mardi 29 mars 2011

ALLEGRO BARBARO


La rivière Chaudière entre St-Lambert et Breakyville, le 13 mars 2011.


Le bilan de mon année 2010 est très positif au point de vue du chiffre d'affaire: 16% d'augmentation sur l'année précédente. Mais ne vous dépêchez pas trop de mettre ça sur le compte de l'engouement des Québecois pour le vélo. Même si ce phénomène est réel, c'est la météo qui a le dernier mot.

Le noyau de la clientèle est stable, sa motivation est forte. Le grand public, lui, est toujours frileux et exige une température plus ou moins parfaite pour mettre le nez dehors. Et c'est justement ce que nous avons eu ici à Québec en 2010. Du moins jusqu'en automne.

Certains m'ont dit que j'aurais une continuité de la progression en 2011, à cause de la popularité du vélo. Mais c'est sans compter sur l'impact que la météo a sur ce chiffre d'affaire. Il faut travailler dans le domaine, ou un autre tout aussi saisonnier, pour mesurer à quel point cette météo est le facteur le plus déterminant pour vendre plus de vélos, plus de piscines, plus de crème glacée.

Encore ce matin, quelqu'un m'a dit que le prix de l'essence pousserait les automobilistes vers le vélo suite aux hausses récentes. Je ne le crois pas: l'impact sera minime. Une hausse de 20% du prix de l'essence n'est pas suffisante pour faire la différence: tout au plus vendra-t-on moins de V.U.S...

Je pense qu'on peut seulement compter sur une augmentation progressive des ventes, du moins sur le long-terme. Une progression en dents de scie, avec des bonnes années et des moins bonnes. L'industrie du vélo est en santé, mais beaucoup de gens ont besoin d'un minimum de confort. On n'est plus à l'époque de la colonisation. Vous savez: les bateaux étaient en bois, et les matelots étaient en acier. Maintenant, c'est l'inverse.

Il n'y avait presque pas de cyclistes sur les routes ici dimanche dernier: un vent d'ouest de 25 km/h, combiné à un mercure sous zéro a cloué ces oiseaux au sol. Je ne sais pas vraiment pourquoi je m'en fous: le vent dans la gueule n'a rien de vraiment rebutant pour moi. Comme d'habitude, je préfère revenir vent-de-dos, rien de plus. Donnez-moi de l'air frais, et je suis heureux. Un peu comme ces coureurs belges qui n'en sont pas à un nuage près lorsqu'avril arrive.

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Le folklore cycliste européen est plein de ces héros du dimanche qui animent les routes d'avril. C'est la période durant laquelle on trouve une concentration de courses épiques de 250 kms qui font la différence dans la carrière du gagnant du jour. Le statut de demi-dieu à portée de pédale: Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège, Ghent-Wevelgem, etc. Paris-Roubaix est la seule grande classique à se dérouler en France, mais ce n'est pas la moindre: on l'appelle la Reine des Classiques. Certaines années, ça se passe sous une pluie froide, et c'est pourquoi j'ai choisi cet extrait dans lequel la qualité des images est moins bonne.

On devrait organiser une de ces courses ici, au Québec, une journée printanière de fin mars qui n'a de printemps que le nom, avec une température aléatoire et jamais très chaude. Comme en Belgique, le Gulf Stream en moins. Pas de pavés? Pas besoin, avec l'asphalte que nous avons ici, c'est encore mieux que des pavés!

"A mechanic in panic, is not a good one..." dixit Liggett.



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Lorsqu'il est question de musique, je préfère vous montrer des vidéos avec une belle qualité d'image, et pas seulement des photos. Mais en écoutant différentes versions de cette pièce de Béla Bartok, j'ai trouvé une version qui a une caractéristique qu'on ne trouvera jamais avec Bach ou Mozart: l'interprète, c'est le compositeur lui-même. Rien que pour ça , ça valait la peine de se passer du spectacle des mains qui bougent. La musique telle qu'elle a été imaginée par Bartok lui-même, avec son tempo et son humeur.

vendredi 25 mars 2011

DOLOMYTHES


Campagnolo Mirage.


Je suis un peu désolé pour ce client. Il a un vélo de route/course 700 x 23 typique des années '90: cadre acier Columbus, pièces Campagnolo Ergo-Power. Jusqu'ici ça va. Il aimerait avoir un cadre plus léger, je pourrais arranger ça sans que ça coûte des milliers de dollars.

L'an dernier, voulant avoir des braquets plus faciles pour monter les côtes, il se fait conseiller un beau pédalier compact Campagnolo avec manivelles en fibre de carbone. Comme moi, il ne rajeunit pas, et le 39-28 n'était plus vraiment suffisant à ses yeux (à ses jambes). Un plateau 34 dents est vraiment plus facile qu'un 39. Le problème de mon client, c'est qu'il se rend compte qu'il voudrait avoir encore plus facile que ça.

