Domaine Cataraqui, février 2013
Une de mes connaissances s'est acheté un vélo d'occasion, récemment. Elle me disait l'avoir trouvé chez un magasin de prêt sur gages (mieux connus ici sous le nom de ''Pawn Shop''). Je lui ai demandé si elle avait l'intention de le repeindre.
''Euh... non, pas vraiment, pourquoi?'' m'a-t-elle répondu. Tout simplement parce que beaucoup de ces vélos sont d'origine douteuse. Je n'ai pas personnellement d'expérience avec ces commerces, mais on m'en a raconté de belles...
Entre autres, j'en ai parlé une fois avec un intervenant du domaine criminel (non, pas un voleur). Quelqu'un de très bien informé. Je vous le cite textuellement: ''C'est jusse de ça'' (sic). Il voulait dire qu'on ne trouve rien d'autre que des vélos volés dans ce type de commerce. Peut-être pas 100%, mais presque.
Il m'a expliqué une aberration de la loi en vigueur au Québec qui mérite d'être mentionnée, car jamais un simple citoyen ne pourrait deviner qu'une telle chose puisse exister. Si vous constatez que le vélo que vous vous êtes fait voler est offert dans un de ces magasins, vous pourriez penser qu'il vous suffira de prouver que vous en êtes le propriétaire légitime pour que la police vous aide à récupérer votre bien. Détrompez-vous: la loi vous oblige à acheter, oui, vous avez bien lu, acheter le vélo avant d'entreprendre votre réclamation. Vous ne pouvez pas simplement aviser la police de la présence de votre machine en lui évoquant la plainte que vous aviez portée auprès d'elle il y a x mois, avec votre facture et le numéro de série qui l'identifie.
Les détracteurs de ces commerces leur reprochent d'exploiter à outrance la pauvreté. Les clients y subissent des taux d'intérêt élevés, et les biens acquis légalement y sont acquis à très bas prix par ces commerçants. Évidemment, ils doivent couvrir leurs frais d'opération, ce qui n'est pas négligeable, sans compter le besoin d'un revenu décent pour tout propriétaire de commerce. Mais il s'agit d'une solution boiteuse pour qui se trouve soudainement en manque de liquidités, car s'il/elle se procure plus tard un bien identique, neuf, il paiera beaucoup plus cher que ce qu'il a obtenu lorsqu'il s'en est départi chez un prêteur sur gages.
De plus, pour avoir parfois regardé les prix demandés pour les produits proposés, j'ai souvent constaté que la facture était trop élevée car elle ne tenait pas compte de facteurs comme l'obsolèscence. Peut-on vraiment offrir un vélo de 2001 au même prix que si c'était un 2011, en 2013? Certains de ces commerçants semblent le croire. Par contre, on constate aussi souvent qu'il y a beaucoup d'invendus en fin de saison...
Un dernier point mérite d'être souligné. Le vélo a-t-il subi une mise à jour mécanique avant d'être revendu? Ce qui m'amène à poser la question suivante: les vélos d'occasions revendus par un commerçant quel qu'il soit devraient-ils subir ce genre d'intervention? Quant à moi, la réponse est simple: oui, sans aucun doute. Encore récemment, j'avais sous la main un bon exemple de cela. Un vélo de tourisme de bonne qualité m'a été apporté par un client très méticuleux. Il était en bon état. Bon, mais pas parfait. Les vélos sont un peu comme des couteaux qui ont besoin d'être aiguisés périodiquement pour être dépourvus d'irritants. Ou comme des guitares qui ont besoin d'être accordées. Revendue tel quel, par quelqu'un qui n'a pas d'expertise dans l'entretien des vélos, la machine a de bonnes chances de laisser à désirer sur un (ou plusieurs) de ses éléments.
Évidemment, étant donné qu'une petite partie des vélos que je vends est d'occasion, je ne suis pas parfaitement objectif face au phénomène des prêteurs sur gages. Mais en fait, je vis plutôt bien avec la concurrence en général, car je ne suis pas insécure face à la santé de mon entreprise. Il n'en reste pas moins que je trouve que ce que je sais de ces ''pawn shops'' ne m'impressionnent pas beaucoup. Un commerce devrait générer du bonheur, ou à tout le moins, de la satisfaction. Pas de la déception ou de l'appauvrissement.
Si l'idée que vous vous faites du jazz est basée sur l'écoute d'une musique qui date d'il y a 40, 60 ou 80 ans, vous serez peut-être surpris en entendant la musique suivante, publiée en 2013. Un bon exemple d'une musique qui n'en finira jamais de se métisser.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire