. Il est en aluminium, et les plus légers d'entre eux peuvent descendre à un poids proche de plusieurs guidons en fibre de carbone. Donc, le poids moyen d'un guidon carbone est moindre que celui de la moyenne des alus, mais le poids de ces derniers dépend généralement de leur prix. Et le gain de légèreté dépasse rarement 125 grammes à moins de choisir expressément un modèle particulièrement léger.
RépondreSupprimerPour le confort sur les mauvaises surfaces, les alus les plus légers sont souvent très acceptables, parce que moins rigides. Mais il ne faut pas perdre de vue que sur ce point, la roue avant et la pression du pneu avant ont beaucoup d'importance, autant que le guidon.