Ça ne serait pas un problème avec Sram ou Shimano. Ces compagnies proposent des cassettes qui vont jusqu'à 32 ou même 34 dents. Et elles offrent des pédaliers triples qui peuvent être combinés avec des cassettes de toutes sortes. 12-21 comme la mienne, 13-28 comme la sienne ou même plus gros comme les vélos de montagne, pourquoi pas?

Mais voilà, on ne peut utiliser sans inconvénients un groupe (voir photo ci-dessus) Campagnolo avec des éléments empruntés aux autres compagnies. Campagnolo ne propose aucune cassette avec plus de 28 ou 29 dents, et Cycles Lambert ne vend pas les pédaliers triples de chez Campagnolo. Heureusement, je viens de regarder le catalogue Marinoni et eux les offrent. Tout le monde ne peux pas avoir 20 ans, ou 30 ou 40. Mais parfois ces industriels italiens me paraissent immergés dans leur monde de maillots roses, de Dolomites et de Campionissimis d'ailleurs tous décédés (ou en voie de l'être).

On aurait pu offrir un triple plateau à ce client plutôt qu'un compact. Compte tenu de son âge, de celui qu'il a maintenant ou de celui qu'il aura dans quelques années. On l'a convaincu d'acheter le "gros" modèle en fibre de carbone. Dommage pour lui.

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Le rendez-vous des cyclistes aura lieu dimanche le 27 mars sur le Boul. René-Lévesque ouest à Québec, au coin de la rue de Coulonge. À 11 heures.

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Jay Leno dit qu'il est le Mia Farrow des automobiles: il adopte toutes sortes de vieilles voitures abandonnées, parfois même des engins insolites dont peu de gens peuvent assurer la continuité.

Je suis en train de devenir le Jay Leno des systèmes de son (j'exagère). Depuis décembre, je me suis fait donner ou j'ai acheté quatre paires de caisse de son. Coût approx. 105$. Deux tables tournantes, deux amplificateurs, une machine à cassette au coût de 75$, incluant de petites réparations.

Je vis dans un pays riche et les gens jettent leurs choux gras. Avec un peu de patience, on trouve du meilleur et du pire, à des prix variant beaucoup. Des personnes de mon entourage m'ont donné gratuitement des appareils inutilisés qui les encombraient. Ma maison est plus vibrante que jamais...

Cette semaine, j'ai acheté pour la mirobolante somme de 50 sous une cassette de Joni Mitchell intitulée Hejira. Jaco Pastorius y tient la basse. Je n'allais tout de même pas laisser passer ça... On y trouve la pièce Amelia, dédiée à l'aviatrice Amelia Earhart.

Joni Mitchell s'est imposée comme étant une des meilleures chanteuses-compositrices canadiennes ou même internationales de sa génération. Une grande.

mardi 22 mars 2011

UNE DIFFÉRENTE SORTE DE BLEU.


Devant le Domaine Maizerets (Québec), 6 mars 2011.


Un des soucis de tous les cyclistes qui font un usage sportif d'une sorte ou d'une autre, c'est la récupération après l'effort. Il se vend des boissons spécialisées pour cela, en poudre ou sous forme liquide. Mais on peut aussi se procurer des aliments traditionnels plus généreux que d'autres, au supermarché.

Les Asiatiques sont depuis longtemps familiers avec la boisson de soya. Faussement appelé lait de soya, car c'est d'origine végétale. Jetez un coup d'oeil sur le côté d'un litre de cette boisson, et vous comprendrez vite comment ça peut vous aider à récupérer: des protéines, des hydrates de carbone et surtout, beaucoup de vitamines et de sels minéraux.

Les Occidentaux sont parfois réticents face à tout ce qui s'appelle soya. Si c'est votre cas, voici un petit truc pour faire connaissance avec la chose, sans y ajouter quoi que ce soit. Buvez-en un verre à la fin d'une sortie de vélo un peu exigeante: c'est lorsque votre corps en a le plus besoin que votre palais appréciera le plus ce breuvage. Les préparations disponibles couramment dans le commerce contiennent souvent du sucre comme du jus de canne biologique et on peut y prendre goût facilement car c'est désaltérant et satisfaisant.

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Je viens d'apprendre que Shimano a envoyé un courriel à tous ses distributeurs pour les informer que, malgré le tremblement de terre et le tsunami, la production et l'expédition ne seront pas affectées ou ralenties.

