samedi 25 août 2012

TOUT EN NIANT.

Falardeau Alu9
Un tout-Alivio d'une valeur de 765$ + taxes.


La nouvelle est tombée vendredi le 24 août 2012: au grand dam des avocats concernés, Lance Armstrong, septuple champion du Tour de France (1999-2005), donne sa démission. Poursuivi par la United States Anti-Doping Agency, il aurait pu se battre pour défendre son innocence mais il a décidé le contraire. Tout en niant s'être dopé. 

De cette façon, il évite un étalage scandaleux de témoignages peu élogieux sur des comportements qu'il a toujours refusé d'admettre. Même s'il avait gagné ce procès, son image en serait sortie ternie à tout jamais.  Encore plus qu'elle ne l'est déjà.

.


Et tout de suite, la USADA lui retire ses sept  titres tant convoités. Seulement je me pose une petite question: comment peuvent-ils lui enlever ces titres, puisque cette agence américaine ne les lui a jamais donné, ni quelqu'autre instance américaine. Ce ne sont pas des Américains qui organisent le Tour de France que je sache, c'est Amaury Sport Organisation, chapeautée par l'Union Cycliste Internationale. 

Et en ce beau vendredi, l'UCI s'est contentée d'émettre un laconique communiqué, remettant à plus tard toute décision concernant le cas Armstrong. Pas surprenant: c'est d'un tremblement de terre qu'il s'agit sur la planète Cyclisme. Bien sûr, ceux qui suivent l'actualité de cette planète savaient que Lance était dans l'eau chaude, mais la tournure des évènements est quand même lourde de conséquences. Et surtout, elle est contraire à l'habitude d'Armstrong de toujours nier s'être dopé.

Il faut comprendre ici que l'argumentation de l'USADA n'était pas basée sur un ou deux tests de dépistage positifs, comme c'est souvent le cas, mais plutôt en bonne partie sur une série de témoignages défavorables au champion. D'où le délai entre les accusations et les exploits en cause.

Que va faire l'UCI? Faire du troisième un deuxième, et du deuxième un champion? Voyons voir.

En 2005, par exemple, le deuxième était Ivan Basso. Plus tard impliqué dans l'affaire Puerto, il a été suspendu pendant deux ans des compétitions cyclistes. Le troisième: Jan Ulrich, lui aussi impliqué dans la même affaire, il a plus tard avoué l'inavouable. Devra-t-on prendre les numéros 4, 5 et 6 pour en faire les numéros 1, 2 et 3? Quel podium! Et même si on le faisait, on se heurterait à d'autres exemples connus des coureurs sanctionnés. Voyez vous-mêmes:

http://www.nytimes.com/interactive/2012/08/24/sports/top-finishers-of-the-tour-de-france-tainted-by-doping.html?ref=global-home

Les sages de l'UCI ont de quoi méditer avant d'émettre un communiqué sans temporiser. Une décision qui changera tous les palmarès des Tours de France concernés. Ils avaient beau être prévenus, ça ne s'improvise pas.

.

Le dopage n'est pas un phénomène récent, au contraire. Pas plus qu'il n'est limité au cyclisme, pas du tout. Ce qui est nouveau, c'est le degré d'implication de certains médecins qui supervisent la prise de médicaments qui souvent n'existaient pas à l'époque de Merckx ou Louison Bobet. On ne parle plus d'amphétamines.

En fait, le printemps 1994 a peut-être marqué un point tournant dans l'escalade de l'armement. Plusieurs coureurs étaient perplexes en voyant les coureurs de la Gewiss-Ballan s'imposer outrageusement dans les classiques du printemps. Ces performances ont été par la suite associées à l'apparition de l'EPO dans le peloton. Plusieurs autres coureurs ont depuis été trouvés coupables d'avoir tutoyé le produit depuis, incluant la Québecoise Geneviève Jeanson. 

