jeudi 25 décembre 2014

PAINSYLVANYA.





Upstate New York, décembre 2014


C'est grand, la Pennsylvanie. Il y a sûrement des coins superbes, des villes ou villages où il fait bon vivre. Je ne les connais pas. Ou, en tout cas, leur souvenir s'est effacé dans ma mémoire.

Je suis passé par là récemment et ça correspondait au souvenir que j'en avais depuis 1976, quand j'y étais allé en vélo en route vers le sud et la Martinique. Du temps gris, et une ambiance générale pas très rigolote. Le froid et la neige un peu hâtive gênaient ma progression vers la chaleur. Souvent, c'est le brouillard qui vous dit que vous devriez être ailleurs.

Un personnage m'avait résumé la situation dans ses mots. Il m'avait dit: ''Que fais-tu ici? Il n'y a rien ici. Vas-t'en d'ici!'' Vous voyez ce que je veux dire...

Il ne me voulait que du bien. L'endroit était lugubre. L'économie des mines de charbon était en déclin à cause de la demande décroissante pour le produit, ce qui paraissait sur les maisons qui longent la route. Elles avaient besoin de soin et ne semblaient pas être près d'en recevoir.

Et pourtant c'est par milliers que, dans le passé, des immigrants européens étaient venus s'installer dans cette région pour profiter de ces mines de charbon qui offraient du travail. Mais ils en ont bavé un coup parce qu'en plus d'être un métier pas facile, les patrons ont été jusqu'au meurtre pour leur faire subir des salaires et des conditions de travail qui auraient fini par révolter n'importe qui.

Dans certains coins de la Pennsylvanie, ce sont 20% des emplois qui sont créés par le charbon. Et maintenant, ce n'est pas tant la demande qui pourrait faiblir, que l'Environment Protection Agency qui veut mettre un frein à cette production. Jusqu'à 30% de diminution. Alors non, je ne pense pas que l'avenir qui s'offre aux jeunes, là-bas, soit tellement rose et plusieurs d'entre eux auront envie de migrer. Pas besoin d'aller très loin pour trouver des états plus accueillants. La ligne Mason-Dixon est proche et le climat est meilleur au sud de celle-ci.

Plusieurs cyclistes québécois connaissent le Vermont et l'état de New York et en apprécient les routes où la circulation automobile est réputée plus respectueuse des cyclistes. Les propriétés sont aussi plus joyeuses ou à tout le moins, moins délabrées.





Caroline du Nord, décembre 2014.


Un de mes clients n'aime pas les chaînes KMC. À la suite d'une mauvaise expérience avec un de leurs produits, il a décidé de leur préférer les chaînes Shimano.

Je pense qu'il ne sait pas que KMC fabrique des chaînes pour Shimano. Toutes? Je ne sais pas, mais en tout cas les chaînes Shimano représentent 10% des ventes de KMC qui, en passant, est le plus gros fabriquant mondial de chaînes de vélo. Giant et Merida sont les deuxième et troisième plus gros clients de KMC. Merida est le deuxième plus gros fabriquant de vélos à Taiwan, et la compagnie possède beaucoup d'actions de Specialized. Giant est le plus gros fabriquant de vélo au monde, et travaille aussi pour Trek et Colnago (et plusieurs autres) en plus de proposer les produits de sa marque.

Les trois compagnies ont récemment acheté des parts dans KMC à hauteur de 12.4 million de US$. KMC fabrique des chaînes Shimano depuis 1986.

Le fait que KMC fabrique les chaînes pour Shimano ne veut pas dire que les produits qu'elle propose sous son nom sont identiques à ceux de Shimano, mais mon expérience avec la marque est très positive. Les vélos que je fabrique sont presque tous équipés de ces chaînes et leur rapport qualité-prix est très avantageux. Et ceux qui veulent gâter leur vélo trouveront dans le haut de leur gamme des produits originaux et exclusifs.



Je vous souhaite un très Joyeux Noël à tous, même si on me dit que la température à Québec n'est pas ce qu'il y a de plus hivernal. Au moins, on économise sur le chauffage!

Mes vacances se déroulent bien. La température ici est près de la perfection au moment où j'écris ces lignes, 21 degrés Celsius avec assez de nuage pour éviter le cancer de la peau si on flâne à l'extérieur. Ce que je fais peu. Je ne joue jamais au touriste.

Touriste, c'est une job qui ne m'intéresse pas. C'est comme si on décidait pour moi ce qui vaut la peine d'être fait ou pas. Je préfère cultiver autre chose que de me déplacer sans cesse pour aller vers les 7 Merveilles du Monde.

*

Je lis présentement Bob Dylan  Chronicles  Volume One, publié en 2004. Écrit par Dylan lui-même, le livre est fascinant, rien à voir avec une lecture légère et insignifiante. Ce n'est pas que je sois un grand fan de Dylan, mais son œuvre mérite le respect qu'elle a reçu, pas de doute là-dessus. Et le personnage a une envergure qui en impose. Laissez-moi citer (dans le texte) quelques passages qui vous feront mesurer à quel point.

À propos de Roy Orbison à la fin des années cinquante: ''There wasn't anything else on the radio like him. I'd listen and wait for another song, but next to Roy the playlist was strictly dullsville... gutless and flabby. It all came at you like you didn't have a brain.''

Avant qu'il ne réussisse à publier un de ses enregistrements: ''I had no song in my repertoire for commercial radio anyway. Songs about debauched bootleggers, mothers that drowned their own children, Cadillacs that only got five miles to the gallon, floods, union hall fires, darkness and cadavers at the bottom of rivers weren't for radiophiles.''

À propos d'un ami: ''Ray was not a guy who had nothing on his mind. He knew what he thought and he knew how to express it, didn't make room in his life for mistakes. The mundane things in life didn't register with him. He seemed to have some golden grip on reality, didn't sweat the small stuff, quoted the Psalms and slept with a pistol near his bed. At times he could say things that had way too much edge.'' Quant à moi, si je devais dormir avec un pistolet près de mon lit, j'irais voir ailleurs.

Et la ville où je suis présentement a l'obligeance de me prêter de la vraiment très bonne musique. Des cd. Entre autres: l'album éponyme du groupe James Farm (2011). Aussi: ''Uberjam'' du John Scofield Band (2002). J'ai pris une chance avec ''White Lies for Dark Times'' de Ben Harper et j'ai bien aimé la première pièce, ''A Number with no Name''



jeudi 11 décembre 2014

CURE D'AMAIGRISSEMENT.











Parfois, certains cyclistes se demandent comment faire pour alléger leur vélo, pour que ça vaille la peine sans que ça coûte une fortune.

Il m'est arrivé de parler à des clients qui étaient irrités par le poids d'un vélo de bas-de-gamme et c'était évident qu'il y avait de la place pour de l'amélioration. Mais dans ce genre de situation, ça ne vaut pas la peine car le cadre est lourd et de toute façon tout va dans le sens d'une efficacité médiocre. Il faudrait tout changer... et c'est ce que je recommande: changez de vélo, si vous y tenez vraiment!

Mais la semaine dernière, c'était différent. Il s'agissait d'un vélo bâti à partir d'un cadre Falardeau Alu9 hybride pesant 1.49 kg équipé d'une fourche alu. Initialement, le client l'avait acheté pour faire un usage urbain et modeste. Il avait donc choisi les pièces les moins chères parmi celles que je proposais à ce moment, sauf la fourche en aluminium. Les pneus 700 x 28 mm avaient été changés pour des meilleurs, déjà, pour remplacer les pneus d'origine plutôt basiques.

