vendredi 30 octobre 2009

PIÉDESTAL


Décalques pour vélo achetés au Vietnam.


Je vous parlais dans le message précédent de la partisanerie que certains cyclistes ont envers les pièces "Made in Italy", principalement celles offertes sous la marque CAMPAGNOLO. Ceux qui ne sont pas familier avec la culture cycliste n'imaginent pas le culte voué aux transmissions, aux freins et aux roues CAMPAGNOLO. Certains partisans de la marque épellent le nom du principal rival de la façon suivante: ShimaNO. Il y a au moins un site dédié à la marque, ou plutôt à l'exclusion de toute pièce autre que celles de la marque italienne. C'est sérieux...

On m'a déjà demandé si "j'étais" SHIMANO ou CAMPAGNOLO. La question se pose. Dans ma tête je ne "suis" ni l'un ni l'autre, car la partisanerie en soi n'a pas beaucoup d'attrait pour moi. En fait, je trouve que la partisanerie est un frein à l'esprit critique, et génère des attitudes irrationnelles. Par contre dans les faits, je dois convenir de deux choses:
A) Mes vélos personnels (les miens propres) ont tous une dominante de pièces Shimano.
B) Souvent, lorsque je travaille sur du matériel CAMPAGNOLO, j'ai à faire face à des complications indésirables, parfois dûes à des aberrations de conception. Du genre: "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?".

De plus, les pièces CAMPAGNOLO sont principalement destinées à un usage route/course/cyclotourisme, alors que les Japonais offrent un catalogue plus vaste s'adressant aussi à l'usage hors-route, l'utilitaire et presque tout ce que vous pouvez imaginer comme sorte de cyclisme.

CAMPAGNOLO font de bons roulements de billes. Mais ne comptez pas sur moi pour vouer un culte à une transmission de vélo. Ou d'auto, d'avion ou de pédalo.

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SPÉCIAUX DU JOUR:

Selle pour femme ORA Contour, rég. 32$, réduite à 14$ + txs.
Sac de selle PEDRO'S Ethik, rég. 35.50$, réduit à 9$ + txs.
Soulier ADIDAS Hammer, taille 8 pour homme, rég. 220$, réduit à 69$ + txs.

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Rendez-vous des cyclistes: dimanche 1er nov. à 12:45h, devant Bicycles Falardeau au 174 rue Richelieu à Québec. Classe affaire et classe touriste.

mercredi 28 octobre 2009

KONA KAMPUCHEA


En réalité, c'est un KONA (un bon vieux cromo...)

Non, ils ne font pas de Mercedes-Benz au Cambodge. Malgré ce que vous voyez sur la photo ci-dessus. Mais au Vietnam, il se fabrique beaucoup de vélos.

J'ai acheté des décalques pour vélo à Hué, au Vietnam. On en fait de toutes sortes. C'est parfois rigolo de voir les vélos qui passent dans la rue. Une fois, j'en ai vu un qui était identifié "Air France". Il n'allait pourtant pas si vite...

Je vous montrerai, dans les prochaines semaines, quelques-unes de ces décalques. Elles sont achetées par des gens qui font des cadres de façon artisanale. Littéralement soudés sur le trottoir (pas AU trottoir...). Il y a aussi une tradition qui veut qu'au Nouvel An Lunaire, le Têt, certaines personnes vont repeindre leur cadre pour saluer la nouvelle année et la partir sur le bon pied. Après quoi, évidemment, on doit poser de nouvelles décalques. La marque PEUGEOT est très populaire.

Bien sûr, il n'y a pas que de la fabrication artisanale au Vietnam. Le gros de l'industrie du vélo est concentrée dans la région de Ho Chi Minh Ville (Saigon). On y fabrique, entre autres, des cadres pour la compagnie canadienne NORCO. Certains industriels taiwanais avaient, il y a quelques années, commencé la fabrication au Vietnam pour éviter les surtaxes imposées sur la production chinoise. Glissement vers le Vietnam. Puis, les Européens ont imposé une surtaxe aussi sur les vélos fabriqués au Vietnam.

