vendredi 29 octobre 2010

BIANCHI ET LE TITANE.


Au sud-ouest de Sainte-Marie de Beauce, 23/10/10.


Coup d'épée dans l'eau? Ce serait dommage, mais ce sera peut-être le destin de cette excellente lettre aux lecteurs publiée aujourd'hui dans le journal de Québec Le Soleil:
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201010/28/01-4337098-combattons-linsecurite-routiere.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_points-de-vue_794_section_POS2

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Ford offrira cinq nouveaux véhicules électriques d'ici 2012. Cinq, 2012, oui, vous avez bien lu. Les Américains, dont l'électricité vient en bonne partie de centrales fonctionnant au charbon, vont maintenant rouler silencieusement. S'ils le veulent. Évidemment, je parle ici de Ford Motor Company, et non pas du charmant Rob Ford, nouveau maire de Toronto. Voir sur youtube.com les commentaires de Mister Ford sur les cyclistes: "But it's their own fault, at the end of the day...".

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David Reed est vice-président du marketing et des communications chez Bianchi USA.
Bianchi est une des plus grosses compagnies de vélo en Italie, et elle existe depuis 1885.

Alors que la majorité des Bianchi sont maintenant produits en Asie, la compagnie produit en Italie tous les cadres en titane et plusieurs de ses alus de haut de gamme.

"Les cadres en fibre de carbone se vendent bien en Europe et aux USA. Mais aux USA, Bianchi vend beaucoup de cadres en acier et peu de titanes. Et en Europe, c'est exactement l'inverse", nous dit David Reed.

Je soupçonne que cette popularité des cadres d'acier Bianchi, en Amérique, est liée à cette vague de popularité des vélos à pignon fixe et du "steel is real" qui a créé une sous-culture cycliste à laquelle il faudrait trouver un nom approprié. De plus, l'histoire de Bianchi est jalonnée de commandites célèbres qui ont commencé surtout avec Fausto Coppi qui, comme Charlie Parker et Frank Zappa, n'est pas tout-à-fait mort dans le coeur de plusieurs.

Les fabricants de vélos qui proposent un cadre en titane en 2010 ont la possibilité de sous-traiter en Asie, mais ces cadres sont regardés de haut par plusieurs acheteurs potentiels. C'est probablement une des raisons principales pour lesquelles le département course de Bianchi se charge de cette production, contrairement aux cadres en fibre de carbone qui, chez la plupart des fabricants, sont faits en Asie.

On voit très peu de cadres en titane chez les coureurs pros européens. Les fabricants, par le biais des commandites, ne font pas une promotion très active de ces cadres. J'ai l'impression que ces commandites deviendraient encore plus onéreuses qu'elles ne le sont déjà si le titane prenait le pas sur la fibre de carbone. Il est relativement simple de demander à un sous-traitant de fournir davantage alors que Bianchi n'a pas nécessairement envie d'augmenter de beaucoup la capacité de production de son Reparto Corse.

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Au Québec, Frank Zappa est plus connu que Fausto Coppi. Et d'ailleurs il chante mieux. Fausto s'était tout de même commis à pousser la chansonnette avec son éternel rival Gino Bartali, en public sur la scène. Un grand moment de l'histoire du vélo, et du kitch italien.

Ceux qui préfèrent Zappa iront au Bar L'Agitée, 251 rue Dorchester à Québec:
VIVA ZAPPA!
Hommage à Frank Zappa.Samedi 30 octobre 2010, 21h00, 10$.

À bientôt.

mardi 26 octobre 2010

QUE DES CÔTES!



Au sud-ouest de Sainte-Marie-de-Beauce.


Difficile de demander mieux: presque pas de circulation automobile et la plupart des chemins sont roulants, malgré la gravelle. En fait, il s'agit souvent plutôt de terre battue. On peut choisir un parcours plus ou moins côteux selon l'habileté du groupe. Et puisque c'est côteux, ce n'est pas monotone et les points de vue sont souvent magnifiques. D'ailleurs, sur ce dernier point, je trouve qu'aucune de mes photos ne réussit vraiment à rendre justice aux paysages. Mais jetez quand même un coup d'oeil sur les bonnes photos prises par Robert samedi dernier:
http://picasaweb.google.com/Robert.harmegnies/SortieEnBeauceOct2010#

Il s'agit du parcours que je propose dans mon message du 22 octobre 2010. Et je recommande de le faire dans le sens proposé. Car la Route Ste-Marguerite comporte une partie dont la surface est un peu moins belle qu'ailleurs. Et puisque ce secteur grimpe en direction sud, et que la partie descendante offre une surface plus roulante, c'est très bien comme ça.

