mercredi 28 décembre 2011

PAS CIVILISÉ POUR DEUX FRANCS CINQUANTE!!!



J'étais en Martinique en décembre 1976. Avec un beau vélo italien rouge. Un beau rouge franc. C'était un vélo de tourisme, non pas un vélo de course, mais qu'importe, c'est ce qui m'a permis de faire une partie du voyage jusque là.

J'ai roulé dans des routes qui ressemblaient à celles que vous voyez sur la vidéo ci-dessus. On peut y descendre aussi vite qu'une voiture, car elles sont ralenties à chaque fois qu'une courbe est plus prononcée. En fait, certaines routes sont tellement sinueuses qu'un cycliste audacieux n'aurait pas de difficulté à distancer un automobiliste.

Il s'agit d'une île volcanique: ne soyez pas surpris si les pentes sont parfois raides. On monte souvent pendant de longues minutes, surtout si on veut traverser l'île d'une côte à l'autre. Le tour de l'île est côteux, mais de façon moins extrême. Et comme vous pouvez le voir dans les images ci-dessus, les routes sont souvent étroites: mieux vaut descendre en prenant toute la largeur de la route.

Il y a une culture cycliste sur l'île. Elle est dûe à la présence française qui fait que la Martinique est un Département D'Outre-Mer. L'électorat est très divisé et les indépendantistes ne voient pas le jour où ils prendront le pouvoir. De toute façon l'assistance économique de la France procure sufisamment de confort aux insulaires pour en convaincre plusieurs de s'en tenir au statu quo.

J'avais pu y séjourner à peu de frais car je m'étais loué un appartement dans un village côtier appelé Tartane. On n'y voyait jamais de touristes car à cette époque il n'y avait aucune installation prévue pour les y recevoir. Il s'agit d'une presqu'île loin des endroits prévus pour les vacanciers. Il y avait une petite distillerie au bout de la seule rue du village, une distillerie où on pouvait se procurer une bouteille de rhum pour deux dollars. Le seul autre commerce du village était un bar (doublé d'une toute petite épicerie) qui était exclusivement fréquenté par les gens du crû. Un soir la grosse Médèle, la propriétaire des lieux, s'était mise à hurler contre un client qui s'était éclipsé sans payer: ''Pas civilisé pour deux francs cinquante!!!'' Tout le monde se fendait la gueule dans le bar en l'entendant vociférer...

Son mari était un blanc chétif, un Français de la métropole qui n'en menait pas très large quand Médèle s'offusquait de quelque chose. Sympathique, il m'avait fait la démonstration des exploits de son cochon. Il l'avait attaché au bout d'une laisse, une longue corde, et le faisait nager dans l'Atlantique qui était de l'autre côté de la rue. Il était fier de son animal.

Je ne sais pas si ce cochon est mort un dimanche matin. Car c'était la coutume, au village, de faire boucherie vers six heures du matin, à chaque dimanche. On y faisait un très bon boudin créole. Il y avait une autre tradition hebdomadaire: les combats de coqs. Le propriétaire de mon appartement y amenait des bêtes spécialement nourries selon sa recette secrète. Il avait d'ailleurs une vague réputation de sorcier.

Sa technique pour se procurer des bananes n'avait pourtant rien de sorcier. Un de ses amis lui avait fait une invitation à vie d'aller se servir à volonté dans sa bananeraie. Il y remplissait le coffre de sa Peugeot et déposait tout ça dans un coin de la maison où j'étais invité à me servir à mon tour. Lui s'approvisionnait surtout pour nourrir ses cochons. Quelques bananes dans une chaudière, arrosez avec de l'eau, et voilà, ils sont heureux.

La vie sur l'île est un peu artificielle: on trouve un choix limité de produits locaux et tout le reste est importé. À part le rhum et les bananes, on y fait pousser la canne à sucre, évidemment, de moins en moins d'ananas, un peu de pêche, quelques fruits et légumes et pas grand-chose d'autre. Le tourisme est la seule autre industrie notable.
Tout cela fait que le coût de la vie y est plutôt élevé et les touristes d'origine nord-américaine y sont peu nombreux. On y voit surtout des Français et quelques Européens.

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Marcus Miller a contribué à mettre la basse à l'avant-plan dans le monde du jazz, même s'il est arrivé trop tard pour être un véritable pionnier en la matière. Jaco Pastorius (électrique) et Charlie Mingus (acoustique) étaient passés par là avant lui, et d'autres aussi. Ce qui n'enlève rien à son talent, Miles Davis peut vous le confirmer. Ici, il interprète une pièce des Talking Heads composée par David Byrne, un promoteur du vélo comme moyen de déplacement urbain.

mardi 20 décembre 2011

DES CHIFFRES.



Le secteur de Saint-Adolphe au nord de Québec.


Ça fait 35 ans que je roule en vélo l'hiver, et c'est la première fois que je le fais avec un odomètre. À ce prix-là je ne pouvais pas le refuser, ça s'apparente plus à du recyclage qu'à de la consommation...

Le thermomètre indiquait moins douze degrés au départ, à neuf heures dimanche matin. Moins sept au retour. Nous avons fait 41 kms à une moyenne de 17.5 km/h. J'aurais roulé moins vite si j'avais été seul. Il y avait une lumière fantastique dont seul l'hiver a le secret.

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J'ai déjà parlé ici de l'importance de l'épaisseur des tubes qui composent les cadres de vélo. La plupart des cyclistes roulent sans trop y penser, mais c'est un détail... qui n'en est pas un. À tel point qu'il fut une époque, celle des cadres en acier, durant laquelle les coureurs s'exprimaient en dixièmes de millimètres pour décrire leur cadre.

Ça a gardé toute son importance. On en parle moins lorsqu'il est question de cadres en fibre de carbone, mais quand il est question d'aluminium, de titane ou d'acier, c'est une des données les plus importantes. De ces chiffres dépendent le poids, la rigidité et les sensations du cadre. Évidemment, la géométrie a également son importance, les proportions aussi, mais je ne concevrais pas un cadre sans savoir quelle est l'épaisseur des tubes.

Il y a les trois tubes principaux: le tube horizontal (top tube), le tube oblique (down tube), et le tube vertical (seat tube). Ils sont complétés par le tube de direction (head tube), les bases (chainstays), les haubans (seatstays) et la boîte de pédalier (bottom bracket shell). Bien sûr, chaque métal inclut plusieurs recettes, habituellement identifiées par des chiffres comme 4130 (chromoly), 7005 (aluminium), 6/4 (titane). Ces chiffres servent à décrire exactement quels sont les alliages qui formulent le métal utilisé pour la fabrication des tubes du cadre.

J'ai ici un carnet publicitaire de la compagnie italienne Columbus spécialisée dans la confection de tubes utilisés par les fabricants de cadres. Il contient des descriptions des épaisseurs des différentes séries de tubes proposées par la marque. Pour vous donner une idée, voici un aperçu de l'épaisseur des tubes obliques de séries aluminium d'abord, puis acier ensuite. Il s'agit de millimètres, et les chiffres successifs donnent l'épaisseur d'une extrémité, du milieu puis de l'autre extrémité. Car il est ici question de tubes à épaisseur variable (double butted).

STARSHIP: 1.5/.8/.9
XLR8R: 1.6/.8/1.0
ALTEC 2 PLUS: 2.2/1.0/1.4
ZONAL: comme ALTEC 2 PLUS

SPIRIT: .5/.38/.5
ZONA: .7/.5/.7


Certains tubes ayant en commun l'épaisseur vont se différencier par des critères tels que la forme des tubes, le type d'aluminium ou d'acier ou la longueur des trois sections de variation d'épaisseur. On peut s'attendre à ce que, en général, plus mince est le tube, plus cher il sera. Et plus léger, évidemment. Notez bien que, dans certains cas extrêmes, certains tubes seront déconseillés à certains gabarits de cyclistes.

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Noêl frappe à notre porte. Je prendrai des vacances à partir de jeudi soir le 22 décembre. Je serai de retour dans l'atelier en janvier (les détails seront affichés ici). Je suis disponible durant ces vacances, sur rendez-vous: paul_velotek@hotmail.com

Je vous souhaite de très Joyeuses Fêtes.

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Désolé, ce n'est pas de la musique de Noêl. Berezovsky joue Gershwin, Prelude No. 2.

mercredi 14 décembre 2011

COMBIEN PÈSENT VOS JANTES?



Au nord de la Ville de Québec.


Ici la neige est arrivée, et j'ai commencé à m'occuper de mes vélos en vue de la saison 2012. Ils ont surtout besoin de chaînes et de cassettes neuves. Mais je me vois mal mettre ces belles pièces toutes propres sur un vélo dont les plateaux du pédalier et les galets (en anglais: "pulleys") de dérailleur arrière sont aussi sales. D'autant plus que ces vélos roulent à la pluie, certains plus que d'autres. Rouler par temps pluvieux est un excellent moyen d'encombrer ces éléments d'un mélange... fascinant!

Dans un vidéo disponible sur youtube.com, la compagnie de lubrifiants Finish Line suggère de nettoyer les galets en faisant tourner la chaîne tout en les grattant avec un tournevis plat. C'est une bonne idée, surtout pour le nettoyage du dimanche soir. C'est vite fait.

Mais pour un travail en profondeur, on n'y échappe pas, il faut retirer les deux galets du dérailleur. Ce n'est pas une tâche difficile, et ça demande peu d'outillage. Ue clé appropriée pour dévisser les galets, une ou deux guenilles, et un produit pour dégraisser tout ça, par ex. du WD-40.

Si vos galets n'ont pas un roulement cartouche, vous pouvez déposer une ou deux gouttes d'huile à l'intérieur du centre du galet pour favoriser le roulement de celui-ci. Profitez-en pour regarder le degré d'usure des dents: remplacez les galets si ceux-ci commencent à être pointus. Assurez-vous de les remplacer par des galets compatibles avec la marque du dérailleur, ainsi que le nombre de vitesses de votre transmission.



Précautions à prendre:

-Bien serrer la vis des galets pour ne pas tomber en panne à cause d'un dévissage.

-Bien identifier le galet supérieur (upper) et inférieur (lower) pour les remettre à leur place. Le galet supérieur a un petit jeu latéral qui favorise une bonne indexation.

-Utiliser des bons outils de dévissage pour ne pas arrondir la visserie.

Cet entretien est plus facile à faire s'il n'y a pas de chaîne en place sur le vélo, quoique ce n'est pas obligatoire. Et c'est particulièrement salissant: si vous n'utilisez pas souvent des gants de mécaniciens, c'est le temps d'en mettre.

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Nous avons commencé à reprendre nos sorties hivernales du dimanche. Sorties d'à peu près quatre heures, en petit groupe, elles ont habituellement lieu le dimanche à 11 heures. Je ne les annnoncerai peut-être pas sur ce blogue cet hiver comme je l'ai fait dans le passé. Si ça vous intéresse, appelez-moi l'après-midi au 418 522 8685. Ce dimanche-ci, au lieu des 11 heures habituelles, le rendez-vous aura lieu à 9 heures au 1468, boul. René-Lévêque ouest, près de Margueryte-Bourgeois.

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Fabien Boitelle est un mécano français spécialisé dans le montage de roues de vélo de course/route. Cité dans un vieux numéro du magazine Le Cycle:

"Sur la roue, c'est la jante qui souffre le plus. Le rayonnage conserve ses caractéristiques dynamiques jusqu'à rupture des rayons au niveau du coude; la jante, elle, est nettement plus sollicitée. Elle subit en effet les chocs, la pression des pneus, l'échauffement et l'érosion du freinage... Bref, elle déguste! Quand on monte une jante légère aux alentours de 400 g, on s'expose à un remplacement au bout de 7 ou 10,000 kms, suivant le type de cycliste. Avec une jante plus lourde, cette durée est doublée, voire triplée. Le client doit savoir que la roue généraliste n'existe pas, il faut savoir choisir un modèle en fonction de ce que l'on est, de ce que l'on fait et de la façon dont on le fait..."

Et il aurait pu ajouter que si vous roulez au Québec, elles dureront moins longtemps à cause de l'état des routes.

Combien pèsent vos jantes? Vous ne le savez pas? Sachez qu'avec les roues modernes à nombre de rayons réduit (24 ou moins) les manufacturiers vendent la roue complète et donnent comme seule information le poids de la roue complète, et non la jante seule. Regrettable.

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Ces jours-ci à l'émission "Q" à la radio anglophone de Radio-Canada, le matin, on nous propose un décompte quotidien des vingt meilleurs albums pop de l'année 2011. Ils n'en sont qu'au numéro 15, mais jusqu'à maintenant je n'ai rien entendu qui m'ait particulièrement interpellé. Le meilleur reste à venir. http://www.cbc.ca/q/blog/


jeudi 8 décembre 2011

LE CANADA, C'EST MOCHE.



Grand Prix de Québec, septembre 2011.


Robert Marchand. Avec un nom comme ça, il pourrait très bien être un Québecois. Sauf que, il a trouvé que: "Le Canada, c'est moche".

Je peux comprendre, lui qui fuyait la France en guerre dans les années '40, il est devenu bûcheron au Canada. Manger des cornichons en buvant du thé, assis sur une souche par moins vingt degrés, c'est pas comme un croissant frais dans le café au lait, avec une chiée gonzesse...

Il est né le 26 novembre 1911. Et contrairement à la plupart des poupons nés ce jour-là, il est encore vivant. Bien vivant. Quarante kms de vélo par jour, c'est quand même pas mal. Et comme si ce n'était déjà pas assez, il a établi un record qui restait à inventer: le record de l'heure... des centenaires. 23.2 kms en une heure.

Remarquez, il est raisonnable. Il s'est contenté de limiter ses pulsations en-dedans des 110 battements par minute. Quand même, c'est 110 de plus que beaucoup de ses compétiteurs. Bravo!

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Dans mon message du 22 novembre 2011, je parlais de ce différend qui oppose Specialized à Giro sur le droit des détaillants à vendre des chaussures de marque Giro, en plus de celles de marque Specialized à l'intérieur du même magasin.

Dans le dernier numéro de Bicycle Retailer and Industry News, Mike Syniard, le patron chez Specialized, explique son point de vue. Si je peux résumer sa pensée, il dit que le détaillant indépendant devrait éviter de proposer le même produit que ce que l'on trouve dans les grandes surfaces à prix réduit. Car sinon il encourage les fournisseurs à vendre n'importe quoi à n'importe qui, et ça envoie le mauvais message à ces fournisseurs.

Pendant ce temps-là, commentaire de Tony Karklins, de chez Orbea USA: "Ce n'est pas facile. Nous vivons dans un environnement dans lequel la plupart des meilleurs détaillants sont très contrôlés par Trek ou Specialized. C'est un grand défi et je pense que ceci (notre décision de vendre en ligne) est quelque chose de bien préparé qui va nous aider à faire face à l'avenir."

Bicycles Falardeau enr. est également en train de mijoter un site Internet visant à proposer en ligne certains modèles de ses vélos. Je vous tiendrai au courant. Et concernant la possibilité de garder en inventaire des modèles de la marque Bike Friday, chose que j'avais envisagée en début d'année 2011, je l'exclus maintenant. Les cadres faits aux USA sont beaucoup plus chers que ce qui est offert par la marque chinoise Dahon, et il y a justement un détaillant Dahon dans mon secteur.

Par contre, il y a toujours la possibilité de commander des vélos pour des clients intéressés par la marque, notamment leurs tandems dont j'ai parlé à quelques reprises au cours de l'année 2011. Si ça vous intéresse, voici quelques dates de messages dans lesquels il en est question: 14 octobre, 12 juillet, 23 et 30 juin, 24 mai.

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Quelqu'un a demandé au batteur Paul Motian qui était son batteur préféré. Il a répondu: "I have many favourite drummers, but there was Jimmy Crawford, who played with Jimmy Lunceford. Now, that was a motherf****r!"

R.I.P. Paul Motian (25-3-1931, 22-11-2011), dans un enregistrement de 2003. Une composition de Thelonious Monk, "Brilliant Corners".

vendredi 2 décembre 2011

UN COUP DE VIEUX.



Les suites d'une de nos tempêtes de l'été dernier, ici au centre-ville de Québec près des Plaines d'Abraham.


Je rencontre parfois des cyclistes qui, lorsque la première neige tombe comme ce vendredi à Québec, se demandent s'ils ne devraient pas continuer à se servir de leur vélo ''seulement une fois de temps en temps''.

Les conditions hivernales que nous avons ici nous donnent l'équation suivante: hiver = neige = sel dans les rues. Même si vous n'utilisez votre vélo qu'une fois ou deux par mois pendant les mois d'hiver, il sera évident à la fin de l'hiver que votre vélo aura pris un coup de vieux.

Étant moi-même un cycliste d'hiver habitué, je suis mal placé pour leur dire de ne pas pédaler durant cette période. Mais je suggère d'éviter de prendre un vélo ayant une grande valeur, un vélo qu'on souhaite garder intact. Il suffit de quelques courtes sorties occasionnelles en hiver pour voir la rouille apparaître sur la visserie et tous les autres éléments en acier.

Choisissez plutôt une machine dédiée à cette tâche. Pas nécessairement un vélo moche, mais tout simplement une machine de moindre valeur, dont la détérioration se produira sans qu'il y ait de regrets de votre part. Et n'oubliez pas de le lubrifier très régulièrement!

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Parlant d'hiver, je vous parlais la dernière fois d'un de mes clients qui ne veux plus des pneus à clous (métalliques). Mais ils ne partagent pas tous cette opinion négative à leur endroit. Un autre cycliste hivernal d'expérience a renouvelé son jeu de pneus à clous cette semaine. Après avoir hésité à cause du poids, et du peu de choix de largeurs et de styles qui fait qu'on nous impose des pneus un peu larges et pas toujours très impressionants dans la neige abondante.

''J'aime trop la fiabilité accrue sur les surfaces glissantes'', m'a-t-il dit. Et pour la durabilité, il a ajouté que dans son cas, ils durent à peu près quatre ou cinq hivers d'usage assidu. Choisissez de préférence un modèle avec les clous en tungstène, nettement plus durables.

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L'entraînement chez les cyclistes compétitifs a évolué beaucoup depuis trente ans. Alors qu'auparavant le volume (sorties très longues) était la clé, les entraîneurs insistent maintenant sur diverses formes d'effort plus variées.

Herman Van Springel a gagné la course Bordeaux-Paris sept fois entre 1970 et 1981. Ce n'est pas une course comme les autres: du plat, et beaucoup de kilomètres. Extrait de Wikipédia:

''Cette épreuve était unique en son genre, par sa longueur d'environ 600 km et par son déroulement. Pendant la seconde partie du parcours, le coureur se plaçait derrière un engin motorisé appelé derny, conduit par l'entraîneur, afin de réduire la résistance de l'air, ce qui lui permettait d'atteindre des vitesses de l'ordre de 50 à 60 km/h. Ce règlement a cependant subi de nombreuses adaptations successives.''

Écoutons Van Springel parler de sa préparation:

''J'entamais ma préparation un mois à l'avance. Ma recette était simple: je m'imposais trois sorties par semaine, je faisais 400 kilomètres dans la journée, mais je ne roulais pas de nuit!

Je partais à huit heures du matin pour un premier tour de 120 kms. Je prenais un repas léger, puis je partais faire une course ou un critérium d'environ 150 kms. Après l'épreuve, je repartais pour une séance de trois heures derrière Derny. Et le surlendemain, je recommençais...

Pendant la course, le plus important était de bien s'alimenter, car la tactique n'entrait en ligne de compte qu'à proximité de l'arrivée. Je m'efforçais de manger peu durant toute la course. Bien sûr, la nuit, je mangeais du pain, du fromage, du poulet, des tartes, mais dès la prise des entraîneurs à Poitiers, je n'avalais que du liquide.''

Ce n'est pas le cas de Van Springel, mais plusieurs de ces professionels, lorsqu'ils prennent leur retraite, ne touchent plus à un vélo de toute leur vie. On peut comprendre...

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Si vous avez des pièces et que vous voulez vous préparer un vélo de course d'occasion peu dispendieux pour la prochaine saison, j'ai deux occasions pour vous.

1: Cadre Argon 18 acier (Columbus Tecnos?) avec fourche carbone filetée 1''. Hauteur 52.5 cm (c-t) et longueur 54 cm. Il date probablement des années '90, et a peut-être été construit par Marinoni. Prix: 200$ + taxes.

2: Cadre Falardeau en aluminium. Il s'agit d'un exemplaire d'une série de 50 cadres d'origine taiwanaise que je m'était procuré autour de l'année 2000. Avec fourche aluminium. Le souvenir que j'en garde est qu'il s'agissait de cadres qui, à défaut d'être très pointus, étaient quand même nerveux et rapides. Et à 50$ + taxes, celui-ci ne vous ruinera pas! Hauteur 48 cm (c-t), longueur 53.5 cm.

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Malgré le fait que je fais ici régulièrement des suggestions d'écoute, je connais relativement mal la musique classique. Je ne connais plusieurs compositeurs que de nom, et j'en écoute moins que d'autres sortes de musique.

J'ai demandé à un ami, professeur de guitare classique, de me faire des suggestions d'écoute à votre intention. Voici une d'entre elles.

Pavel Steidl, à Calcutta:

lundi 28 novembre 2011

#300



Un Falardeau Alu9 dans sa nouvelle teinte rouge.


Vous êtes en train de lire le 300ème message publié sur ce blogue. Merci à vous qui me lisez, car évidemment rien de tout cela n'aurait de sens sans vous. En ce moment, j'ai à peu près 300 lecteurs par semaine. Beaucoup sont dans la ville de Québec ou à Montréal, et à tous les jours des Européens, Français pour la plupart, viennent jeter un coup d'oeil. Salut à tous!

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Ce cher Docteur P. est venu me voir la semaine dernière pour, entre autres choses, se procurer des pneus pour l'hiver québecois. C'est un cycliste hivernal d'expérience qui a testé plusieurs vélos au fil des ans.

''Je ne veux pas de pneus à clous, j'en ai déjà eu et ça ne donne rien!'' m'a-t-il dit sur un ton qui ne m'a pas donné le goût de le contredire. De toute façon je ne l'aurais pas fait, car ma propre expérience avec des pneus d'hiver à clous métalliques ne m'a pas impressioné. J'en vends à ceux qui m'en demandent -et certains les aiment-, mais personnellement je préfère autre chose.

Il a des roues de 26 pouces, et m'a demandé expressément des pneus d'hiver moins larges que les traditionnels pneus de vélos de montagne (app. 2 pouces de large): il les trouve trop laborieux quand la neige est abondante sur la voie publique. Ça fait des années que j'en cherche, sans succès.

Par acquis de conscience, j'en ai quand même cherché chez un de mes fournisseurs, des fois que quelqu'un aurait finalement allumé sur l'idée qu'un pneu 26'' étroit n'est pas nécessairement destiné à l'asphalte. Et surprise! Le manufacturier allemand Schwalbe a enfin mis dans son catalogue un pneu d'une largeur de 1.3'' qui semble convenir: pas très large, et avec des crampons de caoutchouc suffisamment espacés pour ne pas trop bourrer dans la neige. Il s'appelle: CX Pro.

Je ne les ai pas encore essayés, mais la première impression est bonne.

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J'ai reçu le courrier suivant la semaine dernière:

''Salut Paul,


Je suis en pâmoison devant le Falardeau carbone du message datant du
22 novembre! Wow! On dirait un vélo fait pour rouler et rouler.
Pourrais-tu m'en dire plus sur les roues? Quel est le rapport
qualité-prix?

Quant à moi, j'ai mis fin à la saison de vélo depuis un mois, et je
ressens un spleen intense. Je n'ai pas de vélo d'hiver et disons que
le marché de l'usagé n'est pas très riche. Je crois que je vais le
regretter. Je me disais que j'allais skier(ski de fond), mais on me
dit que l'hiver dans le Nord n'est plus le même. C'est triste. J'ai
cru comprendre que tu avais des vélos usagés? C'est quoi?



As-tu lu:http://michaelbarry.ca/ ?? Le genre de route que t'aimes?''



Le Falardeau monocoque carbone dont tu parles est équipé de roues différentes av/ar:

En avant, Ritchey/Ritchey 24 rayons croisés de un. Jante 406 grammes.

En arrière, Shimano Tiagra/Mavic CXP22 32 rayons croisés de trois. Jante app. 480 grammes.

Les roues sont orientées vers un usage sportif mais adaptées aux routes du Québec... Donc, le plus léger possible, tout en ayant une fiabilité à long terme.

Le rapport qualité-prix, à 2000$ pour le vélo complet (pédales non-incluses), est avantageusement comparable, compte tenu d'un poids d'à peu près 18 livres. Son nouveau propriétaire -un autre cycliste d'expérience- en est enchanté, et apprécie son aisance, particulièrement dans les montées.

Désolé d'apprendre que tu as déjà serré ton vélo depuis un mois dans ton Abitibi d'adoption. Ici, dans la ville de Québec, les conditions sont remarquablement favorables pour un mois de novembre, à l'exception d'une poignée de journées isolées. Je peux comprendre ton état d'âme, même si je ne l'ai pas partagé depuis très longtemps, ayant toujours un vélo à ma disposition depuis des années, toute l'année.

Sur les trois vélos usagés dont j'ai parlé sur mon blogue, il me reste les deux Italiens. Un d'entre eux est adaptable à l'hiver, pour un petit budget. La taille conviendrait à un cycliste d'à peu près 5' 9''. Sans modifications pour l'hiver, je l'offre à 75$ + taxes. Il a été révisé mais ne prétend pas être neuf. Son cadre Garlatti le place parmi les vélos plus désirables de sa génération (circa 1970).

Quant aux routes empruntées par Michael Barry (www.michaelbarry.ca en date du 28 nov. 2011), tu me connais, il s'agit bien de mon genre de route préférée: la sainte paix, en plus de représenter un défi de navigation et d'exploration, sans compter le plaisir de monter et descendre beaucoup de côtes. Les vélos qu'on y voit semblent être des cyclocross. Rapidité et polyvalence.

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Si vous demandez à plusieurs chanteurs populaires de premier plan qui les a inspirés, vous trouverez beaucoup de chanteurs et chanteuses afro-américains issus du soul et du rhytm and blues, comme Otis Redding, Prince, James Brown et Stevie Wonder, pour ne nommer qu'eux. Ici, Womack et Womack en 1988. Linda Womack était la fille du chanteur Sam Cooke qui a lui-même connu beaucoup de succès autour de 1960.

mardi 22 novembre 2011

INDÉPENDANT.



FALARDEAU carbone monocoque 2011.



Je suis un IBD. Et qu'est-ce qu'un IBD? Dans le jargon de l'industrie nord-américaine du vélo, il s'agit d'un "Independant Bike Dealer". C'est-à-dire un détaillant indépendant de vélos, par opposition à une chaîne de détaillants comme on en voit peu au Canada dans ce domaine. Ici on les trouve plutôt dans le monde du sport en général. Par contre, aux USA, on en trouve plus facilement.

Le mot-clé, ici, c'est indépendant. Le patron de l'entreprise prend les décisions, il est sur place, il connaît son marché et ne subit pas d'influence extérieure. En théorie.

Mais là, on assiste à une nouvelle petite guéguerre juridique entre Specialized et Giro, au sujet des souliers de vélo. Giro propose ses souliers aux détaillants qui aimeraient en vendre, mais voilà que Specialized leur dit: "Non, si vous voulez qu'on accepte vos commandes, vous devez abandonner les chaussures Giro."

Commentaire de Carlos Mirabal, du magasin University Bicycle Center de Tampa (Floride): "En bout de ligne, nous devons affirmer notre indépendance. Nous avons acheté pour plus de 200,000$US chez eux. Comment peuvent-ils bousiller ça pour quelques paires de chaussures? Ça n'a pas de sens."

Giro a décidé, en septembre 2011, de poursuivre Specialized en cour: "unfair and unlawful business practices". Ça n'est pas sans rappeler la poursuite qu'avait imposé SRAM à Shimano au début des années '90, alors que Shimano imposait à ses clients-fabriquants d'acheter les groupes complets pour habiller les cadres. Pas de Grip Shift avec les transmissions Shimano. Jusqu'à ce qu'un tribunal américain en décide autrement. Sans ce jugement, SRAM ne serait pas ce qu'elle est devenue. D'autant plus qu'en 1993/1994, la monnaie japonaise s'est appréciée au point de nuire considérablement aux exportateurs japonais.

Specialized prétend que puisque Easton-Bell (Giro) vend chez Wal-Mart, leurs chaussures ne devrait pas être proposées sous le même toit car "We want Specialized represented by premium retailers alongside other premium product- not product that's available through mass merchants" dixit Mike Syniard, fondateur de Specialized.

Certains se plaignent de l'absence de croissance dans l'industrie nord-américaine du vélo. "Pour que quelqu'un gagne du terrain, quelqu'un d'autre doit en perdre. Les revers de l'économie ont exacerbé cette situation", a déclaré le propriétaire de deux magasins de vélos de la ville de New-York.

Carlos Mirabal a remplacé Specialized par Scott, Cannondale, Shimano, Pearl Izumi et Giro. Scott y est depuis trois ans, alors que Specialized avait eu la délicatesse d'offrir ses vélos par l'entremise d'un autre détaillant de Tampa. On dit que les consommateurs sont loyaux d'abord et avant tout envers eux-mêmes. Et les fournisseurs, eux?

Merci à Bicycle Retailer and Industry News, en date du 1er nov. 2011.

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Spéciaux lubrifiants, jusqu'à écoulement:

Purple Extreme, 120 ml, 5.99$ au lieu de 15.99$
Finish Line Wet, 60 ml, 4.00$ au lieu de 6.00$
Finish Line Dry, 60 ml, 4.00$ au lieu de 6.00$
Finish Line 1-Step Cleaner and Lubricant, 120 ml, 5.50$ au lieu de 9.50$

Ces prix n'incluent pas les taxes de vente habituelles.

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Petit bijou, fait au Québec. Marianne Trudel et son groupe, l'été dernier.

mercredi 16 novembre 2011

BOYAUX-PÉTARDS.





J'ai parlé avec la propriétaire du vélo ci-dessus. Il est équipé d'une transmission Shimano avec laquelle je n'ai aucune familiarité. En fait, même les deux employés d'un important distributeur Shimano canadien à qui je viens de parler ne savent pas de quoi il s'agit. Que fera-t-elle lorsque viendra le temps de faire l'entretien?

C'est un système de changement de vitesses à l'intérieur du moyeu arrière, avec un automatisme du changement de vitesses, activé par une pile électrique que l'on peut voir sous le tube diagonal du cadre. Le système était un équipement de première monte (OEM en anglais) sur ce vélo Schwinn.

Elle ne l'aime pas. Le vélo est lourd et le système a beaucoup de talent pour changer de vitesse au mauvais moment. Même sans ce système, le vélo ne serait pas léger, et avec, c'est pire. En fait, elle a choisi le vélo pour son style. Déception.

C'est tout le contraire de mon approche. En concevant les vélos Falardeau, je vise d'abord l'efficacité, la fonctionnalité. Le style et l'esthétique sont une conséquence plus qu'un but.

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Connaissez-vous Gérard Dessertenne? Moi non plus. C'était un coureur cycliste en France durant le dernier quart du 20ème siècle. En 1978, entre autres, il a été champion de France et a fini 20ème au championnat du monde amateur. Dans le magazine Le Cycle de juin 2000, il raconte l'anecdote suivante:

"À mes débuts, je me souviens d'un fidèle supporter qui avait des difficultés pour parler et qui était souvent essoufflé. Il avait lui aussi fait de la compétition quelques années et il avait abusé de l'éther dans son bidon; par la suite je me suis toujours souvenu de lui pour éviter de nuire à ma santé avec des produits dangereux; souvent ceux qui se chargeaient n'étaient pas les meilleurs mais ils remplaçaient par des artifices pour éviter des entraînements trop durs."

Il ajoute plus loin un mot sur le matériel:

"C'est de plus en plus onéreux et les jeunes veulent tout de suite la perfection. J'ai débuté avec un vélo de 13 kg et des boyaux de 300g qui explosaient, surnommés boyaux-pétards du 14 juillet."

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Dommage que Michael Barry (père) n'écrive pas plus souvent: www.bicyclespecialties.blogspot.com

C'est toujours intéressant. Son message du 24 octobre 2011 explique l'évolution des développements (braquets) sur les vélos de sport depuis les années '50. Et quand je dis vélos de sport, ne perdez pas de vue que, durant les années '50, '60 et '70, les vélos étaient très typés en deux catégories dominantes: utilitaires/promenade ou tourisme/course. C'est d'autant plus intéressant que lui qui a connu les années '50, a quand même une familiarité avec les vélos modernes, étant donné que son fils Michael est un coureur professionnel.

Les développements de l'époque semblaient souvent être faits pour vous faire gagner votre ciel, comme disait l'expression du temps. Inutilement forçants, les montées abruptes exigeaient un tonus que tous n'ont pas. Progressivement, au fil des décennies, on a assisté à un élargissement de la fourchette des braquets, particulièrement en ce qui concerne les vitesses utilisées en montée. Et c'est tant mieux.

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C'est parce que c'est novembre que j'ai autant de vélos d'occasion disponibles: trois! Et ils sont tous intéressants, jugez par vous-mêmes.

Un Garlatti et un Wander, circa 1970. Des vélos de tourisme italiens à 10 (2 x 5) vitesses. Un en très bon état, l'autre moins, mais tous deux révisés: respectivement 120$ et 75$ + taxes.

L'autre est un vélo Norco 26" à fourche rigide. En fait, c'est un montage Falardeau fait à partir d'un cadre Norco. Il est remarquable parce que le cadre est fait de tubes Tange Prestige cromoly qui sont reconnus pour leur légèreté et leur qualité. Et le montage en question est simple et dépourvu de superflu. Le résultat est très agréable et il est disponible à 260$ + taxes, incluant garde-boues.

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J'aimerais bien voir la réaction de Mozart s'il entendait ceci. Je pense qu'il aimerait.

jeudi 10 novembre 2011

FAMILLE CHIMIQUE.



Voici, au complet, le tandem dont je ne montrais qu'une partie le 31 octobre 2011.


Je voyais récemment un "pigrasseux" de bagnoles asperger le compartiment du moteur d'une vieille voiture avec un produit appelé "Releasall". En faisant attention d'éviter que le produit n'entre en contact avec la courroie située à l'avant du moteur. Ce produit en aérosol fait probablement partie de la même famille chimique que d'autres bien connus: WD-40, Liquid Wrench, Jig-a-Loo pour ne nommer qu'eux.

Ce pigrasseux l'utilisait en l'occurence pour lutter contre la rouille et la saleté. Le produit est probablement plutôt vendu, comme son nom l'indique, pour faire tourner des pièces vissées récalcitrantes comme on en voit souvent sur les voitures qui roulent au Québec en hiver.

Cette semaine, je me suis servi d'un équivalent appelé simplement "Huile Pénétrante" distribué par Auto Sense auto parts. Un client était incapable de dévisser la cuvette fixe du jeu de pédalier d'un vieux Kona, de l'époque pré-cartouchienne. L'épaulement de ces cuvettes est très étroit, et oblige à stabiliser la clé à cuvette pour l'empêcher de glisser. Et parfois, comme dans ce cas-ci, la cuvette est tellement serrée que ça ne suffit pas.

J'ai appris après coup que mon client avait essayé lui-même de l'enlever et avait appliqué du WD-40 à plusieurs reprises, sans succès. Mais son outillage est moins complet que le mien, et l'Huile Pénétrante n'a pas suffi à elle seule, malgré une nuit complète de trempage. D'ailleurs, une fois l'outil stabilisé, je me suis aperçu que le marteau ne parvenait à dégêner la cuvette: c'est la masse qui en venue à bout.

Récemment, deux pédaliers Shimano récemment installés sur des vélos neufs nous faisaient entendre des petits "tics" agaçants sur une base continuelle. Rien à faire, j'avais essayé toutes sortes de choses différentes, et le bruit persistait. À force de me pencher sur la question, j'ai eu une idée: asperger le pédalier d'Huile Pénétrante et laisser tremper au moins une nuit. Après tout, ces pédaliers modernes sont un assemblage de plusieurs pièces en aluminium et en acier, et ils subissent toute la force des jambes des cyclistes.

Jusqu'ici, l'opération est un succès complet. J'ai hâte de voir si, à long terme, le résultat sera toujours satisfaisant. Il n'y aurait rien d'aberrant dans le fait d'en mettre une fois par année.

Ceux d'entre vous qui rouleront en vélo encore cet hiver au Québec feraient bien d'en prendre note, si ce n'est déjà fait: les lubrifiants sont vos amis. Vous ne pouvez vous en passer, et l'assiduité est très importante. Le consommateur moyen, cycliste ou pas, a un rapport souvent distant avec les lubrifiants de toutes sortes (graisses, huiles et aérosols). Il a pourtant beaucoup à gagner à les utiliser plus fréquemment.

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Inusable: "My People", Yousso N'Dour.

vendredi 4 novembre 2011

COMPLICATIONS INVOLONTAIRES.




Les vélos que vous voyez ci-dessus sont des vélos à pignon fixe, à vocation urbaine. Ils ont été bâtis par un de mes clients, à partir de cadres Falardeau pour pignon fixe.

Si vous vous intéressez à ce genre de vélos, vous aimerez lire mon dernier message, publié en date du 31 octobre 2011. Les commentaires écrits par des lecteurs sont pertinents, et valent la peine d'être lus.

Depuis quelques années, on les voit de plus en plus, ces "fixies". La recette remonte au début de l'histoire du vélo, fin 19ème. Je les voyais dans les rues de New-York dans les années '80, utilisés par les messagers à vélos qui en apprécient la simplicité, et donc la rentabilité. On en voit maintenant dans toutes les grandes villes occidentales, et même en Asie.

Leur popularité dans la ville de Québec est cependant freinée par la topographie. Le choix du braquet devient crucial lors de la conception du vélo. Un de mes clients a fait le choix d'une roue libre monovitesse sur le sien, et je le comprends: les descentes sont plus détendues.

J'en ai eu un pendant plusieurs années, pendant les années '90. Mais je n'ai jamais eu envie de l'utiliser comme vélo utilitaire. Mes utilitaires monovitesses ont toujours été équipés de roues libres ou de moyeu à frein rétropédalage. Je l'utilisais plutôt dans la tradition des coureurs cyclistes: entraînement de début de saison.

Ces vélos sont de véritables écoles de pédalage. Le mien m'a habitué à des cadences de pédalage tantôt lourdes (vent de face), tantôt frénétiques (descente). Je suis maintenant à l'aise dans une plus grande fourchette de cadences.



Ce genre de vélos possède une esthétique indéniable, ainsi que l'attrait de la simplicité. En apparence, en tout cas. Car la simplicité du résultat final passe par un travail d'élaboration qui sera d'autant plus grand que si, comme plusieurs amateurs, vous travaillez à partir d'un cadre qui n'a pas été conçu pour ça au départ.

Ligne de chaîne, tension de chaîne, choix du braquet, stabilité de la roue arrière dans les pattes de fourche arrière, choix de la largeur de la chaîne, avec frein, sans frein, il y a des décisions à prendre, et elles ne sont pas évidentes pour qui ne s'est jamais penché sur la question. Ce sera plus facile d'acheter un clé-en-main à votre boutique préférée. Par contre, le processus vous donnera l'occasion d'assimiler des connaissances qui vous serviront toute votre vie de cycliste.

J'ai beaucoup aimé mon expérience sur le vélo de piste. Le cadre était très bon malgré son âge vénérable, et il était bien adapté à la tâche qui lui était destinée. Le poids du vélo était léger à cause de la transmission et m'a permis d'accompagner des cyclosportifs équipés moderne. C'était parfois rigolo de voir leur réaction lorsqu'ils s'apercevaient que je n'avais pas de dérailleur. Il y a quinze ans, beaucoup d'entre eux n'avaient aucune familiarité avec de tels vélos.

Mais j'avais des vélos de plus en plus intéressants dans mon écurie, et maintenant mes jambes apprécient beaucoup la présence de deux dérailleurs, en tous temps. Ce pistard a été vendu à un chanceux il y a à peu près trois ans. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut se procurer un cadre du début des années cinquante, fait avec des tubes Reynolds 531...

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J'aime autant ne pas mettre de mots sur la musique que je propose ici. Elle n'est pas vraiment inclassable, mais presque... Simplement vous dire que celui qui l'a entendu en même temps que moi hier soir l'a aimé beaucoup. Milano Strut, du (habituellement) pianiste Don Pullen.

lundi 31 octobre 2011

47 MINUTES.




Sur la photo ci-dessus, on peut voir un plateau placé à un endroit très inhabituel. Au lieu d'être vissé sur les manivelles du pédalier comme toujours, il a été placé en sandwich entre les deux sections d'une chaîne de tandem. Il s'agit de la chaîne qui va du pédalier avant au pédalier arrière d'un tandem fait maison par un de mes clients.

L'idée n'est pas de lui, mais plutôt de Sheldon Brown (.com). Cet Américain est relativement connu dans le milieu des "pigrasseux" de vélo, ces débrouillards qui aiment mettre la main à la pâte cycliste. Et ça marche! C'est fascinant de voir le plateau tourner sur lui-même sans se déplacer vers l'avant ou l'arrière du vélo, malgré le fait qu'il n'est tenu en place par rien d'autre que la tension qu'il crée dans la chaîne.

La clé est dans le choix de la grosseur du plateau. Évidemment, plus le plateau est gros, et plus la tension augmente. Si le plateau est mal choisi, il sera trop gros pour entrer entre les deux sections de chaîne, ou la tension sera tout simplement trop grande. Plateau trop petit, et il ne sera pas efficace pour tensionner la chaîne.

Je me demande même si l'idée pourrait être utilisée pour les vélos à pignon fixe. Leur tension de chaîne est un aspect important dont on n'a pas à se soucier lorsqu'on utilise un dérailleur dans lequel le ressort joue le rôle de tensionneur. Mais dans un tandem, la chaîne que vous voyez sur la photo est entraînée par deux plateaux de dimension identique. Ce qui n'est pas le cas sur un vélo à pignon fixe: le plateau avant n'a jamais le même nombre de dents que le pignon arrière. Est-ce que ça entraînerait le plateau-tensionneur vers l'avant ou l'arrière? Faudrait essayer, particulièrement sur un de ces vélos à pattes arrière verticales qui ne sont pas conçus pour être utilisés monovitesse et qui, en conséquence, ne se prêtent pas à être convertis en pignon fixe.

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Joanne et Pedro sont en Turquie. Ils m'ont envoyé l'adresse de leur blogue, qui est bien écrit et aussi bien illustré, avec ces quelques lignes:

"De notre côté, comme tu le verras sur les très nombreux chapitres du blog, ça roule et ça roule encore (7260 kms au compteur) SANS AUCUNE CREVAISON !!! Incroyables ces pneus "Schwalbe Marathon Plus" !! Un câble à freins a dû être changé, sinon seulement des patins de freins pour cause d'usure normale.

Merci encore pour mon vélo Falardeau (bleu-mauve...) il est vraiment SUPER !!

L`adresse du blog est la suivante: www.veloreve.blogspot.com"

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Une expérience intéressante hier. Sur un parcours-étalon que j'utilise depuis des années, j'ai fait un contre-la-montre informel que je fais habituellement sur des vélos montés de pneus 700 x 23 (course) ou 700 x 30 (hybride rapide). Hier, j'étais sur un vélo à fourche rigide avec un train roulant de dimension 26 x 1.5.

Ces dimensions ont la réputation de nuire à la performance si on les compare à ce que j'ai l'habitude d'utiliser. Mais à quel point? Les roues nuisent moins que certains semblent le croire: les miennes sont légères et de bonne qualité. À l'époque des grands bis, ces ancêtres du 19ème siècle, l'absence de transmission faisait que plus la roue était grande, et plus le vélo pouvait rouler vite. Cette époque est révolue, et certains vélos pliants ont prouvé qu'on peut être rapide sans avoir des roues de 700c. Un autre exemple: ces vélos de course contre-la-montre aux roues de 650.

Donc, sur ce parcours-étalon mentionné plus haut, je faisais récemment des temps d'à peu près 44 minutes. Et hier, avec ces pneus 26 x 1.5, j'ai fait un temps de 47 minutes.

Il ne s'agit pas d'une boucle, et le vent peut être un facteur dans le résultat. Comme hier, avec un vent plutôt défavorable, alors que d'habitude, le vent d'ouest me pousse durant les deux derniers tiers du parcours. J'en conclus donc que je pourrais retrancher une bonne minute sur les 47 d'hier.

Un autre facteur à prendre en compte: le relief peu exigeant du trajet. Pas de montées longues et/ou abruptes, que des coups de reins vite réglés. Pas nécessairement faciles si on roule déjà à bloc, mais le momentum n'est pas trop affecté par ces courts passages. S'il fallait grimper davantage, des pneus de 200 grammes seraient un atout comparativement aux pneus trois fois plus lourds que j'avais hier. On dit que c'est dans les pneus et les jantes que la légèreté a le plus d'impact. Avis aux intéressés: Schwalbe propose des pneus (Kojak) de 295 grammes dans la taille 26 x 1.35, et on peut même descendre plus bas avec la taille 1.10.

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J'ai écouté quelques versions de la pièce suivante, et celle-ci m'a plu pour sa fluidité et son émotion. Une musicienne talentueuse et expérimentée peut faire plus que se concentrer sur l'exécution correcte des notes écrites sur la partition, elle peut rendre vivant ce qui pourrait n'être qu'un exercice.

Bela Bartok, 1881-1945.

mardi 25 octobre 2011

ÇA FAIT UNE DIFFÉRENCE.


Mon premier choix: un Falardeau carbone monocoque...


Certains clients m'ont parlé en bien de la Corse comme destination cyclotouristique. Je n'ai aucune difficulté à le croire: il suffit de voir les photos des paysages montagneux pour se douter que pour les yeux comme pour les jambes, il y a de quoi se faire plaisir.

Mais aucun de ces clients n'a pas passé beaucoup de temps sur l'île. Hier j'ai eu le point de vue de quelqu'un dont la durée du voyage se comptait en mois plutôt qu'en semaines. Ça fait une différence, je le sais d'autant plus que c'est ce que j'ai vécu moi-même à quelques reprises, en d'autres lieux. Laissez-moi vous répéter une partie de ce qu'il m'a raconté hier.

Si vous ne savez rien du climat politique de la Corse, disons que c'est un peu... mouvementé. La Corse fait partie de la France, mais tout les Corses ne sont pas d'accord. Au moins, les séparatistes ont l'élégance de s'assurer que les bâtiments sont vides avant de les faire exploser.

Par exemple, ce poste de police qui a reçu un coup de fil les avertissant du fait qu'il serait sage d'évacuer promptement. En effet, après quelques instants, un lance-roquette a atteint sa cible. Mais ne vous en faites pas trop, si vous ne vous en mêlez pas, il ne vous arrivera rien. Ils n'en veulent pas aux touristes. Mais disons que pour les gendarmes français, l'affectation en Corse n'est probablement pas perçu comme une promotion...

D'ailleurs, une des raisons pour laquelle l'île est si belle et si intacte, c'est que les industriels du continent ne sont pas les bienvenus. Vraiment pas. Les villages sont peuplés de gens qui se connaissent tous, et on ne s'y installe pas comme si on était chez soi. Pour ce qui est des centres urbains, certains sont plus accueillants que d'autres.

La Sardaigne toute proche est plus développée industriellement. Et son relief est plus plat. C'est donc moins intéressant pour le cycliste. Et étant italienne, on peut s'attendre à ce que le sens de l'honnêteté ait une certaine... élasticité! Ce que mon interlocuteur m'a raconté au sujet des Italiens m'a confirmé ce que mon expérience (limitée, mais quand même) m'avait déjà appris: il vaut mieux faire partie de la famille.

Le climat méditerranéen fait de ces îles des destinations intéressantes pendant une grosse partie de l'année. Et ceux qui y sont allé pour faire du vélo m'en ont parlé comme un des meilleurs endroits au monde pour rouler. Si je voyageais autant qu'avant, je l'envisagerais volontiers.

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" 'Cause I'm just tryin' to make
the right mistake..."

La chanson commence comme suit:

"One man's trash
is another man's treasure"

Je me reconnais un peu là-dedans. Il n'y a que les vélos que j'achète neufs. À peu près tout le reste est d'occasion, et ça ne me dérange pas du tout. Au contraire.

Robbie Robertson, du disque "How to Become Clairvoyant" (2011).

mercredi 19 octobre 2011

LES VIEUX CADRES MOCHES.





À 31 kms au nord de la ville de Québec, on trouve ce que vous voyez sur la photo ci-dessus. C'est à Saint-Adolphe, au pied du Chemin Saint-Edmond, qu'on peut admirer un chantier quasi-pharaonique. Il vise à transformer la route qui mène au Lac Saint-Jean en autoroute.

Christian Savard, de l'organisme Vivre en Ville, a plaidé, cette semaine à la radio,en faveur d'une réorientation des investissements routiers du Québec: réparations plutôt que constructions. Ceux qui ne vivent pas au Québec ne se rendent pas compte du niveau de détérioration du réseau routier.

Le défi est de taille: une population relativement peu nombreuse dans un territoire considérable, combinés aux effets du gel et du dégel que l'on subit à chaque année. Je ne sais si c'est vrai, mais quelqu'un me disait cette semaine qu'il y a moins d'excès de vitesse à Montréal à cause de l'état des rues et boulevards...

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Suggestion de parcours cycliste: justement, ce Chemin Saint-Edmond qui grimpe du Boulevard Talbot vers l'est. La montée n'est pas longue, mais suffisante pour pimenter votre journée, surtout si vous faites l'aller-retour depuis Québec. À l'extrémité nord de la 1ère Avenue à Stoneham, on fait quelques centaines de mètres sur le boul. Talbot avant de tourner à droite. Toutes ces routes sont asphaltées. Malheureusement, en haut, la route ne permet pas d'explorer davantage car elle se termine en cul-de-sac.

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La semaine dernière, je me suis permis de qualifier les vieux cadres CCM des années '70 de "moches". Je me suis dit que ça méritait une explication, d'autant plus que pour beaucoup de néophytes cyclistes, les qualités et les défauts d'un cadre de vélo ont quelque chose d'un peu ésotérique.

Il s'agissait de cadres de cyclotourisme de bas de gamme, destinés à être utilisés avec des roues et des pneus de 27" x 1 1/4". Le prix de ces vélos complets se situait autour de 120$. Ils n'étaient donc pas destinés à un public exigeant, mais étaient quand même plus robustes que les machines moins chères. Question solidité, leur talon d'Achille était ces roues d'acier dont les jantes étaient peu ambitieuses.

Ces cadres en acier étaient faits à partir de tubes épais et lourds. À l'époque, on n'avait rien trouvé de mieux pour obtenir un minimum de rigidité, et puisque la clientèle visée ne connaissait pas mieux, pourquoi chercher plus loin?

De plus la géométrie était orientée vers la stabilité de la conduite. Ça permet de rouler en ligne droite plus facilement, surtout si vous avez trop bu. Ces vélos n'avaient pas la volatilité des machines modernes les plus légères. Ils étaient plutôt faits pour... pour quoi en fait? On peut se le demander: à peine assez efficaces pour faire du cyclotourisme, pas assez rapides pour faire un usage vraiment sportif, pas assez robustes pour sortir de l'asphalte souvent. En fait, je pense qu'ils étaient surtout faits pour économiser.

