vendredi 11 mars 2011
R.I.P. SIMPLEX ET MAFAC
Campagnolo C Record, circa 1985.
Visite intéressante chez Cora, cette semaine. Pas le Cora des déjeûners, mais plutôt le magasin d'électronique de la 18ème rue à Québec.
On entre là et on sait tout de suite que ce n'est pas une chaîne qui vend des laveuses en plus des ordinateurs et tout ce qui est électronique. On y vend de la haute fidélité et des cinémas-maison. Pas de pacotille, seulement des produits sérieux, même si un effort est fait pour avoir des prix variés.
J'ai été bien servi, malgré mon matériel d'un autre âge: 1970/1975 approximativement. Le technicien s'y connait visiblement, et m'a donné de bons conseils. Il est familier avec la table tournante que j'ai apportée, car ils en ont vendu beaucoup de semblables. Il me l'a rafraîchie promptement, et m'en a appris sur cette charmante vieille chose.
Cette table britannique de marque Connoisseur est un peu à l'image de l'industrie automobile du même pays et de la même époque. L'industrie automobile anglaise, au prise avec une syndicalisation forte et fabriquant des voitures pas très fiables, n'a pas soutenu la comparaison avec les produits japonais concurrents. Au moins la table tournante est encore capable de faire son travail pour quelque temps, avec un peu de chance.
Il y a aussi un parallèle à faire avec l'industrie du vélo, particulièrement les éléments de transmission et les freins. Un bon exemple, Mafac et Simplex. Ces compagnies françaises équipaient habituellement les vélos français, et d'autres aussi. Les prix abordables ont rendu ces pièces très présentes à cette époque. Année après année, les même pièces ne changeaient pas. Malgré certains défauts comme ces roues libres qui ne réussissaient pas toujours à attraper la chaîne lors des changements de vitesses. Bien sûr, ils ne faisaient pas que des mauvaises choses, mais quand les Japonais sont arrivés dans le décor, ils sont disparus après quelques années.
En fait, quand Shimano est venue à bout de Sun Tour, autre marque japonaise, Shimano avait dix fois plus d'employés dans le département de recherche et développement. Ça explique bien des choses. Shimano a imprimé à toute l'industrie du vélo un mouvement vers l'avant qui semble être là pour rester. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas.
À cause du fait que j'étais déjà cycliste durant les années soixante-dix, je suis à même d'aider et de conseiller ceux qui sont propriétaires des vélos de cette époque. Parfois, comme le technicien de chez Cora, je n'encourage pas ces cyclistes à se livrer à l'acharnement thérapeutique, car dans certains cas ça peut être de l'argent mal investi. Mais même si je n'utilise plus personnellement aucun de ces vieux cadres/vélos, je me prête au jeu de bonne grâce.
Bien des choses ont changées depuis ce temps. Cassette au lieu de roue libre, entraxe arrière plus grand, tubes de cadres plus gros, roulements de billes surdimensionnés. Plus de vitesses, souvent, plus de variété dans les choix possibles à plusieurs niveaux. Plus légers? Pas toujours. Certains vélos sont plus complexes qu'à l'époque, donc plus lourds. Certains clients pensent qu'il n'y avait pas de bons vélos à l'époque. C'est faux. Certaines commodités n'existaient pas, certains matériaux restaient à venir, mais l'amateur de qualité pouvait trouver des choses très valables.
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Rendez-vous des cyclistes: dimanche le 13 mars à 11:00 heures, sur le Boul. René-Lévesque au coin de la rue de Coulonge.
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Je vous encourage, pendant qu'il en est encore temps, à aller voir l'exposition Riff au Musée de la Civilisation à Québec. Ça finit dimanche le 13 mars. On nous y met en perspective toute l'histoire de la musique afro-américaine, et on y exhibe des instruments et des accessoires ayant appartenu aux plus grands. Comme par exemple, Ray Charles. On sent ici l'influence de la musique d'église afro-américaine dans le jeu du piano.
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