Comme je l'écrivais vendredi, la majorité du parcours se déroule à une altitude qui varie entre 300 et 500 mètres d'altitude. Mais la partie la plus élevée atteint 640 mètres. Avec une température qui variait entre 2 et 4 degrés C., samedi, nous n'étions pas surpris de voir un peu de neige le long de la route à cet endroit.
On dit qu'on perd un degré Celsius par gain de 100 mètres d'altitude.

Ce parcours est d'une longueur de 63 kms, et nous l'avons fait en 4.5 heures, en comptant les nombreuses petites pauses. Que des côtes, zéro plat. Peu d'asphalte.

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L'hiver sera là bientôt et certains cyclistes québecois préparent actuellement leur vélo d'hiver. Roue libre ou cassette?

La majorité des vélos multi-vitesses ont un ou l'autre de ces deux systèmes. C'est ce qui permet au cycliste de se mettre en roue libre, c'est-à-dire d'arrêter de pédaler tout en continuant de rouler.

Les vélos multi-vitesses modernes de qualité sont tous équipés du système cassette. Son seul désavantage (outre le prix plus élevé) est la sensibilité aux conditions climatiques hivernales (hiver version Québec). Après un certain temps, ne vous surprenez pas si le corps de cassette, son mécanisme interne, ne mord plus. On pèse sur la pédale comme d'habitude, mais elle ne rencontre aucune résistance et le vélo reste immobile. C'est la panne. Ça arrive souvent à la fin de l'après-midi, quand il fait froid et sombre, et que vous avez hâte de rentrer chez vous pour vous attabler devant une bonne soupe chaude. À force de vous obstiner, vous réussirez peut-être à le réveiller, mais ce n'est que partie remise, car le problème va en empirant.

C'est pourquoi, en hiver, j'utilise une roue à arrière à roue libre (en anglais: freewheel). Le système n'est pas indestrutible et le même problème décrit ci-haut surgira en temps et lieu. Mais ça arrive moins vite, ça coûte moins cher et c'est plus simple à réparer: on met une roue libre neuve et c'est reparti. Remarquez que ça peut être le bon moment pour changer la chaîne, car les deux forment un couple qui aime avoir un degré d'usure plus ou moins identique.

Chaînes et roues libres vissées d'entrée de gamme font bien le travail à petit prix, mais attention, cette roue libre n'est pas compatible avec un moyeu prévu pour cassettes. Et ces moyeux d'entrée de gamme n'aiment pas la conduite agressive: l'axe peut devenir croche assez rapidement, et même casser, surtout si le cycliste est un peu pesant. De plus, Shimano ne propose les roues libres qu'en version 6 ou 7 vitesses, avec un choix de développement limité. Avis aux cyclistes dont le levier de vitesses droit est indexé! Mon expérience avec les roues libres Falcon ou Sunrace n'a pas été concluante.

À bientôt!

jeudi 21 octobre 2010

QU'EST-CE QUE L'ACIER?


Colnago Superlativ 1991.

C'était mon dernier vélo à cadre d'acier. Je le mets en vente parce que je préfère un cadre Falardeau léger à un cadre Colnago lourd à force d'être à l'épreuve des bombes. De toutes façons, je ne vais jamais à la guerre... Ç'aurait été un cadre merveilleux s'il n'avait pas été si lourd, mais à mon avis, il est "sur-construit" (en anglais: overbuilt).

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Une expérience fascinante faite récemment en laboratoire: on a essayé de recréer les circonstances de la création de la vie sur terre. Pour faire une histoire courte: un astéroïde venu de l'anneau de Saturne serait tombé dans la mer, sur la planète Terre. Il était riche en fer. Il avait comme comité d'accueil, entre autres, de l'azote et du carbone. La température extrême générée par l'impact de son arrivée, combinée avec le fer, l'azote et le carbone ont provoqué l'apparition d'acides aminés qui seraient les premières protéines à être apparues sur terre.

Je ne suis pas un scientifique et je vous répète ce que j'ai entendu en espérant que je ne déforme pas trop le phénomène. Je trouve fascinant le fait que le fer ait une telle importance dans l'histoire de la création, d'autant plus que j'ai tutoyé l'acier durant toute ma vie de cycliste et de vélociste.

Qu'est-ce que l'acier? Je parie que, malgré l'omniprésence de ce métal dans la vie quotidienne, nombreux sont ceux qui ne savent pas ce que c'est. Il s'agit d'un alliage. D'abord et avant tout, du fer. Avec un peu de carbone, en faible proportion.

Souvent, lorsque les cyclistes québecois parlent d'alliage, ils font référence à une sorte ou une autre d'aluminium. Mais, par définition, un alliage est tout simplement le mariage de deux, ou plus, métaux différents. Pas seulement un alliage à base d'aluminium.

Les aciers utilisés pour faire des cadres de vélos sont pour la plupart de deux catégories:

-Acier haute résistance (ou haute tension: high tensile steel en anglais). Utilisé pour les cadres de bas de gamme.

-Acier chromoly. La recette 4130 ajoute un peu de chrome et de molybdène à l'acier pour l'annoblir, ce qui permet d'en utiliser moins tout en conservant des propriétés mécaniques plus ou moins optimales.

Dans le cas des cadres de vélos, on peut aussi allier l'acier aux métaux suivants: manganèse, niobium, vanadium. Et d'autres aussi.

Et même si votre vélo arbore fièrement un matériau de cadre autre que l'acier, on y trouvera de l'acier en plus ou moins faible quantité dans la visserie, la chaîne, les rivetages de dérailleurs et les divers roulements. Il y a des alternatives comme le titane et la céramique, mais à ce que je sache, le vélo 100% dépourvu d'acier n'existe pas. À moins, peut-être, de faire une draisienne en bois dont les roues ne seront pas très confortables...

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Je vous en ai parlé souvent, et cette semaine je vous y invite: la Beauce. Voici l'invitation que j'ai envoyée cette semaine, et pour laquelle j'ai déjà quelques confirmations de présence. Si vous voulez un aperçu du paysage, jetez un coup d'oeil sur la photo que j'ai publiée sur ce blogue en date du 28 mai 2010: la route Vachon.

Pour samedi le 23 oct.:

Apporter assez de nourriture (un sandwich, boisson énergétique, gel énergétique, barre d'énergie) pour rouler un bon quatre heures au moins.

Ne pas trop s'habiller: on monte des côtes...!

Parcours côteux, avec au moins 75% de routes de gravelle (en bon état). Pas de vélos en 700 x 23. Altitude entre 300 et 500 mètres approx.

Rendez-vous à 11h am à l'église de Sainte Marie de Beauce, au coin de l'avenue du Collège et de la rue Notre Dame nord qui longe la rivière Chaudière.

Les cartes détaillées incluant toutes les routes ci-dessous sont en vente pour approx. 4$ dans beaucoup de dépanneurs et stations service. Elles augmenteront votre autonomie et votre capacité à improviser en cas de besoin.

Appareil photo recommandé pour ceux que ça intéresse.


On commence par monter la route 216 vers l'ouest.
À gauche au rang Haut Saint Thomas.
À droite à la route Lehoux.
Bref gauche-droite pour la route Laplante.
À gauche pour le Haut Saint Olivier.
À droite à la route Vachon.
À gauche pour le rang Haut Sainte-Anne.
Prendre la première route à droite pour rejoindre le Chemin Saint-Charles puis le rang #1 qui mène à Saint-Séverin.
À droite à Saint-Séverin, RANG Sainte-Marguerite.
À gauche à la ROUTE Sainte-Marguerite.
Qui devient le 4ème rang direction sud.
Continuer jusqu'à la Route Lessard et tourner à gauche.
Tourner à gauche au 1er rang pour éviter la route 112 qui va à St-Frédécic.
Direction nord jusqu'à Saint-Séverin, on y tourne à droite: rang St-Alexandre.
À gauche au rang Haut St-Jacques.
À droite à la route Lehoux, puis à gauche au rang Haut St-Thomas.
À droite direction Ste-Marie.

On peut toujours décider de rallonger ou de raccourcir, dépendant de l'humeur des participants et du déroulement de la journée.

Ne pas compter sur les dépanneurs le long du chemin. Il n'y en a pas à St Séverin. On peut demander de l'eau aux résidants le long du chemin.

Obligatoire: chambre à air de rechange et tout ce qu'il faut pour se dépanner. Ne pas compter sur les autres...

Bon voyage!

Paul Trépanier,
Bicycles Falardeau enr.
paul_velotek@hotmail.com
B 418 522 8685

vendredi 15 octobre 2010

L'INDUSTRIE DU VÉLO EN SUISSE


Le Mont Grand Morne, à Sainte-Clotilde-de-Beauce.


La délocalisation: c'est le nom qu'on donne à ce déplacement des emplois de l'Occident vers l'Asie. À cause des salaires plus bas, mais pas seulement. Sinon, Taiwan ne produirait pas autant: les salaires taiwanais sont très près des salaires des travailleurs canadiens.

Procycle (Vélo Sport, Peugeot, Miele, CCM, Mikado etc.) espérait avoir la solution lorsqu'ils ont commencé à robotiser la production des cadres en acier. C'était sans compter le glissement de la production des cadres vers l'aluminium, même dans l'entrée de gamme. D'autant plus que, pour les tubes fins de haut de gamme, leur technologie n'était pas très appropriée. Les bris de cadres Oryx en acier leur a valu le surnom de "Haut-risque".

Avec leurs salaires élevés, les travailleurs suisses ne sont certainement pas à l'abri de la délocalisation. L'industrie du vélo y est particulièrement représentée par deux compagnies: BMC (cadres et vélos de très haut de gamme) et DT-Swiss (rayons d'abord, mais aussi jantes, moyeux, roues et fourches à suspension).

Récemment, BMC a annoncé le début d'une fabrication robotisée des cadres en fibre de carbone. Ils ont investi lourdement dans un équipement de production et en vantent les mérites sans trop s'attarder sur la question des économies de main-d'oeuvre. Car la production d'un cadre en fibre de carbone demande à peu près 12 fois plus d'heures de travail qu'un cadre en aluminium.

Ils font valoir que la standardisation des manipulations évitera l'erreur humaine et les cadres rejetés pour cause d'imperfection. Tant mieux: dans le monde, il y a très peu d'installations capables de recycler la fibre de carbone.

Je doute qu'on puisse appliquer cette technique de fabrication aux lignes très fluides que l'on voit en général lorsqu'il est question de fibre de carbone moderne. En effet, regardez un cadre BMC: les raccords au bout des tubes sont mis en évidence par les couleurs vives souvent utilisées lors de la finition. Je ne serais pas surpris que certains acheteurs potentiels soient rebutés par cette allure très techno. Par contre, certains autres les aiment peut-être justement pour la même raison...

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Pendant ce temps, DT-Swiss continue sa progression. La compagnie a choisi de s'installer dans une usine plus moderne. Ils misent sur une diversification de leur production: la compagnie ne produit plus seulement ces rayons qui sont devenus la référence en la matière. Ils ont une entente avec Alex Rims (Taiwan) pour la production de leurs jantes moins chères, mais les autres sont faites en Suisse.

J'ai assemblé une roue l'an dernier à partir d'une de leurs jantes haut de gamme, et la qualité était évidente: la roue était très droite, sans y mettre beaucoup de temps. La jante DT-Swiss que j'ai utilisée récemment était moins chère et moins remarquable: peut-être avait-elle été faite par Alex. Qui font de bonnes jantes, ne vous y trompez pas, mais pas exceptionnelles.

65% de la production de DT-Swiss est faite en Suisse, mais la compagnie possède aussi des usines à Taiwan, en Pologne et aux USA. Les compagnies suisses profitent d'une imposition nettement moins lourde que l'Allemagne voisine à cause de la non-participation de la Suisse à la Communauté Européenne. La syndicalisation y est également moins présente et les relations avec la main-d'oeuvre sont meilleures que dans bien des pays européens.

