vendredi 28 novembre 2014

PROJET D'HIVER.






Ciel de novembre à Saint-Nicolas.



J'ai reçu le courriel suivant cette semaine. Le voici, suivi de ma réponse,


Bonjour Monsieur Trépanier,

Je me demandais si vous étiez en mesure d'éclairer ma lanterne... Il y a un vélo que j'aimerais beaucoup acheter (http://simcoebicycles.com/shop/roadster-deluxe-7sp). Le problème, c'est que pour ma grandeur, il vient avec des roues 650a et qu'il n'existe pas de pneus à clous pour cette taille. Par contre, j'ai trouvé des pneus à clous 650b (http://www.peterwhitecycles.com/studdedtires.asp). Je sais que les 650a et les 650b n'ont pas exactement le même diamètre, ni exactement la même largeur, mais la différence ne me semble pas énorme. Savez-vous, donc, s'il est possible de changer une roue 650a par une 650b? Si oui, seriez-vous en mesure de me monter une roue 650b avec un moyeu dynamo? J'ai regardé les produits de Peter White Cycles et j'ai déjà une bonne idée de ce que j'aimerais avoir, si vous pouvez commander de ce fournisseur.

Je vous remercie, bonne journée!




Bonjour,

Premièrement, pour ce qui est des relations commerciales, je n'en ai pas avec Peter White, mais j'en ai avec Shimano. Ça me permettrait d'avoir un de leurs moyeux à dynamo, et je fais des roues sur commande pour des clients avec des besoins spécifiques. Pour ce qui est de monsieur White, il semble avoir un beau catalogue de pièces et accessoires de bonne qualité, mais dont le prix fait que ces choses, ou en tout cas certaines d'entre elles, n'ont peut-être pas leur place dans l'hiver québécois. À Hambourg ou Amsterdam, peut-être...

Le standard ISO des pneus 650a et 650b n'est pas le même: 590 vs. 584, ce qui tend à confirmer que les pneus ne sont pas compatibles. Ils n'ont pas le même diamètre. J'ai fait mes premiers hivers dans les années '70 et '80 avec des pneus 650a (26 x 1 3/8) et les pneus d'origine de ces vélos à frein rétropédalage (parfois des Dunlop qu'on ne voit plus) étaient acceptables dans la neige, à défaut d'être exemplaires.

J'ai justement vu deux exemplaires de vélos Simcoe cette semaine. Je comprends l'intérêt qu'on peut porter pour ce genre de machine, hiver comme été. Pourtant, dès que je les regarde de plus près, j'ai des réserves. J'y vois une démarche très axée sur le style, ce qui génère des choix discutables.

J'ai déjà parlé ici des moyeux à vitesses internes. Certains les aiment, moi pas. Chers, compliqués. Trop d'écart entre les développements, sinon la fourchette de braquets serait trop limitée. Il faut gérer la tension de chaîne. Ils ne sont pas sans entretien, ils vieillissent comme nous tous: qui s'en occupera quand viendra le temps? Et à quel prix? Avec quelle facilité? Pour de courts trajets, dans des conditions climatiques plus clémentes, mais ici, en hiver?





Le cadre en acier du Simcoe aurait besoin de couches additionnelles de peinture antirouille pour avoir une bonne espérance de vie dans l'hiver québécois et le sel qui y est répandu sur les routes. J'ai perdu des cadres à ce jeu-là et maintenant j'utilise un cadre en aluminium beaucoup plus durable en de telles circonstances. Mon vélo est fait à Québec, pour Québec: plus de neige, plus de sel, plus de côtes.

Car puisqu'il est question de pneus à clous, j'en déduis qu'on parle d'un projet de vélo d'hiver. Surtout à ce temps-ci de l'année. Permettez-moi de donner mon humble opinion sur tout ça. Je vois dans ce projet une approche que j'ai déjà vu plusieurs fois: l'hiver est une source de problèmes, et on réagit avec une panoplie de solutions technologiques toutes plus chères les unes que les autres. Et en plus, elles apportent leur lot de complications qui font que le vélo ne peut être réparé et entretenu chez n'importe quel professionnel. Sans parler des amateurs.