Il a depuis découvert le plaisir de faire des longues sorties de gravelle à la campagne et l'a équipé de pédales automatiques. Mais les parcours sont particulièrement côteux et l'envie lui est venue d'investir un peu pour bonifier ce qu'il avait entre les mains. Il m'a demandé conseil.

Je lui ai suggéré l'idée que les deux points à modifier, pour alléger, étaient la roue avant et le pédalier. Des gains de 25 grammes sont sans conséquence appréciable. Mon objectif était plutôt d'éliminer x centaines de grammes sans que ça coûte le prix d'un nouveau vélo.

Nous avons donc enlevé la roue avant avec jante Alex DM-18 pour la remplacer par une roue de largeur route/course dont la jante pèse 406 grammes. Peu de jantes à pneus (vs. boyaux) pèsent moins que ça. Surtout au prix où il l'a eu. Rayons croisés de 3 pour la robustesse. Et il a choisi un moyeu Deore XT parce qu'ils sont très bons et qu'une des particularités des moyeux avant, c'est que le prix n'augmente pas beaucoup lorsqu'on monte en gamme, contrairement aux moyeux arrière. La jante, elle, accepte volontiers un pneu de 28 mm comme le sien, alors je n'ai changé que la chambre à air pour qu'elle se loge mieux dans la jante. Cette dernière aussi contribue à la légèreté.

La jante arrière est conservée: elle subit plus de poids, sans parler de la motricité, donc sa lourdeur est justifiée compte tenu de la fonction.


Beaucoup de manifestants se sont déplacés récemment à Québec pour venir manifester contre un projet de loi du gouvernement Couillard.



Le pédalier était un Shimano FC-M131. Ils sont fonctionnels, droits, et grâce à leurs manivelles en aluminium ils ne sont pas scandaleusement lourds, mais ne génèrent pas beaucoup d'enthousiasme chez leurs propriétaires. Ils permettent surtout de garder la facture légère...

Nous avons hésité entre deux pédaliers Shimano à roulements externes: Alivio FC-M4060 ou Deore FC-M590. Ce dernier est un peu plus cher, mais inclut la paire de roulements, ce qui compense en partie. Et il a aussi l'avantage d'être disponible en plus petite taille, 44 dents au lieu de 48, ce qui le rend automatiquement plus léger, indépendamment de sa position dans la gamme Shimano. Voici les poids des trois pédaliers, inclant le jeu de pédalier dans chacun des trois cas.

FC-M131, 1.340 kg
FC-M4060, 1.310 kg
FC-M590, 1.005 kg

Le choix n'était donc pas difficile à faire et nous avons donc posé le plus léger. À l'origine, le vélo complet (incluant accessoires tels que garde-boue arrière, éclairage électrique, etc.) pesait 11.48 kg. Après toutes les modifications, le poids final était de 10.89 kg, ce qui représente un allègement de 590 grammes. Pas de surprise pour moi, c'est à peu près ce que j'espérais, ce à quoi je m'attendais.Et si vous pensez que c'est peu, gardez à l'esprit que ce sont des pièces tournantes qui sont réputées être l'endroit où les efforts doivent être faits lorsqu'on veut des résultats. Rappelez-vous aussi que ce vélo fera des parcours particulièrement côteux et suffisamment longs pour justifier de telles modifications. Sans porter de bagages qui annuleraient les gains faits. Aussi, il ne faut pas oublier de souligner le fait que ce cadre alu de type triple butted est vraiment agréable à tous points de vue, sans quoi il vaudrait mieux revendre le vélo et en acheter un autre, plus léger et plus cher. On ne peut pas faire un bon vélo avec un mauvais cadre.




Hormis la question de l'allègement, ces modifications ont plusieurs conséquences désirables.


  1. La direction est plus légère qu'avant. Un peu comme si on avait installé une servo-direction.
  2. Les roulements de la roue avant et du pédalier sont neufs et remplacent des roulements qui ne l'étaient pas. Sans parler de la qualité supérieure.
  3. La valeur de revente du vélo sera meilleure, le cas échéant.
  4. L'esthétique du vélo est, à mon avis, plus agréable.
  5. Les développements du nouveau pédalier (22/32/44 dents) seront plus adaptés au terrain appalachien très côteux. 
Les points 3 et 4 ne sont pas les plus importants, mais les autres méritent d'être soulignés. 

Ai-je besoin de vous dire que le client a hâte au retour du printemps?



De mon côté,` le départ pour vacances est imminent. Je ne connais pas encore la date de réouverture de ma boutique, alors je vous tiendrai au courant ici-même. Mon bilan pour 2014 est positif, en dépit d'une météo printanière aussi grise que sur la photo ci-dessous. Je félicite d'ailleurs les cyclistes utilitaires qui m'ont surpris par leur nombre, cet automne, alors que cette météo était parfois un peu maussade. Y aurait-il une tendance qui se dessine à l'horizon? L'avenir nous le dira.






La chanteuse Gretchen Parlato.




vendredi 5 décembre 2014

LES DÉRAILLEURS EN HIVER.






Quand je vous dis que Québec est côteuse, c'est vraiment vrai!



J'ai longtemps roulé sans dérailleur durant l'hiver québécois. Avec différentes formules monovitesses: frein rétropédalage, pignon fixe, roue libre monovitesse, roue libre multivitesse dont un seul pignon est utilisé. J'ai aussi possédé un vélo équipé d'un moyeu à vitesses internes, mais mes essais d'été ne m'ont pas donné envie de m'en servir l'hiver.

Puis j'ai fait l'expérience de la présence des dérailleurs avant et arrière classiques et je ne reviendrais pas en arrière, compte tenu de toutes les côtes qu'il y a ici et du fait que je ne rajeunis pas. De plus, les différentes formules monovitesses imposent une gestion d'une sorte ou d'une autre de la tension de chaîne et je suis heureux de ne plus avoir à m'occuper de cela. Voici quelques idées sur la question.

D'abord, je n'utilise pas de dérailleurs dispendieux. Car même si je n'ai pas besoin de les remplacer souvent, je le ferai plus volontiers avec du matériel bon marché. Par exemple, les séries Altus peuvent très bien faire l'affaire. Je n'utilise pas non plus de transmission à 8 ou 9 pignons: 7 ou même 6 peuvent faire l'affaire. En autant que les pignons extrêmes de ma roue libre conviennent à mes besoins, je suis heureux. Et n'allez pas croire que puisque ça ne coûte pas cher, ça ne fonctionne pas bien.

D'ailleurs souvent, les problèmes ne viennent pas des dérailleurs mais plutôt des câbles/gaines qui circulent mal à cause du vieillissement et des intempéries. Il faut les remplacer sans hésiter, d'autant plus que si vous faites le travail vous-même, c'est une réparation particulièrement abordable.

Lubrifiez vos dérailleurs souvent, au niveau des rivets, du ressort et des galets. Vous pouvez utiliser une huile plutôt liquide (peu visqueuse) à cause de son meilleur pouvoir de pénétration, ou un produit en aérosol à base de pétrole distillé comme du WD-40.



L'escalier du Cap-Blanc. En fait, seulement une petite partie.