J'imagine que le fait de produire ailleurs qu'au Japon aura contribué en bonne partie à cet état de fait. Il y a encore des items fabriqués au Japon, mais Singapour, la Malaisie, Taiwan et la Corée font tous partie des pays qui ont collaboré avec Shimano depuis que la marque a décidé de diversifier ses lieux de production.

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Le projet de piste cyclable est-ouest sur le boulevard René-Lévesque ne se concrétisera pas. Ce n'est pas surprenant, et quant à moi, l'alternative proposée est plus logique.

Cet été, des changements seront expérimentés sur la rue Père-Marquette. On empêchera, entre autres choses, les automobilistes d'utiliser cette rue comme axe de circulation alternative aux grandes artères.

J'ai toujours utilisé cette rue très agréable pour circuler. Plus paisible et plus belle, c'est un axe qui convient bien aux cyclistes. Malheureusement, plusieurs d'entre eux sont irrités par le fait qu'on ne peut s'en servir pour rouler à fond comme ils aiment le faire sur René-Lévesque ou le Chemin Ste-Foy. Dommage pour eux, car on sera toujours plus en sécurité sur des axes plus tranquilles. Ce sera probablement d'autant plus vrai que des changements favoriseront les cyclistes.

J'ai hâte de voir ça.

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Je prépare présentement une nouvelle fournée de cadres FALARDEAU Alu9 hybride/tourisme. Et j'ai décidé de me faire plaisir avec ma couleur fétiche: rouge Ferrari. Il y aura à peu près un tiers de ces cadres qui seront de cette couleur. Mais ne soyez pas trop pressés: ça n'arrivera probablement pas avant juin 2011 ou même juillet.

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Dans le documentaire que je présente ici, il est question d'une musique de la fin des années '60, début '70. À une époque durant laquelle on ne demandait à Miles Davis rien d'autre que de continuer à jouer Kind of Blue. Tous les commentaires contenus dans ce document sont intéressants, et particulièrement à mon avis, ceux de Carlos Santana.

Si ça vous intéresse, sachez que c'est la partie 2 de 7. On trouve sur youtube.com les 6 autres parties, toutes très bien faites. "Miles Davis Electric, A Different Kind of Blue".

vendredi 18 mars 2011

C'EST REPARTI!

IMG_6073
À Gracefield, Québec, le 7 mars 2011. Photo courtoisie de Guillaume Bédard.
Vous pouvez visiter sa page Flickr au: http://www.flickr.com/photos/guillaume_bedard/


Ça y est, c'est reparti! Comme je m'y attendais, l'achalandage a augmenté d'un seul coup, lundi dernier. La météo a cessé d'être neigeuse et froide, et une ambiance de printemps s'est installée.

Je me rappelle, jeune, avoir sorti mon vélo un 19 mars. La date m'est toujours restée en tête comme étant le début du printemps.

Les commandes de vélos ont commencé à rentrer l'une après l'autre, et les gens commencent à regarder ce qui est disponible pour leur saison à venir. Bonne saison à tous!

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Comme la plupart d'entre vous, je roule surtout avec des moyeux arrière dits "à cassette". C'est le nom qu'on donne à ce système d'engrenage arrière mis au point par Shimano dans les années '80.

Mais l'hiver, le système est un peu trop sensible aux conditions que l'on rencontre ici dans la ville de Québec. J'utilise alors un système dit "à roue libre". Pas éternel, mais quand même plus durable.

Deux choses peuvent arriver lorsque ces roues libres vieillissent. Premièrement, elles peuvent refuser d'engager, les pédales n'offrent plus aucune résistance lorsqu'on veut s'en servir. Plus fréquent par grands froids.

Deuxièmement, elles peuvent saisir. C'est-à-dire, elles ont un comportement de pignon fixe, elles ne veulent plus arrêter de tourner lorsque le vélo avance. C'est ce qui m'est arrivé récemment. Le remède était fort simple. On couche le vélo à terre, pédalier vers le haut. Puis on envoie une quantité modérée de pétrole distillé (WD-40 ou autre) au centre de la roue libre, et on laisse pénétrer quelques minutes. Puis on va rouler. Attention, quand la roue libre est dans cet état, on ne peut arrêter de pédaler sans que la chaîne ne soit entraînée vers l'avant.

Il m'a suffi de monter une côte et rouler cinq minutes pour dégêner tout ça. Ça va me permettre de finir la saison d'hiver. De toute façon, la chaîne montre des signes de vieillissement et je vais changer tout ça d'ici le début de l'hiver prochain.

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Robert Harmegnies n'a pas changé. Je l'ai connu jeune, et son tempérament est resté le même, plein de vie et très communicatif.