À long terme un tel vélo apportera encore plus de soucis d'entretien qu'un vélo plus simple avec un cadre en alu. En plus, le mien est plus léger et sera beaucoup plus agréable et maniable lorsque la neige s'entête à tomber pendant des heures comme c'est souvent le cas ici à Québec. Sans compter que tu auras plus d'argent dans tes poches.

On est très loin du consensus lorsqu'il est question de déterminer ce qui est le vélo optimal en hiver (hiver québécois, s'entend). Je n'ai pas envie d'être dogmatique concernant mes opinions, mais ici, je vois un vélo qui est compliqué avant même d'être acheté. Désolé si ma réponse ne va pas dans le sens de ce qui est demandé.






En plus des vélos Simcoe, j'ai aussi vu un vélo EVO 2015, le Vantage 7.0 dont vous voyez la photo ci-dessus. Il se détaillera 530$ + taxes.

Il s'agit d'un vélo de route chaussé 700 x 25. N'y cherchez pas le vélo de route qui va battre des records et faire saliver tous les experts du dimanche, ce n'est pas sa prétention. Je l'aime quand même, car il démocratise un genre qui a sa place: l'efficacité abordable. Et comme le faisait valoir le représentant de la compagnie, il se compare favorablement à ce qu'on trouve parfois dans les grandes surfaces dans le même style. Ces grands magasins trahissent leur manque de culture cycliste en offrant des vélos qui croulent sous les compromis. Ça devient particulièrement évident dans les vélos de route, un genre qui exige de la finesse.

Bien sûr, à ce prix-là, il a des moyeux, des freins et un pédalier génériques, mais il fallait s'y attendre et à première vue on n'a pas choisi les pires. L'ensemble a un coup d'oeil assez réussi et si j'avais un gros magasin, c'est sûr que j'en stockerais. Mais dans mon cas il faut être prudent, car lorsqu'ils ont le choix ce n'est pas ce que les clients vont choisir: tous ceux qui peuvent se le permettre vont aller vers un vélo dont au moins la fourche est en fibre de carbone, sans parler du calibre des pièces Shimano.

J'ai d'ailleurs une recette qui s'en approche dans mon catalogue. Mais il est un peu plus cher car il est tout Shimano (sauf les freins Tektro) et la fourche est en fibre de carbone. Le train roulant (pneus/jantes) est plus léger, tout comme le cadre qui est de type triple butted, c'est-à-dire à épaisseur très variable. L'ensemble est forcément plus dynamique, et plus susceptible de tenir tête aux vélos qu'on voit à la télévision au mois de juillet... Dépendant de qui est dessus, évidemment.



Oui, c'est bien une motoneige que vous voyez sur le panneau jaune. C'est fréquent qu'on voit un tel panneau dans la campagne québécoise, pour avertir les automobilistes de la possibilité de voir un tel véhicule traverser la route.




Je n'ai malheureusement pas pu voir le EVO River Sport dont je vous parlais la semaine denière. J'aurais d'autant plus aimé le voir que j'ai l'intention d'en stocker une paire. Ce n'est que partie remise. Mais le représentant m'a montré quelque chose de chouette: une application.

N'étant pas un IPhonemane moi-même, je ne suis pas familier avec le monde fascinant des applications, mais là, j'en ai vu une qui me plaît bien. Dommage, je ne peux même pas vous donner la référence, mais si vous la connaissez, vous pouvez la mettre dans les commentaires ci-dessous. Elle vous permet, après avoir soumis les différentes caractéristiques de votre vélo (dimension des pneus, développements de la transmission, etc.) de déterminer avec une cadence de pédalage donnée à quelle vitesse votre vélo va se déplacer.

La semaine dernière, j'avais spéculé que le River Sport serait plafonné à 36 km/h à une cadence de 90 rpm. L'application me dit que je ne me trompais pas de beaucoup, car elle donne 34.9 km/h dans les mêmes conditions.



Vous pouvez cliquer sur la photo pour l'agrandir.



La pièce My Fire reste ma préférée, mais j'aurais bien aimé me procurer l'album complet, si album il y avait: Drew Ofthe Drew. Ici, Pull Me Down. Et il n'y a pas de miroir, il y a effectivement deux batteurs!



vendredi 21 novembre 2014

TROP FACILE?






Désolé si vous avez essayé de me contacter, mardi dernier. Je ne suis pas resté longtemps car un as du volant avait décidé qu'il y avait un poteau électrique de trop dans ma rue. Après qu'il l'eut cassé avec son camion, Hydro-Québec a dû couper l'électricité dans le secteur concerné pour pouvoir remplacer le poteau en question. Ça a pris toute la journée pour faire la réparation et je suis donc retourné à la maison sans attendre qu'elle soit complétée..



Un peu plus et le camion d'Hydro-Québec entrait dans mon magasin...
Mais ce n'est pas lui qui a brisé le poteau, c'est lui qui l'a réparé.



Dans le but de pouvoir dire oui à un plus grand nombre de clients, j'ai essayé de produire des vélos dans une fourchette de prix autour de 400 à 450$, ces dernières années. Mais ma motivation a fini par tomber car la somme de travail était trop grande pour le peu de profit que j'en tirais. Si vous en avez acheté un, comptez-vous chanceux: il vaut plus que le prix que j'en demandais.

Je m'attendais à tout simplement laisser tomber ce segment de marché, puisque de toute façon la demande dans mon magasin n'était pas très forte. Mais voilà que les vélos EVO font leur apparition sur le marché.

La marque existe déjà, mais ne proposait pas encore de vélos, seulement des pièces et des accessoires. Il s'agit de la marque-maison d'un des grossistes-importateurs majeurs au Canada, Cycles Lambert. Pas étonnant que Lambert s'y mette, car les autres le font aussi: Outdoor Gear Canada avec Opus, Damco avec DCO, Live to Play Sports avec Norco.

Rien dans la gamme de très onéreux, et je peux le comprendre. C'est un marché plus ouvert, il n'y a pas besoin de commanditer des vedettes pour acheter de la crédibilité. Un modèle offert à 400$ + taxes a attiré mon attention.

Est-il parfait? Non. Si les vélos des grandes compagnies étaient parfaits, je n'aurais pas senti le besoin de commencer ma propre marque (Falardeau). Mais dans les grandes lignes, le EVO River Sport (non, il n'est pas amphibie...) a des atouts dans son jeu. Le style général de ce vélo correspond à ce que je souhaite vendre.Mais en regardant les spécifications, j'ai cependant constaté un choix éditorial qui est discutable.

À ce prix-là, il ne faut pas s'étonner qu'on l'ait équipé d'une roue libre vissée, plutôt qu'une cassette. Pas grave, si vous ne faites pas d'usage intensif. Sauf que, si vous regardez ce qui est offert, le plus petit pignon disponible en roue libre est un 13 dents, et on l'a équipé avec 14 comme plus petit. Ça pourrait toujours aller si le gros plateau du pédalier avait 48 dents ou plus mais voilà, on lui a mis un 42. Si vous n'êtes pas familier avec ces chiffres, laissez-moi vous vulgariser ça par l'équation suivante:

 Facile (14) + très facile (42) = trop facile.

Concrètement, ça se traduit comment, sur le terrain? Je n'ai pas fait de test récemment avec ces chiffres-là, mais je m'attends à ce qu'un cycliste avec une cadence de pédalage normale (80 ou 90 tours/minutes) ne soit plus à l'aise pour pédaler au-delà de 32 ou 35 km/h. Ce qui n'est pas du tout un problème pour les cyclistes qui freinent dès que ça descend, ou qui n'entendent pas profiter d'un vent favorable sur le plat ou en faux-plat descendant. À l'opposé de cela, on trouve une sorte de bibitte trop occupée à faire des conneries pour réfléchir à ce qu'ils font: Je sais de quoi je parle...