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Et pendant qu'on y est, laissez-moi vous glisser un mot sur les patins de frein Swissstop que vous ne connaissez peut-être pas. Il s'agit là aussi d'un produit de haut de gamme que j'utilise depuis quelques années. Pas beaucoup plus cher que les produits américains Kool Stop, ils sont très satisfaisants. Durables et performants.^

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Musique:
J'aime les batteurs volcaniques. Un solo mémorable: Michael Shrieve avec Santana dans la pièce "Soul Sacrifice". 400,000 personnes devant vous, et c'est votre tour. Ça motive... www.youtube.com

À bientôt.

mercredi 13 octobre 2010

MÉTISSAGE


Au sud-ouest de Saint-Frédéric, en Beauce.



Suggestions de parcours, près de Québec. Plus précisément, près de Lévis.

Saint-Henri de Lévis est à 19 kms au sud de Lévis. Le Chemin des Îles est à 5 kms de la Traverse de Lévis, et commence à la route 132. Cette route un peu sinueuse est modérément achalandée. Après 14 kms, on arrive à Saint-Henri.

À partir de là, on peut se rendre à Saint-Anselme, le village suivant vers le sud, par le Chemin Boisclair. Qui devient le Chemin Jean-Guérin est, puis le Chemin Sainte-Anne. Cette dernière séquence est tranquille, tout comme le rang Saint-Philippe qui longe la même rivière et offre une alternative pour le retour.

Bien sûr on peut rouler dans ce secteur par la nouvelle piste cyclable, mais je lui préfère ces routes. À votre goût.

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"Il n'y a pas plusieurs races, il n'y a qu'une seule race: la race humaine."

Alain Bouchard.


Suite à mon dernier message, celui du 8 octobre, noushka me pose une très intéressante question:


"Pourquoi la référence à la couleur des 2 chanteuses? Qu' est-ce que ça apporte de plus (ou de moins...)?"

C'est vrai, Cécile McLorin Salvant est noire, et Nataly Dawn est blanche, et puis?
Dans cette époque de mp3, la chanson est téléchargée par certaines personnes qui savent à peine qui la chante. Et à plus forte raison, la couleur de la peau de qui la chante.

Si vous voyagez au Vietnam, vous vous ferez souvent poser la question: "Where'you from?" Pourquoi poser cette question? Une vietnamienne m'a fait valoir le fait que ça permet, lors d'un premier contact, de situer l'inconnu dans son contexte d'origine.

Un chanteur ou une chanteuse ne sort pas de nulle part. Il est issu d'une communauté. Et cette communauté influence de diverses façons l'enfant qui grandit parmi elle. Jeune, je n'aurais pas entendu exactement les mêmes musiques si j'avais grandi au Mississipi, en Floride ou à North Bay. Dieu merci, mon père n'écoutait pas Lawrence Welk. Et mes cours de piano m'auraient possiblement fait jouer un répertoire différent.

Au fur et à mesure qu'on avançait au vingtième siècle, on a assisté progressivement en Amérique du Nord à un formidable métissage des musiques populaires. Métissage au niveau des musiciens, et aussi au niveau du public. Il y aurait assez de matière dans ce sujet pour écrire un livre.

Cette musique populaire a une dette énorme envers la culture afro-américaine. Plusieurs excellents musiciens blancs ont explicitement rendu hommage à ces influences: Lennon et McCartney, les Rolling Stones pour ne citer qu'eux.

Le métissage est sain et je l'apprécie beaucoup. Pas seulement dans la musique: j'ai deux enfants qui en sont la preuve. L'ouverture à l'Autre est une valeur précieuse: c'est l'inverse des idéaux fascistes.

Les chanteuses noires ont derrière elles de grandes voix: Bessie Smith, Billie Holliday, Mahalia Jackson, Tina Turner et bien d'autres. Elles ne peuvent les ignorer et ces modèles les poussent vers l'excellence. Même si vous ne tirez pas un grand plaisir de l'écoute de ces artistes, elles méritent tout notre R-E-S-P-E-C-T, comme dirait Aretha.