Il vient de commencer son propre blogue, avec des suggestions de parcours pour les cyclosportifs de Québec et autres nouvelles d'intérêt pour les cyclistes. Vous pouvez le trouver au: www.rouleraquebec.blogspot.com/

Parlant de blogue, le mien a dépassé son record d'achalandage durant la dernière semaine. Statistiques des sept derniers jours, issues de www.sitemeter.com:

VISITS

Average Per Day 57
Last Hour 6
Today 28
This Week 401

PAGE VIEWS

Average Per Day 82
Last Hour 7
Today 34
This Week 574

Les vingt derniers visiteurs, en date de 13:00h vendredi midi:

Canada Quebec
2
Canada Quebec
3
France Paris, Ile-de-France
4
United States Denver, Colorado
5
Canada Montreal, Quebec
6
Canada Quebec
7
Canada Quebec
8
Unknown
9
Unknown
10
Canada Joliette, Quebec
11
United States Kansas City, Kansas
12
Canada Montreal, Quebec
13
Romania Bucharest, Bucuresti
14
Canada Montreal, Quebec
15
Canada Quebec
16
France Luc, Centre
17
France Moulineaux, Haute-Normandie
18
Canada Lévis, Quebec
19
France Paris, Ile-de-France
20
France Moulineaux, Haute-Normandie


Merci à tous mes lecteurs!

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Le rendez-vous des cyclistes, dimanche le 20 mars à 11 heures, sera sur le Boul. René-Lévesque ouest, au coin de la rue de Coulonge.

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Je préfère souvent la musique classique composée durant le, ou autour du, vingtième siècle. Je me sens moins loin d'elle, peut-être parce qu'elle me paraît moins prévisible. Ici, le compositeur est Shostakovich (1906-1975), et l'interprète est... fascinante.

mardi 15 mars 2011

POURQUOI JE N'EXPOSE PLUS AU SALON DU VÉLO.


La Côte de la Potasse, à Québec, le 6 mars 2011.


Un de nos compagnons du dimanche, en voyant la température au matin du 6 mars, a conclu que nous ne roulerions sûrement pas par un tel temps. Il est sagement resté à la maison. Le soir venu, notre ami regarde le téléjournal local à Radio-Canada, et il a une petite surprise: Paul et Bruno, avec leurs vélos, sont interviewés par cette belle journée un peu humide (voir photo ci-dessus). J'en ai profité pour montrer aux téléspectateurs que le temps gris n'est pas nécessairement synonyme d'humeur morose. Vive les garde-boues!

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Les stands ne coûtent pas trop cher. Le moment de l'année est bien choisi. L'achalandage est considérable. Je le sais, car j'y ai déjà été à quelques reprises en tant qu'exposant. Ça s'appelle le Salon Info-Vélo, et c'est un Salon destiné aux consommateurs.

Alors pourquoi je n'y vais plus? Plusieurs raisons. Cela me permettrait d'augmenter ma visibilité et, immanquablement, de vendre un peu plus. Mais ce serait sans tenir compte de la réalité de la vente de vélos ici au Québec: la haute saison est courte, quelques mois seulement. Elle commence justement en ce moment, et je recommence pour cette raison à ouvrir six jours par semaine jusqu'au 24 juin. Ce sera un long marathon, je finirai souvent tard et je serai très sollicité par une charge de travail qui ressemble à une récolte préparée de longue date.

Mon défi dans les prochains mois consistera à concilier les besoins de mon entreprise avec les besoins de ma famille et ma santé (qui est bonne, et j'aimerais qu'elle le reste). Avez-vous déjà été exposant dans un quelconque Salon, une foire commerciale? Lorsque l'achalandage est important, c'est plutôt épuisant. Après deux ou trois jours, on en sort un peu brûlé. Ça tombe mal, car la dernière chose dont j'ai besoin, à ce temps-ci de l'année, c'est de me vider les batteries.

Ça peut être intéressant pour un magasin qui commence et qui cherche à se faire connaître. Ou un magasin qui fonctionne en-dessous de ses capacités (ventes et/ou service). Ce n'est justement pas mon cas: pourquoi irais-je payer pour avoir encore plus de clients alors que j'en ai déjà tellement que mon défi consiste à suffire à la demande?

Le problème tient au fait qu'une bonne partie de cette clientèle nous boude une bonne partie de l'année. Si une quelconque publicité pouvait changer quelque chose à ça, je serais partant. D'ailleurs, mon activité de vente sur Internet (qui n'a rien à voir avec ce blogue) est justement un effort dans ce sens.

