lundi 10 février 2014

MILLES INUTILES.




Sur la Côte de Beaupré, février 2014.




Je profite de l'hiver pour faire des choses que mon emploi du temps ne me permet pas de faire le reste de l'année. Comme, par exemple, faire un site Internet. Ça manquait à mon entreprise, et c'est à la suite d'une conversation avec un ami que la décision s'est prise.

Il m'a suggéré de procéder avec l'aide du site www.wix.com . Mon ami me l'avait décrit comme un site où mes compétences informatiques très limitées ne seraient pas un obstacle, et il ne s'est pas trompé. J'ai bloqué sur un ou deux détails, mais j'ai réussi avec un minimum d'aide extérieure, surtout celle offerte par wix.com.

Le résultat est perfectible, pas de doute. Je vais travailler là-dessus encore. Mais la haute saison approche à grands pas, et je ne voulais pas attendre, car même à l'intérieur du magasin, ce sera un outil commode pour expliquer aux clients ce que je peux leur offrir. Car le but était de faire un site-catalogue, ce que mon blogue n'a jamais été (ou si peu).

http://paulvelotek.wix.com/bicyclesfalardeau



Et permettez-moi de faire une petite mise au point. J'ai lu par hasard la semaine dernière les commentaires d'un cycliste/internaute au sujet de mon entreprise que, visiblement, il ne connait pas très bien.

Il me décrivait comme une personne qui achète des cadres génériques, un peu comme n'importe quel consommateur pourrait le faire, et qui les habille avec un degré de compétence inconnu. Avec comme sous-entendu, n'importe qui peut faire ça. Et au même prix, sinon même moins cher.

La réalité est différente. La grande majorité des cadres que je vends sont fabriqués pour moi, par des sous-traitants qui doivent respecter un cahier des charges que je n'ai plus besoin de leur répéter puisqu'ils gardent les dessins qui en ont résulté. Ces cadres sont habituellement faits en cuvées de 100 à la fois, et donc l'inventaire que je garde ici à Québec fluctue autour de 200 au fil des saisons, toutes catégories confondues.

Les pièces qui les habillent, Shimano ou autre, viennent de grossistes qui sont canadiens pour la plupart, mais pas seulement. Ce ne sont pas  des connexions commerciales que n'importe quel consommateur peut établir, les grossistes n'étant pas intéressés de recevoir des petites commandes à la pièce.

Cela n'a donc rien à voir avec un sympathique débrouillard qui subirait les choix faits ailleurs au niveau du cadre. Après avoir utilisé plusieurs dizaines de vélos personnels au fil des ans, dont dix ans passés sur des cadres italiens prestigieux, j'en suis venu à considérer que, oui, le cadre est particulièrement important dans un vélo. Bien plus que certaines pièces qui sont faciles à situer dans la hiérarchie du fabriquant. Au risque de me répéter, on peut faire un mauvais vélo avec un bon cadre, mais on ne peut pas faire un bon vélo avec un mauvais cadre.

Je complète la production qui est faite pour moi avec quelques exemplaires de cadres dans des catégories moins demandées, ce qui me permet d'avoir une offre bien adaptée à la clientèle qui me sollicite. Bien sûr, ces cadres doivent subir mon oeil de lynx avant que je ne les approuve.

La première fois que j'ai acheté un cadre, c'était pour mon usage personnel, en 1978. Je trouve ces objets fascinants, subtils. Et très sous-estimés quant à leur impact sur le résultat final.

J'ai systématisé le processus rapidement lorsque j'ai commencé à offrir cette production en 1997, car j'ai vite compris qu'il fallait faire en sorte d'éviter de rendre ce processus fastidieux, autant pour mes clients que pour moi. Et, bien sûr, il y a des façons plus simples de vendre des vélos sur cette terre. Je laisse à d'autres ce plaisir.



Prêts pour quelques milles inutiles...


Alex Stieda est un ex-coureur cycliste professionnel dont le plus haut fait d'armes consiste à avoir été le premier nord-américain à avoir porté le maillot jaune au Tour de France. Et il continue de rouler plusieurs années plus tard, pour le plaisir. On retrouve sa rubrique dans le magazine canadien Pedal.

Les entraîneurs, ces années-ci, mettent souvent l'accent sur les intervalles. Facile de comprendre pourquoi: elles sont très productives. Mais Stieda suggère une période hivernale plus modérée où la patience a sa place. ''There are no shortcuts, I don't care what anyone says about ''junk miles''.

Après tout, ces milles inutiles, ils n'ont pas nécessairement besoin d'être désagréables... Parfois les cyclistes professionnels, lorsqu'ils prennent leur retraite, mettent le vélo de côté, trop contents de passer à autre chose. Plutôt dommage, non? Des kilomètres où on se fait plaisir sans se poser de questions, ça ne me paraît pas être une perte de temps. Bien sûr, je comprends leur point de vue, eux qui ont fait du vélo dans toutes les conditions, souvent par obligation. La phrase d'Alan Peiper me revient parfois à l'esprit, celle qu'il a dite au moment où il a pris sa retraite: ''J'étais tanné d'être fatigué.''



On met ces plaquettes auto-adhésives sur le cadre pour le protéger de la friction des gaines. Elles sont vraiment en fibre de carbone, et très résistantes en plus. Je le sais: j'en ai ouvert une avec des ciseaux par curiosité. 5.60$cad la paire, deux tailles disponibles.

*

Grâce à la magie de Skype, hier, j'ai pu observer en direct la rue Tran Hung Dao, à Hué (Vietnam), que je connais déjà. Mais là, la différence saute aux yeux: les vélos omniprésents des années '90 ont complètement cédé la place aux petites motos et à quelques voitures. Je le savais déjà, mais c'est quand même un choc de voir ça soi-même quand on a connu quelque chose de si différent...

D'ailleurs, signe des temps, le magasin de meubles du 19, Tran Hung Dao, est devenu un magasin où on vend des vélos électriques. Je les ai vus. On les vend 600usd et je les décrirais comme un croisement entre un vélo pliant et un jouet Hello Kitty... Battery included.

*


Le mouvement militant pour le cyclisme 4-saisons continue les efforts commencés il y a quelques années. Cette année, l'organisme Vélocentrix nous invite encore à participer à une randonnée hivernale de 15 kms le dimanche 16 février à 10 heures. C'est gratuit et on peut s'inscrire au: http://action.velocentrix.org/

*

Le père de Sheila Escovedo était percussionniste comme elle, et il a travaillé avec Carlos Santana, entre autres. Il n'a sûrement pas honte de sa fille. Ce soir-là, Obama traînait par là, ainsi que quelques autres visages que vous reconnaîtrez. La guitariste s'appelle Orianthi.









2 commentaires:

  1. Félicitations Paul pour ton site Internet, quoique tu aurais pu adapter ton blogue pour rencontrer les même objectifs. Succès à toi en 2014

    RépondreSupprimer
  2. Merci Robert pour tes bons mots. J'ai déjà pensé à la possibilité de prendre le blogue pour faire un catalogue, mais le blogue vise davantage une clientèle qui cherche à s'informer en général, alors que le site est destiné à une clientèle qui envisage l'achat d'un vélo Falardeau. C'est pourquoi j'ai choisi cette formule.

    Bonne saison! Paul.

    RépondreSupprimer