Le but de donner l'information sur la couleur de la peau visait à situer les deux chanteuses dans une continuité. Qui fait quoi, pourquoi, comment et avec qui? Ces questions débouchent sur des réponses souvent fascinantes. On peut refuser ces informations, et ne se concentrer que sur son plaisir d'écoute. On peut aussi développer petit à petit un bagage de connaissances. Je suis d'accord là-dessus avec Stephen Jarislowsky: c'est une richesse qui n'a pas de prix. La culture débouche sur une meilleure compréhension du monde dans lequel on vit.

À bientôt.

vendredi 8 octobre 2010

PAS TOUT À FAIT PARFAITS


Au sud-ouest de Saint-Frédéric de Beauce.


Merci à Arnaud pour son commentaire au sujet du paradis du vélo (voir mon message précédent). L'automobiliste québecois qui se fout des cyclistes existe bel et bien et il faut s'en méfier.

Pour le bénéfice des lecteurs de ce blogue qui n'habitent pas dans la ville de Québec (ils sont majoritaires), j'aimerais quand même spécifier que ce qui caractérise les automobilistes locaux, c'est qu'ils sont loin de tous se comporter de la même façon! À ceux dont Arnaud parle, il faut ajouter les spécimens suivants:

-Il y en a qui ne se contentent pas de se "ficher" de nous, ils veulent nous éliminer. Malheureusement pour eux, les lois en vigueur interdisent l'homicide. Ils se contentent alors d'écouter certaines stations de radio-poubelle dans lesquelles sévit l'intolérance. Heureusement pour tous, ils ne sont pas très nombreux.

-Certains conducteurs sont un peu absents. Pour des raisons médicales, ou autres.

-Il y a des professionels du volant qui aimeraient que rien n'interfère avec le pourboire qu'ils espèrent obtenir.

-Plusieurs sont tolérants, et même courtois. Ils nous font parfois signe de passer en premier lorsque nous arrivons en même à une intersection. En fait, d'une manière générale, je trouve qu'il y a une tolérance assez élevée de la part des différents usagers de la route envers les erreurs de conduite auxquelles on assiste dans la vie au quotidien. Il faut dire que de nombreuses personnes que l'on croise tous les jours ne se contentent pas seulement d'un seul mode de transport, ils pédalent en plus de conduire, et/ou marchent.

L'enfer étant un lieu de supplice destiné aux damnés, j'hésiterais avant d'utiliser cette expression à propos des rues de Québec. Mais mieux vaut éviter les artères principales, d'autant plus que le respect des limites de vitesse est un concept qui n'a pas encore été intégré ici. On peut utiliser les rues secondaires, plus calmes, pour la majorité des déplacements.

Arnaud a raison, les Québecois ne sont pas des Européens. Toutes sortes de choses nous différencient. Les Québecois ont des traits de caractère et des subtilités uniques au monde, pas tout à fait Américains, pas tout à fait Canadiens, pas tout à fait Européens. Et pas tout à fait parfaits...

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Si vous avez le goût de découvrir de nouvelles voix féminines, voici deux suggestions. Jetez un coup d'oeil sur youtube.com.

Côté noir, avec un parfum de Bessie Smith, Cécile McLorin Salvant a récemment gagné le prix du Thelonious Monk Institute of Jazz. Allez voir son Haunted House Blues.

Côté blanc, Nataly Dawn et son poème de Louise Labbé (seizième siècle). Et aussi un peu tout ce qu'elle a publié sur youtube et myspace. En solo, ou avec son groupe Pomplamoose.

Très différentes l'une de l'autre, ces deux femmes ont une chose en commun: le talent. Et aussi le fait d'avoir, dans leur passé respectif, un pied en Amérique et un pied en Europe.

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Rendez-vous des cyclistes: coin de Coulonge et boul. René-Lévêque ouest à 11 heures dimanche matin le 10 octobre.

À bientôt.

mardi 5 octobre 2010

LE PARADIS À LA FIN DE VOS JOURS!




On m'a déjà dit que la Hollande était le paradis du vélo, mais je ne suis pas d'accord. La campagne est souvent un peu monotone et certaines villes sont surpeuplées.