Les compagnies européennes, depuis la chute de l'empire soviétique, ont beaucoup utilisé les pays d'Europe de l'Est comme alternative aux bas coûts de production qu'on trouve dans la lointaine Asie. Les salaires y sont un peu plus élevés, mais la proximité géographique et culturelle est un avantage appréciable. Dans le domaine du vélo, la Pologne est un des pays qui a profité de cela. La compagnie italienne Campagnolo, elle, fait travailler une usine roumaine. Au grand dam des puristes qui attribuent des pouvoirs presque surnaturels aux ouvriers italiens. Et pourtant, lorsqu'on gratte le vernis qui orne la production industrielle en Italie, on trouve des choses qui nous rappellent que l'Italie est un pays quelque peu chaotique. Leur réalité politique est une des pires en Occident: la présence de Berlusconi au pouvoir est tout ce qu'ils ont trouvé pour remédier aux gouvernements qui ne durent que six mois... D'ailleurs, lorsque j'étais à Milan, en 2005, j'ai été frappé par le peu de voitures italiennes que je voyais dans les rues. Ça tend à confirmer ce qu'un Espagnol me disait au sujet de leur qualité de fabrication...

À bientôt.

vendredi 23 octobre 2009

QUI FAIT QUOI.


À LÉVIS, 18 OCTOBRE 2009.


Il y a quelques années, MERIDA, deuxième plus gros constructeur de cadres/vélos à Taiwan, a acheté 25% des parts de SPECIALIZED, un de ses gros clients. Je ne sais si le statut de MERIDA a changé dans ce cas précis, mais quand on connait la situation internationale de la production de vélos, ça n'est pas surprenant. Ce n'est pas sans rappeler la situation dans le domaine de l'automobile. Mitsubishi, avant de proposer ses voitures au Canada sous son propre nom, les a offertes sous les bannières EAGLE et DODGE. GIANT a fait la même chose avec ses vélos: le plus gros constructeur de Taiwan, du monde, en fait, nous a vendu ses vélos pendaht plusieurs années sans que l'on sache quel manufacturier (par opposition à distributeur) se cachait derrière la décalque qui était sur le cadre.

Du côté des cadres en fibre de carbone, la majorité des grandes marques connues en Occident ne confectionnent pas elles-même les cadres qu'elles nous proposent. Voici quelques exemples de compagnies, avec le nom du sous-contractant qui exécute les cadres pour elles.

KONA: HODAKA
NORCO: CARBOTEC
RALEIGH AMERICA: C6 (en Chine et à Taiwan)
SCOTT USA: HODAKA (et peut-être aussi une usine en Chine qui appartient à SCOTT)
TITUS: GM Carbon
ORBEA: MARTEC et INDA
FUJI et KESTREL: YMA, MARTEC, TOPKEY et ADK.

Tous ces sous-contractants fabriquent à Taiwan et/ou en Chine.

Peut-être êtes-vous déçus, ou même, scandalisés de cette réalité? Il y a un avantage à cette situation: la compagnie occidentale met en marché un produit exécuté par des spécialistes dont la courbe d'apprentissage n'en est pas à ses débuts. Ce qui n'est pas un détail lorsqu'on parle de fibre de carbone.

Évidemment, ce serait bien si tous nos chômeurs ontariens pouvaient se recycler dans la fabrication des cadres en fibre de carbone. Mais eux seraient déçus par la baisse de salaire qu'ils auraient à subir. Je pense évidemment aux travailleurs (Unis) de l'automobile quand je dis ça, habitués qu'ils sont à des salaires qu'aucun fabricant de cadre, dans quelque pays qu'il soit, ne peut offrir. Non, si un employé veut un salaire élevé en Occident, mieux vaut fabriquer des avions ou des automobiles plutôt que des vélos.

À bientôt.

mardi 20 octobre 2009

MICHAEL BARRY WRITES AGAIN...


À LÉVIS, octobre 2009.


Michael Barry fabriquait des cadres de vélo à Toronto jusqu'à sa retraite, il n'y a pas très longtemps. Il les vendait sous la marque MARIPOSA. Ne le confondez pas avec Mike Barry, son fils, qui lui fait carrière comme coureur cycliste sur route, sur le Pro Tour. Il s'est particulièrement fait connaître en étant membre de l'équipe de Lance Armstrong.

