mardi 15 décembre 2009

R.I.P. GAGNÉ VÉLO-SKI


Vallée-Jonction vu de l'ouest.


Le magasin Gagné Vélo-Ski ferme bientôt ses portes définitivement. Ouvert depuis plusieurs années, il était bien connu dans la région de Québec et vendait des marques de vélo très connues, telles que Giant et Kona.

Le propriétaire avait, il y a à peu près trois ans, tenté l'aventure de l'expansion, sur un boulevard de la banlieue nord de Québec. Situé dans un secteur dans lequel on trouvait déjà un trop grand nombre de détaillants oeuvrant dans le même domaine, le nouveau magasin s'était cassé les dents, tout comme Poliquin Sportif avant lui.

Cette expérience malheureuse a tellement drainé les ressources du commerçant que même l'emplacement initial de la bannière doit maintenant fermer, malgré une augmentation des ventes en 2009. C'est la preuve, si besoin était, qu'il ne suffit pas de vendre plus pour rencontrer ses dépenses. Car, vu de l'extérieur, on peut penser qu'un magasin ayant un bon roulement est automatiquement prospère. C'est oublier un peu facilement la charge très lourde que les frais fixes et la masse salariale représentent dans l'exploitation d'une entreprise.

L'endettement consenti par la banque prêteuse place beaucoup de pression sur le commerçant qui devient dépendant d'une météo favorable pour écouler un inventaire millésimé qui ne pourra être vendu avec une marge de profit acceptable pendant plus de 6 mois approximativement.

Je préfère le modèle d'affaires que j'ai adopté et raffiné au fil des ans. Inventaire non-millésimé, frais d'exploitation réduits au maximum, aucun endettement. Importation directe d'une partie de l'inventaire, dans le but de diminuer le coût de cet inventaire, et d'obtenir un inventaire plus conforme à ma vision de ce qui est désirable. Dans le coût de production d'un vélo Falardeau, le ratio pièces/main-d'oeuvre est plus lourd du côté de la main-d'oeuvre que dans un vélo de marque à grande diffusion. Tant pis pour les fournisseurs, tant mieux pour ma région.

Un compétiteur de Gagné Vélo-Ski déclarait ce matin à la radio que la compétition créée par les web-détaillants était un facteur dans cette fermeture. Mais cette compétition n'est réelle que dans le haut-de-gamme, car les pièces plus abordables ne sont pas très intéressantes à acheter de cette façon lorsqu'on doit payer des frais de transport qui annulent l'économie du prix d'achat chez un lointain commerçant. Sans compter la perte des avantages de la proximité.

Tout comme la marque de vélo montréalaise Guru qui, récemment, a dû être cédée à un repreneur, la dépendance au haut-de-gamme peut être dangereuse pour une entreprise. Car cela implique un inventaire lourd et le besoin d'un climat économique (et météorologique...) optimal pour obtenir de bons rendements.

Heureusement, l'expertise développée par ce commerçant et ses meilleurs employés fait que ces gens n'auront pas de difficulté à se trouver un autre emploi dans le domaine. Les bons mécaniciens de vélo sont particulièrement en demande. Je leur souhaite à tous la meilleure des chances.

À bientôt.

2 commentaires:

  1. Habitant en région éloigné je suis très sensible à la question de proximité comme vous dites. Les grosses pièces je les achète chez mon marchand local. Malgré tout il m'arrive de magasiner certains gugusses par internet chez mec tant que je trouverai pas meilleur ou équivalent au Québec.(pas fier trop trop de moi de commander à Vancouver)

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  2. J'ai été employé chez Poliquin Sportif, puis chez son repreneur, jusqu'à la fin de l'aventure, bld Pierre Bertrand à Vanier.
    J'en garde un très bon souvenir.

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