À l'époque, il fallait payer un peu plus cher pour avoir mieux. Les vélos français n'étaient pas plus robustes, mais ils étaient un peu moins lourdauds et plus vivants.
Et si vous le pouviez, un vélo italien (Wander, Garlatti etc.) était la machine à se procurer. Ils manquaient de rigidité, mais étaient indéniablement supérieurs. Peu de gens investissaient davantage, habituellement des coureurs.

Les vélos japonais sont apparus au Québec autour de 1975. De ce côté-là, les prix variaient et on en avait pour son argent. Le modèle Professional chez Orion/Empire était le meilleur achat si on pouvait se le permettre. On n'en voit pratiquement plus de nos jours, mais il y a encore des Wander et des Garlatti en circulation sur les routes du Québec.

Si je vous dis tout ça, c'est en partie pour vous guider dans vos achats si vous êtes à la recherche d'une telle machine. Je rencontre souvent des jeunes qui n'ont pas connu l'époque en question, et qui investissent sur le premier vélo venu, soit pour le laisser tel quel, soit pour en faire un vélo à pignon fixe. Souvent, ils ne valent pas la peine qu'on investisse plus que le minimum possible pour les garder sur la route, car ils sont moches et ne souffiraient pas la comparaison avec une machine qu'on peut se procurer pour le même petit prix avec un peu de patience.

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Dans les années '50 et '60, un pianiste s'est imposé comme référence dans le jazz. Bill Evans s'est surtout fait connaître par sa présence sur l'album mythique de Miles Davis: Kind of Blue. Puis, son parcours avec différents trios l'a établi comme instrumentiste de premier plan. Ici, en 1965, une pièce associée à Miles Davis, Nardis.

vendredi 14 octobre 2011

OOOOOPS!


À gauche, le Pont de Québec, à droite, le Pont Pierre-Laporte. Au centre, le tandem Bike Friday.


Ça a commencé avec des écouteurs (donc, rien à voir avec les vélos) de marque Sennheiser qui, heureusement, ne m'appartiennent pas. Modèle 2011, sans fil, belle sonorité. Rien à redire, quand ils fonctionnent. Et malheureusement, ils ne fonctionnent pas toujours. Ils ont été achetés pour être utilisés avec une télévision qui n'acceptent pas les écouteurs traditionnels avec fil.

Les postes sont souvent impossibles à syntoniser, alors on n'entend pas. Retournez-les au service après-vente, ils reviennent avec la mention "non défectueux". Et on nous explique les particularités d'utilisation qu'il faudra retenir sinon... La propriétaire de ce détestable objet m'a rappelé pour me dire qu'après quinze minutes, ça a cessé de fonctionner, et qu'elle était incapable de le remettre en fonction.

La compagnie américaine SRAM m'a servi quelque chose du même cru, hier. Le pédalier SRAM Force s'enlève avec un système "one-key release", i.e. une clé hexagonale 8 mm retire la manivelle gauche. En théorie.

En pratique, la vis ne voulait pas bouger. Que se passe-t-il? L'importateur SRAM m'a suggéré un lubrifiant de type "loose nut". Pas de problème, il avait raison.

Sauf que, l'anneau de retenue s'est mis à tourner lui aussi, probablement à cause du lubrifiant. Cette fois-ci, on me suggère de serrer l'anneau en question. Bien sûr, c'est évident, j'y avais déjà pensé. Mais non, aucun de mes fournisseurs ne vend cette clé que je n'ai pas: hexagonale 16 mm, rien de moins!

Va chez Canadian Tire, qu'on me dit. Non, C.T. ne l'a pas, Réno Dépot non plus. Pourquoi l'auraient-t-ils? Ils n'en vendraient pas, ou si peu.

Comme c'est parfois le cas, ça s'est terminé au système D. Un écrou M10 Shimano, avec des pans de 15 mm tout juste assez gros pour stabiliser l'anneau pendant que, à travers l'écrou, ma clé de 8 se faufilait pour faire son travail.

Au moins, je ne travaille pas avec Research In Demotion...

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N'allez pas croire que je ne jure que par les vieux CCM. J'ai récemment déconseillé à un client de transformer en pignon fixe un tel cadre. Ils sont moches, pourquoi mettre deux ou trois cents dollars là-dessus? Je lui ai suggéré, s'il y tenait, de mettre le moins d'argent possible sur ce projet.

Pour le même petit prix, on trouve bien mieux, avec un peu de patience. Mais mon client a insisté et en bon mercenaire, j'ai pris sa commande.

Oooops! Écoutez bien celle-là: il voulait un beau petit pédalier monovitesse. Ok, mais quand est venu le moment de mettre un jeu de pédalier pour recevoir ce pédalier, je me suis aperçu que le tube vertical du cadre descendait tellement bas à l'intérieur de la boîte de pédalier qu'il m'empêchait de mettre un jeu de pédalier cartouche comme on le fait habituellement.

Évidemment, le plan b est d'installer un jeu de pédalier cônes/cuvettes "comme dans l'temps". J'ai tout ça ici. Re-oooops, l'axe le plus court est trop long. Pas de problème, on va en commander un? Non. Mes fournisseurs ne gardent rien ayant une dimension suffisamment courte. Pas surprenant, ils n'en vendraient pas, ou si peu...

On aurait pu prendre ce vélo CCM, le laisser tel quel, enlever les dérailleurs si le client veut l'utiliser en monovitesse. Minimum de coût, minimum de complications. Et ce coût serait plus adapté à la valeur de la machine. René Falardeau avait inventé ce dicton: "Yé né d'même, laisse-lé d'même". Traduction pour les Européens: "Il a été construit comme cela, laisse-le comme cela".

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Cette pièce de Ravel m'a surpris, par moment, et m'a donné le goût de la réécouter quelques fois pour l'apprivoiser.

vendredi 7 octobre 2011

LE PRIX DE L'ESSENCE.


Lac Sept-Îles, comté de Portneuf, à six heures du matin.


On m'a déjà demandé si la hausse du prix de l'essence amenait plus de gens à se déplacer en vélo. Je n'ai jamais eu cette impression. Les fluctuation du chiffre d'affaires d'un magasin de vélos dépend d'abord et avant tout de la température.

Un article récent de Matt Wiebe dans Bicycle Retailer and Industry News confirme mes impressions.

"Je pense que l'industrie a appris une leçon en 2008, mais il y a une réaction émotionnelle au prix de l'essence. La croyance est que cette hausse amène les gens à se tourner vers le vélo, mais nous n'avons pas vu ça se produire, a dit Chris Speyer, de la compagnie Raleigh.

En 2008, la tempête parfaite (n.d.t. "the perfect storm") de prix élevé de l'essence et de volonté accrue pour des changements de style de vie dans le but de faire face au réchauffement de la planète, l'obésité et à la santé en général laissait croire à une nouvelle ère pour la vente de vélos.

En prévision de quoi les fournisseurs de vélos ont importé d'énormes quantités de vélos, mais les clients ne se sont jamais présentés...

...L'économie est encore difficile pour beaucoup de gens, et les Américains ne se tournent pas vers les vélos pour sauver de l'argent. Il y a plusieurs alternatives pour économiser."


C'est ce dernier paragraphe qui est important ici. Le Nord-Américain qui n'a pas déjà intégré le vélo comme mode de vie ne le fera pas plus parce que l'essence augmente de 20 ou 30%. Il perçoit l'utilisation quotidienne de l'automobile comme quelque chose d'essentiel, sans alternative satisfaisante. L'autobus manque d'attrait et le vélo requiert des efforts physiques perçus comme un obstacle trop grand. Ces efforts physiques sont associés à la jeunesse et aux athlètes qu'on voit à la télé.

Et c'est justement ce que j'aime dans mon commerce.Mes clients ont tous une chose fondamentale en commun: ils n'ont pas peur de faire des efforts, et ça change tout. Certains roulent peu, certains roulent plus, mais l'obstacle est franchi et la volonté est en place d'en faire au moins un minimum. Ça implique une ouverture d'esprit qui fait une grosse différence dans l'attitude générale de l'individu. Très différent de ce que je vois lorsque je me rends au dépanneur du coin.

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Malheureusement, la sortie prévue pour demain n'aura pas lieu. Mais communiquez avec moi si ça vous intéresse, car je pourrais très bien planifier ça pour une autre journée d'octobre.

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Même s'il a sa carrière bien à lui, Youssou N'Dour est connu entre autres choses pour sa collaboration avec Peter Gabriel. Sa musique est parfois un hybride entre musiques occidentales et africaines, et ce serait dommage de s'en formaliser.

lundi 3 octobre 2011

PAS POUR LES DÉBUTANTS.


En parfaite sécurité sur les pistes cyclables? Pas toujours.


Je suggère à ceux qui aimeraient venir rouler avec nous, sur un parcours de gravelle, de surveiller ce blogue vendredi prochain. Il se pourrait très bien que nous fassions une sortie samedi, dans Bellechasse. Le parcours que j'ai en tête nous amènerait de Saint-Charles à Saint-Lazare par de charmantes petites routes plutôt confidentielles. Très peu de voitures et pas de stress. Le rendez-vous sera affiché ici.

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Récemment, un palmarès des dix villes du monde dont le traffic est le pire donnait non seulement une, mais deux villes de l'Inde comme étant les endroits les plus pénibles pour la circulation: Bangalore (sixième) et New Delhi (septième). Évidemment, la surpopulation est en cause ici, mais aussi, un certain... disons, un certain talent pour le chaos chez les Indiens. Une des raisons pour cela tient au fait que l'examen de conduite pour les automobilistes est plutôt détendu. Jugez par vous-mêmes.



Et encore, les images du traffic de Bombay (Mumbai) que vous voyez sur ce vidéo ne rendent pas vraiment justice à l'intensité de ce que vous trouverez dans les villes indiennes, et même la campagne. Comme par exemple cette publicité pour l'émission "Ice Road Truckers" dans le nord de l'Inde. Durant l'émission on y voyait des accrochages qui sont finalement inévitables compte tenu de l'attitude des conducteurs, combinée aux conditions de route.



Au Vietnam j'ai été témoin d'un accident très évitable par les parties concernées. Et là aussi règne un certain chaos, mais il me semble quand même moins irrationnel que ce que je sais de l'Inde. Et c'est au Vietnam, dans la ville de Danang à neuf heures du matin, que j'ai vécu la situation de traffic la plus intense de toute ma vie de cycliste. Nous étions tous sur deux roues, avec ou sans moteurs, cordés les uns sur les autres, à vitesse réduite pour des raisons évidentes. Pas de place pour les hésitations ou la confusion. Pas pour les débutants...