On m'a même dit la même chose du Vietnam, mais il y a de plus en plus de motos. Il faut se méfier du danger, particulièrement en ville, puisque ce pays aussi est surpeuplé et certains jeunes sont plutôt audacieux, avec ou sans moteur sur leurs deux roues. De plus, en dehors des villes, l'approvisionnement en nourriture laisse à désirer.

Le paradis du vélo existe-t-il? Improbable. Mais si vous regardez la photo ci-dessus, prise dans la Beauce québecoise, on n'en est pas très loin. Des villages à tous les dix kms, pour s'approvisionner, et un réseau imposant de routes de gravelle très tranquilles. Plusieurs routes d'asphalte sont également tranquilles, surtout les axes est-ouest. L'Estrie est encore plus agréable au point de vue architectural et culturel, mais Montréal n'est pas très loin et sa présence fait en sorte que la région est un peu moins rustique et authentique que la Beauce.

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Nous sommes allés à Saint-Narcisse, dimanche. Au retour, nous nous sommes arrêtés faire une pause à une épicerie. Tous les trois assis dehors, avec nos casques sur la tête, nous avons vu une femme venir vers nous.

Elle nous aborde en disant: "Les gars, vous faites bien de porter un casque! J'ai eu un accident de vélo l'été dernier, et si je n'avais pas eu de casque, je serais probablement paralysée maintenant. Malgré le casque, j'ai eu une double commotion cérébrale, en plus des vertèbres cassées." Elle se cogne sur la poitrine: toc toc, surprise, c'est une coque en plastique qui protège son torse de toute agression.

Vous vous dites peut-être qu'elle devait rouler bien vite pour avoir de telles blessures, ou bien qu'une voiture était impliquée. Ni l'un ni l'autre! Aucune voiture n'était présente, et elle estime que sa vitesse était d'à peu près 20 ou 25 km/h. Sa culbute s'est terminée contre un arbre.

J'ai souvent entendu des arguments discutables pour justifier l'absence de casque. Du genre: "Je ne roule pas vite." "Je roule seulement sur piste cyclable." "Je suis prudent/e." Désolé, parlez-en à n'importe quel urgentologue, ou n'importe quel spécialiste de sécurité routière, ils vous diront qu'il n'y a besoin ni de vitesse, ou de voiture pour se faire des blessures sérieuses. Même à dix km/h, on peut se fracturer un os ou subir un traumatisme crânien avec conséquences fâcheuses.

Et dites-vous bien que si vous n'aimez pas le "look" que vous donne un casque de vélo, vous aimerez encore moins celui que vous donne un lit d'hopital...

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Lors de cette dernière randonnée beauceronne, nous sommes allés au village de Saint-Narcisse. De belles routes asphaltées et peu achalandées l'entourent. La route Ibervile au nord du village, et les rangs Saint-Louis et Saint-Pierre à l'est. À éviter: la route 269 qui vient du nord jusqu'au village voisin de Saint-Gilles, trop achalandée. Comme dans: achalant.

On peut aller et venir de Saint-Lambert par la route 171 qui longe la rivière Chaudière au sud de ce village, jusqu'à Sainte-Marie et même au-delà.

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Extrait du journal New York Times, en date du 4/10/2010. Commentaires de l'ex-coureur cycliste professionel Bernard Kohl.

Kohl, who said he retired from the sport to avoid having to think about doping every day, has no specific knowledge of Contador’s case but said most of the top riders rely on transfusions of their own blood and of designer, undetectable drugs like different types of the blood-booster EPO.

“I was tested 200 times during my career, and 100 times I had drugs in my body,” he said. “I was caught, but 99 other times, I wasn’t. Riders think they can get away with doping because most of the time they do. Even if there is a new test for blood doping, I’m not even sure it will scare riders into stopping. The problem is just that bad.”


À bientôt.

vendredi 1 octobre 2010

POURQUOI DORMIR?


Un guidon en bois du début du vingtième siècle.