Le père est né en Angleterre et a immigré au Canada autour de 1960, après avoir participé à des courses de vélo dans son pays d'origine. La bonne nouvelle, c'est qu'il est maintenant un blogueur actif au: bicyclespecialties.blogspot.com . La mauvaise nouvelle, c'est qu'il n'y écrit pas très souvent. On en prendrait plus.

Son dernier message parle de musées de vélo en Italie, qu'il a visitée récemment. À lire absolument si vous vous intéressez à Fausto Coppi et aux vélos de piste.

Ce qui m'a rappelé ma visite, en 1989, au musée de vélo de la ville de Nijmegen, aux Pays-Bas (www.velorama.nl). J'y avais vu un des plus beaux vélos que j'aie jamais vu: le cadre était fait de tubes de bambou vernis, avec des raccords, si je me rappelle bien, en aluminium. Je crois qu'il avait été fabriqué dans les années '20. Le vernis lui donnait une riche couleur de miel, et les raccords étaient bien polis. Il s'agissait d'un vélo de promenade, et il aurait été digne d'un aristocrate tant son esthétique était réussie.

N'étant pas un aristocrate moi-même, je me contentais durant ce voyage d'un vélo construit à partir d'un cadre italien de tourisme de marque Wander. Petite description sommaire:
-Cadre et fourche chromés, sans décalques.
-Pneus 700 x 28.
-Transmission à roue libre monovitesse.
-Pédalier Campagnolo à trois branches.
-Guidon surélevé en aluminium.
-Jantes Mavic.

Grâce à sa simplicité, ce vélo pesait 9.5 kgs, soit 21 livres. Certains Néerlandais l'ont trouvé très intéressant, mais ils lui faisaient tous le même reproche. Vous avez déjà vu, en personne ou en photo, un de ces supports à vélo qu'on trouve à l'entrée des gares aux Pays-Bas? Des centaines et des centaines de vélos, un à côté de l'autre, tous plus ou moins identiques. Car la dernière chose que les Néerlandais veulent, c'est attirer l'attention des voleurs en ayant un vélo plus beau que les autres, comme mon (ex-) vélo chromé.

Voilà pourquoi l'industrie du vélo néerlandaise est partiellement captive de ce style de vélo si romantique aux yeux des touristes. BATAVUS et GAZELLE en ont fabriqué des millions. On s'asseoit très droit, et on espère avoir un vent de dos. Et vive le plat pays, car ce n'est pas léger. Merci mais, non merci. Autre pays, autres moeurs.

À bientôt.

vendredi 16 octobre 2009

QUELLE MARQUE CHOISIR? (si vous êtes détaillant)


Celui-ci est en cours de production et n'est pas encore complet. Pneus 700 x 28.


J'ai regardé avec intérêt, récemment, un interview à la télé locale. Il s'agissait d'un concessionaire automobile connu qui a vendu des véhicules General Motors pendant plusieurs années. Il était même reconnu comme étant un des points de vente les plus performants pour General Motors.

Et du jour au lendemain, sans trop crier gare, GM leur ont signifié la fin de leur entente. Suite aux déboires du géant américain, il a dû dégraisser lourdement leur réseau de concessionaires, ce n'est pas un secret. Sauf que celui-là ne s'y attendait pas trop, compte tenu de sa performance de vente.

Ce qui l'oblige à se tourner vers un autre fournisseur. J'écoutais l'émission et j'avais hâte de le voir patiner pour trouver les mots qui justifieraient le choix de tel nouveau fournisseur japonais. Car après avoir vanté les mérites des merveilleuses voitures GM pendant aussi longtemps, il ne peut pas dire que la nouvelle marque qu'il propose à sa clientèle est beaucoup meilleure. Et son choix fut d'éviter la question de la qualité des véhicules. Il a plutôt parlé de l'entente avec le fournisseur sans trop rentrer dans les détails et s'est attardé davantage sur le défi représenté par le fait de vendre du GM le vendredi, et du japonais le lundi suivant.

Dans le domaine du vélo aussi, il se prend des décisions qui ressemblent à ça. Les détaillants doivent décider quelle marque ils proposeront. Et si vous leur demandez pourquoi ils ont fait le choix qu'ils ont fait, il y a de bonnes chances que la réponse soit incomplète. En effet, certains aspects de leur décision n'ont rien à voir avec les besoins ou la satisfaction du client.

Voici des exemples de critères qui influencent le choix du détaillant.