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Un des bons moyens pour reconnaître la qualité d'une jante est de monter une roue avec cette jante. La bonne jante est plus facilement et plus rapidement droite dès le début du tensionnage des rayons. Je l'ai vu encore ces derniers jours en travaillant sur des jantes Mavic (A319) et Ambrosion (Evoution). C'est une chose que le consommateur moyen ne sait pas, mais c'est un bonheur que de travailler avec cette qualité de matériel.

J'ai d'ailleurs fait une petite provision de ces A319, et aussi de A119, car elles sont présentement retirées du catalogue Mavic pour faire place à de nouvelles séries pour 2012. Ça va me permettre d'augmenter la qualité de certains vélos Falardeau sans en augmenter le prix.

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Je remettais à plus tard la diffusion sur ce blogue d'une vidéo montrant le pianiste Keith Jarrett, car je n'en trouvais pas qui me plaisait. J'en ai finalement trouvé deux, dont celui-ci qui est une interprétation d'une composition de Oliver Nelson.
Jarrett s'est d'abord fait connaître en côtoyant Miles Davis, puis aussi par son fameux album "Koln Concert" qui a contribué à la notoriété de l'étiquette de disque allemande ECM.

Excusez-le: il a la vilaine habitude de marmonner en jouant. Mais ne toussez pas, car ça l'irrite beaucoup si un membre de l'auditoire a le malheur de se faire entendre pendant le concert...

Avec lui, Gary Peacock et l'extraordinaire Jack DeJohnette à la batterie.

mardi 27 septembre 2011

EN PÉNITENCE PENDANT DES MOIS.




Entre Sainte-Marie de Beauce et Saints-Anges, août 2011.


Conversation avec un client, hier, qui m'a montré son vélo d'hiver en me demandant mon opinion: stop, ou, encore?

Le vélo a un déficit d'entretien évident. Transmission rouillée, freins cantileviers qui ne tournent plus sur les pivots du cadres, roulements pathétiques, etc. Et ça tombe mal, car quand le vélo était neuf, c'était un vélo moche.

Si ça avait été un bon vélo au départ, il n'y aurait qu'une seule façon de travailler sur ce vélo et en faire une machine rentable. Le propriétaire doit faire le travail lui-même pour éviter les frais de main-d'oeuvre. D'autant plus que, lorsqu'un tel vélo passe au bistouri, on ne sait jamais quand les travaux seront bloqués en cours de route par un problème majeur et inattendu.

Alors là, vu que ce n'est pas un bon vélo au départ, ça ne vaut tout simplement pas la peine d'investir dessus. Car pour le même montant, on peut se procurer un vélo d'occasion, de préférence agréable, et le préparer correctement pour l'hiver. Quitte à utiliser un ou deux éléments encore bons sur l'épave rouillée.

Ou, investir plus, dans une machine plus agréable, neuve, avec entretien fait au fur et à mesure des besoins. Plutôt qu'un entretien déficient, du genre: "J'm'en occuperai au mois d'octobre". Je trouve l'hiver québecois trop long pour être en pénitence pendant des mois.

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Autre conversation, la semaine dernière, avec un cycliste qui travaille à temps partiel chez un gros détaillant de vélos de la région de Québec. Il me confiait son intérêt pour les vélos avec entraînement par courroie, par opposition au classique système à chaîne.

Il me racontait avoir parlé avec un fournisseur canadien, fabriquant de vélos bien connu, pour lui suggérer de mettre en marché un vélo équipé de la sorte. Le représentant de la compagnie lui a donné une réponse polie et plutôt évasive. Du genre qu'on donne quand on sait très bien que son patron ne bougera pas mais qu'on ne veut pas froisser son client.

Indépendamment de ce que l'on peut penser d'un tel système, il y a un état de fait qu'il ne faut pas perdre de vue, et qui s'applique à plusieurs innovations (qui n'en sont pas toujours) susceptibles d'être proposées. Mettez-vous dans la peau du propriétaire de magasin qui gère un certain nombre de vendeurs dans son équipe. Combien d'entre eux sont familiers avec ce système, sont capables d'en parler avec compétence et enthousiasme devant des clients souvent perplexes? Un? Deux? Zéro?

Il ne faudra donc pas s'étonner si ce même propriétaire de magasin n'a pas envie d'investir de sa poche (ou de la poche de sa banque) 5000$, 10000$ ou 20000$ (ou plus) pour offrir des vélos qui pourraient très bien ne pas trouver leur place dans l'oeil de la clientèle. Dans un tel contexte, le fabriquant canadien sera très prudent avant d'engager lourdement des ressources dans un tel projet dont il peut, après tout, très bien se passer.

Tout ce qui est technique est source de compromis. Prenez cette innovation, faites la liste des avantages qui lui sont rattachés, mais n'oubliez surtout pas de faire la liste des désavantages inévitables. Et posez-vous la question suivante: cette invention qui est loin d'être récente, pourquoi ne s'est-elle pas imposée déjà, si elle est si valable?

Car entre 1880 et 1920, il s'est déposé beaucoup de demandes de brevet pour des éléments de vélo qui n'ont jamais connu le succès espéré par leurs inventeurs. Pour toutes sortes de raisons, bonnes ou mauvaises. Peut-être que dans vingt ans, nous roulerons tous avec des cadres en bambou, avec des pédaliers ovales et des transmissions par courroie. On verra.

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Si vous aimez la musique classique, Espace Musique (95.3 FM à Québec) propose souvent de bonnes émissions les soirs de semaine. Hier soir, le pianiste québecois André Laplante interprétait Ravel et Liszt. Ce qui m'a inspiré la suggestion suivante.

mercredi 21 septembre 2011

PÉDALIER DÉTESTABLE.



On trouve de tout, même une limace...


Je recommence à avoir un peu moins de pression au travail, la fraîche température de septembre a refroidi les ardeurs des moins motivés. Et ceux qui avaient à investir dans leur vélo pour 2011 l'ont pour la plupart déjà fait.

Je peux donc commencer à travailler sans que ce soit une commande ferme de la part d'un client. La première chose que j'ai fait a été de rénover un vieux Mikado, circa 1983, pour en faire un vélo de neige. Je vous passe le détail des nombreuses pièces neuves qu'il a reçues, mais il est presque prêt et sera disponible au prix de 165$. Ce prix inclut une paire de garde-boue neuve.

Il était équipé d'un de ces détestables pédaliers "half-step" qui ont été commis durant ces années-là. 45/52. Donc, peu de différence entre les deux plateaux. L'argument de vente: on utilise d'avantage le dérailleur avant puisque les nuances sont plus subtiles qu'avec le traditionnel (à l'époque) 40/52.

Mais le résultat, c'est que beaucoup de cyclistes se sont plaints d'un petit plateau qui ne l'était pas assez, petit. Maintenant, les vélos de cyclotourisme sont pratiquement tous équipés de trois plateaux.

J'ai corrigé la chose en installant à la place un pédalier double 38/48.

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Mes vélos personnels ne sont pas toujours très propres. Manque de temps, et aussi parce qu'ils roulent tous à la pluie, certains plus que d'autres. En fait, c'est surtout lorsque j'ai un pneu ou une pièce quelconque à remplacer que je les nettoie.

Mais je sais très bien que c'est souhaitable de le faire. Pas seulement pour l'esthétique et pour favoriser le bon fonctionnement, mais aussi parce que c'est le meilleur moment pour observer si quelque chose cloche. J'en ai eu un autre exemple cette semaine.

Je travaillais sur mon tandem qui souffrait depuis quelques temps d'un craquement un peu sinistre dans la transmission. J'en ai profité pour nettoyer le pédalier avant, et, tant qu'à y être, j'ai nettoyé celui du passager. C'est là que j'ai vu ce qui n'allait pas: les vis de plateaux étaient desserrées, provoquant une friction de plus en plus importante des plateaux avec la manivelle. L'essai routier qui s'ensuivit confirma que c'était bien la source du problème.

Profitez d'un nettoyage pour observer tout ce qui pourrait laisser à désirer sur votre machine. Ça peut être un câble endommagé, une petite déchirure d'un pneu, un réflecteur désorienté, un desserrage quelconque. Personnellement, j'aime bien le nettoyeur Finish Line "Super Bike Wash".

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Ooooops! Au Lac Sergent, en juillet 2011, après une tempête de vent.



Avec le temps frais, vient le besoin de se recouvrir la tête. Surtout si votre crâne est dégarni. J'aime beaucoup porter la casquette traditionnelle des coureurs cyclistes, d'autant plus qu'elles se glissent très bien sous les casques modernes. Le problème, c'est qu'elles se font rares, car elles ne sont plus très populaires.

J'ai réussi à trouver un fournisseur qui en a mis dans son catalogue, et j'en ai fait venir. Noires, avec du blanc et du rouge, logo Giro, elles se détaillent 17$ (+taxes).

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J'ai récemment parlé avec quelqu'un qui a travaillé en Asie dans le domaine diplomatique. Nous avons parlé de Singapour, un des axes principaux du commerce international. Singapour, Saigon, Hong-Kong, Taiwan, Shanghai, la Corée du Sud et le Japon, voilà une route commerciale extrêmement achalandée.

Singapour se démarque par des règles générales très strictes. Ne vous avisez pas de jeter des détritus sur le trottoir ou dans la rue: l'amende est salée et on ne badine pas avec ça. Possession de drogue? Pas besoin d'un kilo pour le regretter. Le commerce est également très règlementé.

Par contre, mon interlocutrice me disait que les choses qui sortent du pays par bateau ou en avion sont un peu moins contrôlées. Premièrement, il y en a énormément et ça prendrait beaucoup de ressources pour tout faire. Et logiquement, ce sont les autres pays qui hériteront du problème...

En fait, Singapour a une telle réputation pour le commerce que certains fraudeurs internationaux s'annoncent comme étant de Singapour pour se donner de la crédibilité et berner leurs victimes. L'Indonésie tout proche n'a pas une aussi bonne réputation...

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J'ai enlevé le premier vidéo que j'avais mis ici. Le cadre amputé que l'on voit toujours lorsque j'importe un vidéo sur ce blogue ne permettait pas de voir des éléments visuels important dans l'humour de la chanson Angry Birds de Natalie Dawn et son duo Pomplamoose. Allez le voir sur youtube.com, ça vaut le détour.

En lieu et place, Antoine Gratton, en l'honneur du film Le Divan du Monde que je regardais hier soir. Les musiques d'Antoine Gratton sont un peu comme des vélos, elles prennent leur sens par le momentum et sont portées par celui-ci.

mercredi 14 septembre 2011

SURCHAUFFE.