Être exposant au Salon Info-Vélo (ou toute autre foire commerciale) vient avec son lot de contraintes. Logistiques, bien sûr, mais aussi il faut veiller à se présenter sous un jour favorable, donc soigner une présentation visuelle. Ce qui m'agace un peu, je l'avoue. Je favorise la substance plutôt que le style. Ceux qui sont familiers avec mon magasin vous le confirmeront: on ne vient pas ici pour admirer la décoration. Le charme de cette boutique passe par son ambiance, la relation qu'on peut établir et les vélos que je peux produire.

J'y retourne immédiatement.

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Mais pas sans vous laisser avec une pièce qui met en vedette la trompette de Miles Davis, avec un orchestre sous la direction du grand Gil Evans, qui a également signé les arrangements.

vendredi 11 mars 2011

R.I.P. SIMPLEX ET MAFAC


Campagnolo C Record, circa 1985.


Visite intéressante chez Cora, cette semaine. Pas le Cora des déjeûners, mais plutôt le magasin d'électronique de la 18ème rue à Québec.

On entre là et on sait tout de suite que ce n'est pas une chaîne qui vend des laveuses en plus des ordinateurs et tout ce qui est électronique. On y vend de la haute fidélité et des cinémas-maison. Pas de pacotille, seulement des produits sérieux, même si un effort est fait pour avoir des prix variés.

J'ai été bien servi, malgré mon matériel d'un autre âge: 1970/1975 approximativement. Le technicien s'y connait visiblement, et m'a donné de bons conseils. Il est familier avec la table tournante que j'ai apportée, car ils en ont vendu beaucoup de semblables. Il me l'a rafraîchie promptement, et m'en a appris sur cette charmante vieille chose.

Cette table britannique de marque Connoisseur est un peu à l'image de l'industrie automobile du même pays et de la même époque. L'industrie automobile anglaise, au prise avec une syndicalisation forte et fabriquant des voitures pas très fiables, n'a pas soutenu la comparaison avec les produits japonais concurrents. Au moins la table tournante est encore capable de faire son travail pour quelque temps, avec un peu de chance.

Il y a aussi un parallèle à faire avec l'industrie du vélo, particulièrement les éléments de transmission et les freins. Un bon exemple, Mafac et Simplex. Ces compagnies françaises équipaient habituellement les vélos français, et d'autres aussi. Les prix abordables ont rendu ces pièces très présentes à cette époque. Année après année, les même pièces ne changeaient pas. Malgré certains défauts comme ces roues libres qui ne réussissaient pas toujours à attraper la chaîne lors des changements de vitesses. Bien sûr, ils ne faisaient pas que des mauvaises choses, mais quand les Japonais sont arrivés dans le décor, ils sont disparus après quelques années.

En fait, quand Shimano est venue à bout de Sun Tour, autre marque japonaise, Shimano avait dix fois plus d'employés dans le département de recherche et développement. Ça explique bien des choses. Shimano a imprimé à toute l'industrie du vélo un mouvement vers l'avant qui semble être là pour rester. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas.

À cause du fait que j'étais déjà cycliste durant les années soixante-dix, je suis à même d'aider et de conseiller ceux qui sont propriétaires des vélos de cette époque. Parfois, comme le technicien de chez Cora, je n'encourage pas ces cyclistes à se livrer à l'acharnement thérapeutique, car dans certains cas ça peut être de l'argent mal investi. Mais même si je n'utilise plus personnellement aucun de ces vieux cadres/vélos, je me prête au jeu de bonne grâce.

Bien des choses ont changées depuis ce temps. Cassette au lieu de roue libre, entraxe arrière plus grand, tubes de cadres plus gros, roulements de billes surdimensionnés. Plus de vitesses, souvent, plus de variété dans les choix possibles à plusieurs niveaux. Plus légers? Pas toujours. Certains vélos sont plus complexes qu'à l'époque, donc plus lourds. Certains clients pensent qu'il n'y avait pas de bons vélos à l'époque. C'est faux. Certaines commodités n'existaient pas, certains matériaux restaient à venir, mais l'amateur de qualité pouvait trouver des choses très valables.

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Rendez-vous des cyclistes: dimanche le 13 mars à 11:00 heures, sur le Boul. René-Lévesque au coin de la rue de Coulonge.

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Je vous encourage, pendant qu'il en est encore temps, à aller voir l'exposition Riff au Musée de la Civilisation à Québec. Ça finit dimanche le 13 mars. On nous y met en perspective toute l'histoire de la musique afro-américaine, et on y exhibe des instruments et des accessoires ayant appartenu aux plus grands. Comme par exemple, Ray Charles. On sent ici l'influence de la musique d'église afro-américaine dans le jeu du piano.

mardi 8 mars 2011

CARGO






J'ai reçu le courriel suivant la semaine dernière:

"Que penses-tu des vélos de type «Bike cargo» ou triporteur? En Amérique, ils sont rares et on voit davantage les vélos « Big Dummy» de Surly ou ceux de Kona. Pourquoi selon toi? J'imagine que c'est le manque de demande (la faible culture du vélo)."