Mais pour un pourcentage appréciable d'utilisateurs de tout poil, 42/14, c'est trop peu. J'ai un avantage en tant que concepteur de vélos: je suis en contact direct avec le consommateur, et leurs commentaires font partie de mon quotidien depuis longtemps. J'appréhende particulièrement ceux des gens qui ont le pied pesant, ou qui aiment simplement profiter des circonstances pour se faire plaisir. En me basant sur mon expérience, les cyclistes de plus de 1.80 mètres, je les imagine mal se résigner. Pour eux, comme pour bien d'autres, 48/13 est un minimum. À la rigueur, 48/14. À titre d'exemple, mon Falardeau Alu9 en 700 x 28 est équipé d'un pédalier 22/32/44 avec une cassette 12/25. Et ce vélo pèse 10 kilos. Dans ce cas-ci, l'équation irait comme suit:

Exigeant (12) + facile (44) = satisfaisant (pour moi, avec des pneus de 28 mm)

Si je veux proposer ces River Sport à mes clients, je devrai donc les mettre en garde et leur offrir des modifications, quitte à charger un petit supplément pour couvrir mes frais. Ça n'a pas besoin d'être cher. Un simple changement de pédalier permettrait de prévenir la chose, et ce serait d'autant plus simple qu'on peut choisir un pédalier qui partage la même dimension et le même type de jeu de pédalier que celui d'origine. Suffira de monter et régler le dérailleur avant, quitte à changer son câble s'il le faut. Si tout va bien on n'aura pas besoin de changer le dérailleur au complet. Dommage, si de meilleurs choix avaient été faits lors de la conception, le vélo aurait coûté le même prix. 

On pourrait argumenter en faveur du 42/14 en me disant qu'avec un ensemble comme celui-là, c'est tellement démultiplié que tous les cyclistes pourront monter toutes les côtes sans mettre pied à terre. Je veux bien, mais en faisant le choix qui a été fait, on aura plus de commentaires négatifs de la part des propriétaires frustrés de ces vélos que si on avait mis un 28/38/48. On aurait d'ailleurs peut-être pu trouver un 26/36/48 à un prix abordable avec un peu de chance. En fait, une partie de la clientèle trouvera son compte avec ce vélo tel quel, et une autre partie sentira le besoin d'une modification. C'est le défaut de ces produits à grande diffusion qui sortent d'un moule: ils ne peuvent contenter tout le monde sans modification. C'est pourquoi j'entends bien continuer de produire des vélos un par un comme j'en ai l'habitude.



20 novembre 2014, rue Sous-le-Cap, à Québec.


Voici des chiffres indiquant la distance en mètres parcourue par un vélo avec roues de 700c lors d'un tour complet de pédalier avec différentes combinaisons:

42 x 14: 6.30  Le EVO River Sport d'origine.

42 x 13: 6.78  Le même, avec une roue libre à 13 dents au lieu de 14.

44 x 12: 7.70  Le braquet de mon Alu9. C'est assez pour moi mais pas pour tous.

48 x 14: 7.20  Le River Sport avec un pédalier plus gros. Plusieurs Falardeau d'hiver sont ainsi.

48 x 13: 7.75  Beaucoup de vélos de montagne circa 1990 étaient équipés de cette façon.

50 x 12: 8.75  Beaucoup de vélos route/course grand-public actuels sont équipés ainsi.

52 x 13: 8.40  Le vélo route/course typique de 1990.

53 x 12: 9.28  Le vélo route/course macho.

Si ma mémoire est bonne, avec une cadence de pédalage de 90 ou 100 tours/minute, on va chercher à peu près 50 km/h avec un braquet de 7.7 mètres, 64 km/h avec 8.4 m. Je le dis avec réserve: il faudrait que je vérifie ces chiffres quand le thermomètre est... au-dessus de zéro, ce qui n'est pas le cas à l'heure où j'écris ces lignes. À titre d'exemple, également, je me souviens que mon vélo à pignon fixe faisait 30 km/h avec une cadence de 90 tours/minutes avec un braquet de 5.25 m. Les 6.3 m du River Sport ajoutent 20% à mon 5.25 m. Alors si on ajoute ce 20% à 30 km/h, ça veut donc dire que le River Sport ferait 36 km/h à 90 tours/minute. Ce qui confirme mon impression: certains cyclistes vont trouver que c'est trop peu.





 Vous pouvez consulter ce tableau de développements:

http://s1.static-clubeo.com/uploads/orcaycyclisme-41/Medias/tableau_braquets__mim7xk.pdf

On pourrait avoir des réticences à durcir le ton au niveau du pédalier, dans le but de donner une chance aux utilisateurs moins athlétiques. À ce moment-là, on peut toujours avoir recours à une roue libre comme la Shimano MF-TZ31 qui est une 14/34, au lieu de la 14/28 prévue sur le River Sport. Son braquet le plus facile, le 24 x 28 donne un développement de 1.81 m. versus un 28 x 34 qui donnera 1.74 m.: encore plus facile!

Je prévois jeter un coup d'oeil de plus près à ce vélo la semaine prochaine. Ce sera intéressant de voir si le produit confirme les impressions que j'ai eues en voyant les photos.



Quelques délicieux moments dans le monde du vélo de course:







Le mot de la fin pour Tomasz et ses amis:


vendredi 14 novembre 2014

FRANCHISE.











Je ne sais pas comment je me sentirais si je devenais soudainement un franchisé Velofix. Je suis habitué à mon atelier immobile, mon inventaire à portée de la main et à ma clientèle qui se déplace pour venir me voir.

Velofix est une nouvelle création (velofix.com). Si vous devenez un franchisé, vous aurez un camion qui se déplacera au gré des demandes des clients, à leur résidence ou à leur lieu de travail. Vous irez réparer leur vélo et vous vous baserez sur la recette qu'on vous aura donnée. Ou plutôt, qu'on vous aura vendue. En ce moment, on les trouve en Colombie-Britannique et au nord de Toronto.

Je peux croire que l'idée plaise à certains clients. Il m'arrive régulièrement de réparer un vélo qu'on m'apporte le matin ou le midi, pour qu'il soit prêt à la sortie du bureau à la fin de l'après-midi. Est-ce que ce serait assez populaire pour justifier l'investissement? Les dirigeants de Velofix parlent d'un montant de 50,000$ ou 60,000$, qui n'inclut probablement pas le prix du camion. Celui-ci, acheté à crédit, sera comme un loyer qu'on paie à chaque mois. Ils en parlent comme étant un montant très abordable, comparé à 500,000$ pour un magasin de vélo classique.

Désolé, mais, on peut lancer un nouveau magasin de vélo pour beaucoup moins que ça. Ou même acheter un magasin déjà existant pour beaucoup moins. Je le sais, je l'ai déjà fait. Le magasin de 500,000$ vous permettra, s'il a du succès, de dégager de meilleurs profits annuels, mais il pourrait aussi vous permettre de vous casser la gueule de façon retentissante. Car dans de nombreuses villes, le nombre de magasins de vélo dépasse les besoins de la population, ou du moins son enthousiasme pour la chose, et un pourcentage d'entre eux ont une existence précaire. À preuve, ici, dans la Ville de Québec, on en a vu une poignée dont l'existence s'est terminée ces dernières années, pour des raisons qui varient d'un endroit à l'autre.