Ce porte-bagage est une copie d'un modèle Axiom (Norco) qui s'est brisé dès la première semaine d'un voyage en Amérique du Sud. Un artisan local l'a reproduit avec de l'acier. Comme vous pouvez le voir, il est encore en service.



Ici dans la ville de Québec, les médias en ont parlé beaucoup récemment. Les petits autobus électriques qui faisaient un circuit, un court circuit (...) dans la vieille ville surchauffaient et finissaient par prendre feu. Au troisième, l'administration a décidé de mettre ces véhicules au frais, le temps qu'on règle le problème.

Le constructeur se défend du mieux qu'il peut, arguant que ces autobus sont en service dans d'autres villes et qu'il n'y a pas de problèmes de cet ordre.

J'ai une suggestion pour les ingénieurs qui s'ingénient à trouver l'origine du problème. Faites le circuit en question, qui inclut une montée typique de la basse-ville à la haute-ville de Québec, en vélo. Pas seulement une fois, mais à répétition, comme l'Écolo Bus. Combien de fois aurez-vous besoin de le faire pour comprendre? Je peux me tromper, je ne suis pas ingénieur, mais je pense que les coureurs qui ont participé au Grand Prix Cycliste de Québec vendredi dernier savent exactement ce que je veux dire...

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Quand j'ai commencé à travailler dans le domaine du vélo à Québec, durant les années '80, ça m'a frappé: les grandes personnes (1.83m et plus) n'achetaient pas beaucoup de vélos. C'était probablement différent aux USA, car on trouve là-bas plus de ces grandes personnes, mais ici ça a pris du temps avant de voir les choses changer. Maintenant, ils sont très présents en vélos sur nos routes. Tant mieux pour eux d'ailleurs, car ils sont souvent puissants et rapides.

Et quand j'ai commencé à vendre des vêtements aux cyclistes, j'ai constaté également que ces grandes personnes sont souvent réticentes à s'habiller avec des couleurs voyantes. C'est pourtant recommandé, pour des raisons de sécurité. Ils aiment les casques noirs, les vêtements foncés, comme s'ils n'aimaient pas attirer l'attention. Des exceptions, il y en a, bien sûr. Simple observation non-scientifique que je partage avec vous.

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Je mijote une ou deux sorties de groupe dans les Appalaches beauceronnes dans les prochaines semaines. Je vous tiendrai au courant des détails lorsqu'ils seront établis. Il s'agira de sorties d'un jour (samedi ou dimanche), dans des chemins d'asphalte et de gravelle. Les pneus de 700 x 23 ne seront donc pas adaptés à ces sorties.

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Lundi dernier, lors de la présentation de la nouvelle saison de Midi-Jazz à CKRL-MF 89,1, Denys Lelièvre parlait de cette tendance au lyrisme de la nouvelle génération de musiciens de jazz. Il pensait justement, entre autres, à des gens comme Brad Mehldau que je vous avait déjà fait entendre il n'y a pas si longtemps. "Don't be sad".

jeudi 8 septembre 2011

FACE DE COURSE.


Saint-Jean-Chrysostome, août 2011.


En ouvrant la boîte, ça m'a donné le goût de modifier mon Falardeau Alu9, ou même de le vendre et de m'en rebâtir un autre. Ce qu'il y a dans cette boîte, c'est une paire de manettes de vitesses/frein Shimano XTR ST M952, le haut de la gamme Shimano. Je suis plutôt indifférent devant les pédaliers et les dérailleurs de cette même série XTR, mais les manettes, c'est autre chose. On les manipule fréquemment en roulant, et on les perçoit beaucoup plus que ces autres objets qui sont quelque part en bas, loin des mains. En plus, je n'ai pas eu de coup de coeur en manipulant ces pièces lorsque j'ai eu à en installer sur des vélos de clients: comment dit-on "hype" en français? XT ferait bien l'affaire, d'autant plus que j'ai l'habitude d'être heureux avec moins que ça...

Une partie de l'incitation réside dans le fait que j'ai eu ces manettes à rabais. Leur prix de détail suggéré au Canada était de 435$, et si vous les voulez, je vous les ferai à 222$ (+ taxes).

J'ai aussi reçu des pneus Michelin Pro2 Grip 700 x 23: 44$ au lieu de 86$. Et une Selle Italia Nt1 Gel: 46$ au lieu de 92$. Toutes ces choses en quantité très limitée.

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Race Face est ressuscitée. La compagnie sera présente dans les grands Salons du Vélo de l'automne en Amérique du Nord et en Europe. Au fait, Race Face, ça sonne bien. Mais ça veut dire quoi, exactement? Face de course? Celle qu'on affiche sur la ligne de départ pour intimider les autres coureurs?

Écoutons le nouveau président, Chris Tutton (Bike Trade Canada, été 2011):

"Are the employees back to work? Did you inherit much inventory with the purchase?Did you get any old purple anodized parts as part of the deal?

-We have 26 employees back at work in Canada and six in Taiwan. What inventory was in Canada was fairly limited and outdated. The first thing we did was get rid of a vast majority of it. We did a LOT of recycling the first month! I havent't seen any purple cranks, but there were a few pink Deus cranks on the shelves. Want to buy a set?

-Did you really scrap a lot of parts?

-The old company got into trouble by valuing old inventory and rework product as new product. The value just wasn't there and that got them into trouble. When we took over, we sorted out all of the rework product and had to scrap it. We didn't want any product getting into the market that shouldn't."

Je serais curieux de savoir ce qui s'est passé autour des changements dans la distribution de la marque au Canada. La décision de vendre chez la chaîne de détaillants MEC n'a pas empêché la compagnie de fermer boutique en 2010, d'autant plus qu'elle avait perdue sa relation avec un distributeur canadien majeur (Cycles Lambert).

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Comme les humains, les tortues ont le choix: nager ou marcher. Mais en général, les humains ont plutôt tendance à nager seulement s'ils trouvent qu'il fait chaud. Ce n'est pas mon cas: je nage pour... nager. Et j'aime bien voir les gouttes de pluie tomber autour de moi sur la surface de l'eau lorsqu'il pleut. J'aime aussi l'eau d'un lac québecois en septembre: froide, mais on peut nager longtemps sans en souffrir. Et c'est tellement vivifiant: essayez, vous verrez. Mon truc pour rentrer dans l'eau: on met le cerveau en position "Off". Ça aide à rentrer rapidement dans l'eau froide.

Et si vous vous trouvez trop vieux pour ça, regardez ma mère: elle se baigne tous les jours en septembre, et elle a 93 ans.

jeudi 1 septembre 2011

LES PRODUITS SEMI-GÉNÉRIQUES.


Le résultat d'une micro-rafale au Lac Sept-Iles, Saint-Raymond de Portneuf, juillet 2011.


C'est une expression que je n'ai jamais vue nulle part, mais elle me parait être une bonne description de ces produits: semi-générique.

Les produits génériques sont ce que les Québecois appellent des produits "no-name", c'est-à-dire des produits industriels qui sont vendus sans identification de marque. Mais dans le domaine du vélo, on trouve beaucoup de produits vendus sous des marques qui, sans tambour ni trompette, vendent de grandes quantités de pièces sans prestige et sans commandite. Elles sont vendues sous des noms comme Alhonga, Pro Max, Tektro (freins), Pro Wheel, CPI (pédaliers), Falcon (dérailleurs), Micro Shift (leviers de vitesses), Hsin Lung, Kalloy (potence, guidons et tiges de selle), Formula, Joy Tech (moyeux), etc.

Ces marques sont tellement présentes, et aussi quand même clairement identifiées, que je les appelle semi-génériques. À la fois anonymes aux yeux des consommateurs et bien connus des producteurs de vélos. Beaucoup vendus comme produits OEM, c'est-à-dire comme composantes de première monte sur les vélos neufs. Et ne vous y trompez pas: ce n'est pas parce que ces éléments sont sans prestige que les propriétaires de ces compagnies ne sont pas prospères. Vous verrez parfois des Rolls-Royce stationnées devant les bureaux. La quantité vendue compense pour le prix de chaque pièce.

La qualité, elle, varie d'une marque à l'autre, d'un produit à l'autre. Même si c'est de bon ton de regarder de haut la plupart de ces marques, ce serait trop facile de dire que rien n'est bon là-dedans. D'autant plus que plusieurs de ces compagnies travaillent comme sous-contractants pour d'autres compagnies occidentales beaucoup plus prestigieuses qu'elles, pour fabriquer des pièces de milieu ou haut de gamme qui font l'envie de plusieurs. On a vu aussi des compagnies, habituellement taiwanaises, qui ont réussi à se repositionner dans le marché en lançant une marque de prestige sortie de nulle part. Vous connaissez Tien Hsin Industries? Non? Alors peut-être connaissez-vous leur marque Full Speed Ahead...

Les distributeurs occidentaux comme Cycles Lambert, Norco et Damco ont beaucoup recours à leurs services. Ils vendent leurs produits sous la marque originale, ou sous la marque maison. Ces produits sont parfois vendus tels que proposés dans le catalogue de la compagnie asiatique, ou sont parfois fabriqués après avoir été conçus ou repensés par le revendeur occidental.

Mes préférés? Moyennant certaines réserves, sur une partie de ma production, j'utilise couramment les produits Kalloy, Hsin Lung (Zoom), Tektro et certaines selles fabriquées par la compagnie Velo Saddles (original comme nom, n'est-ce pas?) et vendues sous la marque Velo, ou d'autres. Par contre, pour les transmissions, j'utilise presqu'exclusivement les marques de premier plan que la plupart d'entre vous connaissez bien.

Parmi les choses que je n'aime pas, il y a Alhonga, Falcon, Pro Max et quelques autres que j'oublie. Ces produits laissent franchement à désirer, et ne réussissent même pas à justifier leur présence par un prix vraiment moins élevé. Pourtant, vous trouverez ces noms en quantité appréciable dans les magasins à grande surface d'Amérique du Nord et d'Europe. Ils ne sont pas faits pour être utilisés, ils sont faits pour être vendus.

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La semaine dernière, je vous suggérais un vidéo d'une chanteuse folk/pop qui chantait du jazz. Cette semaine je vous suggère plutôt un chanteur associé au jazz qui interprète quelque chose qui n'en est pas. Et je vous souhaite d'écouter ça sur de la haute fidélité, question d'apprécier le travail de studio fait lors de l'enregistrement de la pièce.