Les deux dérailleurs (avant et arrière) ont chacun un ressort qui les ramènent en position de repos si on débranche le câble. Le tirage du câble lutte contre cette tendance et le soir, je dépose mon vélo avec une position des dérailleurs où je peux amener la chaîne vers un plus gros plateau ou un plus gros pignon. La raison étant que si je fais l'inverse, la force du ressort pourrait être insuffisante compte tenu des intempéries et du froid qui agressent parfois le vélo pendant la nuit. Le matin, il suffira d'actionner les leviers pour que le câble (et les dérailleurs) retrouvent leur mobilité normale à cause du tirage vers du plus gros. Notez que les dérailleurs arrière inversés fonctionnent à l'envers des autres, mais ces modèles ne sont pas fréquents. On ne trouve ces modèles que chez Shimano et votre vélo est probablement équipé d'un modèle classique dont le nom en anglais est top normal, par opposition à rapid rise ou low normal. En français: régulier, versus inversé.

Ça n'arrive vraiment pas souvent, heureusement, mais il y a des jours où le dérailleur arrière ne collabore pas. C'est souvent dû à l'accumulation de glace sur les pignons voisins de celui qui est utilisé. Si on ne peut pas rentrer le vélo à l'intérieur pour déglacer tout ça, on pourrait toujours faire couler de l'eau chaude sur la glace pour la faire partir, mais je n'ai jamais fait ça et je le dis avec prudence car je ne suis pas si sûr que c'est une démarche sans conséquence négative. Ce que je fais à ce moment-là, je me contente simplement d'utiliser seulement le dérailleur avant, ce qui me donne quand même trois vitesses bien étagées (dans le cas de mon vélo).

Parfois, le dérailleur avant rechigne à aller sur le petit plateau. Montrez-lui qui est le patron/ne! Arrêtez-vous en sécurité, placez-vous devant le côté droit du vélo, mettez le levier en position petit plateau et pesez latéralement sur le dérailleur fautif avec votre botte pour l'amener là où vous le voulez. Gentiment, mais fermement. Une fois descendu sur le petit plateau, le câble le ramènera sans peine sur un plus gros plateau et il y a de bonnes chances que ce problème soit réglé pour la journée.

D'autres fois, le dérailleur arrière ne veut pas descendre d'un gros pignon à un plus petit. Ça m'est arrivé hier. J'ai simplement, tout en roulant, exercer une petite pression avec le pied sur ce dérailleur pour le faire bouger vers un plus gros (oui, plus gros) pignon. Après, le problème est disparu. Ça tient parfois à peu de choses.

Si j'ai abandonné les différentes formules monovitesses, c'est que chacune d'entre elles comportaient des inconvénients, en plus du désavantage d'être monovitesse. Tout ce qui est technique est source de compromis, et les dérailleurs ne font pas exception à cette règle. Et si vous avez eu une mauvaise expérience dans le passé avec les dérailleurs, ça ne veut pas dire que tous ceux qui ont des dérailleurs en hiver au Québec en auront une aussi mauvaise. Moyennant ces quelques précautions, ça devrait bien se passer.




Les vélos possédés par ceux qui travaillent dans l'industrie du vélo sont très variés, et souvent plus intéressants que les autres. Mais il paraît que celui-ci ne roule pas beaucoup. C'est un cadre soudé à Québec (Saint-Augustin), probablement au début des années '80. La potence, le guidon et la selle ne sont pas d'origine. C'était un modèle d'entrée de gamme de Mikado, avec les jantes en acier. La sélection naturelle a eu raison de ce type de jante sur tous les vélos (sauf les pires). 





Ça brasse beaucoup dans le domaine du commerce de détail, en ce moment. Et dans d'autres domaines aussi, car Internet bouleverse plusieurs métiers.

C'est un sujet régulièrement abordé par le magazine Bicycle Retailer and Industry News, qui est en quelque sorte la place publique des intervenants de l'industrie du vélo en Amérique du Nord (principalement).

La présence d'Internet se fait sentir surtout dans les vélos et les pièces de haut-de-gamme. Les détaillants locaux doivent agir pour tirer leur épingle du jeu, malgré tout. Quand je vois certains conseils qu'on leur donne, je souris. J'ai déjà procédé en ce sens sur plusieurs points, sans qu'on ait à me le dire, avec mon instinct de survie professionnelle et mon expérience comme guides.

Par exemple, un éditorial publié en novembre dans ce magazine suggère entre autres choses de diminuer les frais d'opération de nos magasins de 25% d'ici 2020. Personnellement, je les ai coupé de plus que ça, depuis huit ans. J'ai survécu à ça et, en bonus, ma qualité de vie s'est améliorée.



Au centre, un cadre soudé à Montréal (Lachenaie) à peu près à la même période que le Mikado plus haut. Équipé Campagnolo pré-index. 




Dans le staff editorial du même numéro, j'ai remarqué deux paragraphes que je vous traduis ici.


"Le monde a changé. On ne retournera pas en arrière. Les canaux de vente multiples (gros et détail) sont une réalité. Et les vendeurs qui s'inquiètent de leur survie dans le marché d'aujourd'hui devraient garder ceci à l'esprit: Trek, Specialized et Giant - tous les fournisseurs, en fait - ne sont pas vos partenaires ou vos copains. Plus probablement, ils sont votre banquier. Si vous n'êtes pas capable de vous confronter à leurs paramètres discutables (murky metrics), ils vous jetteront comme si vous étiez les vidanges d'hier...

...Pour les détaillants qui s'offusquent comme des vieilles filles au sujet des changements dans le monde du commerce de détail, c'est le temps de faire un homme de vous (time to man up). Les REI de ce monde sont là pour rester. Les ventes sur Internet ont changé la façon dont le monde voit les affaires. Alors détaillants: devenez agressifs sur le web; creuser les médias sociaux comme si c'était une mine d'or; bâtissez une communauté  et faites de votre magasin un centre d'activité. Vous avez un boulot difficile, c'est certain, mais vous n'êtes pas seuls. Chaque établissement de détail dans chaque industrie fait face aux mêmes défis, alors regardez en dehors de la boîte de temps en temps. C'est bon pour les affaires."



Je sens que ça va faire réagir. Et pas seulement les vieilles filles et les personnes qui pensent qu'on ne devrait pas dire que c'est le temps de faire un homme de soi. Plusieurs détaillants vont envoyer leur grain de sel au courrier des lecteurs.

Personnellement je reste convaincu que les pratiques des fournisseurs/fabricants/grossistes de vélos, qu'ils soient gros ou très gros, désavantagent les détaillants  en les déresponsabilisant et en les faisant payer pour un travail qui devrait être fait par eux plutôt que par une corporation qui de toute façon est surtout redevable envers ses actionnaires. Elles désavantagent également les consommateurs en les attirant avec des faux besoins et en créant des mythes qui ne servent qu'elles, ces corporations. Des cyclistes qui paient cher pour être déçus, il y en a quand même pas mal, par les temps qui courent.

Je n'ai rien inventé en fabriquant des vélos à Québec. La famille Poliquin (Mikado et Poliquin) l'ont fait avant moi et ailleurs au Québec d'autres détaillants et/ou grossistes l'ont fait, comme Giuseppe Marinoni dont l'usine accueille les consommateurs.





Un commentaire vaut la peine d'être expliqué, surtout si vous ne travaillez pas dans le domaine: "Plus probablement, ils sont votre banquier." Qu'est-ce que ça veut dire, concrètement?

Une très grosse partie des vélos neufs que vous voyez chez les détaillants ont été commandés à l'automne et ne sont payés que le printemps suivant, en trois versements: avril, mai et juin. Ce qui revient à dire que c'est la compagnie de vélo qui finance cet inventaire. Un peu comme un banquier, sauf qu'au lieu d'avoir douze versements égaux au fil de l'année, ce sont trois paiements qui correspondent à la haute saison de vente ici en Amérique du Nord. D'où l'intérêt pour le détaillant d'avoir un printemps pas trop gris, pour stimuler l'intérêt des consommateurs...


