mardi 6 octobre 2009

ARCHITECTURE


UN CADRE FALARDEAU CHROME-MOLYBDÈNE (chromoly)


Je vous ai déjà montré, il y a à peu près un mois, la photo ci-dessus. Je l'utilise encore aujourd'hui parce qu'elle montre bien de quoi il sera sujet aujourd'hui.

La semaine dernière, je parlais des jeux de tubes classiques en acier. Je mentionnais entre autres choses que les tubes d'une épaisseur de .9/.6/.9 mm étaient très courants sur les vélos de course dans les années '60/'70 et '80. Et qu'on rendait les tubes plus épais pour le tourisme ou les sprinteurs. Mais j'ai choisi des .9/.6/.9 pour le cadre tourisme ci-dessus. Pourquoi?

La légèreté est souhaitable, mais pas au prix de la rigidité, lorsqu'on parle d'un vélo qui sera chargé de deux ou quatre sacoches et que sais-je encore. Le vélo de tourisme classique était fait d'un triangle principal très ouvert et dont le tube horizontal était parfaitement horizontal. À la fin des années '70, le vélo de montagne est arrivé et a maturé avec un triangle principal plus compact et un tube horizontal qui ne l'était plus. Donc, un cadre plus compact et moins encombrant pour qui met le pied à terre en urgence. Plus rigide, aussi.

Cette approche d'architecture a été reprise pour les vélos de cyclotourisme, et même pour les vélos de course. La tige de selle est beaucoup plus longue qu'avant, et le résultat est le même en ce qui concerne la distance entre la selle, le guidon et les pédales. Et cette augmentation de rigidité permet l'utilisation de tubes plus légers sans perte de rigidité.

Petite parenthèse: la rigidité, très souhaitable lorsqu'on roule chargé, est un critère très surestimé lorsqu'on parle de vélo de course. Évidemment, si vous êtes particulièrement fort, ou pesant, vous voulez un cadre très rigide. Mais la plupart des acheteurs actuels de vélos de course n'ont pas besoin d'un cadre particulièrement rigide comme ceux utilisés par les coureurs professionels. Au contraire, car ces cadres peuvent nous paraître secs et peu vivants lorsqu'il nous manque des watts dans les pattes.

Certains clients dans la cinquantaine ou la soixantaine sont parfois irrités par l'apparence d'un cadre compact moderne. Ils sont habitués à des cadres très ouverts, aux tubes fins ( 1" ou 1 1/8"). Mais lorsqu'on est objectif, force est d'admettre que certains principes d'ingéniérie sont inattaquables et que l'esthétique du passé donnait souvent des cadres de cyclotourisme plutôt mous. Le résultat? La chaîne qui frotte parfois dans la cage du dérailleur avant, et des sensations peu désirables lorsqu'on est en danseuse pour monter une côte en transportant ce qu'il faut pour 3 jours ou 3 mois. Et dans le but d'augmenter un peu la rigidité du cadre que j'offre, les tubes sont modérément surdimensionnés comparativement aux chiffres que je mentionne plus haut dans ce paragraphe.

Le cadre/fourche que vous voyez sur la photo est proposé à 200$cad + taxes. Le prix du vélo complet varie en fonction des pièce choisies.

.

Comme vous avez pu voir sur une photo que je vous montrais le mois dernier, j'habitais directement à côté d'une piste cyclable. J'y voyais des cyclistes en bon nombre, évidemment. J'habite maintenant sur un boulevard qui est un des trois grands axes est-ouest de la haute-ville de Québec et je vois bien plus de cyclistes qu'avant! La différence est remarquable. Le campus de l'Université Laval les attire, mais aussi le centre-ville de Sainte-Foy. Ça me fait mesurer à quel point le besoin est criant d'aménager quelque chose pour tout ce monde qui se balade en sandwich entre une quantité parfois impressionante d'autobus et toutes ces voitures stationnées.

La solution proposée par la ville jusqu'à maintenant, solution que j'ai adoptée bien avant que la ville ne la suggère, est tout à faite adéquate à mon avis. Il s'agit, en gros, de faire passer les cyclistes sur les rues secondaires situées entre les grands axes. Sauf qu'elle ne tient pas compte de deux choses:
-Beaucoup de cyclistes ne savent même pas qu'elle existe.
-Et même s'ils le savent, beaucoup d'entre eux ne veulent pas se rallonger ne serait-ce qu'un peu. La sécurité des rues plus calmes ne suffit pas à les convaincre d'éviter la précarité d'un environnement souvent saturé de véhicules parfois inquiétants.

La limite de vitesse est de 50 km/h à cet endroit. Ai-je besoin de vous dire le peu de respect des automobilistes pour cette règle?

J'aimerais bien avoir une solution simple à ce problème. Mais pour donner plus aux cyclistes, il faudra enlever quelque chose à quelqu'un. Et il y a des droits que plusieurs considèrent comme acquis et nécessaires. On n'est pas sortis de l'auberge...

À bientôt.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire