vendredi 28 mars 2014

MONTER DES ROUES.





Les anglophones appellent ça du ''New Old Stock''. C'est neuf, mais ce n'est pas nouveau. En l'occurence, une jante Mavic 217 pour 40 rayons en 26 pouces. C'est un nombre de rayons qu'on voit plutôt sur des tandems.




En regardant dans les catalogues, et en parlant aux fournisseurs, les indices étaient là. Deux d'entre eux me l'ont confirmé: les détaillants assemblent de moins en moins de roues.

C'est sûr que ça demande un peu de temps, quoique, avec l'habitude... Les grossistes, eux, ne donnent pas dans la dentelle. Le volume de roues vendues est tel qu'ils ont recours à de gros équipements de production comme ce qu'on peut voir dans la vidéo suivante:




Ces machines sont très dispendieuses et c'est par le volume qu'on peut réussir à en amortir le coût. Je suis à l'opposé du spectre en terme de quantité de roues, donc je fonctionne artisanalement, avec une clé à rayon, un gabarit de centrage et un outil de dévoilage Park TS-2.

On m'a dit que ces grosses machines dispendieuses peuvent donner des bons résultats... à condition qu'elles soient programmées pour travailler lentement, ce que les grossistes ne peuvent pas vraiment se permettre. Sinon, le travail artisanal a bonne réputation, à la condition bien entendu que l'artisan soit expérimenté et sérieux. Dans le film québécois ''Deux Secondes'', on peut voir un artisan bougon qui préfère monter les roues le soir, lorsqu'il n'y a plus d'achalandage à la boutique. Je ne pousse pas la chose aussi loin, mais c'est sûr que je ne pourrais le faire pendant des moments où les clients débarquent en grand nombre.

On peut se poser la question: pourquoi se donner tant de mal alors qu'on peut simplement choisir une roue toute montée dans un catalogue et l'ajouter à la prochaine commande? Comme c'est souvent le cas, il y a plusieurs raisons.


Un levier Sun Tour non-indexé, new old stock lui aussi.


-Premièrement, pour choisir la jante. Toutes les jantes ne peuvent pas convenir à tous les usages, ou à tous les usagers. Une jante ultra-légère ne durera pas aussi longtemps entre les mains d'un cycliste puissant et costaud, alors qu'elle conviendra très bien à un cycliste plus subtil. Surtout si on la met sur l'avant du vélo, là où il n'y a pas de motricité et moins de poids. Et vice-versa: les jantes lourdes sont habituellement plus fortes et seront appropriées pour un usage cyclotouristique, ou pour des roues arrière très sollicitées.

-Deuxièmement, pour choisir le nombre et la qualité des rayons. Des rayons qui cassent, ça n'a rien de drôle, surtout lorsqu'on est loin de la maison. Et casser un rayon sur une roue qui en compte 36, passe encore, mais le même phénomène sur une roue qui en a seulement 18, ça peut vous voiler une roue drastiquement. Je préfère donc choisir quantité et qualité en fonction de l'usage prévu.

-Troisièmement, pour choisir le moyeu. L'écart de prix entre les moyeux est plutôt spectaculaire. À peu près autant que l'écart de qualité. Et ils ne sont pas déclinés dans toutes les possibilités de nombre de rayons imaginables. Il faut donc tenir compte de tout cela dans la décision.

-Quatrièmement, pour profiter de liquidations. À chaque année, tôt ou tard, on m'offre des éléments de roue qui sont soldés. Parfois très soldés. C'est alors le bon moment pour stocker des choses qui ne serviront pas nécessairement tout de suite, mais qui seront bienvenues au moment opportun.

-Cinquièmement, pour éviter les coûts d'assemblage. Les grossistes et fabricants ont beau amortir le coût de la machinerie sur une grande quantité de roues, ils doivent quand même charger un certain montant pour ce travail, c'est compréhensible. Une dépense de moins pour moi. Par contre, évidemment, le temps passé à monter une roue pourrait être utilisé à faire autre chose, il faut en tenir compte.

-Sixièmement, pour une qualité constante. Toutes les roues que j'achète déjà montées doivent être vérifiées avant d'être offertes aux clients. J'en ai vu qui étaient fausses, d'autres qui étaient très fausses, j'en ai même déjà vu où je pouvais tourner un ou deux écrous à la main tant ils n'étaient pas serrés. Le contrôle de qualité varie d'un grossiste à l'autre. Il y a de quoi surprendre, parfois. Mais même un montage artisanal peut être inconstant, entre autres choses à cause de la qualité des jantes qui, évidemment, varie d'une marque et d'un modèle de jante à l'autre.

-Septièmement, si vous êtes un consommateur, il y a un plaisir évident à rouler sur des roues qu'on a montées soi-même. D'autant plus que le processus n'est pas évident, et le résultat n'est pas garanti, surtout lors des premiers montages. Mieux vaut, au début, s'exercer sur du matériel abordable, comme une jante économique avec un moyeu d'occasion.

J'ajouterais une autre raison, circonstancielle celle-là: la défection d'un de mes fournisseurs préférés en la matière. Outdoor Gear Canada était jusqu'à l'an dernier l'importateur exclusif de Mavic au Canada. Mavic est un nom reconnu dans le domaine des jantes et des roues, et fournissait OGC qui à son tour assemblait une variété de roues en utilisant principalement des moyeux Shimano. Je ne parle pas ici de roues assemblées par Mavic, comme les Crossmax et les Ksyrium, mais plutôt de roues plus classiques à 32 ou 36 rayons. La qualité de main-d'oeuvre était évidente et se comparaît avantageusement à n'importe quel autre grossiste canadien.

OGC n'a pas remplacé Mavic par une autre marque, peut-être parce que de toute façon la compagnie distribuait déjà Easton. Mais Easton ne propose pas un catalogue de jantes comme Mavic le fait, et OGC a cessé sa production de roues assemblées sur place à Ville Saint-Laurent.

N'écoutant que mon courage, et peut-être aussi mon plaisir d'assembler des roues, je me suis procuré à l'automne un important stock de jantes Mavic et j'ai préparé un inventaire de roues pour ma production de vélos 2014.





Mon premier Colnago. C'était en septembre 1988. Il était identifié Poliquin par le magasin qui me l'avait vendu car il l'avait intégré à sa production de vélos Poliquin. Mais ses pattes de fourche arrière et sa boîte de pédalier l'ont trahi, et après quelques temps, les langues se sont déliées et j'ai appris que oui, j'étais le propriétaire d'un Colnago en tubes Columbus Tretubi Aelle, une série de tubes d'entrée de gamme plutôt modeste, par les standards de Columbus. Ces tubes étaient lourds et pas particulièrement rigides. Dommage, car sinon, c'était un cadre très réussi. Les pièces Shimano 600 qui l'habillaient étaient également très agréables et donc je garde un très bon souvenir de cette machine. Les leviers de frein étaient d'une forme et d'une grosseur parfaite et les leviers de vitesses avaient une douceur d'action exemplaire. Seul le levier de vitesses droit était indexé. 



J'ai possédé pendant plusieurs années un cadre CCM Flyer de piste. Le mien était plus récent que ce qui est montré dans la vidéo ci-dessus, il datait probablement du début des années cinquante. Et si vous pensez que CCM n'a fabriqué que des vélos d'entrée de gamme, détrompez-vous! Ce cadre en tubes Reynolds 531 était complètement orienté vers la course et pouvait être sollicité en conséquence, malgré son âge. On m'a d'ailleurs laissé entendre que ce cadre avait peut-être été fabriqué en Angleterre, puis peint aux couleurs de CCM, mais je n'ai aucune certitude là-dessus. Je m'en servais au mois d'avril, pour la remise en forme, lors de sorties sportives sur parcours principalement plat.

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La radio ne fait pas beaucoup entendre ce genre de musique, surtout en dehors des émissions spécialisées. D'où ma surprise, l'autre jour, entre deux interviews, de voir aterrir dans mes oreilles ''Well you needn't''.
Ici, une version avec Coltrane et Blakey, en plus de Monk.




vendredi 21 mars 2014

UN APPEL AU BON SENS.





C'était un dimanche comme les autres, avec une randonnée prévue, histoire de ne pas avoir de murs devant mes yeux et de garder le moteur en bonne santé. Mais il y avait une combinaison de météo qui n'était pas sans conséquences.

Moins 3 degrés C., avec un vent d'ouest vigoureux et plutôt froid. Nous sommes partis avec le vent de face pour avoir le plaisir de revenir vent de dos. La température près du point de congélation faisait en sorte que les flaques d'eau étaient nombreuses, ce qui n'est pas un problème avec des garde-boues. Mais à un moment donné, le dérailleur avant ne fonctionnait plus.

Je me suis arrêté pour voir ce qui se passait, et sur la photo ci-dessus, vous pouvez voir ce que j'avais devant moi. La projection d'eau sur le cadre gelait en couches successives et empêchait le câble de circuler normalement. Il a suffi de tirer vigoureusement sur le câble lui-même pour qu'il se remette à fonctionner presque normalement. pour le reste de la journée.

Je pourrais toujours utiliser une transmission monovitesse en hiver comme je l'ai fait pendant plusieurs années. Le principal souci que j'aurais alors serait de gérer la cruciale tension de chaîne. Mais je me suis lassé, d'autant plus que je fais des sorties de plusieurs heures où les avantages des dérailleurs sont trop précieux. De toutes façons, ce genre de caprice de câble arrive très rarement, pas assez souvent pour justifier de retourner à mes anciennes transmissions.

Facile de voler un vélo lorsque seule la roue avant est arrimée à un objet fixe. Le voleur aurait même pu simplement couper les trois rayons concernés et les remplacer par la suite... À moins que la roue était déjà déformée lorsque le vol a eu lieu.


Je me compte chanceux en ce moment, malgré l'hiver qui s'éternise. C'est probablement le pire mois de mars de longue date pour les marchands de vélo à Québec. Et probablement aussi dans plusieurs villes québécoises, pour ne pas dire nord-américaines. Les conditions de route hier, le 20 mars, étaient typiquement hivernales, à ceci près que ce n'était pas très froid (+1 deg, C.). Remarquez, ça ne change pas grand-chose pour moi en tant que cycliste, j'ai eu droit à un bon entraînement grâce à toute cette neige qui me sollicitait dès que je voulais gagner un peu de vitesse. Les skieurs, eux, sont ravis.

Je dis que je suis chanceux parce que, contrairement à plusieurs autres, je ne suis pas en plein changement dans mon entreprise. La situation évolue rapidement ici, dans la région de Québec, alors que certains magasins de vélos ouvrent une nouvelle succursale, d'autres essaient d'en fermer une et que de nouvelles alliances se forment entre distributeurs et détaillants. 

Rien de pire que de démarrer une nouvelle entreprise saisonnière comme les nôtres en subissant une météo défavorable. L'inventaire dort et le temps passe. C'est pire si le détaillant a dû emprunter pour se procurer cet inventaire. Et pour ce qui est des vélos de marques connues, ils sont millésimés et les invendus doivent être proposés à rabais en fin de saison. 

Je me compte donc chanceux puisque mon entreprise ne se lance dans aucune nouvelle aventure en ce moment, je n'ai pas emprunté pour acheter, et mon inventaire de vélos ne porte pas de date de péremption.



En spécial à 3.00$, ce lubrifiant Wrench Force a été conçu avec la collaboration de Castrol.



Tony Lo est le plus gros. Au monde. Sa compagnie, la bien-nommée Giant, est basée à Taiwan, même si elle a des antennes en Chine, aux USA, en Europe et ailleurs. Et même si j'ai plus de sympathie pour les petites entreprises, j'en suis une moi-même, je n'arrive pas à le détester.

Pour quelle raison exactement, je ne saurais dire, peut-être tout simplement à cause de son attitude, pour le peu que j'en sais. En tout cas, il y a une raison de plus de le trouver sympathique: il vient de faire un appel public contre la multiplication des standards dans les différentes pièces de vélo. Je me suis déjà exprimé sur ce sujet:
http://bicyclesfalardeau.blogspot.ca/search?q=standard

Voici le message en question:

''Lo a encouragé les membres de l'industrie du vélo à Taiwan et en Chine à établir un standard commun pour améliorer l'industrie et sa chaîne d'approvisionnement. Il a aussi suggéré que, puisque l'Asie est le plus gros consommateur de bicyclettes, un standard unique aura une influence formidable sur le futur de la fabrication mondiale de vélos.''

J'imagine que, même si le mot standard est utilisé au singulier dans ce message, Lo pensait à plusieurs choses: jeux de direction, jeux de pédalier, dimensions des éléments de périphérie, etc. Si vous ne le saviez pas déjà, le nombre de ces standards a littéralement explosé durant la dernière décennie, mouvement déjà amorcé depuis les années '90. En résulte un casse-tête pour les industriels comme pour les détaillants qui ont à démêler les compatibilités et doivent inventorier plus que jamais. Le message de Lo est un appel au gros bon sens, rien de plus et rien de moins. Remarquez, je ne suis pas contre l'innovation par définition, simplement la prolifération des standards qui empêchent les mariages de pièces de diverses origines.


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Le mois de mais sera le Mois du Vélo dans la Ville de Québec. C'est une initiative de l'organisme Accès Transport Viable, qui soutient les transports alternatifs. J'ai l'intention d'y mettre mon grain de sel: il est question que j'invite les cyclistes récréatifs à venir rouler dans Beauce Chaudière-Appalaches lors des dimanches de mai. Des sorties d'un jour, à partir de St-Charles, St-Henri, Ste-Marguerite et St-Elzéar. Donc, les parcours seront soit valloneux, soit côteux, de façon à ce que chacun y trouve son compte. La gravelle sera au rendez-vous, ce qui exclut les pneus d'une largeur de 23 mm. Ces sorties sont non-compétitives, et seront une excellente occasion de se familiariser avec une réseau de routes à la fois paisibles et charmantes.

Ces sorties seront annoncées dans la programmation du Mois du Vélo, ainsi que sur ce blogue. La page regroupant toutes les activités est la suivante:
http://transportsviables.org/projets-et-activites/mois-du-velo


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Je vous avais parlé récemment de mes efforts pour présenter un site web qui soit un catalogue pour ma marque de vélo Falardeau. J'ai eu de bons commentaires devant le résultat obtenu, en dépit du fait que personne ne m'a aidé pour concrétiser la chose.
Il y avait un irritant, cependant. L'adresse du site était longue et compliquée. J'aurais préféré, tout simplement, www.bicyclesfalardeau.com. J'ai donc fait des efforts en ce sens et voilà, maintenant, la chose existe. Si vous voulez créer un site vous-même, sans disposer de grandes connaissances informatiques,c'est avec l'aide du site www.web.com que j'ai réussi à réaliser cela. On peut même obtenir du soutien technique au téléphone, à condition de parler anglais.

Le résultat est facile à trouver pour les acheteurs de vélos qui veulent plus d'information sur mes produits. Notez que j'ai l'intention d'améliorer la chose au fil du temps, ce n'est qu'un début.

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Je laisse le mot de la fin à David Byrne et Saint-Vincent (et tous les autres qui partagent la scène avec eux).
"Strange Overtones"

vendredi 14 mars 2014

TRÈS ENCLIN À PÉDALER.







Sainte-Pétronille, la pointe nord-ouest de l'Ile d'Orléans à Québec. Février 2014.


Parmi tous ces vélos dont je vous ai parlé ces dernières semaines, ceux que j'ai possédés personnellement, il y en a un qui occupe la plus haute marche du podium dans mes préférences. Pas le plus rapide, le plus léger, le plus cher, ni même le plus beau. Ce serait plutôt le plus polyvalent.

-Des pneus de 700 x 28, donc à l'aise sur l'asphalte comme sur la gravelle.

-Un cadre de 1.4 kg, donc la base de ce vélo est légère. Il suffit de ne pas l'alourdir avec des pièces médiocres ou des accessoires très nombreux. Il est conçu pour recevoir deux porte-bagages et des garde-boues, mais je n'en ai pas installés. Lorsque j'ai eu besoin de transporter du bagage, je l'ai fait avec une remorque BOB. À l'occasion, je l'équipe d'un garde-boue arrière amovible.

La position sportive que j'ai me permet de m'entraîner avec ce vélo si je le désire. Bien sûr, il me désavantagerait si je voulais le faire avec un compagnon cyclosportif (700 x 23) qui est aussi ou plus fort que moi, mais si ce n'est pas le cas. il a de quoi surprendre ceux qui s'imaginent que seuls les pneus de 23 mm peuvent donner une machine rapide. Tout au plus, les montées seront un défi. Mais sur le plat, la différence n'est pas si grande qu'on pourrait le croire. Je le sais car il m'est arrivé de rouler en peloton avec de tels cyclosportifs qui étaient parfois surpris de me voir aussi à l'aise équipé de la sorte.

C'est un Falardeau, le modèle s'appelle Alu9. J'ai conçu le cadre moi-même, en choisissant un jeu de tubes générique sélectionné pour être un bon compromis entre la légèreté et la robustesse. Ces tubes sont sufisamment minces pour donner un cadre vivant, sans raideur excessive, mais avec un niveau de rigidité capable de contenter un cycliste puissant ou un cyclotouriste chargé. Et avec des pneus de 28 mm, je peux gérer la pression des pneus pour obtenir un bon confort sur mauvaises surfaces.

Je peux donc en faire aussi bien un usage utilitaire qu'un usage sportif. Avec son prix de cadre abordable, on peut très bien en faire un vélo de 600$. Mais aussi, avec un cadre léger comme ça, on peut choisir des pièces de haut-de-gamme et en faire une machine plus agressive, pour un usage plus intensif. Vous pouvez voir des photos de ces vélos dans la catégorie hybride sur la page qui suit:
http://paulvelotek.wix.com/bicyclesfalardeau#!produits/c1mhs

Le mien est équipé de pièces qui vont de Alivio à Deore LX. Un ami me demandait récemment de l'aider à se situer dans cette hiérarchie de pièces Shimano. J'ai résumé la chose ainsi:

-Alivio pour de la bonne pièce basique.
-Deore n'est pas beaucoup mieux qu'Alivio.
-Deore LX pour du haut-de-gamme régulier.
-Deore XT pour du haut-de-gamme deluxe.


La Ville de Québec, vue de la pointe ouest de l'Ile d'Orléans. Février 2014.


Personnellement, je réserve les pièces sous le niveau Alivio (comme Altus/Acera ou Tourney)  pour mon vélo de neige, et je n'utilise aucune pièce XTR, généralement trop chères à mon goût personnel. J'aime beaucoup Deore LX, car on y trouve des pièces d'un bon niveau avec un rapport qualité-prix intéressant. Mais gardez à l'esprit qu'il s'agit d'une généralisation: à l'intérieur de ces dénominations se trouvent regroupées des pièces différentes qui ne sont pas toutes d'un intérêt égal. Ces commentaires mériteraient d'être nuancés au cas par cas. Les différentes générations de pièces font que le même nom est utilisé sur des pièces qui peuvent avoir 25 ans d'écart. Vous pouvez vous attendre à de grosses différences entre ces éléments.

D'ailleurs, certains amateurs ont des réserves sur l'évolution que Shiimano a suivi au fil des ans. Par exemple, les pédaliers ne sont plus forgés à froid comme avant. Cette technique exigeait une technologie de production qui ne pouvait être amortie rapidement, contrariant les besoins du département de marketing qui exige un renouvellement rapide de la gamme. Heureusement, la plupart d'entre nous n'a pas absolument besoin de la robustesse additionnelle qu'apporte un pédalier forgé à froid.

Les pièces dont je viens de parler sont associées aux vélos de montagne. Les pièces pour vélos de route comme 105 ou Ultegra sont hiérarchisées en parallèle. Sur un vélo hybride comme le mien, on peut opter pour une catégorie ou l'autre, à la condition de respecter les compatibilités dont il ne faut pas sous-estimer l'importance. Les pièces de route ont tendance généralement à proposer des pédaliers munis de plus gros plateaux et de plus petites cassettes, ce qui donne des développements plus exigeants à réserver aux cyclistes plus athlétiques. Le mien est muni d'un pédalier 22/32/44 et d'une cassette 12/23.

On peut classer mon vélo dans la catégorie hybride-performance. Il n'a effectivement pas grand-chose à voir avec les premiers vélos hybrides mis en marché durant les années '90. Ces derniers étaient destinés surtout à une clientèle très grand-public, peu ambitieuse et souvent, pour tout dire, pas très encline à pédaler... Les compagnies proposaient des vélos dont l'objectif principal semblait être de ne pas faire peur aux clients potentiels dans la salle de montre. Les critiques n'ont pas tardé à se faire entendre et même si de tels vélos existent encore, on peut maintenant trouver des alternatives dans les catalogues des grosses compagnies. Personnellement, même les vélos hybrides que je concevais en 1987 étaient des hybrides-performance: cadre léger, position sportive et pneus 27 x 1 1/8'' (standard maintenant obsolète correspondant à 700 x 28). Pas parce qu'ils sont destinés à participer à des courses, mais simplement par souci d'efficacité.





Intéressante, cette histoire qu'on vient de me raconter. Un ami met en vente deux vélos sur le site Kijiji.ca, bien connu pour ses annonces classées. Deux vélos très différents un de l'autre, et dont la valeur totale est considérable. Ils ne sont pas de la même taille. L'annonce est publiée ici, au Québec.

Un acheteur potentiel le contacte. Il est en Ontario. Il suit le processus normal d'un acheteur intéressé, un échange de courriels. Il offre de payer par le site Paypal.com, qui offre une certaine garantie de sécurité. Sauf que, pourquoi l'acheteur demande-t-il d'expédier les vélos dans la ville de New-York?

Le paiement est envoyé à son compte Paypal. Du moins c'est ce que dit le courriel qui est reçu par mon ami. Le hic, c'est que lorsqu'il a regardé l'historique de son compte Paypal, une heure plus tard, il n'y avait aucune trace de réception de paiement.

De toute évidence, ça ne sent pas bon. Devant une telle situation, j'userais de la plus grande prudence: non seulement j'attendrais que le paiement soit rentré chez Paypal, mais j'attendrais même que le transfert de Paypal à mon compte bancaire québécois soit complété et confirmé avant d'expédier quoi que ce soit. Et la fin de l'histoire confirme mes impressions: le fraudeur a fait du patinage artistique pour justifier son incapacité à envoyer un numéro de confirmation de transaction et toute l'histoire s'est terminée en queue de poisson.

Il y a deux semaines, j'étais dans une banque et j'ai entendu une employée dire à une autre: "C'est incroyable de voir l'augmentation de quantité des cas de fraudes."


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Mike Stern, lui, n'est pas une fraude. Son jeu de guitare est bien réel. Didier Lockwood au violon, Tom Kennedy à la basse, Dave Weckl à la batterie.

vendredi 7 mars 2014

LA NEIGE, PENDANT DES MOIS.




L'hiver qui tient bon en cette journée de fin février 2014.


La semaine dernière, je vous avais dit que j'en oubliais probablement, et je ne m'étais pas trompé. Au moins un: le cadre Guru en Columbus Nemo (acier) que j'ai utilisé en 1998/1999 quand mon dernier Colnago a cédé à cause d'un défaut de fabrication. Ce qui amène donc le compte des vélos que j'ai possédés à quarante-cinq. Et je ne compte pas là-dedans les vélos que j'ai achetés pour ma famille, même si à l'occasion j'ai pu en utiliser un ou deux.

J'aimais bien ce Guru, mais il ne survivrait pas à la comparaison avec ceux qui mérite le podium de mes vélos préférés, à vie. Le jeu de tubes Nemo est ce qu'il est, et vaut ce qu'il vaut. Ce n'est pas la faute de Guru qui, comme son nom l'indique, est une compagnie montréalaise.

Les podiums comportent habituellement trois marches, mais je me sens obligé d'en ajouter une, pour faire une place à mon actuel vélo de neige, un Falardeau Alu8. Ce dernier est indispensable, compte tenu de la place qu'occupe l'hiver à Québec, même s'il ne sera jamais le vélo le plus rapide de mon écurie. Mais il est imbattable pour ce qu'il a été conçu: la neige, pendant des mois.

D'ailleurs ça ferait un drôle de podium, parce que je serais également obligé de mettre deux cadres sur la même marche. Même style, même poids, même plaisir, même performance.

Il s'agit du Giant TCR et du Falardeau carbone monocoque. Le premier s'est acheté son prestige sur les routes du Tour de France (entre autres), le deuxième se contente de faire le travail, sans prétention autre que de contenter son propriétaire. Puisque je ne peux ni ne veux pas ressembler à un quelconque commandité, le Falardeau fait parfaitement mon bonheur.

Attendez un instant. À bien y penser, je vais ressembler à un commandité, en 2014, puisque je vais porter ma propre commandite, sous la forme du nouvel ensemble Bicycles Falardeau:



J'en ai encore deux disponibles au magasin, au coût de 148$ + taxes. Ça inclut le maillot et le cuissard. J'ai choisi la couleur en fonction de la sécurité, évidemment.

Mais pour revenir à ces deux cadres Giant et Falardeau, laissez-moi simplement terminer en disant que ces deux machines avaient tout ce que mes autres cadres préférés (de route) avaient, avec la légèreté en plus. Par exemple, le Colnago titane que j'ai eu était tout aussi agréable, sauf que lorsque l'on veut un titane proche de la barre des 1000 grammes, il faut s'attendre à débourser des montants que je n'ai jamais été prêt à payer. Dommage, car le titane m'a laissé des bons souvenirs. Et malgré les années qui passent, le titane n'a pas réussi à se démocratiser. Tout au plus, a-t-on vu des titanes chinois se pointer le bout du nez, mais sans réussir à se bâtir une crédibilité auprès d'une clientèle inquiète de leur durabilité.

Les cyclosportifs acier que j'ai possédés m'ont eux aussi laissé de bons souvenirs, mais sur un vélo destiné à la vitesse, je ne serais personnellement pas prêt à doubler le poids de mon cadre actuel. Surtout que j'ai la vilaine habitude de rouler avec des gens plus forts que moi...

Les cyclosportifs aluminium que j'ai eus m'ont plu beaucoup, eux aussi. Je n'ai jamais possédé de ces cadres alu franchement tape-cul qui ont donné une si mauvaise réputation à l'aluminium. Je parle ici entre autres des premiers Cannondale, braves pionniers qui n'avaient pour argument que le gain de légèreté. Et la rigidité accrue, si telle est votre tasse de thé. Tout au plus, mon Trek 1990 m'a inquiété à quelques reprises avec des claquements d'outre-tombe lorsque je traversais une voie ferrée. Un Falardeau en Columbus Altec2, lui, m'a laissé un souvenir qui était diamétralement opposé à cette réputation de sécheur des alus: il était d'une douceur exemplaire sur les mauvaises surfaces. Toutes catégories confondues, c'était un des cadres les plus confortables que j'ai eus. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de faire un bref essai sur un Colnago en Altec2  qui était très différent du Falardeau Altec2: trop rigide, trop sec, on n'aurait jamais cru que les deux cadres avaient un jeu de tube en commun. Ce Colnago était de grande taille, et je dois dire que le jeune homme qui en était propriétaire en était très satisfait. Son besoin de rigidité était sûrement beaucoup plus grand que le mien car il était grand et semblait puissant.



À Sainte-Pétronille, Ile d'Orléans, février 2014.


Espérons que d'autres gouvernements, à commencer par les nôtres, pourront être influencés par cette initiative française:

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/plan-velo-comment-le-gouvernement-veut-vous-mettre-en-selle_1497544.html



Pour 40 rayons, 26 pouces. En spécial à 98$cad la paire.


Yudi Wang travaille chez Tien Hsin Industries. Vous ne connaissez pas TH Ind.? Lisez quand même:

''En 1993, nous avons décidé de faire notre propre marque. Cet été-là, j'ai choisi le nom: Full Speed Ahead.'' Jusque là, TH faisait des millions de petites pièces bon marché comme des jeux de direction de moins de 10$. Maintenant FSA joue dans la cour des grands.

Le magazine Bicycle Retailer and Industry News lui a récemment demandé quels sont les défis auxquels fait face l'industrie du vélo. ''Je suis un peu inquiète que cette industrie pourrait devenir un exemple où seules les grosses compagnies peuvent survivre... ...Les compagnies de taille moyenne apportent la créativité et des opportunités pour les gens qui ont un grande passion pour ce sport et cette industrie, plus que les grosses compagnies. Cette contribution, je crois, aide à rendre tout plus intéressant et stimulant.''

J'aimerais quand même savoir à qui elle pense lorsqu'elle parle des grosses compagnies. Spontanément, lorsqu'il est question des plus gros chiffres d'affaires, je pense à Shimano et à Giant, et malgré toutes les réserves que j'ai au sujet de ces compagnies. je ne pense pas qu'on puisse dire qu'elles sont dépourvues d'intérêt envers le sport qui les fait vivre. Mais c'est vrai qu'il se passe constamment beaucoup de choses du côté des petites compagnies qui ont été fondées par des cyclistes qui ont une vision de ce qu'ils souhaitent concrétiser.


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La pièce-titre du nouvel album du chanteur Gregory Porter, ''Liquid Spirit''. J'avoue avoir hésité: la pièce ''No Love Dying'' du même album est également intéressante.