vendredi 8 mai 2015

QUATERNAIRES.







Comté de Lotbinière, avril 2015. Un moyeu Shimano Deore XT, avec une jante Ritchey OCR Aero, 32 rayons Ritchey croisés de 3.





Suite de ma conversation avec un client la semaine dernière. Ses questions sont en italique.


Est-ce facile / faisable de changer le corps de cassette sur mon moyeu arrière 40h?
Si oui, le remplacer par quoi?


Je serais surpris qu'on puisse interchanger un corps de cassette d'une marque avec une autre. Je ne l'ai jamais essayé, mais j'en doute beaucoup. En l'occurence, je mettrais un corps de cassette Shimano. Si c'était possible, et ça ne l'est probablement pas.

Et les corps de cassette vendus séparément ont tendance à être un peu chers si on les compare au prix du moyeu complet correspondant.


Pour mes explorations appalachiennes, j'utilise les cartes qui sont maintenant publiées par la compagnie canadienne Mapart et qu'on trouve facilement dans plusieurs points de vente, dont la Librairie La Liberté à Sainte-Foy. Leur avantage est d'indiquer tous les rangs, avec leurs noms. Cela, combiné avec le fait que sur place, à chaque intersection, on trouve le nom de chaque rang ce qui fait qu'on ne peut pas s'y perdre, malgré la profusion de ce réseau routier dont voici un exemple:




Dans la région beauceronne, les segments mesurent souvent trois ou quatre kilomètres. Ce qui fait que, lorsqu'on se planifie un itinéraire, il est facile de manquer un changement de direction si on n'est pas sur ses gardes. On peut utiliser les pancartes jaunes qui indiquent les intersections pour identifier l'arrivée d'un de ces changements de direction. En fait, la région est quadrillée de routes secondaires et même tertiaires. On pourrait même dire quaternaires, tant elles semblent sortir... d'une autre époque!

La semaine dernière, nous nous sommes retrouvés dans un chemin de plus en plus étroit, jusqu'à trouver de généreuses plaques de neige qui fondaient lentement en rendant boueux ce qui n'était pas enneigé. Dans les plus petits chemins, le vent est moins présent, et le sol reçoit moins de soleil à cause de la forêt. Ce qui explique la présence de neige en ce début de mai qui a été précédé, il faut le dire, d'un mois d'avril plus froid que d'habitude.



La vidéo suivante ne gagnera pas de prix à Cannes ou aux Oscars. Le montage gagnerait à être condensé, sans parler du reste. En fait, je l'offre ici davantage pour les plus passionnés ou les plus intéressés d'entre vous. 

N'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un document valable, qui nous montre le quotidien d'employés beaucerons de l'usine d'assemblage Procycle à Saint-Georges-de-Beauce, en 1985. Entre autres choses, on peut voir à 5:20 min. un homme qui procède à ce qui, d'après moi, consiste à aligner les cadres après le travail de soudure. 

À partir de la fin des années '70, Procycle fabriquait sous licence les vélos Peugeot pour le marché nord-américain. Ce contrat a duré plusieurs années, jusqu'à ce que Peugeot décide que la fabrication de vélos nuisait à l'image de leur marque automobile. Elle semble avoir changé d'idée depuis. Après tout, BMW, Mercedes-Benz et Porsche ont toutes leur marque de vélos et à ce que je sache leur prestige n'en souffre pas trop. Il faut dire que ces dernières se sont concentrées sur des vélos de haut-de-gamme à diffusion limitée alors que Peugeot a traditionnellement fait des vélos abordables qui occupaient une part de marché appréciable à l'époque où Procycle les fabriquait. 

Procycle a longtemps été un fournisseur majeur chez la chaîne de détaillants Canadian Tire. Cette dernière a longtemps été le plus gros détaillant de vélos au Canada (et l'est encore peut-être), en plus de tous les autres objets proposés dans ses grandes surfaces. La perte d'un tel client a sûrement été une déception pour Procycle.



À l'époque où ces images ont été tournées, Procycle soudait encore des cadres sur place, entre autres grâce à un procédé robotisé qui faisait du bon travail avec les tubes épais de basse gamme. Pour ce qui est des tubes minces de haut-de-gamme, c'était une autre histoire...

Maintenant, et après s'être battu pendant plusieurs années pour éviter cela, les cadres des vélos offerts par Procycle sont produits en Asie. Avec Raleigh, dont l'usine de Waterloo au Québec soudait des cadres, Procycle a fait des pressions auprès des politiciens d'Ottawa pour maintenir des règles anti-dumping alors qu'en réalité, il n'y avait pas vraiment de dumping. Les Chinois sont tout simplement capables de produire pour moins cher que les Canadiens. Il y a dumping lorsqu'il y a des ventes sans profit. Et ces règles anti-dumping faisaient en sorte que toutes les autres compagnies canadiennes (ou autres) vendant des vélos au Canada étaient obligées de refiler aux consommateurs ce pourcentage qui leur était imposé par Ottawa. Cette bataille un peu insensée s'est terminée il y a quelques années. Maintenant, si vous voulez un cadre soudé ou assemblé au Canada, il faut se tourner vers des produits de haut-de-gamme comme Marinoni ou Guru, ou des cadreurs locaux artisanaux. 



Et le dernier chapitre dans l'évolution des choses, c'est qu'en Chine les salaires sont de moins en moins bas et Kent International a ouvert une usine de production en Caroline du Sud, non pas pour fabriquer des vélos de 4000$, mais bien pour offrir à Wal Mart et autres grandes surfaces la possibilité d'acheter local. Si ça vous intéresse:
http://www.bicycleretailer.com/industry-news/2014/10/15/kent-international-opens-south-carolina-factory#.VUudCo5_NBc



Tout neuf: un Falardeau carbone monocoque habillé Shimano 105 (série 5800).



Je donnerai, le mercredi 20 mai 2015, une conférence intitulée "Comment acheter un vélo d'occasion". L'événement qui se tient dans le cadre du Mois du Vélo à Québec aura probablement lieu sur le Campus de l'Université Laval. Je vous donnerai les derniers détails la semaine prochaine.




J'ai aimé la première moitié de cette chanson. Et encore plus la seconde. L'Albanaise Elina Duni.

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