vendredi 4 novembre 2016

CONVERSATION.





Entre Lyster et Kinnear's Mills, 30 octobre 2016.



Conversation privilégiée à bâtons rompus avec un intervenant de l'industrie canadienne du vélo, cette semaine. Nous sommes facilement d'accord sur un tas de choses. Voici, pêle-mêle, quelques sujets abordés.


  • Comme dans d'autres industries, le marketing a un poids énorme dans les décisions. Ajoutez à cela une part de mauvaise ingénierie, vous pouvez vous douter que dans le monde du vélo, certains produits sont peu désirables, ne correspondent pas aux besoins des cyclistes, ou sont simplement mal conçus, perfectibles, quand ce n'est pas tout simplement défectueux ou irritants lors de la pose. Ne vous demandez pas pourquoi, lui comme moi, nous nous fabriquons nous-mêmes nos vélos.
  • L'apparition du vélo de gravelle (gravel bike) ressemble à une concoction de l'industrie pour vous faire acheter un autre vélo. Personnellement j'en vois qui ont des transmissions mal adaptées à mes parcours de gravelle, des freins lourds et compliqués, et un ensemble pas toujours bien léger. Ce dernier point est moins important sur le plat, mais au coeur des Appalaches, ça compte plus. La réalité, sur la gravelle, c'est qu'on peut rouler avec à peu près n'importe quelle sorte de vélo courant, à l'exception des pneus de 23 mm un peu trop étroits. Bien sûr, à force d'y aller, j'ai développé des préférences pour certains pneus, certaines transmissions, etc., mais justement, ces vélos qu'on nous propose expriment les préférences de quelqu'un d'autre, qui fait des parcours différents des miens.
  • Dans un autre ordre d'idée, il me dit que le dérailleur avant Shimano Deore est plus désirable que les modèles économiques à cause de la longueur des rivets et des matériaux utilisés. Et lui utilise avec bonheur un dérailleur avant prévu pour 9 vitesses sur une transmission qui n'en compte que 7. Personnellement je reste sceptique sur ce point, la largeur de la chaîne 7 ou 8 vitesses étant plus grande que celle de la chaîne pour 9 vitesses. Je m'attendrais à ce que la chaîne frotte à l'intérieur de la cage du dérailleur avant plus souvent lors des croisements de chaîne, ce qui diminue le nombre de combinaison plateau/pignon possibles.
  • Les leviers de vitesses route Dura Ace se démarquent par leur action très agréable. Pour le reste, Ultegra fait bien l'affaire. Bonne nouvelle (même si ce n'est pas une nouvelle): on peut combiner les deux sur un même vélo. Il fut un temps où ce n'était pas possible.
  • Les mécanismes des leviers de route SRAM ont une similitude frappante à travers toute la gamme de la marque. 
  • Chez Campagnolo, le problème n'est pas tant au niveau de l'utilisation, mais plutôt du côté de l'entretien, spécifiquement le travail en atelier qui n'est pas toujours des plus faciles.
  • 200 grammes d'allègement sur un vélo, c'est imperceptible. Il en faut plus, nous sommes d'accord là-dessus. 
  • Nous n'avons pas abordé le sujet de front, mais je constate que malgré sa grande familiarité avec les pièces de haut-de-gamme, il était très souriant malgré le calibre relativement modeste des composantes qui équipaient son vélo du jour. Le cadre qu'il utilisait en était un très bon, les roues également, mais certains éléments de transmission n'avaient rien de prestigieux. Et malgré cela, l'efficacité était là, et il aurait pu nous larguer n'importe quand. Ce n'est pas la première fois que je vois un professionnel du vélo (je ne parle pas d'un coureur professionnel, évidemment) utiliser des pièces de niveau Alivio ou inférieures, sans s'en plaindre le moindrement. 





Le 14 octobre dernier, je vous parlais de six petits tests que j'avais l'intention de faire pour mesurer la performance de deux vélos différents. Les six tests sont faits, mais je me suis pris au jeu et je continue pour améliorer la validité des chiffres et aussi pour ajouter d'autres vélos à ceux déjà prévus.

Déjà, des conclusions émergent qui font évoluer ma perspective sur les vélos de route et leur performance. Je vous en ferai part très bientôt ici même.





Sacré Roger, toujours le mot pour rire:





Un parcours très recommandable, dimanche dernier. Majoritairement en gravelle, avec un gain d'élévation autour de 700 mètres. Départ à Lyster, puis demi-tour près de Kinnear's Mills, dans les Appalaches.



On n'y voit pas souvent de cyclistes, dans ces secteurs. Dommage. Et à plus forte raison, avec une température moyenne de 3 degrés Celsius, nous avions l'exclusivité. Des passants motorisés qui nous ont vus nous ont encouragés d'un pouce en l'air. Mais n'y voyez pas d'exploit, c'était beaucoup trop agréable pour tomber dans cette catégorie-là. Ça nous a seulement donner le goût de continuer. Il n'y avait pas de neige sur la route, mais plus nous approchions de Kinnear's Mills, plus nous en avons vue ici et là. La photo ci-dessous vous montre ce village, surtout son clocher, vu de loin.



Et parlant de routes de gravelle, je provoque parfois de la surprise lorsque les gens voient les pneus que j'y utilise. Parce qu'ils sont parfaitement lisses. Pas de dessin de semelle agressif, même pas de petites lignes plus ou moins discrètes.

Je n'ai pas de souci de traction sur ces routes, et pas de manque de fiabilité dans la direction non plus. Mes pneus lisses sont plus légers et je n'ai pas de problème de crevaisons à moins de laisser un pneu trop usé en fonction.



Ne soyez pas surpris si vous ne connaissez pas la marque de pneus de vélo Terrene. Elle vient tout juste d'apparaître sur le marché.

Le gérant Tim Krueger parlait récemment à un journaliste de Bicycle Retailer and Industry News à propos de leurs pneus de gravelle Elwood: "One of the issues with gravel tires are treads that pick up and hold gravel where it eventually buries itself into the tire and causes a flat. We paid particular attention to design Elwood's tread to shed gravel, removing one problem area."

http://terrenetires.com/elwood/
There are places that beg to be seen, and roads that will not be ignored. 

Je roule avec des pneus complètement lisses depuis des années. Michelin, Avocet, Cadence, ils m'ont tous donné satisfaction. Leur seul défaut, pour le vendeur que je suis, c'est qu'il faut que je rassure les clients qui considèrent un tel achat avec perplexité. Non monsieur, non madame, il n'y a pas d'aquaplanage sur un vélo... Et ce n'est pas en creusant des lignes dans la semelle qu'on va augmenter l'adhérence. Ça ne fait qu'enlever du caoutchouc.



Je vous ai déjà parlé des vélos dont le cadre est en bois ou en bambou, ici. En voici qui aura roulé beaucoup:

https://www.theguardian.com/environment/2016/nov/03/environmental-activist-gears-up-for-6000-mile-bamboo-bike-ride





Certains reconnaîtront peut-être cette chanson que Richie Havens avait popularisée.







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