*


Je vous laisse avec Arvo Pärt, et j'en profite pour vous souhaiter un bel hiver. Je pars en vacances bientôt. Je serai au magasin lundi pm le 8 décembre, après quoi je ne promets rien... Je ne sais pas encore quelle est la date du prochain message sur ce blogue.

vendredi 28 novembre 2014

PROJET D'HIVER.






Ciel de novembre à Saint-Nicolas.



J'ai reçu le courriel suivant cette semaine. Le voici, suivi de ma réponse,


Bonjour Monsieur Trépanier,

Je me demandais si vous étiez en mesure d'éclairer ma lanterne... Il y a un vélo que j'aimerais beaucoup acheter (http://simcoebicycles.com/shop/roadster-deluxe-7sp). Le problème, c'est que pour ma grandeur, il vient avec des roues 650a et qu'il n'existe pas de pneus à clous pour cette taille. Par contre, j'ai trouvé des pneus à clous 650b (http://www.peterwhitecycles.com/studdedtires.asp). Je sais que les 650a et les 650b n'ont pas exactement le même diamètre, ni exactement la même largeur, mais la différence ne me semble pas énorme. Savez-vous, donc, s'il est possible de changer une roue 650a par une 650b? Si oui, seriez-vous en mesure de me monter une roue 650b avec un moyeu dynamo? J'ai regardé les produits de Peter White Cycles et j'ai déjà une bonne idée de ce que j'aimerais avoir, si vous pouvez commander de ce fournisseur.

Je vous remercie, bonne journée!




Bonjour,

Premièrement, pour ce qui est des relations commerciales, je n'en ai pas avec Peter White, mais j'en ai avec Shimano. Ça me permettrait d'avoir un de leurs moyeux à dynamo, et je fais des roues sur commande pour des clients avec des besoins spécifiques. Pour ce qui est de monsieur White, il semble avoir un beau catalogue de pièces et accessoires de bonne qualité, mais dont le prix fait que ces choses, ou en tout cas certaines d'entre elles, n'ont peut-être pas leur place dans l'hiver québécois. À Hambourg ou Amsterdam, peut-être...

Le standard ISO des pneus 650a et 650b n'est pas le même: 590 vs. 584, ce qui tend à confirmer que les pneus ne sont pas compatibles. Ils n'ont pas le même diamètre. J'ai fait mes premiers hivers dans les années '70 et '80 avec des pneus 650a (26 x 1 3/8) et les pneus d'origine de ces vélos à frein rétropédalage (parfois des Dunlop qu'on ne voit plus) étaient acceptables dans la neige, à défaut d'être exemplaires.

J'ai justement vu deux exemplaires de vélos Simcoe cette semaine. Je comprends l'intérêt qu'on peut porter pour ce genre de machine, hiver comme été. Pourtant, dès que je les regarde de plus près, j'ai des réserves. J'y vois une démarche très axée sur le style, ce qui génère des choix discutables.

J'ai déjà parlé ici des moyeux à vitesses internes. Certains les aiment, moi pas. Chers, compliqués. Trop d'écart entre les développements, sinon la fourchette de braquets serait trop limitée. Il faut gérer la tension de chaîne. Ils ne sont pas sans entretien, ils vieillissent comme nous tous: qui s'en occupera quand viendra le temps? Et à quel prix? Avec quelle facilité? Pour de courts trajets, dans des conditions climatiques plus clémentes, mais ici, en hiver?





Le cadre en acier du Simcoe aurait besoin de couches additionnelles de peinture antirouille pour avoir une bonne espérance de vie dans l'hiver québécois et le sel qui y est répandu sur les routes. J'ai perdu des cadres à ce jeu-là et maintenant j'utilise un cadre en aluminium beaucoup plus durable en de telles circonstances. Mon vélo est fait à Québec, pour Québec: plus de neige, plus de sel, plus de côtes.

Car puisqu'il est question de pneus à clous, j'en déduis qu'on parle d'un projet de vélo d'hiver. Surtout à ce temps-ci de l'année. Permettez-moi de donner mon humble opinion sur tout ça. Je vois dans ce projet une approche que j'ai déjà vu plusieurs fois: l'hiver est une source de problèmes, et on réagit avec une panoplie de solutions technologiques toutes plus chères les unes que les autres. Et en plus, elles apportent leur lot de complications qui font que le vélo ne peut être réparé et entretenu chez n'importe quel professionnel. Sans parler des amateurs.

À long terme un tel vélo apportera encore plus de soucis d'entretien qu'un vélo plus simple avec un cadre en alu. En plus, le mien est plus léger et sera beaucoup plus agréable et maniable lorsque la neige s'entête à tomber pendant des heures comme c'est souvent le cas ici à Québec. Sans compter que tu auras plus d'argent dans tes poches.

On est très loin du consensus lorsqu'il est question de déterminer ce qui est le vélo optimal en hiver (hiver québécois, s'entend). Je n'ai pas envie d'être dogmatique concernant mes opinions, mais ici, je vois un vélo qui est compliqué avant même d'être acheté. Désolé si ma réponse ne va pas dans le sens de ce qui est demandé.






En plus des vélos Simcoe, j'ai aussi vu un vélo EVO 2015, le Vantage 7.0 dont vous voyez la photo ci-dessus. Il se détaillera 530$ + taxes.

Il s'agit d'un vélo de route chaussé 700 x 25. N'y cherchez pas le vélo de route qui va battre des records et faire saliver tous les experts du dimanche, ce n'est pas sa prétention. Je l'aime quand même, car il démocratise un genre qui a sa place: l'efficacité abordable. Et comme le faisait valoir le représentant de la compagnie, il se compare favorablement à ce qu'on trouve parfois dans les grandes surfaces dans le même style. Ces grands magasins trahissent leur manque de culture cycliste en offrant des vélos qui croulent sous les compromis. Ça devient particulièrement évident dans les vélos de route, un genre qui exige de la finesse.

Bien sûr, à ce prix-là, il a des moyeux, des freins et un pédalier génériques, mais il fallait s'y attendre et à première vue on n'a pas choisi les pires. L'ensemble a un coup d'oeil assez réussi et si j'avais un gros magasin, c'est sûr que j'en stockerais. Mais dans mon cas il faut être prudent, car lorsqu'ils ont le choix ce n'est pas ce que les clients vont choisir: tous ceux qui peuvent se le permettre vont aller vers un vélo dont au moins la fourche est en fibre de carbone, sans parler du calibre des pièces Shimano.

J'ai d'ailleurs une recette qui s'en approche dans mon catalogue. Mais il est un peu plus cher car il est tout Shimano (sauf les freins Tektro) et la fourche est en fibre de carbone. Le train roulant (pneus/jantes) est plus léger, tout comme le cadre qui est de type triple butted, c'est-à-dire à épaisseur très variable. L'ensemble est forcément plus dynamique, et plus susceptible de tenir tête aux vélos qu'on voit à la télévision au mois de juillet... Dépendant de qui est dessus, évidemment.



Oui, c'est bien une motoneige que vous voyez sur le panneau jaune. C'est fréquent qu'on voit un tel panneau dans la campagne québécoise, pour avertir les automobilistes de la possibilité de voir un tel véhicule traverser la route.