Si vous venez chez Falardeau, vous trouverez peut-être la boutique bien petite. Ne sautez pas aux conclusions trop vite, car vous ne voyez qu'une fraction de l'espace disponible sur place. La surface d'entreposage qui n'est pas visible aux yeux des clients est importante, car les fournées de cadres, lorsqu'ils arrivent du constructeur, il faut bien les mettre quelque part. Mais il y a aussi toute cette multitude de pneus de toutes tailles, de chambres à air, de pièces de transmission, de systèmes de freinage, d'accessoires, etc...
C'est très important l'inventaire, avoir tout ce qu'on peut avoir besoin, sous la main. C'est pourquoi, même à ce temps-ci de l'année, mon niveau d'inventaire est élevé et mon roulement de commandes n'est pas négligeable. De toutes façons je suis en pleine préparation pour 2015.

Le local, dans son entièreté, est finalement bien adapté à mes besoins, et je me verrais mal faire ma journée dans un camion. Bien sûr, on peut avoir un local pour entreposer ce qu'il faut pour restocker le camion sur une base quotidienne, mais il y a quand même des limites que je n'ai pas à subir dans mon local. Et puis, cet endroit qui sert d'auxiliaire au camion, a-t-il été comptabilisé dans les dépenses d'opération de Velofix?

Dans le dernier numéro du magazine Bike Trade Canada, on nous peint un portrait très encourageant de ce système de franchise, sans nous parler des inconvénients. Ceux que vivent le technicien sur une base quotidienne, et ceux que vivent le gestionnaire par rapport à son entreprise et au marché potentiel dans lequel il doit fonctionner. Rien n'est parfait, et je suis sceptique...

En achetant une franchise, on paie pour l'expertise de quelqu'un, sa recette. Dans certains cas, ça peut être un bon achat. Pour ce qui est de la notoriété de Velofix, elle n'existe pas encore. Rien à voir avec la notoriété de McDonald, Subway ou les ateliers comme Ziebart ou Métropolitain qui appliquent de l'antirouille sur les voitures. Velofix vend une expertise qu'elle vient tout juste de développer, et vous pourriez très bien faire ce travail vous-même, pour éviter les frais qui mangeront une partie de vos profits. Et si un de ces franchisés a du succès, peut-être aura-t-il envie, après un certain temps, de s'établir dans un local fixe, sans pour autant cesser ses opérations mobiles. Un n'empêche pas l'autre.



Devant mon magasin, on trouvait jusqu'à la semaine dernière le mur extérieur de ce qui a servi de garage aux tramways de Québec pendant plusieurs années, il y a longtemps de cela. Et maintenant ce mur n'existe plus, pour faire place à des condominiums. 




Si vous voulez avoir l'air d'un vrai triathlonien, voici les marques que vous vous procurerez pour vous équiper. Ces statistiques ont été compilées par le magazine Lava.

Côté vélos, ces trois dernières années, le classement est resté le même:

  1. Cervélo
  2. Trek
  3. Specialized

Les roues Zipp sont de loin les plus populaires. Le reste du peloton fluctue d'une année à l'autre.

Les selles ISM sont un peu insolites, mais elles ont progressé ces dernières années au point d'être les plus populaires. Selle Italia a dégringolé au fil des ans. Fizik et Specialized sont respectivement deuxième et troisième. Le New York Times a parlé d'ISM il y a trois ans:
http://www.nytimes.com/2011/06/28/science/28tier.html?_r=2&

Les pédales Look ont le haut du pavé, suivies de près par Shimano. Moins fréquentes, les Speedplay sont quand même appréciées.

Pour ce qui est des casques, Louis Garneau est progressivement passé de la première à la quatrième place. Rudy Project a maintenant une bonne avance en tête, suivi de Giro et Specialized.

Mais si vous voulez vraiment avoir l'air d'un triathlonien, ai-je besoin de vous dire que vous aurez besoin de vous entraîner, aussi?



Voici de quoi avait l'air ce garage de tramway jusqu'à la semaine dernière. Tout cela se cachait derrière le mur dont on voit la photo plus haut.