Si vous êtes jeune, vous ne connaissez probablement pas Andrew Hampsten. C'était un coureur professionnel américain dont les succès principaux remontent à la deuxième moitié des années '80. Surtout, une victoire au Tour d'Italie en 1988, après une étape dantesque disputée dans les montagnes alors que la neige a pris le dessus et que les coureurs italiens (et plusieurs autres) ont préféré mettre pied à terre. On peut comprendre: certains étaient tellement gelés qu'ils n'arrivaient plus à tenir leur guidon, et à plus forte raison, freiner dans les descentes en lacet...

On peut maintenant l'apercevoir parfois, au Colorado, je crois, sur un vélo en titane avec des pneus 700 x 32. Il a vu de près la lutte entre ses coéquipiers Bernard Hinault et Greg Lemond:

"Interestingly, the team car with the director sportif Koechli came up to me before Greg bridged up. I thought I was going to get an earful and have to explain I was just up the road to help Greg, and started doing so when the car was next to me. I was shocked when Paul told me to stop worrying and ride! “Andy, there is no reason this team doesn’t want YOU to win the Tour! Greg and Bernard are fighting over who gets to win, and having you take the jersey will stop them arguing.”

That was the greatest compliment of my career, and I wasn’t even thinking of winning the stage because I knew I had already been dropped and I was racing with empty legs."

Si vous voulez lire l'article au complet, allez au:
http://www.belgiumkneewarmers.com/2009/02/inside-the-86-la-vie-claire-team-a-talk-with-andy-hampsten.html

Les lectrices du magazine Bicycling l'avaient élu cycliste le plus sexy de l'année, lors d'un sondage. Moi je le trouvais plutôt sympathique, à défaut de le trouver sexy, avec une tête d'Américain très "apple pie", sans malice.

L'article est intéressant, même pour un profane, il parle des jeux de coulisses entre coureurs, et de bien d'autres choses.

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Autre coureur, autre contexte. Connaissez-vous la course "Race Across America"? Tout simple: de la côte ouest à la côte est, pas d'étapes, chaque coureur décide si il dort, quand et combien de temps. Tant pis pour les gros dormeurs!

Votre mère ne veut pas que vous participiez. Ils mettent un temps fou à s'en remettre. À peu près 5000 kms, en à peu près 9 jours.

Ça prend une attitude hors de l'ordinaire. Comme par exemple, celle du quintuple vainqueur Jure Robic, coureur slovène qui vient de se tuer en descendant une route sinueuse, non-asphaltée, à approximativement 80 km/h.

Jetez un coup d'oeil là-dessus:
http://www.nytimes.com/2010/09/30/sports/cycling/30robic.html?_r=2&hpw

De toutes façons, une fois vieux, il aurait été tellement usé que c'est peut-être mieux ainsi...

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Un régal hier soir: Mingus Dinasty. Le septuor était à la hauteur. Le but est de garder bien vivante la musique de Charles Mingus, contrebassiste, compositeur, décédé en 1979.

De toute évidence, les musiciens étaient très familiers avec la musique de Fat Man Mingus. Pas seulement les compositions, mais aussi les arrangements, les subtilités qui font que cette musique serait incomplète sans certaines harmonies propres au travail de Mingus. Travail collectif, ça deviendrait toute autre chose si on devait interpréter cela dans un trio piano/basse/batterie.

Si j'ai eu une petite déception, c'était de constater la place plutôt discrète que prenait le contrebassiste dans un groupe dédié à la musique d'un contrebassiste aussi imposant... Alors que tous les autres musiciens nous ont comblés, le bassiste ne m'a pas semblé être le "leader" qu'il aurait pu être. Je n'ai jamais vu Mingus en personne, mais sa présence dans les enregistrements est beaucoup plus forte que ce que j'ai entendu hier soir. Mais les autres avaient tout ce qu'il faut pour me consoler. Largement.

Ce soir, j'irai à la Casbah, 230 rue Saint-Joseph. À 20 heures, le trio Derome/Cartier/Tanguay jouera la musique de Thelonious Monk.

Petit regret, je n'ai pas vu le groupe de Jean-Pierre Zanella mercredi dernier. J'ai entendu sa musique hier à la radio et je vous la recommande.

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Rendez-vous des cyclistes dimanche prochain le 3 octobre, au coin de René-Lévêque ouest et l'avenue de Coulonge. 11 heures tapantes.