vendredi 30 août 2013

RISQUES.





Il ressemble à celui de la semaine dernière, mais ce n'est pas le même. Il s'agit ici de pneus de 26 x 1.4 et d'une magnifique selle San Marco Regal.




On a demandé à Joni Mitchell si Mingus avait mal réagi à son projet d'album autour de la musique du maître.

"No, because he's a Great, and Greats are risk-takers".

Je ne suis pas un Grand, mais j'ai pris quelques risques au fil des années. Et tous les conseillers en affaires vous le diront (avec les nuances qui s'imposent): on doit en prendre tôt ou tard. Les Russes le disent à leur façon: "Il faut prendre des risques si on veut boire du champagne". Sinon, il y a toujours la vodka...

Deux choses peuvent se produire si on prend des risques.

A) On a du succès et tout (ou presque) va bien.

B) On se plante, on se ramasse et on apprend de nos erreurs.

Dans mon cas, l'année 2000 a été l'annus horribilis. J'ai ouvert un deuxième magasin après deux bonnes années, et contrairement à ces deux années où la météo avait été très favorable, le printemps fut gris et la clientèle n'avait pas le coeur au vélo. La masse salariale était trop lourde et le résultat, c'est que je me suis vidé les poches. Cette année-là, tous mes employés ont gagné plus que moi. En fait, si mon souvenir est bon, j'ai déclaré des pertes.

J'ai dû congédier tous les employés, sauf un noyau essentiel au bon fonctionnement. Et ce qui m'a sauvé, ce n'est pas le banquier, mais plutôt l'inventaire que j'avais et qui fut écoulé petit à petit avec un niveau de dépenses radicalement revu à la baisse.

Grâce à cette nouvelle perspective de fonctionnement, ainsi qu'une météo plus favorable, les années subséquentes ont été profitables et m'ont permis de me remplumer, à défaut de boire du champagne comme si j'étais l'ami de monsieur Poutine.

Il reste que cette expérience m'a permis de réfléchir de manière plus éclairée à ma façon de faire mon métier. Je n'ai pas envie d'attirer une clientèle en mal de poudre aux yeux. C'est le résultat qui compte: le vélo qui sort de l'atelier. J'ai tout réduit: le nombre de transactions, le chiffre d'affaires et surtout, les frais d'opération. Et j'ai bien fait, au bout de six ans, de me départir de ce deuxième magasin: le loyer a doublé depuis. Ce qui, à mes yeux, ne se justifie pas car les revenus discrétionnaires des habitants du quartier ne sont pas assez élevés pour leur permettre de consommer très spontanément.

J'ai plutôt opté pour un repli vers le premier magasin qui, lui, fonctionne dans un local beaucoup plus adapté à mes besoins: moins d'espace de vente, et plus d'espace d'entreposage. Ce qui n'est pas un détail lorsqu'un transporteur m'amène une livraison de cent cadres Falardeau. Sans compter l'atelier: vous le trouvez petit? Moi je le trouve presque parfait, comparativement à celui que j'avais sur la rue Saint-Jean. Ce dernier était beaucoup trop grand: on y perdait du temps à marcher et à courailler les outils qui avaient beaucoup de talent pour être ailleurs. Maintenant, tout est à portée de main, et je ne paie pas pour un espace inutile.

Certains clients, lorsqu'ils pensent à moi, ne voient que l'aspect vélo de mon travail. Mais c'est passer un peu vite sur l'aspect biznesse de l'affaire. Et je peux vous confirmer ce que vous savez déjà: on peut être le meilleur artisan en ville, si on ne peut gérer à peu près correctement la barque, elle peut couler.



Près de Saint-Ubalde, dans le comté de Portneuf au nord-ouest de la Ville de Québec.


La vidéo qui suit pourrait vous ennuyer profondément si vous n'avez aucun intérêt pour la mécanique de vélo. De plus, il faut un minimum de familiarité avec la langue anglaise. Mais c'est un condensé d'informations techniques sur les réglages de dérailleurs avant et arrière. Attention: certaines recommandations ne s'appliquent pas aux transmissions autres que SRAM, mais malgré cela, je la trouve intéressante pour quiconque veut approfondir la question. Les ajustements de dérailleurs comportent plusieurs aspects et on ne peut en négliger aucun sinon on s'expose à ce que l'utilisateur du vélo constate des irritants, mineurs ou majeurs. Même si cet utilisateur n'est pas expérimenté ou éduqué.

Je ne l'ai pas intégrée pour que vous voyez toute l'image de gauche à droite. Voici la référence:
http://www.youtube.com/watch?v=Fxu2vFFSz3Q




Laissez-moi vous raconter une histoire triste, qui se produit malheureusement à chaque année dans tous les magasins de vélo. Une personne se présente pour acheter un vélo, pleine de bonnes intentions, et lorsque le vélo est amené à la maison, il est laissé à son sort, sans être utilisé ou presque.

C'est ce qui s'est passé dans le cas du vélo sur la photo ci-dessus. Le propriétaire de cette machine lui a préféré son vélo de montagne. À sa décharge, c'est une personne très occupée et dont le temps consacré aux loisirs est limité.

Alors si vous êtes de grande taille, je compte sur vous pour lui donner une seconde vie.... ou une première!
Il a été payé 1300$ + taxes, et est offert à 940$ + taxes. Cadre alu-carbone (bases et haubans), Pièces Shimano de différents calibres. Pédales automatiques et accessoires sur la photo inclus dans le prix. Pneus 700 x 23, double plateaux.

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Je confirme que je planifie une sortie appalachienne le dim 8 sept et une autre le 22 sept.

Je donnerai l'heure et le lieu du rendez-vous à ceux qui sont intéressés.

Merci,

Paul Trépanier,


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Roberto Fonseca est un pianiste né à La Havane en 1975. Extrait de l'album "Yo":




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