LE SECRET DE LA CARAMILK

Pouvez-vous me dire ce qui est anormal dans cette manivelle CAMPAGNOLO? Il faut être observateur, mais c'est possible. Si vous y arrivez le premier, je vous donne un bidon TACKX gratuitement, à condition que vous puissiez venir le chercher ici à mon magasin de Québec. Bonne chance, même si ce n'est pas une question de chance.

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Hier, je me suis arrêté dans un dépanneur durant l'averse qui nous est tombée dessus. Ma principale préoccupation était de m'essuyer le visage pour empêcher la crème solaire de descendre dans mes yeux. J'en mets même sur mon front malgré le fait que je porte le casque, car sinon j'aurais des traces de casques cuites sur mon front dégarni.

J'ai attrapé en vitesse une tablette de chocolat pour faire le plein d'énergie sur les derniers kilomètres qui nous séparaient de Québec. Je n'avais pas mangé de Caramilk depuis une éternité. Je les aimais bien lorsqu'elles coûtaient 10 sous. Hier, par contre, la dure réalité s'est imposée: elles sont pâteuses et refusent de fondre sous le palais. C'était une corvée à manger, rien à voir avec la sensualité qu'on associe généralement au chocolat.

Une fois remis en selle, je fus toutefois récompensé par la découverte du secret de la Caramilk: c'est LE SUCRE! On se fout bien de savoir par quelle magie ils assemblent le caramel avec le chocolat sans les mélanger. C'est le résultat qui compte. J'avais deux cuisses vigoureuses qui en redemandaient. Nous avions 23 kms à faire pour retourner au Pont de Québec et ils ont été avalés vite fait.

Ça me rappellait lorsque moi et mon ami Raymond avions couché au Lac Etchemin. Le lendemain nous nous étions arrêté dans une laiterie pour le petit déjeûner. Je ne sais pas pourquoi les Français appellent ça un petit déjeûner, alors qu'il peut être tout sauf petit! La laiterie avait ouvert un comptoir avec quelques tables et on pouvait y acheter du pain, du fromage, du lait au chocolat. Nous nous sommes bien remplis, et lorsque nous sommes sortis de là, nous étions en feu. Le tempo était élevé et la première heure fut mémorable.

Les voitures, comme les humains, ont un réservoir de carburant. La différence, c'est que la quantité de carburant dans le réservoir de la voiture n'a aucun impact sur la performance de la voiture, sauf pour l'alourdir un peu. L'humain, lui bénéficie d'une abondante réserve d'hydrates de carbone prête à être brûlée. Quand il y en a beaucoup, l'intensité du coup de pédale augmente. Je me rappelle aussi lorsque je m'étais arrêté dans un restaurant à Robertsonville, dans les années '90, la serveuse m'avait apporté une montagne de riz au poulet. Je suis peut-être la seule personne dans l'histoire de ce restaurant à avoir mangé tout le contenu de cette assiette sans en laisser. Et cet après-midi là, j'en ai eu pour longtemps à avoir des cuisses dures et volontaires.

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C'est confirmé: le prochain Défi Mon Oncle aura lieu le 21 juin, un dimanche. La course des non-coureurs. Le parcours mesure 26.5 kms et quelque petites bosses bien placées devraient empêcher le tout de se terminer en peloton. Comme diraient les angliches: du bon plaisir propre.

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Je m'en rappelle: c'était au Village Vanguard, autour de 1983, à New-York. Bien après la période lorsqu'il jouait avec John Coltrane. Pharoah Sanders menait un quatuor dans ce petit club et nous étions très près de lui, seulement quelques mètres nous séparaient. Une force de la nature, il m'a donné l'impression de peser une tonne, une espèce de statue vivante arrimée dans le plancher avec des boulons de 25 cms. Il nous a fait une convaincante démonstration de souffle continu, interminable séance qu'on n'entendra jamais sur aucun disque.
La semaine dernière, j'ai écouté mon disque préféré de Pharoah Sanders: ''Journey to the One''. Lyrique, riche de sonorités magnifiques, et bien entouré par des musiciens et des chanteuses, c'est un pur régal. Je vous le recommande.

À bientôt.