Voici ma réponse:

Il y a plusieurs variantes sur les vélos utilitaires, que ce soit les vélos-cargos, les triporteurs, vélos d'épicerie ou les remorques. Ou même le "Binbike" ci-dessus.

J'ai brièvement essayé un vélo d'épicerie, avec une petite roue en avant. Ces vélos étaient probablement pour la plupart importés d'Angleterre au Canada. On en voit encore un peu à Montréal, je crois, mais plus du tout à Québec. Ils étaient très présents il y a cinquante ans, dans les villes du Québec, et plus d'une bouteille de bière s'est rendue à destination grâce à eux.

Ils étaient lourds, bien sûr, pas très agiles, mais offraient une capacité de charge adéquate pour la plupart des petites épiceries qui en ont utilisés. Mais ils convenaient plus aux courtes distances qu'aux besoins d'un cyclotouriste ou d'un courrier à vélo.

Les vélos-cargos me plaisent davantage, même si leur plate-forme est plutôt étroite. Ils sont parfois équipés de sacoches, et c'est à vous de décider si cela convient au type de cargo que vous prévoyez transporter.

J'ai fait une recherche très superficielle, et j'ai constaté que les prix varient beaucoup d'une marque à l'autre. Personnellement, j'aurais de la difficulté à me convaincre de payer plus de 3000$cad pour une telle machine. Il y a heureusement des alternatives moins dispendieuses.

Je ne les ai pas essayés, mais ils me semblent capables d'assumer un peu plus de kilométrage que les précédents. Une fois lancés, dans des conditions pas trop adverses, ils sont sûrement capables d'une meilleure rapidité que le traditionnel vélo d'épicerie.

Si je parle de rapidité, ce n'est évidemment pas pour atteindre des vitesses cyclosportives, mais bien pour couvrir une plus grande distance avec un niveau d'effort raisonnables.

Personnellement, ma préférence va aux remorques de marque Bob ou autres. Elles sont abordables, et si on possède déjà un vélo (à triple plateaux, idéalement), l'investissement est moins grand que les deux formules précédentes. Mais, indépendamment du prix, la remorque à une roue a plusieurs avantages:
-On peut l'enlever si on n'en a pas besoin, pour retrouver l'agileté et la rapidité d'un bon vélo classique.
-La plateforme est large et la structure peut servir de soutien à une caisse d'une sorte ou d'une autre.
-Lorsque la charge est modérée et que la remorque est combinée à un vélo rapide, l'ensemble se prête bien au cyclotourisme car la vitesse de croisière peut être surprenante.
-Le centre de gravité est bas, ce qui favorise la stabilité.
-En camping, on peut renverser la remorque pour s'en servir de table, à l'heure du souper.

Certains de mes lecteurs ont peut-être une expérience plus large que la mienne de ces différentes machines. Leurs commentaires sont les bienvenus.

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J'ai demandé récemment à quelqu'un qui a passé sa vie professionnelle dans le domaine de la musique classique, quels compositeurs étaient les plus intéressants. Un nom m'a surpris: Telemann. Je connaissais déjà ce nom, mais je ne m'étais jamais attardé à sa musique.

vendredi 4 mars 2011

LADIES AND GENTLEMEN, THE QUEEN!


Un Colnago Bititan (circa 1998), aux couleurs de l'équipe Casino.


Combien vaut un cadre et sa fourche, quand ils ne sont plus neufs? La question en concerne quelques-uns, car c'est une des façons les plus efficaces d'améliorer un vélo: changer le cadre.

Comme en toutes choses, un cadre ne vaut que ce que les gens sont réellement prêts à payer. Pour cela, un encan virtuel international bien mené peut être une très bonne façon d'avoir l'heure juste. À condition qu'il s'agisse d'une marque internationale, ce qui n'est pas le cas de toutes les marques de vélo.

J'ai fait un encan de ce genre récemment. Il s'agissait du cadre que l'on voit sur la photo ci-dessus. C'est un cadre de prestige, fait d'un matériau noble: un Colnago Bititan. Ces cadres se détaillaient entre 3500$cad et 4000$cad au Canada, à l'époque. Ils étaient très appréciés de leurs propriétaires et ont acquis une très bonne réputation.

