vendredi 5 novembre 2010

DEDACCIAI


À l'ouest de Saint-Séverin de Beauce, 23 octobre 2010.


Columbus, Reynolds, Tange, ça vous dit quelque chose? Ces trois compagnies me semblent de moins en moins sollicitées par les fabricants de cadres pour les jeux de tubes qu'ils ont produits depuis des années. Cette tradition de produire des cadres à partir de jeux de tubes (en anglais: tubeset) a perdu beaucoup de terrain depuis 1990, lorsque l'acier dominait encore les matériaux de cadres.

C'est en 1993 que fut fondée la compagnie italienne Dedacciai dans le but de produire des jeux de tubes. Et si je ne me trompe pas, il s'agissait de transfuges de chez Columbus qui ont fondé cette compagnie. Je n'ai pas d'information formelle à ce sujet, mais j'ai l'impression que ces compagnies perdent du terrain: je ne connais personne qui ait acheté un vélo neuf récemment, dont les tubes étaient produits par une de ces compagnies.

Est-ce la raison pour laquelle Dedacciai vient d'annoncer qu'ils commencent à produire des cadres complets, sous leur nom? C'est tentant de le penser. En faisant cela, la compagnie entre en compétition avec les compagnies de cadres/vélos qui les ont aidés à se lancer en affaire. Quoiqu'on pourrait dire que Columbus, en étant propriétaire de Cinelli, était en compétition avec ses clients...

Mais ces beaux cadres parfois très dispendieux proposés par les compagnies plus ou moins prestigieuses sont de moins en moins souvent ornés de l'étiquette qui identifie le jeu de tube, comme on le voyait tellement à la grande époque du Columbus SL ou du Reynolds 531. Maintenant, les tubes sont habituellement génériques (aluminium), ou bien ce sont des cadres tout-carbone fabriqués le plus souvent par des sous-contractants, sans référence à un fournisseur de tubes ou de fibre.

Et c'est facile de comprendre pourquoi: le prix d'une série de cadres fabriqués en Asie (comme c'est le cas de la plupart des cadres de vélos actuels) augmente beaucoup lorsqu'on a recours à une des quatre compagnies nommées ci-haut. Il augmentera même si on utilise leurs tubes les plus banals. Je le sais, pour avoir reçu des soumissions peu intéressantes. Dommage pour eux, car les tubes génériques que j'ai choisis au fil des ans pour les vélos Falardeau m'ont donné pleine satisfaction. Peu importe le matériau. C'est très simple: si la clientèle ne réclame pas la présence d'un label de tubes, pourquoi le fabriquant de vélos ferait-il payer plus cher pour ça?

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Une moins belle météo en octobre a eu la conséquence habituelle sur mon chiffre d'affaire: il a baissé par rapport à l'an dernier. Et je m'en soucie peu, car l'année 2010 a été très bonne: je m'attends à une augmentation autour de 17% pour l'année complète. De toute façon, octobre n'est jamais un bon mois, car les gens n'investissent pas beaucoup à ce moment de l'année. En fait, j'ai souvent vu novembre sortir de meilleurs chiffres, car c'est le début de la neige, et ceux qui ont l'intention de rouler l'hiver s'équipent en conséquence.

Mes prévisions pour 2011: chiffre d'affaire stable. Car la météo peut difficilement être aussi favorable qu'en 2010, et c'est une influence majeure. Par contre, j'ai d'autres raisons de croire que mon commerce peut progresser l'an prochain. Un dans l'autre, ça pourrait me donner une année qui est simplement aussi bonne que 2010, ce qui serait déjà très bien. On verra...

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wwww.bicyclespecialties.blogspot.com ne publie pas souvent, mais c'est toujours intéressant. Surtout si vous vous intéressez aux vélos moins modernes. Son dernier message, en date de mardi, nous fait voir de belles photos et nous apporte quelques informations sur l'époque.

À bientôt.

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