mercredi 13 octobre 2010

MÉTISSAGE


Au sud-ouest de Saint-Frédéric, en Beauce.



Suggestions de parcours, près de Québec. Plus précisément, près de Lévis.

Saint-Henri de Lévis est à 19 kms au sud de Lévis. Le Chemin des Îles est à 5 kms de la Traverse de Lévis, et commence à la route 132. Cette route un peu sinueuse est modérément achalandée. Après 14 kms, on arrive à Saint-Henri.

À partir de là, on peut se rendre à Saint-Anselme, le village suivant vers le sud, par le Chemin Boisclair. Qui devient le Chemin Jean-Guérin est, puis le Chemin Sainte-Anne. Cette dernière séquence est tranquille, tout comme le rang Saint-Philippe qui longe la même rivière et offre une alternative pour le retour.

Bien sûr on peut rouler dans ce secteur par la nouvelle piste cyclable, mais je lui préfère ces routes. À votre goût.

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"Il n'y a pas plusieurs races, il n'y a qu'une seule race: la race humaine."

Alain Bouchard.


Suite à mon dernier message, celui du 8 octobre, noushka me pose une très intéressante question:


"Pourquoi la référence à la couleur des 2 chanteuses? Qu' est-ce que ça apporte de plus (ou de moins...)?"

C'est vrai, Cécile McLorin Salvant est noire, et Nataly Dawn est blanche, et puis?
Dans cette époque de mp3, la chanson est téléchargée par certaines personnes qui savent à peine qui la chante. Et à plus forte raison, la couleur de la peau de qui la chante.

Si vous voyagez au Vietnam, vous vous ferez souvent poser la question: "Where'you from?" Pourquoi poser cette question? Une vietnamienne m'a fait valoir le fait que ça permet, lors d'un premier contact, de situer l'inconnu dans son contexte d'origine.

Un chanteur ou une chanteuse ne sort pas de nulle part. Il est issu d'une communauté. Et cette communauté influence de diverses façons l'enfant qui grandit parmi elle. Jeune, je n'aurais pas entendu exactement les mêmes musiques si j'avais grandi au Mississipi, en Floride ou à North Bay. Dieu merci, mon père n'écoutait pas Lawrence Welk. Et mes cours de piano m'auraient possiblement fait jouer un répertoire différent.

Au fur et à mesure qu'on avançait au vingtième siècle, on a assisté progressivement en Amérique du Nord à un formidable métissage des musiques populaires. Métissage au niveau des musiciens, et aussi au niveau du public. Il y aurait assez de matière dans ce sujet pour écrire un livre.

Cette musique populaire a une dette énorme envers la culture afro-américaine. Plusieurs excellents musiciens blancs ont explicitement rendu hommage à ces influences: Lennon et McCartney, les Rolling Stones pour ne citer qu'eux.

Le métissage est sain et je l'apprécie beaucoup. Pas seulement dans la musique: j'ai deux enfants qui en sont la preuve. L'ouverture à l'Autre est une valeur précieuse: c'est l'inverse des idéaux fascistes.

Les chanteuses noires ont derrière elles de grandes voix: Bessie Smith, Billie Holliday, Mahalia Jackson, Tina Turner et bien d'autres. Elles ne peuvent les ignorer et ces modèles les poussent vers l'excellence. Même si vous ne tirez pas un grand plaisir de l'écoute de ces artistes, elles méritent tout notre R-E-S-P-E-C-T, comme dirait Aretha.


Le but de donner l'information sur la couleur de la peau visait à situer les deux chanteuses dans une continuité. Qui fait quoi, pourquoi, comment et avec qui? Ces questions débouchent sur des réponses souvent fascinantes. On peut refuser ces informations, et ne se concentrer que sur son plaisir d'écoute. On peut aussi développer petit à petit un bagage de connaissances. Je suis d'accord là-dessus avec Stephen Jarislowsky: c'est une richesse qui n'a pas de prix. La culture débouche sur une meilleure compréhension du monde dans lequel on vit.

À bientôt.

2 commentaires:

  1. Ma remarque n'est que la réponse à votre commentaire "Côté noir, avec un parfum de Bessie Smith, Cécile McLorin Salvant ..Côté blanc, Nataly Dawn et son poème de Louise Labbé (seizième siècle)..." Je me permets de noter un stéréotype encore trop courant dans votre description: la noire avec le parfum et la blanche avec un poème du VIème.Les chanteuses noires ont deriière elles, autant que les chanteuses blanches, les grandes voix que vous citez et ne connaissent pas forcément les modèles que vous pensez qu'elles ne peuvent ignorer. Mlle McLorin Salvant chante non seulement du jazz, mais également du lyrique et de la musique baroque avec la même sensibilité et le même talent. Votre commentaire est bien intentionné mais après tout c'est bien vous qui avez jugé nécéssaire la référence à la race de ces deux artistes, probablement parceque vous ne connaissez pas grand chose d'autre d'elles!
    Pourquoi vouloir les situer dans une continuité? Et de quelle continuité s'agit-il?

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  2. Bonjour noushka,
    C'est vrai que comme la plupart d'entre nous, je connais encore mal ces deux chanteuses. C'est d'ailleurs justement une des raisons qui me pousse à en parler: elles méritent toutes les deux qu'on s'intéresse à leur art. Je n'ai pas besoin de faire la promotion de Céline Dion...
    Les stéréotypes sont forts et j'aimerais croire que je les évite, mais ce n'est certainement pas toujours le cas. Mais les artistes transcendent cette barrière de couleur qui était autrefois lourdement imposée à toute la société et le métissage musical est justement la conséquence de cette libération. Je ne peux oublier que lorsque j'étais jeune, certains artistes noirs évitaient les tournées dans le sud des USA, et même s'exilaient en Europe pour être davantage respectés.
    La continuité dont je parle est celle de leur outil: la voix. Tous les outils ont leur histoire. Et le fait de grandir dans une communauté -nous le faisons tous- nous inscrit automatiquement dans l'histoire de cette communauté, ce qui ne nous empêche (heureusement) pas d'apprécier les autres communautés.
    Et on peut choisir d'ignorer l'histoire, mais ça n'empêche pas l'histoire d'exister, de continuer. Il y a là un objet de fierté pour la grande communauté noire, si souvent rabaissée par de nombreux blancs. Le Art Ensemble of Chicago parle de: Great Black Music, Ancient to the Future.
    Mais maintenant, particulièrement depuis à peu près 80 ans, il y a un grand brassage des cultures qui débouche sur le métissage dont je parlais, et que je trouve très sain.
    Paul T.

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