Je n'ai malheureusement pas pu voir le EVO River Sport dont je vous parlais la semaine denière. J'aurais d'autant plus aimé le voir que j'ai l'intention d'en stocker une paire. Ce n'est que partie remise. Mais le représentant m'a montré quelque chose de chouette: une application.

N'étant pas un IPhonemane moi-même, je ne suis pas familier avec le monde fascinant des applications, mais là, j'en ai vu une qui me plaît bien. Dommage, je ne peux même pas vous donner la référence, mais si vous la connaissez, vous pouvez la mettre dans les commentaires ci-dessous. Elle vous permet, après avoir soumis les différentes caractéristiques de votre vélo (dimension des pneus, développements de la transmission, etc.) de déterminer avec une cadence de pédalage donnée à quelle vitesse votre vélo va se déplacer.

La semaine dernière, j'avais spéculé que le River Sport serait plafonné à 36 km/h à une cadence de 90 rpm. L'application me dit que je ne me trompais pas de beaucoup, car elle donne 34.9 km/h dans les mêmes conditions.



Vous pouvez cliquer sur la photo pour l'agrandir.



La pièce My Fire reste ma préférée, mais j'aurais bien aimé me procurer l'album complet, si album il y avait: Drew Ofthe Drew. Ici, Pull Me Down. Et il n'y a pas de miroir, il y a effectivement deux batteurs!



vendredi 21 novembre 2014

TROP FACILE?






Désolé si vous avez essayé de me contacter, mardi dernier. Je ne suis pas resté longtemps car un as du volant avait décidé qu'il y avait un poteau électrique de trop dans ma rue. Après qu'il l'eut cassé avec son camion, Hydro-Québec a dû couper l'électricité dans le secteur concerné pour pouvoir remplacer le poteau en question. Ça a pris toute la journée pour faire la réparation et je suis donc retourné à la maison sans attendre qu'elle soit complétée..



Un peu plus et le camion d'Hydro-Québec entrait dans mon magasin...
Mais ce n'est pas lui qui a brisé le poteau, c'est lui qui l'a réparé.



Dans le but de pouvoir dire oui à un plus grand nombre de clients, j'ai essayé de produire des vélos dans une fourchette de prix autour de 400 à 450$, ces dernières années. Mais ma motivation a fini par tomber car la somme de travail était trop grande pour le peu de profit que j'en tirais. Si vous en avez acheté un, comptez-vous chanceux: il vaut plus que le prix que j'en demandais.

Je m'attendais à tout simplement laisser tomber ce segment de marché, puisque de toute façon la demande dans mon magasin n'était pas très forte. Mais voilà que les vélos EVO font leur apparition sur le marché.

La marque existe déjà, mais ne proposait pas encore de vélos, seulement des pièces et des accessoires. Il s'agit de la marque-maison d'un des grossistes-importateurs majeurs au Canada, Cycles Lambert. Pas étonnant que Lambert s'y mette, car les autres le font aussi: Outdoor Gear Canada avec Opus, Damco avec DCO, Live to Play Sports avec Norco.

Rien dans la gamme de très onéreux, et je peux le comprendre. C'est un marché plus ouvert, il n'y a pas besoin de commanditer des vedettes pour acheter de la crédibilité. Un modèle offert à 400$ + taxes a attiré mon attention.

Est-il parfait? Non. Si les vélos des grandes compagnies étaient parfaits, je n'aurais pas senti le besoin de commencer ma propre marque (Falardeau). Mais dans les grandes lignes, le EVO River Sport (non, il n'est pas amphibie...) a des atouts dans son jeu. Le style général de ce vélo correspond à ce que je souhaite vendre.Mais en regardant les spécifications, j'ai cependant constaté un choix éditorial qui est discutable.

À ce prix-là, il ne faut pas s'étonner qu'on l'ait équipé d'une roue libre vissée, plutôt qu'une cassette. Pas grave, si vous ne faites pas d'usage intensif. Sauf que, si vous regardez ce qui est offert, le plus petit pignon disponible en roue libre est un 13 dents, et on l'a équipé avec 14 comme plus petit. Ça pourrait toujours aller si le gros plateau du pédalier avait 48 dents ou plus mais voilà, on lui a mis un 42. Si vous n'êtes pas familier avec ces chiffres, laissez-moi vous vulgariser ça par l'équation suivante:

 Facile (14) + très facile (42) = trop facile.

Concrètement, ça se traduit comment, sur le terrain? Je n'ai pas fait de test récemment avec ces chiffres-là, mais je m'attends à ce qu'un cycliste avec une cadence de pédalage normale (80 ou 90 tours/minutes) ne soit plus à l'aise pour pédaler au-delà de 32 ou 35 km/h. Ce qui n'est pas du tout un problème pour les cyclistes qui freinent dès que ça descend, ou qui n'entendent pas profiter d'un vent favorable sur le plat ou en faux-plat descendant. À l'opposé de cela, on trouve une sorte de bibitte trop occupée à faire des conneries pour réfléchir à ce qu'ils font: Je sais de quoi je parle...





Mais pour un pourcentage appréciable d'utilisateurs de tout poil, 42/14, c'est trop peu. J'ai un avantage en tant que concepteur de vélos: je suis en contact direct avec le consommateur, et leurs commentaires font partie de mon quotidien depuis longtemps. J'appréhende particulièrement ceux des gens qui ont le pied pesant, ou qui aiment simplement profiter des circonstances pour se faire plaisir. En me basant sur mon expérience, les cyclistes de plus de 1.80 mètres, je les imagine mal se résigner. Pour eux, comme pour bien d'autres, 48/13 est un minimum. À la rigueur, 48/14. À titre d'exemple, mon Falardeau Alu9 en 700 x 28 est équipé d'un pédalier 22/32/44 avec une cassette 12/25. Et ce vélo pèse 10 kilos. Dans ce cas-ci, l'équation irait comme suit:

Exigeant (12) + facile (44) = satisfaisant (pour moi, avec des pneus de 28 mm)

Si je veux proposer ces River Sport à mes clients, je devrai donc les mettre en garde et leur offrir des modifications, quitte à charger un petit supplément pour couvrir mes frais. Ça n'a pas besoin d'être cher. Un simple changement de pédalier permettrait de prévenir la chose, et ce serait d'autant plus simple qu'on peut choisir un pédalier qui partage la même dimension et le même type de jeu de pédalier que celui d'origine. Suffira de monter et régler le dérailleur avant, quitte à changer son câble s'il le faut. Si tout va bien on n'aura pas besoin de changer le dérailleur au complet. Dommage, si de meilleurs choix avaient été faits lors de la conception, le vélo aurait coûté le même prix. 

On pourrait argumenter en faveur du 42/14 en me disant qu'avec un ensemble comme celui-là, c'est tellement démultiplié que tous les cyclistes pourront monter toutes les côtes sans mettre pied à terre. Je veux bien, mais en faisant le choix qui a été fait, on aura plus de commentaires négatifs de la part des propriétaires frustrés de ces vélos que si on avait mis un 28/38/48. On aurait d'ailleurs peut-être pu trouver un 26/36/48 à un prix abordable avec un peu de chance. En fait, une partie de la clientèle trouvera son compte avec ce vélo tel quel, et une autre partie sentira le besoin d'une modification. C'est le défaut de ces produits à grande diffusion qui sortent d'un moule: ils ne peuvent contenter tout le monde sans modification. C'est pourquoi j'entends bien continuer de produire des vélos un par un comme j'en ai l'habitude.



