jeudi 28 février 2013

UN VÉLO COMME LES AUTRES?





Domaine Cataraqui, février 2013


Une de mes connaissances s'est acheté un vélo d'occasion, récemment. Elle me disait l'avoir trouvé chez un magasin de prêt sur gages (mieux connus ici sous le nom de ''Pawn Shop''). Je lui ai demandé si elle avait l'intention de le repeindre.

''Euh... non, pas vraiment, pourquoi?'' m'a-t-elle répondu. Tout simplement parce que beaucoup de ces vélos sont d'origine douteuse. Je n'ai pas personnellement d'expérience avec ces commerces, mais on m'en a raconté de belles...

Entre autres, j'en ai parlé une fois avec un intervenant du domaine criminel (non, pas un voleur). Quelqu'un de très bien informé. Je vous le cite textuellement: ''C'est jusse de ça'' (sic). Il voulait dire qu'on ne trouve rien d'autre que des vélos volés dans ce type de commerce. Peut-être pas 100%, mais presque.

Il m'a expliqué une aberration de la loi en vigueur au Québec qui mérite d'être mentionnée, car jamais un simple citoyen ne pourrait deviner qu'une telle chose puisse exister. Si vous constatez que le vélo que vous vous êtes fait voler est offert dans un de ces magasins, vous pourriez penser qu'il vous suffira de prouver que vous en êtes le propriétaire légitime pour que la police vous aide à récupérer votre bien. Détrompez-vous: la loi vous oblige à acheter, oui, vous avez bien lu, acheter le vélo avant d'entreprendre votre réclamation. Vous ne pouvez pas simplement aviser la police de la présence de votre machine en lui évoquant la plainte que vous aviez portée auprès d'elle il y a x mois, avec votre facture et le numéro de série qui l'identifie.

Les détracteurs de ces commerces leur reprochent d'exploiter à outrance la pauvreté. Les clients y subissent des taux d'intérêt élevés, et les biens acquis légalement y sont acquis à très bas prix par ces commerçants. Évidemment, ils doivent couvrir leurs frais d'opération, ce qui n'est pas négligeable, sans compter le besoin d'un revenu décent pour tout propriétaire de commerce. Mais il s'agit d'une solution boiteuse pour qui se trouve soudainement en manque de liquidités, car s'il/elle se procure plus tard un bien identique, neuf, il paiera beaucoup plus cher que ce qu'il a obtenu lorsqu'il s'en est départi chez un prêteur sur gages. 

De plus, pour avoir parfois regardé les prix demandés pour les produits proposés, j'ai souvent constaté que la facture était trop élevée car elle ne tenait pas compte de facteurs comme l'obsolèscence. Peut-on vraiment offrir un vélo de 2001 au même prix que si c'était un 2011, en 2013? Certains de ces commerçants semblent le croire. Par contre, on constate aussi souvent qu'il y a beaucoup d'invendus en fin de saison...

Un dernier point mérite d'être souligné. Le vélo a-t-il subi une mise à jour mécanique avant d'être revendu? Ce qui m'amène à poser la question suivante: les vélos d'occasions revendus par un commerçant quel qu'il soit devraient-ils subir ce genre d'intervention? Quant à moi, la réponse est simple: oui, sans aucun doute. Encore récemment, j'avais sous la main un bon exemple de cela. Un vélo de tourisme de bonne qualité m'a été apporté par un client très méticuleux. Il était en bon état. Bon, mais pas parfait. Les vélos sont un peu comme des couteaux qui ont besoin d'être aiguisés périodiquement pour être dépourvus d'irritants. Ou comme des guitares qui ont besoin d'être accordées. Revendue tel quel, par quelqu'un qui n'a pas d'expertise dans l'entretien des vélos, la machine a de bonnes chances de laisser à désirer sur un (ou plusieurs) de ses éléments. 

Évidemment, étant donné qu'une petite partie des vélos que je vends est d'occasion, je ne suis pas parfaitement objectif face au phénomène des prêteurs sur gages. Mais en fait, je vis plutôt bien avec la concurrence en général, car je ne suis pas insécure face à la santé de mon entreprise. Il n'en reste pas moins que je trouve que ce que je sais de ces ''pawn shops'' ne m'impressionnent pas beaucoup. Un commerce devrait générer du bonheur, ou à tout le moins, de la satisfaction. Pas de la déception ou de l'appauvrissement. 



Si l'idée que vous vous faites du jazz est basée sur l'écoute d'une musique qui date d'il y a 40, 60 ou 80 ans, vous serez peut-être surpris en entendant la musique suivante, publiée en 2013. Un bon exemple d'une musique qui n'en finira jamais de se métisser. 

Omar Sosa - Calling Eggun - Eggun - The Afri-Lectric experience



jeudi 21 février 2013

L'USURE DES PLATEAUX.



Sur le bord du fleuve Saint-Laurent, à Québec, février 2013. Un Falardeau Alu8 bâti pour l'hiver.


C'est en montant une pente modérée que j'ai perçu ce premier signe d'usure évident. Le stress additionnel requis pour monter a fait glisser la chaîne sur le plateau du milieu (sur un pédalier à trois plateaux). Je ne veux pas dire que la chaîne est passée d'un plateau à un autre, mais bien que la chaîne glissait. Les dents sont devenues discrètes à force d'usure et ne retiennent plus la chaîne lorsque l'effort s'intensifie.

Ça s'est produit sur mon vélo d'hiver que vous voyez ci-dessus. Évidemment, les conditions climatiques que ce vélo subit accélèrent le vieillissement à cause des éléments abrasifs qui entrent en contact avec la transmission.

Je pourrais frotter et nettoyer comme un obsédé compulsif pour ralentir cette usure, mais je préfère une solution plus simple, surtout sur un vélo d'hiver qui se salit à vitesse grand V. Je garde une banque de pièces d'occasion qui me dépanne à peu de frais. En cherchant dedans, j'ai trouvé un plateau qui fera très bien l'affaire.

Si vous ne roulez pas l'hiver, ça ne veut pas dire que vous êtes à l'abri de ce genre d'entretien. Plusieurs d'entre vous accumulent les kilomètres en bien plus grand nombre que ce que je peux faire en hiver, donc vous serez confrontés tôt ou tard au besoin de remplacer un des plateaux.

Parfois, ça se fait sentir lorsqu'on vient d'installer une chaîne neuve sur son vélo. Elle  sera moins tolérante envers ces dents usées parce qu'il n'y a aucun étirement des maillons dû à l'usure sur la nouvelle chaîne. Résultat: dès qu'on met de la pression sur les pédales, elles échappent, pour reprendre une expression consacrée. En faisant entendre un bruit caractéristique peu agréable pour les oreilles.

Regardez vos habitudes d'utilisation: plusieurs personnes roulent surtout sur le plateau du milieu (lorsqu'il y en a trois) ou sur le plus petit plateau (lorsqu'il y en a deux). Les cyclosportifs confirmés eux, roulent surtout sur le plus gros plateau, mais celui-là s'use moins vite parce que l'usure est répartie sur un plus grand nombre de dents. C'est donc logiquement sur le plateau le plus utilisé qu'on verra d'abord les premiers signes d'usure. Aussi, notez qu'une transmission plus propre s'use moins vite.

Attention: ça peut être dangereux. Si vous êtes dans une situation d'urgence et que vous avez besoin d'accélérer soudainement, vous n'aurez peut-être pas la rapidité habituelle pour répondre à la situation. Mieux vaut remplacer promptement la pièce défectueuse pour éviter ce genre de scénario.

Il y a des plateaux en aluminium, et des plateaux en acier. En aluminium, ils sont plus légers, plus silencieux (!). Ils sont plus chers, et s'usent plus vite. En acier, le contraire. Pour le plateau de remplacement, si vous n'êtes pas familier avec les compatibilités et les dimensions, faites-vous aider par un professionnel pour éviter d'acheter une pièce qui ne conviendrait pas à votre pédalier et à vos jambes. Comme avec le reste du vélo, on ne peut pas mettre n'importe quoi avec n'importe quoi. Un plateau standard? Quel standard?




C'est vendredi le 22 février 2013 que je ferai ma dernière émission de radio à CKRL-MF, 89,1 à Québec. De midi à 13:30 heures, il s'agit de l'émission Midi Jazz. Si vous n'habitez pas dans la grande région de Québec, ou si vos oreilles ne sont pas disponibles à cette heure-là, vous pouvez aller au:
http://www.ckrl.qc.ca/index.php/emissions/279-midi-jazz

La magie de la technologie nous permet d'utiliser cette chose que je ne connaissais pas encore, il y a peu: la baladodiffusion (en anglais: podcast). Elle vous permet de télécharger dans un IPod ou un Mp3 une émission, en différé. Le temps et l'espace ne sont donc plus une contrainte pour ceux qui ne peuvent pas écouter la radio de façon traditionnelle.

Et si vous n'avez pas ce genre d'équipement, vous pouvez tout simplement écouter avec vote ordinateur l'émission de votre choix. Dans mon cas, mes émissions ont toutes été diffusées les vendredis.

À partir de la semaine du 25 février, mon travail chez Bicycles Falardeau m'accaparera trop pour me livrer à ce genre d'exercice. Éventuellement, l'automne prochain peut-être.


Catherine Major, ''Soixante'':


jeudi 14 février 2013

FLEURETTE AFRICAINE



C'est reparti pour une autre année! Le vélo que vous voyez ci-dessus est le deuxième vélo à avoir été commandé en 2013. 1100$ + pédales, accessoires et taxes.

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Comme d'habitude, j'ai quelques liquidations en cours. En voici quelques-unes.

Cassette SRAM XG-999, 9 vitesses, 11-32. Rég. 339$, spécial 226$.
Pédalier Truvativ X-9, 170 mm, compat. BB-30, pour 10 vit., 42/28. Rég. 373$, spécial 119$
Selle Italia 08 XO Genuine Gel blanche. Rég. 74$, spécial 48$
Selle Megasoft pour hommes, modèle Sport Gel, blanche. Rég. 45$, spécial 25$
Maillot manches longues Adidas, taille moyenne ou grande. Rég. 140$, spécial 40$

Les prix n'incluent pas les taxes de vente habituelles.

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Ce n'est probablement qu'une coïncidence. Mais hier, je parlais à un représentant qui me disait changer de poste et d'employeur, tout en demeurant dans l'industrie du vélo. Le même jour, j'ai lu une lettre récemment envoyée au magazine Bicycle Retailer and Industry News.

Il était question dans cette lettre signée Dave Guettler (River City Bicycles, Portland, OR) de propriétaires de magasins de vélos qui sont détestables (''... he's a prick...''). Ça existe. Pas nécessairement envers les clients, mais bien plutôt envers les fournisseurs et leurs employés. Âpres au gain, pour ne pas dire mesquins et pingres, ils ne manquent pas une occasion d'ennuyer leur interlocuteur avec des réclamations déraisonnables. Les relations sont laborieuses et le manque de collaboration est flagrant. Je pense qu'il n'y a pas besoin d'en rajouter, vous comprenez ce que je veux dire.

Le représentant québecois dont je parle ici ne m'a jamais parlé de telles relations, mais d'autres l'ont fait. J'ai même déjà été témoin d'un entretien téléphonique d'un représentant qui essayait de se faire payer une douzaine de vélos qui avaient été livrés le printemps précédent... et nous étions en automne. La conversation était pénible et n'allait nulle part, parce que, de toute évidence, la propriétaire du magasin n'avait pas l'intention de payer. Peut-être parce qu'elle n'avait même pas l'argent de toutes façons...

Souvent d'ailleurs, les employés qui subissent ces mauvaises attitudes ne sont pas ceux qui profitent le plus de la relation commerciale, étant employés plutôt que patrons. Et ce ne sont pas eux qui prennent les décisions qui peuvent irriter les détaillants en question. Ils ne peuvent que subir les conséquences de ces décisions, en sandwich entre le détaillant et le grossiste qui est leur employeur. Alors pourquoi l'ennuyer? Il y a une différence entre exprimer des doléances et devenir franchement désagréable.

On peut comprendre que, parfois, ça pèse dans la balance lorsque vient le temps de décider si on garde un emploi ou si on le quitte, même si je ne peux pas dire si ça a été le cas dans la décision de mon interlocuteur d'hier.




C'est rare que j'aie un vélo de cyclotourisme d'occasion disponible. Mais hier, j'en ai préparé un: un vieux Cannondale (identifié et assemblé Poliquin) monté avec pièces Deore XT et des leviers de vitesses au cadre. Il est maintenant prêt et je l'offre à 200$ + taxes. Vérification générale incluse, aucune pièce à remplacer à court terme. Il est de petite taille.

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''C'est juste pour...'' est une des phrases qu'on entend régulièrement chez les réparateurs de vélos. Ce qui signifie, tu (non pas vous) vas me le faire tout de suite et ça va coûter moins de deux dollars...

J'ai entretenu mon vélo d'hiver, hier. C'était juste pour améliorer le freinage arrière. Mais les patins étaient usés et je les ai remplacés. Et pendant cette tâche, je me suis aperçu que les flancs du pneu arrière étaient en train de déchirer en plus d'un endroit. Bon, on va le changer, et tant qu'à faire, profitons-en pour changer la chambre à air, par sécurité: je n'aime pas faire des crevaisons quand le mercure est en bas de 0 degrés Celsius.

