lundi 3 février 2014

COULEUR DE MIEL.



La première fois que j'ai vu un cadre en bambou, c'était à Nijmegen (Nimègue), aux Pays-Bas. Il s'agissait d'un vélo du début du 20ème siècle exposé dans un musée du vélo que j'avais découvert là-bas. C'est un des plus beaux vélos que j'aie jamais vu: sa couleur de miel était magnifique. J'imagine que les Néerlandais qui avaient colonisé l'Indonésie en avaient rapporté des tiges de bambou.

Je n'ai jamais roulé sur un tel cadre, neuf ou ancien, mais j'ai remarqué qu'il y a depuis quelques années une renaissance de la fabrication de cadres de bambou dont on vante les qualités de confort. Aux USA, surtout, mais aussi au Vietnam. À travers les nombreuses compagnies qui font des cadres d'entrée de gamme, en acier ou en aluminium, il y a cette petite compagnie installée à Saigon qui s'annonce en prenant la peine de spécifier que:

''My production is small and not cheap, so don't ask for high volumes of cheap  bikes, there are others doing that.''

On peut comprendre son point de vue. Le Vietnam est un lieu de production pour des volumes de production typiques des magasins à grande surface et les cadres qu'on y fabrique habituellement ne sont pas destinés à une clientèle exigeante.

Un de mes clients m'a récemment rendu visite et m'a montré sa création que vous pouvez voir sur la photo ci-dessus. Les sections de bambou sont faciles à voir, et elles sont connectées à des éléments récupérés sur un vieux vélo de tourisme en acier. Il s'agit d'un premier essai, et lorsqu'on s'approche, on s'aperçoit vite que le produit a une finition qui pourrait être améliorée, mais ça me rend curieux de voir la suite de ses expérimentations. Et non, je ne l'ai pas essayé.

Pour ma part, j'ai bien l'intention de retourner à Saigon (alias Ho Chi Minh City) un jour, et je suis assez curieux de voir ce que le cadreur de bambou fait là-bas pour lui rendre une petite visite. Je ne m'attends pas à y trouver des cadres ultra-légers, mais ça pourrait quand même peut-être avoir du charme, qui sait?


*

En attendant, mon vélo, celui que je vous ai montré tout enneigé dans le message précédent, a rajeuni considérablement. J'ai changé quelques pièces, mais c'est surtout parce que je l'ai rentré à l'intérieur, ce qui lui a permis de se débarrasser de toute cette neige qui l'encombrait.

En plus de l'alléger, les pneus ne frottent plus sur la neige accumulée. Non seulement ça, mais j'ai aussi pu voir par la même occasion que le frein arrière était décentré, ce qui faisait que le patin droit touchait la jante en permanence. Vite réglé: il y a des vis de réglage pour ça.

Le résultat fut spectaculaire. J'aurais pris un produit dopant que l'effet n'aurait pas été meilleur. Je suppose. Et j'ai poussé plus loin en changeant ce qui avait besoin de l'être. Les froids extrêmes subis depuis cet hiver particulièrement rude au Québec ont mené la vie dure à certains petits éléments de plastique dont mon vélo est équipé. Rien de dispendieux, surtout lorsqu'on fait le travail soi-même, mais ça a fait du bien.

Et je constate une fois de plus, comme à chaque mois de février, que plusieurs cyclistes assidus ont un système de freinage en mauvais état. Même si le tout était ajusté au mois de novembre. On n'y échappe pas: les conditions d'utilisation de l'hiver québécois sont sans pitié, surtout dans une ville côteuse comme Québec où les freins ne sont pas un accessoire facultatif.


*

Depuis sa création, le système de partage de vélos Bixi, à Montréal, a fait beaucoup parlé de lui. En bien, habituellement. Malheureusement, la société de gestion a déclaré faillite récemment. Et comme si ce n'était pas assez, certaines personnes se seraient permis des largesses, juste avant:

http://www.ledevoir.com/politique/montreal/398406/avant-de-faire-faillite-bixi-a-verse-des-bonis-a-tous-ses-employes

Le concept fait penser aux idéaux communautaires des années soixante. Et comme c'était souvent le cas à l'époque, la réalité a rattrapé le projet. Corrigez-moi si ce n'est pas exact, mais on m'a également raconté que plusieurs utilisateurs empruntaient un vélo pour descendre du Plateau Mont-Royal au centre-ville, en début de soirée, avant de laisser là la machine après quelques bières pour éviter d'avoir à monter la côte pour le retour. Résultat, on était obligé de transporter en camion tous ces vélos.

Ce n'est rien pour encourager notre maire Labeaume à créer un tel système à Québec. Déjà qu'il n'était pas très chaud. D'autant plus que certains bars de la basse-ville sont très sympathiques, et que la côte qui y mène n'est certainement pas moins raide qu'à Montréal...



Le fleuve Saint-Laurent, à Saint-Augustin-de-Desmaures, en novembre dernier.


J'ai déjà abordé le sujet ici, et ça en a intéressé plusieurs parmi vous: il s'agit du lieu de fabrication réel du cadre de vélo en fibre de carbone. Un site français a fouillé la question:

http://usrehoncyclo.wifeo.com/ou-est-fabrique-votre-velo.php

Vous remarquerez qu'il y a dans cette liste des compagnies, comme Shimano, qui ne fabriquent pas de cadres. Mais elles sous-traitent une partie de leur production à l'étranger. Deux possibilités: soit qu'elles sous-traitent effectivement à des compagnies qui sont indépendantes, soit qu'elles possèdent l'usine entièrement, mais à l'étranger et non pas dans leur pays d'origine. Comme le Japon, dans le cas de Shimano, qui d'ailleurs fait également affaire en Malaisie.




Brad Mehldau, en solo: ''Teardrop''


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