Si pour vous le vélo est un objet utilitaire, voire même commercial, il y a:

Consortium Écho-Logique
 5523, Chemin de la Côte-St-Paul, suite 200,
 Montréal, Québec,  H4C 1X3

qui offre sa flotte de vélos avec remorques. On ne parle pas ici de remorques à une roue, comme celle que vous pouvez voir sur mon message du 7 novembre dernier. Elles ont deux roues et sont fermées, sauf sur le dessus.
Elles sont à vendre d'occasion, en tant qu'ensemble avec vélo inclus. Je n'en connais pas le prix, et n'agis pas comme intermédiaire dans ces transactions. Adressez-vous directement à eux au: 514 323 2999, poste 235.


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Un jour, j'aimerais bien aller avec mon épouse au Népal. Quand je dis que je suis allé au Vietnam, souvent, les gens me disent: "Ah, c'est un beau pays, le Vietnam!" Et à chaque fois, j'ai la réaction de me dire que le Népal, c'est LE beau pays. Celui qui, plus que tout autre, vous en met plein la vue. En tout cas, parmi ceux que j'ai visités.




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Le batteur Anton Fier: Emotional Smear



vendredi 7 novembre 2014

AUSSI IMPORTANT QU'UN BON ARTILLEUR.






La Ville de Québec, vue de Lévis, fin octobre 2014.
Depuis quelques semaines, je me rends chercher mes commandes moi-même chez un fournisseur. 


Les freins cantileviers Tektro Oryx, que j'ai l'habitude de mettre sur les vélos de cyclotourisme que je fabrique, ont été retirés du catalogue du seul fournisseur canadien qui les gardait, à ma connaissance. Je leur avais finalement trouvé un point faible. Avec les années, les vis de centrage deviennent inutilisables, et on ne peut retensionner de force leurs ressorts comme on peut le faire avec des freins à tirage linéaire (v-brakes).


Le frein Tektro Oryx.

Un frein décentré est susceptible de frotter constamment sur un côté de la jante. On voit ça sur toutes sortes de frein, et différents dispositifs ou protocoles permettent de corriger le problème. Et si on ne le corrige pas, ça devient vite un irritant. Sur un de mes vélos équipé en Tektro Oryx, j'ai été confronté à ce problème récemment. J'ai donc décidé de changer le frein pour un modèle différent: le Tektro CR720.

Je l'ai choisi parce qu'il n'est pas beaucoup plus cher que le Oryx, et parce que Tektro a l'habitude d'offrir des produits qui vont de potables à excellents. En plus de la marque Tektro, la compagnie propose les produits TRP. D'une pierre deux coups, en l'installant sur mon vélo, ça me permet aussi de tester le produit avant de l'offrir à mes clients.

L'installation est facile et sans histoire, à ceci près qu'il n'y a pas de vis de centrage. On peut corriger le centrage en déplaçant de côté la chape-relais qui tire sur le câble transversal. Elle comporte des vis qui serrent ce câble et permettent de la stabiliser. Le Oryx était fourni sans cette chape-relais, avec une sorte de guide-câble qui ressemble beaucoup à ce que Shimano utilise sur de tels freins (voir photo). J'ai obtenu un très bon centrage des patins lors de ce premier montage, même si la chape-relais elle, n'est pas centrée. On peut la voir dans la photo ci-dessous, au centre de la photo, tout en haut.

Les patins sont épais, plus que ce que l'on voit sur les freins à tirage linéaire typiques. C'est donc un avantage pour la durabilité, sans compter le fait que ce sont des cartouches remplaçables qui n'obligent donc pas à remplacer le porte-patin. Ça peut faciliter le travail pour ceux qui sont en voyage et/ou ne sont pas très à l'aise avec la mécanique vélo.



Le Tektro CR720.

