Au-dessus de zéro, en mars, les gens nous regardent rouler en vélo, le dimanche, et pensent que, enfin, nous avons recommencé à rouler. Certains nous sourient, et nous lancent une phrase sympathique. Ils ne se doutent pas que nous avons roulé tous les dimanches assidument, tout l'automne, tout l'hiver. Nous leur sourions, leur répondons, sans leur dévoiler notre point de vue. Hier c'était une de ces journées, plus 4 degrés Celsius, beau soleil la plupart du temps, vent modéré, et nous en avons profité pour aller à Saint-Apollinaire. Aller-retour à partir de Québec, ça fait à peu près 70 kms. Nous avions le groupe hétérogène par excellence: un cycliste dans la cinquantaine, un dans la quarantaine, un dans la trentaine, une dans la vingtaine, et un dans la dizaine. Par contre l'état d'esprit, lui, était très homogène: ravissement printanier. Car pour un cycliste hivernal, pas besoin d'être beaucoup au-dessus de zéro pour se sentir dans le printemps. Nous avons opté pour le Chemin Demers et le Chemin Terre-Rouge étant donné que nous avions nos vélos d'hiver. Le Chemin Terre-Rouge porte bien son nom, il est en terre argileuse très compacte et convient mieux aux vélos à pneus moyens ou larges qu'aux vélos de course. Et ce fut un temps fort de la journée, car la neige était ramollie par la douceur du temps et rendait la progression plus laborieuse pour ceux qui avaient les pneus les moins larges dans notre groupe. Néanmoins, je vous recommande ce parcours plat si vous aimez les routes tranquilles. On s'y rend à partir de Saint-Nicolas en prenant le Chemin Saint-Joseph. Si vous êtes en vélo de course, vous préfèrerez le Chemin Aubin et le Chemin Bois-Clair. En fait, pour aller à Saint-Apollinaire, il y a plusieurs bonnes façons de s'y rendre à partir de Saint-Nicolas: plusieurs axes est-ouest offrent une alternative à la route 132 plutôt passante. On peut même circuler au sud de l'autoroute 20 en prenant la route Lagueux direction sud puis le Chemin Lambert direction ouest. Je ne vous donne pas tous les détails des parcours possibles, jetez un coup d'oeil sur la carte avant de partir, ou mieux, apportez-la avec vous pour la consulter en chemin et n'ayez pas peur d'improviser, car le quadrillage du territoire offre la possibilité de s'inventer des variantes.
Il y a quelques années, le docteur P. me confiait qu'à 53 ans, il ne récupérait pas aussi facilement qu'avant de ses efforts sur le vélo. Plus encore que moi, c'est un amateur de très longues distances. Maintenant que j'en ai moi-même 54, je vois ce qu'il veut dire. Mon lit et moi sommes devenus, plus que jamais, de très bons amis. Je n'y dors pas tout le temps, ce n'est pas nécessaire, mais j'obéis à ce conseil donné par plusieurs entraîneurs de cyclistes pros: ''Never stand when you can sit, never sit when you can lie''. J'en profite pour regarder des reportages, des interviews, du cinéma d'auteur, des documentaires comme celui de Ken Burns sur le jazz. Hier soir, j'ai revu cet épisode qui nous montre Wynton Marsalis qui nous explique ce qu'il y avait de neuf dans la façon de jouer du trompettiste Dizzy Gillespie lorsqu'il s'est fait connaître dans les années 1940. Les mots ne suffisent pas. Et qui de mieux que Wynton Marsalis pour nous faire la démonstration de cette insolente virtuosité? Si vous ne le connaissez pas, courrez vite sur youtube.com pour voir ce que vous avez manqué jusqu'ici, vous me remercierez. Et si vous préférez le classique au jazz, Wynton a prouvé qu'il était à la hauteur. Un surdoué.
À bientôt.
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