Pour faire une beau travail sur le frein, mieux vaut avoir une roue bien droite. Et ça va bien pour défausser lorsqu'il n'y a pas de pneu sur la roue. Je me suis donc mis au travail pour le dévoilage, ça s'imposait d'autant plus que certains rayons semblaient mous. Mais surprise, en faisant le tour, je m'aperçois qu'un des écrous de rayons est passé au travers du trou de la jante. Étonnant que la roue n'ait pas été plus fausse que ça...

Donc, roue neuve. Heureusement que j'avais tout ce qu'il faut en inventaire. Et la selle commençait à se défaire lentement mais sûrement. J'ai fini le travail en posant une selle Megasoft dont je parle un peu plus haut dans mes liquidations. Je l'aime: pas trop ferme, pas trop molle, et belle, en plus.

Ne vous demandez pas pourquoi je prends en note le no. de téléphone des clients qui me font réparer leur vélo. Il m'arrive parfois de constater que les besoins de réparation d'un vélo vont au-delà de ce qui avait été constaté initialement. Et je ne procède pas à des réparations additionnelles sans avoir le feu vert du client.

Tant pis pour mes frais: les grands froids des dernières semaines semblent terminés (du moins pour le moment) et c'est particulièrement agréable de rouler ces jours-ci. Et je ne sais pas pourquoi, mais ma roue arrière semble plus rigide qu'avant...

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Terri Lyne Carrington vient tout juste de publier une relecture de l'album ''Money Jungle'' (Ellington/Mingus/Roach, 1962). Album majeur qui nous faisait entendre un Ellington nouveau. Si le coeur vous en dit, allez voir la vidéo ''Money Jungle'' de madame Carrington sur youtube.com: dire les choses, encore.

''I can't help but feeling that the music has outgrown the word JAZZ.''
'' When you talk about popularity, you talk about money, not music.''
''I think jazz will be listened to by the same people that listen to it now: those who like creative things, whether they understand them or not.''


Ici, ce que je vous offre, c'est une des pièces de l'album original de 1962: ''Fleurette Africaine'' (en français dans le texte).


samedi 9 février 2013

JUST WANNA SEE HIS FACE...





Conversation avec Colin, hier. Colin est cet artisan du vélo dont je vous ai déjà parlé et qui aime la discrétion: c'est pourquoi je l'ai rebaptisé Colin.

''Quelle industrie débile!'' m'a-t-il dit, en parlant de l'industrie du vélo. ''Maintenant je suis capable d'en rire...'' Il faisait allusion à ces innovations qu'il décrit comme étant des régressions du point de vue de l'ingénierie, avec force explications.

Il y a plusieurs choses dans la liste de ce que Colin n'aime pas, et vous aimez peut-être certaines de ces choses. Il me mentionnait entre autres les freins à disque hydrauliques pour les vélos de route: ils imposent de renforcer les jambes des fourches et les rendre plus raides, donc moins confortables et moins souples. Plus rigides? Pas toujours désirable: on veut quelque chose de plus rigide lorsque ça ne l'est pas déjà assez, ce qui n'est pas le cas pour la plupart d'entre nous, en ce qui concerne les fourches.

Personnellement, je ne veux pas de freins à disque, hydraulique ou pas, étant donné le type d'usage que je fais en vélo. Mes besoins, côté freinage, sont relativement modestes, et je préfère investir le budget disponible dans des systèmes plus abordables et plus légers. Plus simples, aussi.

Le marketing exige une fuite en avant et justifie plus ou moins adroitement (ou pas du tout...) des changements qui créent l'obsolence de ce qui existe déjà. C'est sûrement une des raisons qui explique en partie l'engouement pour les vélos à pignon fixe. Une espèce de réaction face à la pression exercée par les forces du marketing.  En fait, il n'y a pas plus obsolète qu'une transmission monovitesse à pignon fixe.

Dans son livre Bicycle Diaries, David Byrne raconte que son expérience avec un vélo moderne et de plus haute gamme a été peu concluante: la machine était capricieuse et s'est révélée d'un entretien trop exigeant à son goût. Il ne rentre pas dans les détails, et ce serait intéressant de voir exactement ce qui s'est passé dans son cas. Dans mon cas, si vous regardez mes vélos personnels, vous verrez des machines dont les cadres sont résolument modernes, mais dont les transmissions ne correspondent pas aux dernières élucubrations des futurologues de chez ShimaSramgnolo. Ce ne sont pas des pignons fixes, mais ce sont des élaborations iconoclastes qui invitent l'observateur curieux à s'attarder un peu, à réfléchir.