L'encan était valide aux Canada et aux USA, et les enchères ont débuté à 500$US. Après 20 offres d'achat, elles se sont terminées à 920$US. L'acheteur est à Indianapolis. L'encan a suscité de l'intérêt jusqu'à Macao, mais les frais d'expédition pour une boîte comme celle-là sont prohibitifs pour une telle distance.

Les montants atteints pour une marque à grande diffusion varieront beaucoup selon le spécimen concerné. Le prestige y est pour beaucoup, l'état du cadre évidemment, la nouveauté de la technologie dans certains cas, et la crédibilité du vendeur, bien sûr. La marque dont vous êtes fanatique peut être méconnue ou complètement dépassée. Les marques italiennes ont généralement bonne réputation, même les moins bonnes. Les vieux cadres en aluminium n'ont pas la cote. Ne soyez pas trop optimiste quant à la valeur réelle de votre cadre. Les encans complétés sont une source d'information très éloquente.

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Patrick O'Grady écrit dans Velo News, et Bicycle Retailer and Industry News. Ça ne fait pas l'affaire de tout le monde. Il n'est pas toujours tendre face aux politiciens de tout poil, y compris les Républicains qui ont parfois été ridiculisés par la plume du Mad Dog. Certains lecteurs du B.R.A.I.N. en ont souvent pris ombrage, arguant que les commentaires désobligeants à l'endroit de George Bush n'avaient pas leur place dans une publication destinée à l'industrie du vélo.

Le mois dernier, il était en grande forme. Non content de s'en prendre aux cyclistes tatoués qui roulent sans dérailleur, il a généreusement poivré la classe politique américaine. Jugez-en par vous-même:

"...and the needs of poor people should be held hostage to the desires of rich people (did I mention tax cuts?).
I don't think we should even try. It's time we conceded that the American experiment has been a failure, that the Founding Fathers bequeathed their legacy to a bunch of ignorant, self centered brats. Ring up the Brits, tell them we're sorry and we'd like to kiss and make up.
Ladies and gentlemen, the Queen!"

Et vlan!

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Un inhabituel vent du sud est prévu pour la fin de semaine. Le rendez-vous est prévu pour dimanche (pas samedi), à 11:00 heures, sur le boul. René-Lévesque ouest, au coin de la rue de Coulonge.

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Robbie Robertson a du sang améridien de par sa grand-mère, et est un artiste majeur de la musique populaire canadienne. Je lui laisse la parole:

Lay down your arms
Lay down your spear
The chief's eyes were sad
But showed no sign of fear

(chorus)
It is a good day to die
Oh my children dry your eyes
It is a good day to die

He spoke of the days before the white man came
With his guns and whisky
He told of a time a long time ago
Before what you call history
The general couldn't believe his words
Nor the look on his face
But he knew these people would rather die
Then have to live in this disgrace

What law have I broken
What wrong have I done
That makes you want to bury me
Upon this trail of blood

(chorus)

We cared for the land and the land cared for us
And that's the way it's always been
Never asked for more never asked too much
And now you tell me this is the end

I laid down my weapon
Laid down my bow
Now you want to drive me out
With no place left to go

(chorus)

And he turned to his people and said dry your eyes
We've been blessed and we are thankful
Raise your voices to the sky
It is a good day to die

mardi 1 mars 2011

LE SECRET D'UNE VIE HEUREUSE ET RÉUSSIE.


Le docteur No en pause.


J'ai eu des commentaires suite à ce que j'ai écrit la semaine dernière sur les moyeux à vitesses internes. Les voici.

"J'avais eu droit l'an dernier à une démonstration au bureau faite par Patrick Bolduc de Shimano Canada. Nous avions appris comment défaire le mécanisme interne ce qui est très simple à faire. Nous nous étions fait dire que nous n'avions qu'à maintenir l'intérieur lubrifié correctement et qu'il n'y aurait pas de problème avec le moyeu.

En tant que tel comme c'est de Shimano c'est un peu comme les manettes de vitesses, tu peux changer le mécanisme interne si jamais il devient trop usé mais sinon il n'y a rien à faire à l'intérieur sauf de le lubrifier. Évidemment je n'ai pas d'expérience personelle avec ces moyeux, j'ai connu un courrier dans le temps qui en utilisait un à l'année mais je n'ai jamais vraiment parlé avec lui à ce sujet.

La formation que j'avais reçue a été offerte à travers le pays à plein de boutiques, elle visait à démontrer que l'entretien de ces moyeux n'est pas sorcier. Shimano essaie de faire grimper les ventes de tout ce qui est considéré commuter, donc moyeux à dynamo, moyeux à vitesses internes, phares, etc. Il semblerait que le commuting prend légèrement plus de place à chaque année au pays et Shimano veut donc sa part du marché.