-La marque est-elle déjà proposée chez un détaillant à proximité?

-Est-ce une marque de premier plan, en vogue et jouissant d'une grande notoriété?

-Est-ce qu'elle offre des conditions de paiement avantageux?

-Est-ce qu'elle exige des minimums de quantité vendue?

-Est-ce qu'elle donne un bon service après-vente lors de réclamations de garantie?

-Est-ce qu'elle offre un catalogue intéressant de pièces et accessoires en plus des vélos?

-Est-ce qu'elle livre à temps pour profiter de la saison de vente nord-américaine très courte?

-Les coloris et l'esthétique générale sont-ils susceptibles de plaire à la clientèle locale?

-Le catalogue proposé contient-il une gamme de vélo qui correspond aux attentes du détaillant? En effet, il ne souhaite pas avoir plusieurs marques ayant toutes le même profil.


Il y a probablement d'autres critères qui sont pris en considération, j'en oublie sûrement. Mais ça vous donne une idée des enjeux et vous comprenez facilement pourquoi le détaillant n'entrera pas dans les détails si vous lui demandez pourquoi il propose cette(ces) marque(s). Comme le disait un de mes amis: "On trouve le produit à vendre, puis après on trouve les arguments pour le vendre." Vous voulez un vélo performant? Le détaillant veut un magasin performant.

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SPÉCIAUX DU JOUR:

-Les potences en fibre de carbone de marque LOOK, PAZZAZ et TOKEN sont toutes offertes 49$ + taxes.
-Les rayons DT SWISS Champion sont réduits de .81 à .50 chacun. Plusieurs tailles en stock.
-Le jeu complet de câbles/gaines de frein route Shimano Dura-Ace est réduit de 39.50$ à 19.75$ + taxes.

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Le rendez-vous des cyclistes aura lieu dimanche le 18 octobre sur le traversier qui quitte Québec à 11 h pour aller à Lévis. Classe affaire et classe touriste.

À bientôt.

mercredi 14 octobre 2009

UN NOUVEAU SCANDIUM



FALARDEAU SCANDIUM AVEC FOURCHE RIGIDE.


J'ai vendu mon Falardeau Scandium 26 x 1.5 l'été dernier. Je n'avais pas l'intention de m'en priver mais une série de raisons m'ont poussé à le faire. Je l'avais vendu avec l'intention de m'en faire un autre et c'est ce que j'ai fait récemment.

J'aime beaucoup cette bête. Les hybrides dynamiques comme mon FALARDEAU Alu9 sont de meilleurs grimpeurs, grâce à leur train roulant, i.e. l'ensemble pneus/roues, plus haut et plus léger (roues de 700c). Par contre, pour rouler en ville, je préfère quand même des roues de vélo de montagne de 26" pour leur robustesse et leur aisance dans une variété de terrains tels que: travaux de voirie, gazon, mauvaise asphalte et autres. C'est particulièrement apprécié lorsque je reviens du travail à l'obscurité, car l'état de la chaussée est ce qu'il est, ici au Québec. Avec des pneus de 1.5" de large, on peut être très roulant tout en n'ayant pas trop peur des imperfections du terrain.

À condition d'avoir un cadre et une position dynamique. Le cadre est dynamique à cause de son poids de 1500 grammes. Les accélérations sont très nettes, ce qui est appréciable lorsqu'on doit ralentir à cause de l'environnement urbain. La position, elle, est ajustée par le choix de la potence et le positionnement des espaceurs autour de celle-ci.

J'ai modifié le Scandium que j'ai vendu cet été pour accomoder les besoins du prochain propriétaire: gros pneus, fourche à suspension et guidon surélevé. Ces éléments sont précieux en forêt, lorsqu'il s'agit de négocier un terrain difficile et encombré. Mais le pauvre a perdu une bonne partie de son explosivité dans le processus, c'était devenu un autre vélo car la légèreté du cadre ne suffisait pas à compenser.

Voici en gros une description du nouveau vélo. Sa valeur à neuf doit se situer approximativement (je ne l'ai pas encore calculée exactement) à 1000$cad. + taxes.