J'ai fait un test pour vérifier la performance du résultat. J'ai descendu une des côtes les plus raides de la Ville de Québec (Salaberry) qui en compte plusieurs, en utilisant seulement le nouveau frein qui est aussi le moins puissant: puisqu'il est à l'arrière. Tout s'est très bien passé, je n'ai vraiment pas eu envie d'ajouter la puissance du frein avant pour compléter le travail. J'ai aussi, quelques jours plus tard, confirmé le premier test en descendant une autre bonne côte à Lévis, en tirant une remorque bien chargée. Là aussi, je me suis senti en confiance. L'action du frein est positive, modulée, mais une puissance qui n'est pas excessive ou abrupte. Le but recherché n'est pas de bloquer la roue et risquer de perdre le contrôle.

Un cyclotouriste avec bagages devra faire attention à ne pas gêner les bras de ce frein s'il transporte de grosses sacoches avec un porte-bagage arrière. Ces bras sortent plus sur les côtés que sur le modèle Oryx et certaines combinaisons sacoches-vélo pourraient poser problème. Dans ce cas on pourrait avoir recours au frein Shimano BR-CX50 qui sont eux aussi très bien, possiblement même mieux,  mais un peu plus cher.

Notez qu'on ne combine pas n'importe quel type de frein avec n'importe quel type de levier. Le tirage de câble varie d'un type à l'autre et il faut respecter cette contrainte si on ne veut pas être très déçu du résultat. J'utilise des freins cantileviers sur ce vélo parce que les leviers haut-de-gamme qui l'équipent m'y obligent. Et je ne m'en plains pas du tout, car les leviers sont très agréables et les freins largement suffisants.


                    

On m'a fait cadeau, cette semaine, du poster que vous voyez ci-dessus. On y voit des coureurs, lors d'un Tour de France des années '20, s'allumer une cigarette dans un moment de détente. Faut savoir que maintenant, les pressions commerciale et médiatique font qu'il y a très peu de relâchement dans le peloton. Alors qu'à l'époque, on pouvait voir des coureurs s'arrêter remplir les bidons dans la fontaine d'un village, et le tempo de certains débuts d'étapes permettait ce que l'on voit ci-dessus.

On peut se procurer ce poster chez:  http://www.photographersdirect.com/buyers/stockphoto.asp?imageid=2868672




La boutique de Madame Verret, sur la rue Saint-Vallier à Québec. Si vous aimez les commerces d'une autre époque, vous serez servis.


La selle sur un vélo, c'est aussi important qu'un artilleur. C'est un cycliste d'origine française qui me l'a sortie, celle-là. L'expression veut dire que même si vous avez un bon canon, quand l'artilleur ne sait pas viser, ça ne vaut rien. Et même si votre vélo est bon, votre selle pourrait vous donner envie de rentrer à la maison... On dit aussi qu'un orchestre n'est jamais meilleur que son batteur.


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Ça fait toujours plaisir de voir des gens qui ont du coeur, et peut-être aussi un brin de folie. Regardez les raccords (lugs) qu'on peut voir à 1:43 min., il y a beaucoup de travail là-dedans.





Je vous parlais, la semaine dernière, du déficit d'entretien du Pont de Québec. Trois jours plus tard, les maires de Québec et Lévis y sont allés d'une déclaration commune dénonçant l'inaction de l'entreprise responsable des travaux. Et le maire de Québec en a profité pour attirer l'attention du public sur le fait que cette entreprise (Canadien National) est pourtant très prospère. Et j'ajouterais d'ailleurs qu'il est de notoriété publique qu'elle paie peu d'impôts...

Autre entreprise prospère, cette année: Shimano. Les ventes combinées vélo/produits pour pêcheurs ont progressé de 21% durant les neuf premiers mois de l'année. Dorel aussi a fait des progrès, du côté de ses activités vélo (Cannondale, Schwinn, Caloi, Sugoi etc.). 14.5% plus de ventes qui se traduisent par des profits en hausse de 4.7%.

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Le mot de la fin pour le contrebassiste Renaud Garcia-Fons.