J'avais aussi oublié de mentionner, mais je serais surpris que tu ne le saches pas que les moyeux à vitesses internes de SRAM sont fabriqués en Allemagne dans l'anciene usine de Sachs qu'ils avaient achetée il y'a une bonne quinzaine d'années déjà. Donc j'imagines que la qualité n'est pas à dédaigner mais ne connais personne en ayant acheté. Ma seule expérience avec ces derniers est d'avoir testé le vélo d'un client à la boutique où je travaillais. Il s'agissait d'un modèle à 3 vitesses avec frein à rétro-pédalage. Je ne me rappelle pas comment étaient les changements de vitesses mais je me rappelle très bien l'émerveillement que j'ai eu face au frein. C'était de loin le meilleur frein de ce type que j'ai jamais utilisé. J'avais d'ailleurs mentionné à mon patron que ça faisait une aussi grosse différence vs les CB??? de Shimano que de passer des cantileviers aux V-Brakes.

Voici ma réponse:

"J'ai eu un moyeu Sachs 7 vitesses. C'était lourd, les vitesses étaient loin les unes des autres et on pouvait voir au moins un des jeux de billes de l'extérieur. Alors, pour l'étanchéité, on peut trouver mieux.

J'ai roulé avec les moyeux Shimano CBmachin dont tu parles et je les trouvais fragiles, comme s'ils avaient été faits pour des enfants. Quoique les enfants sont parfois très durs avec ces trucs. Je trouvais le freinage adéquat pour l'hiver, tant qu'ils étaient en bon état."

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Je vous ai parlé plus tôt cet hiver de ma volonté de m'équiper adéquatement pour écouter mes microsillons 33 tours en vinyle. Je n'avais même plus d'amplificateur digne de ce nom.

Voilà, c'est chose faite. En fait, j'ai seulement payé pour les haut-parleurs (100$), des vieux Altec Lansing plutôt gros et qui sonnent très bien. Le reste des composants étaient inutilisés, chez des membres de ma famille.

La table tournante est remarquable. Une table britannique Connoisseur, circa 1969, en très bon état. Rien à voir avec les grandes séries japonaises: tout semble machiné par un petit atelier quelque part en Angleterre. En me renseignant sur l'objet, j'ai trouvé le commentaire suivant:

"La performance et la fiabilité étant les critères principaux, les mécanismes complexes ont été évités."

Je me suis reconnu là-dedans. Dans mon travail de conception des vélos Falardeau, ce souci conditionne toutes les décisions. Quelqu'un disait à propos des voitures britanniques Lotus: "Chez Lotus, on ne se demande pas ce dont le client a besoin, mais bien plutôt, ce dont il peut se passer." Résultat: les Lotus sont réputées pour être particulièrement légères, et elles n'ont pas besoin d'un gros moteur pour être rapides.

Le couvercle de cette table tournante Connoisseur n'a même pas de pentures! On l'enlève, tout simplement. Pas d'automatisme, évidemment. Je me rappelle de ces soirées de ma folle jeunesse: après s'être réveillés le lendemain matin, nous constations que le dernier disque écouté sur la table Thorens tournait encore et que l'aiguille avait buté toute la nuit, 33 fois par minute, sur la fin des sillons...

Je suis particulièrement à même de constater la fiabilité des Falardeau en hiver. Les pannes en hiver sont vraiment à éviter. Surtout si, comme nous, vous faites des sorties de quatre heures une fois par semaine. Vous n'avez pas envie d'un vélo en panne, par moins 10 degrés Celsius, lorsque vous êtes à 25 kilomètres de la maison. Vraiment pas. Et le bilan de toutes ces sorties de groupe faites au fil de ces dernières années est vraiment très positif.

Et maintenant, tout ce qui me manque pour profiter de tout ce que j'ai ramassé en surplus, c'est un amplificateur avec ou sans récepteur AM-FM. Si vous êtes à Québec et que vous voulez vendre quelque chose qui ne vous sert plus, faites-moi signe: 418 647 1176.

Parlant de surplus, j'ai à vendre des disques vinyle de musique classique. Deux dollars chacun. Il y a des Deutsche Grammophon, des Angel et autres choses plus ou moins typiques du classique. Il y a même un disque de Henri Richard. Oui! Le Henri, frère de Maurice. Dans le texte de pochette, on peut lire:

"Il te dit ce qu'est l'esprit d'équipe... le secret d'une vie heureuse et réussie."

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Charlie Parker a été un artiste majeur. Un modernisateur qui a fait évoluer les choses aux côtés de Miles Davis, Thelonious Monk et Dizzy Gillespie, pour ne nommer qu'eux. À connaître, absolument.