20 novembre 2014, rue Sous-le-Cap, à Québec.


Voici des chiffres indiquant la distance en mètres parcourue par un vélo avec roues de 700c lors d'un tour complet de pédalier avec différentes combinaisons:

42 x 14: 6.30  Le EVO River Sport d'origine.

42 x 13: 6.78  Le même, avec une roue libre à 13 dents au lieu de 14.

44 x 12: 7.70  Le braquet de mon Alu9. C'est assez pour moi mais pas pour tous.

48 x 14: 7.20  Le River Sport avec un pédalier plus gros. Plusieurs Falardeau d'hiver sont ainsi.

48 x 13: 7.75  Beaucoup de vélos de montagne circa 1990 étaient équipés de cette façon.

50 x 12: 8.75  Beaucoup de vélos route/course grand-public actuels sont équipés ainsi.

52 x 13: 8.40  Le vélo route/course typique de 1990.

53 x 12: 9.28  Le vélo route/course macho.

Si ma mémoire est bonne, avec une cadence de pédalage de 90 ou 100 tours/minute, on va chercher à peu près 50 km/h avec un braquet de 7.7 mètres, 64 km/h avec 8.4 m. Je le dis avec réserve: il faudrait que je vérifie ces chiffres quand le thermomètre est... au-dessus de zéro, ce qui n'est pas le cas à l'heure où j'écris ces lignes. À titre d'exemple, également, je me souviens que mon vélo à pignon fixe faisait 30 km/h avec une cadence de 90 tours/minutes avec un braquet de 5.25 m. Les 6.3 m du River Sport ajoutent 20% à mon 5.25 m. Alors si on ajoute ce 20% à 30 km/h, ça veut donc dire que le River Sport ferait 36 km/h à 90 tours/minute. Ce qui confirme mon impression: certains cyclistes vont trouver que c'est trop peu.





 Vous pouvez consulter ce tableau de développements:

http://s1.static-clubeo.com/uploads/orcaycyclisme-41/Medias/tableau_braquets__mim7xk.pdf

On pourrait avoir des réticences à durcir le ton au niveau du pédalier, dans le but de donner une chance aux utilisateurs moins athlétiques. À ce moment-là, on peut toujours avoir recours à une roue libre comme la Shimano MF-TZ31 qui est une 14/34, au lieu de la 14/28 prévue sur le River Sport. Son braquet le plus facile, le 24 x 28 donne un développement de 1.81 m. versus un 28 x 34 qui donnera 1.74 m.: encore plus facile!

Je prévois jeter un coup d'oeil de plus près à ce vélo la semaine prochaine. Ce sera intéressant de voir si le produit confirme les impressions que j'ai eues en voyant les photos.



Quelques délicieux moments dans le monde du vélo de course:







Le mot de la fin pour Tomasz et ses amis:


vendredi 14 novembre 2014

FRANCHISE.











Je ne sais pas comment je me sentirais si je devenais soudainement un franchisé Velofix. Je suis habitué à mon atelier immobile, mon inventaire à portée de la main et à ma clientèle qui se déplace pour venir me voir.

Velofix est une nouvelle création (velofix.com). Si vous devenez un franchisé, vous aurez un camion qui se déplacera au gré des demandes des clients, à leur résidence ou à leur lieu de travail. Vous irez réparer leur vélo et vous vous baserez sur la recette qu'on vous aura donnée. Ou plutôt, qu'on vous aura vendue. En ce moment, on les trouve en Colombie-Britannique et au nord de Toronto.

Je peux croire que l'idée plaise à certains clients. Il m'arrive régulièrement de réparer un vélo qu'on m'apporte le matin ou le midi, pour qu'il soit prêt à la sortie du bureau à la fin de l'après-midi. Est-ce que ce serait assez populaire pour justifier l'investissement? Les dirigeants de Velofix parlent d'un montant de 50,000$ ou 60,000$, qui n'inclut probablement pas le prix du camion. Celui-ci, acheté à crédit, sera comme un loyer qu'on paie à chaque mois. Ils en parlent comme étant un montant très abordable, comparé à 500,000$ pour un magasin de vélo classique.

Désolé, mais, on peut lancer un nouveau magasin de vélo pour beaucoup moins que ça. Ou même acheter un magasin déjà existant pour beaucoup moins. Je le sais, je l'ai déjà fait. Le magasin de 500,000$ vous permettra, s'il a du succès, de dégager de meilleurs profits annuels, mais il pourrait aussi vous permettre de vous casser la gueule de façon retentissante. Car dans de nombreuses villes, le nombre de magasins de vélo dépasse les besoins de la population, ou du moins son enthousiasme pour la chose, et un pourcentage d'entre eux ont une existence précaire. À preuve, ici, dans la Ville de Québec, on en a vu une poignée dont l'existence s'est terminée ces dernières années, pour des raisons qui varient d'un endroit à l'autre.

Si vous venez chez Falardeau, vous trouverez peut-être la boutique bien petite. Ne sautez pas aux conclusions trop vite, car vous ne voyez qu'une fraction de l'espace disponible sur place. La surface d'entreposage qui n'est pas visible aux yeux des clients est importante, car les fournées de cadres, lorsqu'ils arrivent du constructeur, il faut bien les mettre quelque part. Mais il y a aussi toute cette multitude de pneus de toutes tailles, de chambres à air, de pièces de transmission, de systèmes de freinage, d'accessoires, etc...
C'est très important l'inventaire, avoir tout ce qu'on peut avoir besoin, sous la main. C'est pourquoi, même à ce temps-ci de l'année, mon niveau d'inventaire est élevé et mon roulement de commandes n'est pas négligeable. De toutes façons je suis en pleine préparation pour 2015.

Le local, dans son entièreté, est finalement bien adapté à mes besoins, et je me verrais mal faire ma journée dans un camion. Bien sûr, on peut avoir un local pour entreposer ce qu'il faut pour restocker le camion sur une base quotidienne, mais il y a quand même des limites que je n'ai pas à subir dans mon local. Et puis, cet endroit qui sert d'auxiliaire au camion, a-t-il été comptabilisé dans les dépenses d'opération de Velofix?

Dans le dernier numéro du magazine Bike Trade Canada, on nous peint un portrait très encourageant de ce système de franchise, sans nous parler des inconvénients. Ceux que vivent le technicien sur une base quotidienne, et ceux que vivent le gestionnaire par rapport à son entreprise et au marché potentiel dans lequel il doit fonctionner. Rien n'est parfait, et je suis sceptique...

En achetant une franchise, on paie pour l'expertise de quelqu'un, sa recette. Dans certains cas, ça peut être un bon achat. Pour ce qui est de la notoriété de Velofix, elle n'existe pas encore. Rien à voir avec la notoriété de McDonald, Subway ou les ateliers comme Ziebart ou Métropolitain qui appliquent de l'antirouille sur les voitures. Velofix vend une expertise qu'elle vient tout juste de développer, et vous pourriez très bien faire ce travail vous-même, pour éviter les frais qui mangeront une partie de vos profits. Et si un de ces franchisés a du succès, peut-être aura-t-il envie, après un certain temps, de s'établir dans un local fixe, sans pour autant cesser ses opérations mobiles. Un n'empêche pas l'autre.



Devant mon magasin, on trouvait jusqu'à la semaine dernière le mur extérieur de ce qui a servi de garage aux tramways de Québec pendant plusieurs années, il y a longtemps de cela. Et maintenant ce mur n'existe plus, pour faire place à des condominiums. 




