vendredi 10 août 2012
CE QUE LE MARCHÉ EST PRÊT À PAYER.
Que se passe-t-il quand on arrête de tondre le gazon? Ceci.
Dans un magasin, chaque année est un peu différente, ou même parfois beaucoup. Cette année, le printemps a eu ses hauts et ses bas, mais au moment où les affaires ont l'habitude de diminuer, ça tient bon. Côté réparations, la baisse a à peu près deux semaines de retard, et les ventes de vélos neufs n'ont pas encore commencé à diminuer. On se croirait en plein printemps, et un représentant d'un des plus gros grossistes canadiens me disait la même chose il y a quelques jours au sujet de l'entreprise où il travaille.
La raison? Pure spéculation, mais j'en vois deux possibles. Les ventes du printemps un peu inégales, combinées avec une température idéale pour le vélo cet été, quoique certains trouvent peut-être ça un peu chaud par moment... Les agriculteurs, entre autres: près du deux tiers des USA subissent une sécheresse et pendant ce temps, le maïs québecois n'a pas fière allure. Certaines bêtes d'élevage sont vendues en ce moment, car sinon elles n'auraient rien à manger l'hiver prochain. Les rivières, elles, sont à moitié vides. On nous annonce une fin de semaine pluvieuse, et certains s'en réjouiront.
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L'histoire de la compagnie Sun Tour est intéressante. Surtout la période des années '70 jusqu'à la débandade qui a mené à une reprise par des intérêts taiwanais. La compagnie a été fondée au Japon en 1912, et a participé de près aux débuts du vélo de montagne lorsque Campagnolo a refusé de fabriquer des transmissions et des freins pour ce qu'il percevait comme une mode éphémère.
Leurs pièces étaient toutefois moins attrayantes que celles de Shimano et je me suis souvent demandé pourquoi la compagnie Specialized s'entêtait à habiller ses cadres avec des éléments Sun Tour (dans les années '90). Je me doutais bien que c'était une question de $$$. Et voici ce que j'ai trouvé sur la page Sun Tour de Wikipedia:
''Unlike other bicycle component manufacturers, Suntour did not charge what the market would bear, but instead charged a price that covered costs of production plus a small profit markup. As a result, a Suntour derailleur costing $10 competed against similar level products from Campagnolo ($40) and Shimano ($20). As Suntour derailleurs and shifters could be specified on many more low- and mid-priced bicycles, the company gained a reputation with the general public as a producer of only low-end equipment. This reputation would eventually hurt sales when Suntour introduced a complete high-end component group, Superbe Pro.''
Il faut dire que Shimano avait à peu près dix fois plus d'employés en recherche et développement, et que l'attitude y était beaucoup plus allumée sur ce qu'il fallait faire pour dynamiser l'entreprise.
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Établir des prix sur des marchandises n'est pas un art, quoiqu'on vous dise. Il s'agit plutôt de concrétiser une valeur sur un objet en tenant compte de plusieurs facteurs, et pas seulement de: combien en a-t-il coûté pour avoir l'objet ici, maintenant. Ce que les acheteurs sont prêts à payer (what the market will bear, voir ci-dessus), est justement un de ces facteurs. Certaines des roues modernes qu'on voit sur les vélos de haut-de-gamme sont probablement un bon exemple de cela, quoique je n'ai pas de chiffres précis là-dessus. Un autre exemple: certaines pièces en aluminium, italiennes, et finalement pas si italiennes que ça... Un dicton s'applique, ici: ''Ne sous-estimez jamais ce que les clients sont prêts à payer.''
Je suis en train de me livrer à un petit exercice de mise en marché en ce moment. J'ai mis en vente sur Internet des pédaliers de très haut-de-gamme, manivelles carbone, à un prix que je jugeais susceptible d'intéresser la clientèle potentielle. L'auditoire est large: les USA. Après deux semaines, rien de vendu. Je baisse le prix de x%. Après quelques jours, un Texan m'envoie la somme demandée. Maintenant je sais ce que le marché est prêt à payer.
Et ce qu'il est prêt à payer dépend aussi de ce qui est offert dans le marché. Un exemple: ces compteurs Cat Eye Adventure lourdement soldés cette année. Oui, les gps Garmin ont un prix de détail suggéré plus élevé, mais les caractéristiques qu'ils offrent, plus nombreuses, sont plus dans l'air du temps. C'est pourquoi le prix du Adventure Wireless est maintenant à peu près au niveau d'un Wireless de base. À vous d'en profiter...
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J'ai eu de la visite cette semaine, de Boston, Massachussets: la fille de www.bikeyface.com . Plutôt sympathiques, la fille comme le blogue. Allez voir le blogue, vous verrez.
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Plus tôt, cette semaine, sur les ondes de CBC Radio One, l'émission ''Q'' nous présentait un auteur qui parlait de la notion de décision. Il racontait entre autres choses que les personnes dont le budget est très serré, lorsqu'ils vont à l'épicerie pour faire le marché, dépensent beaucoup d'énergie à décider ce qu'ils achètent avec leurs ressources limitées. À tel point qu'ils arrivent à la caisse fatigués. Les gérants le savent et placent intentionnellement des aliments sucrés près de la caisse, ce qui peut être très tentant aux yeux de quelqu'un dont l'énergie est à la baisse.
Il est possible que la prise de décisions à répétition nous pompe plus d'énergie qu'on pourrait le croire à première vue. Et j'en ai beaucoup à prendre, petites et grandes, dans le cours d'une journée. Je me simplifie parfois la chose en faisant une liste écrite de toutes les tâches que j'ai à accomplir, et je laisse le hasard choisir celle que je ferai maintenant. En utilisant bien sûr mon jugement pour ne pas laisser les priorités de côté.
Il y a une décision qui est déjà prise longtemps d'avance: celle de s'entraîner, ou pas. Avec moi, c'est simple, c'est coulé dans le béton. Beau temps mauvais temps, on y va! Seule la maladie ou une cause vraiment majeure peut justifier un forfait. La personne avec qui je le fais couramment, en semaine, n'a pas besoin de téléphoner. Le rendez-vous est toujours le même, ça ne pourrait pas être plus simple.
Ce matin, il pleuvait. J'ai mis les vêtements que je jugeais approprié, et je me suis très vite rendu compte, comme je m'y attendais, que la sortie était très agréable. La pluie ne me gênait pas, et le froid était très relatif: la chaleur produite par l'effort m'a tout de suite rendu très confortable. Pour la enième fois, je me suis félicité d'avoir gardé le cap sur mon programme établi.
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J'ai écouté plusieurs fois l'album ''How to Become Clairvoyant'' de Robbie Robertson. J'ai aussi regardé sur youtube.com des versions ''live'' des pièces de l'album, que j'ai parfois montrées ici sur ce blogue. Je les aime, mais après mûre réflexion, je préfère quand même les versions de l'album. Comme c'est habituellement le cas pour le travail fait en studio, elles sont forcément plus fignolées. Ici c'est ''Axman''.
''I hear a guitar wail,
Until the break o'dawn
You know the axman was here...
Bring a tear to your eye...
Just dig that crazy sound!''
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