Cadre FALARDEAU Scandium 18"
Fourche aluminium rigide
Roues ENSZO Sprint MB
Leviers freins/vitesses ("brifters") Shimano Deore LX M580
Freins Shimano BR 420
Pédalier Shimano Deore 22/32/44
Cassette 9 vit. 11/25
Dérailleurs: avant Deore, arrière Deore LX
Pneus CST Corporal 26 x 1.5
Guidon Profile en fibre de carbone 25.4 mm
Selle Trigel

Je ne l'ai pas pesé. Il doit se situer autour de 23 ou 24 livres.

Les cornes seront changées: j'attends des BBB Ergosticks qui sont actuellement mes préférées.

J'étais curieux des nouveaux leviers combinés frein/vitesse de Shimano comme ceux que j'ai mis sur ce vélo. Curieux et un peu sceptiques, aussi. Je me propose de vous en parler davantage lorsque je serai plus familier.

Les premières impressions sont très bonnes. Je retrouve la dynamique du précédent, et les qualités qui font que j'aime ce type de vélo. Un bon compromis entre mon goût de la vitesse et la réalité urbaine.

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J'ai eu l'occasion de voir un vidéo promotionnel pour le nouvel album de Sting: "If on a winter's night". Essentiellement acoustique, beaucoup de cordes, rien à voir avec The Police. J'ai bien aimé ce que j'ai entendu et me promets de me procurer l'album, qui sera disponible à partir du 26 octobre 2009.

À bientôt.

vendredi 9 octobre 2009

DÉRACINÉS


À Lévis, en haut d'une des côtes très raides qui partent du fleuve.
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C'était en novembre 1976. Je m'arrête dans un hôtel plus ou moins miteux de la Pennsylvanie pour passer la nuit. Je voyage vers le sud avec mon vélo ATALA Grand Prix.
Le barman est propriétaire de l'endroit. Un grand type sympathique qui me sert une téquila: 60 cents. Losque, au cours de la conversation, il apprend que je suis québecois, il commence à me parler en français. Il me dit qu'il est un immigrant, né en France.
Un peu plus tard, un couple rentre dans le bar. Ces gens se connaissent tous et le barman dit à la femme: "Viens ici, viens parler français, ce gars est un Québecois!"
À quoi elle répond: "No thanks, that's the past, I don't wanna speak French anymore."

Elle était immigrante comme lui, d'origine française comme lui. Elle rejetait ses racines. C'est triste. Je le dis comme je le pense, comme je le pensais sur le coup, spontanément. Ce n'est pas une position politique, c'est simplement une réaction à ce que je perçois comme une auto-amputation inutile et stérile. Je ne connais pas son passé, et peut-être cette dame avait de bonnes raisons de renier le pays et la culture de son enfance. Si c'est le cas, je la plains.

Plus loin sur ma route, c'est un YMCA qui m'accueille pour la nuit. Avant de m'inscrire, dans le lobby, un cinquantenaire oisif me dit: "Qu'est-ce que tu fais ici? N'arrête pas ici... il n'y a rien ici!" Sage conseil, la ville est grise comme le ciel, en pleine décrépitude, comme un oiseau qui a perdu ses ailes. Lui ne sait pas que je ne fais que passer.

Quelques jours après, je m'arrête pour dîner dans une très petite ville. Je rencontre un jeune homme avec qui je sympathise. À un moment donné durant la conversation je lui demande pourquoi il vit dans cet endroit. Sa réponse: "Parce qu'il y avait un arrêt d'autobus." Fallait bien descendre quelque part...
Son dîner à lui? Un Jos Louis et un lait au chocolat.

Les Européens sont souvent fascinés par l'Amérique. Le vélo est un bon moyen de prendre le pouls de cette Amérique. Pas celle d'Hollywood, des "soap" de 14:00h ou des piscines de Miami. Celle du meilleur jusqu'au pire, celle qui vous laisse des images de peinture écaillée, de mobilier défraîchi, de pièces mal aérées, de gens au teint gris. Heureusement, la nature est belle partout, et on y fait de bonnes rencontres.