Si vous voulez avoir l'air d'un vrai triathlonien, voici les marques que vous vous procurerez pour vous équiper. Ces statistiques ont été compilées par le magazine Lava.

Côté vélos, ces trois dernières années, le classement est resté le même:

  1. Cervélo
  2. Trek
  3. Specialized

Les roues Zipp sont de loin les plus populaires. Le reste du peloton fluctue d'une année à l'autre.

Les selles ISM sont un peu insolites, mais elles ont progressé ces dernières années au point d'être les plus populaires. Selle Italia a dégringolé au fil des ans. Fizik et Specialized sont respectivement deuxième et troisième. Le New York Times a parlé d'ISM il y a trois ans:
http://www.nytimes.com/2011/06/28/science/28tier.html?_r=2&

Les pédales Look ont le haut du pavé, suivies de près par Shimano. Moins fréquentes, les Speedplay sont quand même appréciées.

Pour ce qui est des casques, Louis Garneau est progressivement passé de la première à la quatrième place. Rudy Project a maintenant une bonne avance en tête, suivi de Giro et Specialized.

Mais si vous voulez vraiment avoir l'air d'un triathlonien, ai-je besoin de vous dire que vous aurez besoin de vous entraîner, aussi?



Voici de quoi avait l'air ce garage de tramway jusqu'à la semaine dernière. Tout cela se cachait derrière le mur dont on voit la photo plus haut.



Si pour vous le vélo est un objet utilitaire, voire même commercial, il y a:

Consortium Écho-Logique
 5523, Chemin de la Côte-St-Paul, suite 200,
 Montréal, Québec,  H4C 1X3

qui offre sa flotte de vélos avec remorques. On ne parle pas ici de remorques à une roue, comme celle que vous pouvez voir sur mon message du 7 novembre dernier. Elles ont deux roues et sont fermées, sauf sur le dessus.
Elles sont à vendre d'occasion, en tant qu'ensemble avec vélo inclus. Je n'en connais pas le prix, et n'agis pas comme intermédiaire dans ces transactions. Adressez-vous directement à eux au: 514 323 2999, poste 235.


*

Un jour, j'aimerais bien aller avec mon épouse au Népal. Quand je dis que je suis allé au Vietnam, souvent, les gens me disent: "Ah, c'est un beau pays, le Vietnam!" Et à chaque fois, j'ai la réaction de me dire que le Népal, c'est LE beau pays. Celui qui, plus que tout autre, vous en met plein la vue. En tout cas, parmi ceux que j'ai visités.




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Le batteur Anton Fier: Emotional Smear



vendredi 7 novembre 2014

AUSSI IMPORTANT QU'UN BON ARTILLEUR.






La Ville de Québec, vue de Lévis, fin octobre 2014.
Depuis quelques semaines, je me rends chercher mes commandes moi-même chez un fournisseur. 


Les freins cantileviers Tektro Oryx, que j'ai l'habitude de mettre sur les vélos de cyclotourisme que je fabrique, ont été retirés du catalogue du seul fournisseur canadien qui les gardait, à ma connaissance. Je leur avais finalement trouvé un point faible. Avec les années, les vis de centrage deviennent inutilisables, et on ne peut retensionner de force leurs ressorts comme on peut le faire avec des freins à tirage linéaire (v-brakes).


Le frein Tektro Oryx.

Un frein décentré est susceptible de frotter constamment sur un côté de la jante. On voit ça sur toutes sortes de frein, et différents dispositifs ou protocoles permettent de corriger le problème. Et si on ne le corrige pas, ça devient vite un irritant. Sur un de mes vélos équipé en Tektro Oryx, j'ai été confronté à ce problème récemment. J'ai donc décidé de changer le frein pour un modèle différent: le Tektro CR720.

Je l'ai choisi parce qu'il n'est pas beaucoup plus cher que le Oryx, et parce que Tektro a l'habitude d'offrir des produits qui vont de potables à excellents. En plus de la marque Tektro, la compagnie propose les produits TRP. D'une pierre deux coups, en l'installant sur mon vélo, ça me permet aussi de tester le produit avant de l'offrir à mes clients.

L'installation est facile et sans histoire, à ceci près qu'il n'y a pas de vis de centrage. On peut corriger le centrage en déplaçant de côté la chape-relais qui tire sur le câble transversal. Elle comporte des vis qui serrent ce câble et permettent de la stabiliser. Le Oryx était fourni sans cette chape-relais, avec une sorte de guide-câble qui ressemble beaucoup à ce que Shimano utilise sur de tels freins (voir photo). J'ai obtenu un très bon centrage des patins lors de ce premier montage, même si la chape-relais elle, n'est pas centrée. On peut la voir dans la photo ci-dessous, au centre de la photo, tout en haut.

Les patins sont épais, plus que ce que l'on voit sur les freins à tirage linéaire typiques. C'est donc un avantage pour la durabilité, sans compter le fait que ce sont des cartouches remplaçables qui n'obligent donc pas à remplacer le porte-patin. Ça peut faciliter le travail pour ceux qui sont en voyage et/ou ne sont pas très à l'aise avec la mécanique vélo.



Le Tektro CR720.

J'ai fait un test pour vérifier la performance du résultat. J'ai descendu une des côtes les plus raides de la Ville de Québec (Salaberry) qui en compte plusieurs, en utilisant seulement le nouveau frein qui est aussi le moins puissant: puisqu'il est à l'arrière. Tout s'est très bien passé, je n'ai vraiment pas eu envie d'ajouter la puissance du frein avant pour compléter le travail. J'ai aussi, quelques jours plus tard, confirmé le premier test en descendant une autre bonne côte à Lévis, en tirant une remorque bien chargée. Là aussi, je me suis senti en confiance. L'action du frein est positive, modulée, mais une puissance qui n'est pas excessive ou abrupte. Le but recherché n'est pas de bloquer la roue et risquer de perdre le contrôle.

Un cyclotouriste avec bagages devra faire attention à ne pas gêner les bras de ce frein s'il transporte de grosses sacoches avec un porte-bagage arrière. Ces bras sortent plus sur les côtés que sur le modèle Oryx et certaines combinaisons sacoches-vélo pourraient poser problème. Dans ce cas on pourrait avoir recours au frein Shimano BR-CX50 qui sont eux aussi très bien, possiblement même mieux,  mais un peu plus cher.

Notez qu'on ne combine pas n'importe quel type de frein avec n'importe quel type de levier. Le tirage de câble varie d'un type à l'autre et il faut respecter cette contrainte si on ne veut pas être très déçu du résultat. J'utilise des freins cantileviers sur ce vélo parce que les leviers haut-de-gamme qui l'équipent m'y obligent. Et je ne m'en plains pas du tout, car les leviers sont très agréables et les freins largement suffisants.


                    

On m'a fait cadeau, cette semaine, du poster que vous voyez ci-dessus. On y voit des coureurs, lors d'un Tour de France des années '20, s'allumer une cigarette dans un moment de détente. Faut savoir que maintenant, les pressions commerciale et médiatique font qu'il y a très peu de relâchement dans le peloton. Alors qu'à l'époque, on pouvait voir des coureurs s'arrêter remplir les bidons dans la fontaine d'un village, et le tempo de certains débuts d'étapes permettait ce que l'on voit ci-dessus.

On peut se procurer ce poster chez:  http://www.photographersdirect.com/buyers/stockphoto.asp?imageid=2868672




La boutique de Madame Verret, sur la rue Saint-Vallier à Québec. Si vous aimez les commerces d'une autre époque, vous serez servis.