Extrait de la page Wikipedia de la Gewiss:

''En 1994, le sponsor change, et l'équipe devient Gewiss-Ballan, retrouvant un maillot identique à celui de 1989. Cette même année, l'équipe embauche Bjarne Riis, Giorgio Furlan et Guido Bontempi, ainsi qu'un médecin dont la réputation deviendra rapidement sulfureuse : Michele Ferrari1.
L'équipe remporte alors de grandes victoires. Furlan gagne Milan-San Remo, le "jusqu'ici inconnu" Berzin remporte Liège-Bastogne-Liège. Mais surtout, à la Flèche wallonne, le podium est 100% Gewiss : Argentin, Furlan et Berzin. Du jamais vu ! Le lendemain, le docteur Ferrari reconnait utiliser l'EPO pour la préparation de son équipe (sa comparaison entre cette substance dopante et du jus d'orange restera célèbre).''

Plus tard, Armstrong reconnaîtra avoir rencontré le bien-nommé docteur Ferrari, sans admettre que celui-ci ait contribué à un quelconque effort de dopage de l'Américain.

.
 

Intéressant ce que dit Greg LeMond à ce sujet. Cet autre américain a lui aussi gagné le Tour de France, trois fois en ce qui le concerne. Un médecin français a dit de LeMond qu'il était le seul gagnant des Tours d'après-guerre à avoir accompli l'exploit sans s'être dopé.

Vous pouvez jeter un coup d'oeil sur l'interview que LeMond a accordé à Bill McGann. On y trouve non seulement des informations biographiques, mais aussi des observations et des opinions de l'ex-champion. Qui, soit dit en passant, était effectivement aussi sympathique qu'on le dit avant l'interview, comme j'ai pu m'en rendre compte lorsque j'ai eu le privilège d'avoir une conversation avec lui quand je l'ai rencontré il y a quelques années à Toronto. Allez voir:
http://www.bikeraceinfo.com/oralhistory/lemond.html

.

Au vingtième siècle, la musique classique n'a plus de classique que le nom. On continue de jouer les baroques, les romantiques et les impressionistes, mais les compositeurs encore vivants sont boudés par l'auditoire, à moins de reproduire les styles du passé. Dommage, on n'y trouve pas que des mauvaises choses, loin de là.

Comme je l'ai déjà écrit ici, Frank Zappa n'était pas simplement qu'un autre guitariste de rock mal rasé. Issu d'influences multiples, dont Edgar Varèse, ce compositeur prolifique a joué sur tous les terrains, utilisant les musiques les plus variées pour commenter la société qui l'entourait.

Ici, Zappa endosse le chapeau du compositeur/chef d'orchestre devant un auditoire allemand ravi. Les danseurs, eux, sont Donald Weikert et Louise Lecavalier, dans une chorégraphie athlétique de Édouard Lock. À cause de la nature exigeante de sa musique, Zappa a toujours été obligé de s'entourer d'excellents musiciens, et cette prestation ne fait pas exception. ''G-Spot Tornado''.


1 commentaire:

  1. Le cas armstrong est symptomatique du mal qui entoure le monde sportif. Ce n'est tout simplement que le reflet de notre société où les sportifs doivent produire et être rentables. Ce n'est qu'une grosse hypocrisie tout le monde sait que pour être dans le peloton de tête il faut goûter au jus. Armstrong a grimpé l'alpe d'huez avec une avance de dix minutes par rapport à Hinault et Lemond, comme quoi les oranges d'aujourd'hui ne sont plus celles de mon enfance. De plus Armstrong aurait été averti avant les contrôles donc avait le temps de modifier son sang notamment avec un liquide physiologique. On demande sans cesse de nouveaux records aux sportifs mais devraient être propres, ce qui est impossible. L'argent a tué le sport. L'esprit olympique selon De Coubertin est bel et bien mort à moins que les paraolympiens en soient les porte étendards, ce que je souhaite.
    Arnaud Andrieux
    Québec

    RépondreSupprimer