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C'était probablement durant les années soixante. Radio-Canada a organisé à quelques reprises des concours de chanson. Juliette Bourassa avait voulu y participer, en tant que compositrice, en utilisant un texte tiré du roman de Léon Tolstoï: "Anna Karénine". Elle a communiqué avec la chanteuse Pauline Julien pour lui demander d'être l'interprète de la chanson. Pauline a répondu par un billet écrit à la main sur un beau papier très fin, reflet du bon goût dont elle a fait preuve toute sa vie. Voici sa réponse, que j'ai retrouvée en fouillant dans les affaires de Madame Bourassa ces derniers jours:

"Mademoiselle,
C'est gentil d'avoir pensé à moi.
Malheureusement, je trouve que votre chanson n'est pas assez travaillée... pas assez complète... l'idée pourrait être jolie il faudrait l'élargir.. et l'approfondir davantage.

Au revoir
Pauline Julien."

Les plus jeunes d'entre vous n'ont pas connu Pauline Julien. C'est dommage. Elle est de la génération de Gilles Vigneault. Madame Bourassa m'a dit qu'au début de sa carrière, elle chantait faux, ce qu'elle a corrigé par la suite.
Elle avait du charisme, de l'intégrité, et était très respectée.

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SPÉCIAUX DU JOUR:

Jeu de direction FSA Orbit Extreme Pro, standard 1 1/8" non-fileté:
rég. 178$, réduit à 49$ + taxes
Gants de mécanicien Park Tools, rég. .88/paire, réduit à .48/paire + taxes
Paire de moyeux Ritchey:
Avant: Mountain Comp Disc, 32 trous, roulement cartouche
Arrière: Mountain Comp Zero Disc, 32 trous, roulement cartouche
Rég. 98$/paire, réduit à 38$/paire.

Pas de rendez-vous cycliste prévu pour dimanche. On se reverra dimanche le 18 octobre.

À bientôt.

mardi 6 octobre 2009

ARCHITECTURE


UN CADRE FALARDEAU CHROME-MOLYBDÈNE (chromoly)


Je vous ai déjà montré, il y a à peu près un mois, la photo ci-dessus. Je l'utilise encore aujourd'hui parce qu'elle montre bien de quoi il sera sujet aujourd'hui.

La semaine dernière, je parlais des jeux de tubes classiques en acier. Je mentionnais entre autres choses que les tubes d'une épaisseur de .9/.6/.9 mm étaient très courants sur les vélos de course dans les années '60/'70 et '80. Et qu'on rendait les tubes plus épais pour le tourisme ou les sprinteurs. Mais j'ai choisi des .9/.6/.9 pour le cadre tourisme ci-dessus. Pourquoi?

La légèreté est souhaitable, mais pas au prix de la rigidité, lorsqu'on parle d'un vélo qui sera chargé de deux ou quatre sacoches et que sais-je encore. Le vélo de tourisme classique était fait d'un triangle principal très ouvert et dont le tube horizontal était parfaitement horizontal. À la fin des années '70, le vélo de montagne est arrivé et a maturé avec un triangle principal plus compact et un tube horizontal qui ne l'était plus. Donc, un cadre plus compact et moins encombrant pour qui met le pied à terre en urgence. Plus rigide, aussi.

Cette approche d'architecture a été reprise pour les vélos de cyclotourisme, et même pour les vélos de course. La tige de selle est beaucoup plus longue qu'avant, et le résultat est le même en ce qui concerne la distance entre la selle, le guidon et les pédales. Et cette augmentation de rigidité permet l'utilisation de tubes plus légers sans perte de rigidité.

Petite parenthèse: la rigidité, très souhaitable lorsqu'on roule chargé, est un critère très surestimé lorsqu'on parle de vélo de course. Évidemment, si vous êtes particulièrement fort, ou pesant, vous voulez un cadre très rigide. Mais la plupart des acheteurs actuels de vélos de course n'ont pas besoin d'un cadre particulièrement rigide comme ceux utilisés par les coureurs professionels. Au contraire, car ces cadres peuvent nous paraître secs et peu vivants lorsqu'il nous manque des watts dans les pattes.

Certains clients dans la cinquantaine ou la soixantaine sont parfois irrités par l'apparence d'un cadre compact moderne. Ils sont habitués à des cadres très ouverts, aux tubes fins ( 1" ou 1 1/8"). Mais lorsqu'on est objectif, force est d'admettre que certains principes d'ingéniérie sont inattaquables et que l'esthétique du passé donnait souvent des cadres de cyclotourisme plutôt mous. Le résultat? La chaîne qui frotte parfois dans la cage du dérailleur avant, et des sensations peu désirables lorsqu'on est en danseuse pour monter une côte en transportant ce qu'il faut pour 3 jours ou 3 mois. Et dans le but d'augmenter un peu la rigidité du cadre que j'offre, les tubes sont modérément surdimensionnés comparativement aux chiffres que je mentionne plus haut dans ce paragraphe.

