PLAT, OU COURBÉ?

À Saint-Augustin-de-Desmaures, près de la ville de Québec.


J'ai reçu le courriel suivant cette semaine:

"Je possède un vélo hybride performant, et je pensais à le transformer en vélo de cyclotourisme en changeant le guidon et peut-être la fourche.


Comme je prévois faire un voyage à vélo cet été, je pense qu'à la longue le confort pourrait être meilleur avec ce type de guidon, mais je n'en suis pas certain, dans le passé j'ai déjà eu un vélo de cyclotourisme et j'avais des raideurs dans le cou à la longue. Peut-être était-ce une question d'ajustement ?


Est-ce que mon impression est bonne, et ce type de conversion ça vaut le coup ? 200-300 dollars?"

Et voici ma réponse:

Pourquoi veux-tu changer la fourche? Je la changerais si c'est une fourche à suspension, sinon la seule raison que je vois pour la changer, c'est dans le but d'avoir une fourche équipée de trous filetés pour recevoir un porte-bagage de type lo-rider.

Pour le cyclotourisme, le choix du guidon est très subjectif, quoiqu'on en dise. Le bon vieux dicton s'applique: "neuf personnes, dix réponses". Il y a même des gens qui aime faire ça avec un guidon surélevé (en anglais: riser bar). Pas moi.

On argumente souvent en faveur du guidon courbé en vantant le nombre de positions qu'on y trouve. Mais en réalité, la plupart des gens n'utilise que très peu la position en bas des cocottes.

À mes yeux, le guidon plat peut être une bonne solution, à condition d'y ajouter des cornes (en anglais: bar-ends). Cet accessoire permet d'obtenir l'équivalent de la position main sur cocottes que l'on a sur un guidon courbé. Parlez-en à un ergonome: il vous confirmera leur pertinence. Certains en ont, et ne s'en servent pas. Dommage pour eux. Accessoirement, la plus grande largeur du guidon plat permet un meilleur contrôle du vélo chargé, à l'arrêt.

J'ai personnellement fait beaucoup de cyclotourisme avec des guidons courbés, et je les ai aimés. Mais maintenant, les leviers de vitesses STI/Ergo Power sont onéreux et complexes, et plusieurs cyclotouristes les boudent pour cette raison, surtout lorsqu'il est question de cyclotourisme international durant lequel la fiabilité et la facilité de réparation est un souci. Si tel est ton choix, attends-toi à payer au moins 200-300$ seulement pour les leviers (niveau Sora ou Tiagra), sans compter la pose et le guidon etc.

Les leviers en bout de guidon de type "bar-con" peuvent paraître une bonne solution sur le papier. L'ennui, c'est que plusieurs acheteurs peu méfiants se sont mis à les détester cordialement assez rapidement. On peut s'accrocher les genoux dessus, parfois de façon plutôt vilaine, et leur position peut laisser à désirer à l'usage.

Jusqu'ici nous n'avons pas parlé de la potence. Elle est vraiment très importante. C'est peut-être d'ailleurs un mauvais choix de potence qui t'a occasionné les douleurs dont tu parles. Beaucoup de gens gagneraient à en changer, car c'est elle qui détermine à quel endroit sera le guidon. Ce qui a finalement autant, sinon plus, d'importance que le choix du guidon lui-même. C'est elle qui fera en sorte que tu es dans ta zone de confort. La bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas un gros investissement que d'en changer.

Voilà, j'espère que ça peut t'aider. N'hésite pas si tu as d'autres questions.

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Dans cet air connu de Fauré, j'ai trouvé que les voix donnent une couleur bienvenue.