Simplicité, économie, efficacité, légèreté, fonctionnalité, facilité d'entretien et de réparation, disponibilité des pièces, ce sont tous ces critères qui doivent être pris en compte au moment de bâtir le vélo. En offrant du prêt-à-rouler, les compagnies n'ont même pas le choix. Elles doivent suivre les tendances qui sont, en 2013, plutôt extrémistes (sauf exception). Ou bien vous avez dix ou onze pignons, sur le moyeu arrière, ou bien vous n'en avez qu'un.

Heureusement, la réalité est un peu plus souple que ça. Ne vous fiez pas à certains vendeurs qui vous diront que ''ça ne se fait plus''. C'est ce que vous entendrez parfois si vous cherchez des cassettes à sept ou huit vitesses. Il se fabrique encore des roues libres à cinq ou six vitesses!

Ne croyez pas tout ce qu'on vous dit dans les magasins. Les vendeurs ne disent pas tous la même chose. Évitez les vendeurs dogmatiques, et ceux dont le champ d'expérience est limité. Certains n'apprécient qu'une seule sorte de vélo, et voudraient tous nous voir sur ce type de vélo. D'autres vous relègueront aux vélos pépères, en se disant que vous êtes trop pantouflard pour apprécier autre chose. Laissez-vous guider par votre intuition, n'achetez pas trop vite, et ne vous conformez pas à des modes ou à des images.

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J'étais curieux en partant en vacances pour un mois, de voir comment ma forme physique réagirait à mon jeûne de vélo. J'avais l'intention de nager assidûment, et j'y suis parvenu sans problème. Et je n'ai pas eu besoin d'attendre d'être revenu à Québec pour mesurer le résultat.

Un jour, vers la fin du mois, j'ai eu à courir pour ne pas arriver en retard avant la fermeture d'un bureau où j'avais affaire. À peu près 800 mètres. Ce qui n'est pas beaucoup lorsqu'on est en bonne santé. Mais essayez de courir cette distance de façon ininterrompue si vous avez un style de vie sédentaire, et on en reparlera....

Mon corps a très bien réagi. Je n'avais pas envie d'arrêter de courir avant d'être rendu à destination et non, je ne suis pas arrivé en retard au bureau.

Après deux semaines d'acclimatation, j'avais pris un rythme de croisière stable: une heure de natation à vitesse modérée, presque chaque jour. Efficace. 

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''Life'', l'autobiographie de Keith Richards. Très différent de ''How Music Works'' de David Byrne dont je vous parlais il y a quelques semaines. Et encore plus impudique.

Richards est ce guitariste de la légendaire formation The Rolling Stones. Je me promettais cette lecture depuis que j'ai su que ce serait publié, en 2010, car je savais que ça pouvait être bon. Mais c'est mieux que ça: tout y passe. Comment accorder les guitares, comment il vit ses relations avec les femmes, la cocaïne, l'héroine et le reste. La route, les autres musiciens, le grand déballage, celui qu'on fait quand il y en a plus de fait que ce qui reste à faire: il aura 70 ans cette année.

L'importance de dire les choses. Pour les partager, pour donner des pistes, pour raconter cette expérience unique, pour mettre les choses au clair de son propre point de vue. Quand on connait déjà des bribes du vécu de Richards, c'est encore plus intéressant, mais ce n'est pas du tout un pré-requis. Même pas besoin d'aimer le rock'n roll, il suffit de s'intéresser à notre époque.

C'est aussi un portrait de l'Angleterre, des USA et de tous ces endroits où les Stones ont travaillé. Plus de six cent pages, et elles défilent à toute allure, j'en aurais pris plus. Un bémol: la traduction en français a été faite par deux rigolos qui s'évertuent à utiliser un français ''cool'' qui, à mes yeux, est ridicule, en plus d'être souvent absolument incompréhensible. Même si j'étais français, je ne pense pas que je comprendrais toutes ces expressions.

''Exile on Main Street'' est un des albums des Stones préférés de Keith Richards. C'est un album que j'avais écouté beaucoup, à l'époque: il a été publié en 1972. Une de mes pièces préférées de cet album double, où on entend Jagger chanter:
''I don't wanna talk 'bout Jesus... Just wanna see his face, just wanna see his face.''