Le cadre/fourche que vous voyez sur la photo est proposé à 200$cad + taxes. Le prix du vélo complet varie en fonction des pièce choisies.

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Comme vous avez pu voir sur une photo que je vous montrais le mois dernier, j'habitais directement à côté d'une piste cyclable. J'y voyais des cyclistes en bon nombre, évidemment. J'habite maintenant sur un boulevard qui est un des trois grands axes est-ouest de la haute-ville de Québec et je vois bien plus de cyclistes qu'avant! La différence est remarquable. Le campus de l'Université Laval les attire, mais aussi le centre-ville de Sainte-Foy. Ça me fait mesurer à quel point le besoin est criant d'aménager quelque chose pour tout ce monde qui se balade en sandwich entre une quantité parfois impressionante d'autobus et toutes ces voitures stationnées.

La solution proposée par la ville jusqu'à maintenant, solution que j'ai adoptée bien avant que la ville ne la suggère, est tout à faite adéquate à mon avis. Il s'agit, en gros, de faire passer les cyclistes sur les rues secondaires situées entre les grands axes. Sauf qu'elle ne tient pas compte de deux choses:
-Beaucoup de cyclistes ne savent même pas qu'elle existe.
-Et même s'ils le savent, beaucoup d'entre eux ne veulent pas se rallonger ne serait-ce qu'un peu. La sécurité des rues plus calmes ne suffit pas à les convaincre d'éviter la précarité d'un environnement souvent saturé de véhicules parfois inquiétants.

La limite de vitesse est de 50 km/h à cet endroit. Ai-je besoin de vous dire le peu de respect des automobilistes pour cette règle?

J'aimerais bien avoir une solution simple à ce problème. Mais pour donner plus aux cyclistes, il faudra enlever quelque chose à quelqu'un. Et il y a des droits que plusieurs considèrent comme acquis et nécessaires. On n'est pas sortis de l'auberge...

À bientôt.

vendredi 2 octobre 2009

ÉPAIS


Un chandail... épais.

Une des données les plus importantes, lorsqu'il s'agit d'évaluer un cadre, est l'épaisseur des tubes. On parle beaucoup de la question des matériaux, mais sans un bon choix d'épaisseur, le matériau choisi peut être décevant ou, au contraire, agréablement surprenant.

Aujourd'hui, je vous parlerai du passé, me gardant pour un autre jour les jeux de tubes (en anglais: tubeset) contemporains.

Il était courant, à l'époque durant laquelle l'acier était roi et maître, d'entendre un coureur parler de son nouveau cadre uniquement en terme d'épaisseur. Par ex.: "Je me suis fait faire un .5 mm pour la montagne". Le but étant, en diminuant l'épaisseur, de réduire le poids. La marque du jeu de tube (Reynolds, Columbus ou autre) était souvent considérée comme secondaire.

Un des jeux de tube les plus répandus aura été le Columbus SL (pour super léger). Il était d'une épaisseur de .9/.6/.9 mm. Près des soudures, l'épaisseur doit être plus importante, pour résister aux conséquences de la soudure. C'est pourquoi, sur les meilleurs tubes, on a pris l'habitude de varier l'épaisseur des tubes pour faire en sorte que cette épaisseur ne soit pas plus que nécessaire. Donc dans le milieu du tube, on trouve une épaisseur de .6 mm. C'est ce qu'on appelle en anglais "double butted", expression que je traduis par "épaisseur variable".

Veuillez noter que le cadre FALARDEAU hybride/touriste est fait de tubes génériques à épaisseur variable, .9/.6/.9 mm. Le résultat est dynamique et je le préfère aux cadres alu basique qu'on propose habituellement chez les grands manufacturiers de vélos et dont le prix se situe en-dessous des 1500$.

