vendredi 28 février 2014

QUARANTE-QUATRE, ET J'EN OUBLIE PROBABLEMENT.



Ça s'appelle des paraskis. Les trucs en arrière-plan, je veux dire.

Je pensais que j'en avais possédé plus que ça, des vélos. Pendant plusieurs années, j'en achetais à peu près deux par année. Rassurez-vous, j'en revendais aussi à peu près deux par année. Au plus fort de cette période, j'ai dû en avoir sept de front. Je pourrais vous dire que je suis maintenant guéri, mais ce n'est vraiment pas une maladie, et d'ailleurs ça m'a aidé à entretenir une santé au-dessus de la moyenne. En fait, c'était très pragmatique.

Ça s'est emballé quand je me suis rendu compte que si je faisais attention au prix que je payais, et que je n'attendais pas que le vélo soit en décrépitude ou désuet, je pouvais avoir un roulement important dans mon écurie et le coût d'utilisation amorti était très abordable. Vous pouvez me croire, j'ai même déjà fait des calculs complets par écrit, pour satisfaire ma curiosité. Dans quelques cas, je commençais à offrir le vélo dans mon entourage dès que j'en prenais possession, avant même la date que je choisissais pour m'en départir. Je suis un homme de taille moyenne et c'est facile de trouver des cyclistes qui ont les mêmes  besoins que moi.

Évidemment, en conséquence de cet échantillonage de vélos, j'ai pu développer une capacité d'appréciation impossible à obtenir seulement par des lectures ou par des conversations. Une gastronomie du vélo, en quelque sorte...

Un seul a fini au recyclage. Les autres ont tous été revendus, sauf trois qui ont été volés. Trois en 47 ans. Heureusement, il s'agissait de mono-vitesses de peu de valeur.

J'en possède encore trois, si j'exclus le tandem Bike Friday qui est maintenant à vendre.



Faisons le décompte et on verra bien.

Les vélos de tourisme: cinq. Deux Wander, un Welker, un Atala et un Gitane. Ceux qui connaissent ces marques auront compris que ça fait longtemps que je ne me procure plus de tels vélos.

Les vélos mono-vitesse à frein rétropédalage: approx. 7, probablement plus. Des CCM, deux Raleigh, et un peu de divers.

Les vélos mono-vitesse faits par moi: quatre, bâtis sur des cadres Poliquin, Mikado,  Wander ou Garlatti.

Un vélo à pignon fixe. CCM Reynolds 531 de piste (authentique), circa 1951.

Les vélos de montagne: cinq. Un KHS, deux Asama, un Poliquin, et un Colnago.

Les vélos de cyclosport (route/course): approx. quatorze.
Quatre Colnago, quatre Falardeau. Un de chaque: Trek, Desmarais, Norco, Giant TCR, Peugeot, Poliquin.

Les tandems: Cinq. Deux KHS, Look/Falardeau, Bike Friday, Radical.

Les hybrides: Trois Falardeau.

J'en oublie sûrement. Plus j'y pense, plus j'ai des souvenirs qui me reviennent et me forcent à corriger cette liste.

Ça aurait été dommage de ne pas vivre cette belle aventure, d'autant plus que le coût total de tout ça aura été bien raisonnable, tout compte fait. D'autant plus que ça m'a évité de me déplacer en autobus ou en auto, ce qui m'aurait évidemment coûté plus cher.

Et ça continue, sauf que maintenant mon écurie est très stable. Et pour cause: elle est très satisfaisante, car elle est l'incarnation de ce que je considère être le plus désirable. Mais ne cherchez pas de Shimano XTR ou de Campagnolo Record là-dedans. Ces choses ne m'allument pas, même si je peux reconnaître qu'ici et là, ce genre de pièce a des caractéristiques désirables. L'ambiance d'un vélo et son efficacité passent bien plus par son cadre, son train roulant et sa position que par des freins ou des engrenages. Tout au plus dans le cas de la transmission, j'apprécie un choix de braquets bien adaptés au terrain et à mon rapport poids/puissance, ainsi qu'un calibre décent. Tant que le pédalier n'est pas trop lourd. Les freins? Un minimum d'efficacité et de la légèreté, un entretien facile, c'est tout ce que je leur demande.


Il y a un de ces vélos que j'ai acheté deux fois. Un Raleigh Transit 1980 que j'ai acheté neuf, 100$ plus taxes. C'était un monovitesse à frein rétropédalage très agréable, bien adapté à l'usage de ville été comme hiver. Je l'ai revendu après quatre hivers, et ça paraissait: l'apparence en avait pâti.

L'acheteur était un ex-motocycliste (motard?), un de ces harleydavidsonistes pour qui le coup d'oeil a son importance. Après deux semaines, il me montre le résultat de ses efforts. Visiblement il connaissait les trucs du métier: le vélo était complètement rafraîchi et les traces des hivers étaient pratiquement disparues. Les motocyclistes ne sont pas les seuls à avoir des connaissances en matière de restauration. Dans la vidéo suivante, regardez le test effectué à 1:04. Ça en dit long...





Plusieurs mois plus tard, j'étais au comptoir du magasin de disques où je travaillais, mon motard se pointe, un peu pressé, et me lance: ''J'ai besoin d'argent, veux-tu me le racheter?'' Et avant que j'aie le temps de dire quoi que ce soit, il enchaîne: ''Vingt-cinq dollars!''. Autant dire, un prix de vélo volé. L'avantage, c'est que non, il n'était pas volé. Je n'ai pas hésité un instant et suis retourné à la maison avec.

Faudra que je vous dise quels ont été mes préférés parmi tous ces vélos.


Dans mon pays de neige, de petites voitures à chenille passent sur les trottoirs de la ville pour enlever cette neige. Mais si vous stationnez votre vélo sur ce trottoir jour après jour, il existe une possibilité qu'une de vos deux roues changent de forme, comme ça, spontanément. Sans que le pilote laisse sa carte d'affaire pour vous rembourser vos dommages.

*

La conférence que j'ai donnée, la semaine dernière, a été un succès. C'était très agréable, même si le public n'était pas très nombreux en ce soir de quasi-tempête. De toute façon, je le voyais comme un premier essai sur un terrain qui ne m'est pas familier et je n'avais pas l'espace pour accueillir un gros groupe.

Et comme par hasard, j'ai eu une conversation le lundi suivant avec une personne qui est très intéressée à ce que je donne cette conférence à un public qui serait plus nombreux puisque cette personne a un poids médiatique beaucoup plus considérable que le mien.

À peu près trois heures avec comme sujet l'histoire du vélo au Québec durant les 50 dernières années. Avec ma grande gueule et ma mémoire des dates (et des vélos, bien sûr), ça ne me pose aucun problème.

Je vous tiendrai au courant si ça se concrétise.

*


Le trio E.S.T., en spectacle.



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