Ce processus a été inventé par la compagnie anglaise Reynolds, durant les années trente. Le premier jeu de tubes à épaisseur variable offert par Reynolds s'appelle 531. Les gens pensent souvent à l'aluminium lorsqu'il est question de Reynolds, mais c'est une conception erronée, le 531 est fait d'un alliage à base d'acier. Ce fut un succès tel qu'il a encore ses adeptes et il est encore proposé par la compagnie. On peut en faire un cadre qui descend un peu en bas des 2 kilos, ce qui est remarquable quand on le compare à bien des aluminiums courants qui se situent justement à ce niveau-là...

Au Québec, parmi les cadres qui ne sont pas faits avec des jeux de tubes génériques,on trouve principalement des tubes de marque Columbus, Ishiwata, Reynolds et Tange. Ils sont tous bons, mais peuvent varier passablement en caractéristiques diverses: épaisseur, mais aussi métallurgie et vocation. Regardez attentivement en haut du tube de selle: c'est habituellement là qu'on appose la décalque qui identifie le jeu de tube utilisé. Si vous êtes propriétaire d'un cadre ayant une telle décalque, ne l'enlevez pas. C'est le pedigree du cadre qui est là. Plus l'information à cet endroit est vague, en général, plus le jeu de tubes sera d'entrée de gamme.

Si vous voulez en savoir plus, jetez un coup d'oeil à ceci:
http://budvytis.com/Documents/tubing_properties.doc
Vous y trouverez une liste de jeux de tubes connus, avec des détails sur chacun.

Et qu'est-ce que ça change, tout ça? Des tubes épais comme le Columbus SP donneront plus de poids et de rigidité aux touristes ou aux sprinters puissants. Le Tange Prestige, lui, sera plus léger et bien indiqué pour de longues randonnées performantes. Remarquez que ce dernier a subi un traitement de chaleur pour améliorer ses propriétés mécaniques. Et si je ne m'abuse, les déclinaisons actuelles de ce jeu de tubes sont maintenant en aluminium.

Finalement, n'oubliez pas que le choix du jeu de tubes n'est pas le seul facteur pour obtenir un bon cadre. Le travail du cadreur a également beaucoup d'importance car ce dernier peut ruiner la vivacité du cadre. On trouve d'excellents cadres en acier faits en Asie en grosses ou petites quantités, tout comme des artisans occidentaux pourtant réputés ont pondus des choses inertes et sans vie malgré le fait qu'ils utilisaient des jeux de tubes très corrects. Il n'y a qu'une façon de le savoir: rouler, sprinter, grimper.

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Je suis allé voir DJ Champion hier soir, ici à Québec. Instrumentation inhabituelle, pour moi en tout cas: quatre guitaristes, une basse, monsieur Champion qui pitonnait, ainsi qu'un autre bidouilleur dont je n'ai pas réussi à identifier l'instrument. Plus un chanteur qui n'était pas toujours là.
Débauche de son, pas toujours subtil, mais quand même... quand même quoi? Difficile de trouver un qualificatif général pour cette musique digne d'une tribu moderne, urbaine et branchée. Une espèce de méditation collective avec mantra binaire pompée à grands renforts d'Hydro Québec. Alternance de tension/détente très linéaire manquant un peu de variété mais tout l'monde s'en fout ce n'est pas un concert c'est un spectacle/discothèque...
La recette est bonne, efficace, même si les solos de guitare n'étaient pas toujours très inspirés. Les mélodies, très simples, sont accrocheuses et atteignent le but visé: réunir et faire danser. Un langage international qui semble être universel, exportable dans n'importe quelle ville occidentale et peut-être même ailleurs.

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Spéciaux du jour (prix n'incluant pas les taxes):
Chandail Zipp en laine (voir photo ci-dessus): rég. 292.50$, réduit à 92.50$
Potence Pazzaz pour fourche 1 1/8 et guidon 31.8: rég. 37.90$, réduit à 17.90$
Roue avant 26", moyeu Deore XT et jante Mavic jaune citron X517 (pas pour freins à disque) réduit à 70$
Casque Bell Ghisallo, grande taille, couleurs Crédit Agricole, rég. 210$ réduit à 69$
Souliers Answer Tecopa, taille 41, rég. 154$, réduit à 24$

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Le rendez-vous des cyclistes: dimanche le 4 oct. à 11:00h au coin de Holland et René-Lévêque ouest. Classe affaire et classe touriste.

À bientôt.