La selle sur un vélo, c'est aussi important qu'un artilleur. C'est un cycliste d'origine française qui me l'a sortie, celle-là. L'expression veut dire que même si vous avez un bon canon, quand l'artilleur ne sait pas viser, ça ne vaut rien. Et même si votre vélo est bon, votre selle pourrait vous donner envie de rentrer à la maison... On dit aussi qu'un orchestre n'est jamais meilleur que son batteur.


*



Ça fait toujours plaisir de voir des gens qui ont du coeur, et peut-être aussi un brin de folie. Regardez les raccords (lugs) qu'on peut voir à 1:43 min., il y a beaucoup de travail là-dedans.





Je vous parlais, la semaine dernière, du déficit d'entretien du Pont de Québec. Trois jours plus tard, les maires de Québec et Lévis y sont allés d'une déclaration commune dénonçant l'inaction de l'entreprise responsable des travaux. Et le maire de Québec en a profité pour attirer l'attention du public sur le fait que cette entreprise (Canadien National) est pourtant très prospère. Et j'ajouterais d'ailleurs qu'il est de notoriété publique qu'elle paie peu d'impôts...

Autre entreprise prospère, cette année: Shimano. Les ventes combinées vélo/produits pour pêcheurs ont progressé de 21% durant les neuf premiers mois de l'année. Dorel aussi a fait des progrès, du côté de ses activités vélo (Cannondale, Schwinn, Caloi, Sugoi etc.). 14.5% plus de ventes qui se traduisent par des profits en hausse de 4.7%.

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Le mot de la fin pour le contrebassiste Renaud Garcia-Fons.




vendredi 31 octobre 2014

CHINARELLO.







C'est l'Halloween!


En disposant des outils de production comme c'est le cas présentement, les Chinois ont la capacité de reproduire à leur compte ce que les Occidentaux (et les autres) leur demandent de produire. Ils ne sont pas les seuls à s'adonner à ce genre d'activité, mais les médias ont souvent parlé de ce phénomène typique de la Chine moderne.

Le monde du vélo ne fait pas exception à la règle. Et comme me le disait un Espagnol impliqué dans la mise en marché de vélos en Espagne, ce sont de très bonnes copies, mais ce sont des copies quand même. J'ai regardé l'autre jour la vidéo suivante. Je ne sais pas si le commentateur est Chinois ou s'il est originaire d'un autre pays, Chose certaine, son opinion est éclairée et je suis d'accord avec presque tout ce qu'il dit. De plus, il fait le tour de la question et aborde des aspects qui méritent d'être soulevés.

J'aurais aimé que ce soit en français, mais si vous comprenez l'anglais, écoutez, ça vaut le détour.




À ce que je sache, les Chinois n'ont pas tellement la cote auprès de leurs voisins. C'est vrai qu'ils ont des choses à se faire pardonner, et pas seulement du côté de l'Histoire.En tout cas,si vous voulez vendre vos produits en Chine, ça pourrait se révéler être une entreprise ardue. J'ai posé quelques questions, cette semaine, à un agent industriel taiwanais qui les connait bien. Ses réponses ne m'ont pas surpris, c'est le moins qu'on puisse dire...

If you want to sell anything to China ,it means your goods will be copied . it can not be avoid .For China people ,they do not care about what is patent or  Producing property rights.


Si tu veux vendre quoi que ce soit en Chine, attends-toi à ce que tes marchandises soient copiées. C'est inévitable. Les Chinois se fichent des brevets ou des droits de production (la propriété intellectuelle).

Supposed that ,they wanto buy 1 or 2 pieces ,please skip this customer ,it is no use to explain your business because those people just want to copy ,it can not bring you any profit . it is not the real buyer .

Suppose qu'ils veulent acheter un ou deux exemplaires, svp laisse tomber ce client, c'est inutile d'expliquer parce que ces gens veulent seulement copier, ça ne t'amènera aucun profit. Ce n'est pas un véritable acheteur. 




Si vous regardez attentivement la surface de cette route, ça vous montre bien à quel point les rangs de gravelle de Chaudière-Appalaches sont roulants et peuvent accueillir des vélos de presque tous types.



Donc, si j'ai posé des questions à cette personne d'expérience, ce n'est pas un hasard et je n'étais pas naïf sur le sujet. Mais j'ai trouvé intéressant de voir comment elle le disait, et sur quel ton. D'ailleurs, ma démarche coïncide justement avec une mission économique du Québec en Chine, présidée par le premier ministre du Québec, Philippe Couillard. Qui ne s'est pas révélée être un grand succès:

http://affaires.lapresse.ca/economie/international/201410/28/01-4813312-mission-economique-un-revers-pour-couillard-en-chine.php

Évidemment, dans le cas du porc québécois, on parle d'une denrée alimentaire où le concept de copie ne s'applique pas vraiment comme lorsqu'il s'agit d'un vélo. Mais le fait demeure, le point de vue de l'acheteur chinois est que si le coût d'achat est élevé, comment peut-on le diminuer? Dans le cas du porc, c'est une viande traditionnellement populaire en Chine, parce qu'elle est économique. Le porc québécois, lui, est un produit de qualité supérieure vendu à un prix supérieur. C'est donc une perte de temps d'essayer de convaincre les Chinois d'en acheter. Si les gens plus aisés ont envie d'acheter une viande de qualité supérieure, il y a de bonnes chances qu'ils préféreront acheter du boeuf, peu importe ce qu'on peut penser de cette viande. 

Giant, Trek et d'autres veulent s'implanter en Chine pour avoir une part de ce gâteau. Et ils y ouvrent des magasins qui leur appartiennent. C'est probablement la meilleure façon de pouvoir tirer son épingle du jeu dans ce contexte. Ça implique de gros efforts, et il faut s'attendre à ce que les premières années ne soient pas très profitables.


C'est aujourd'hui qu'est inaugurée officiellement la Côte Gilmour après les travaux de cet été.
Notre cher maire Labeaume nous a appris que: "On va ramasser la neige avant qu'elle tombe." Les cyclistes vont donc pouvoir rouler en paix cet hiver!
Il faudra cependant attendre encore un an avant de voir le résultat des aménagements cyclistes et piétonniers.




Et à l'extrémité ouest de la piste cyclable Samuel-de-Champlain, il y a également des travaux qui visent à prolonger la piste. C'est le vénérable Pont de Québec que l'on peut voir en arrière-plan. Les travaux de construction du pont ont débuté en 1903. Il est tombé (oui, tombé!) en 1907. Et sa travée centrale est tombée à nouveau en 1916. Elle est d'ailleurs encore au fond du fleuve Saint-Laurent. Et si ça continue, les déglaçants et abrasifs utilisés en hiver vont finir par le bouffer. Plusieurs reprochent au propriétaire du pont (CN, chemins de fer canadiens) de manquer à ses responsabilités d'entretien. 


*


Le répertoire de Duke Ellington vieillit très bien. Ici, Hank Jones interprète "In a Sentimental Mood". 

mercredi 29 octobre 2014

PHOTOS DES VÉLOS FALARDEAU.






Un message différent, aujourd'hui. Un client potentiel, dont la langue maternelle n'est pas le français, ni même l'anglais, m'a demandé de voir les vélos Falardeau en photo. Voici donc des exemples couramment disponibles, avec légendes en anglais.





A mountain bike with Rock Shox suspension fork and 26" wheels. You can click on the pictures to enlarge.




Same frame, but with a rigid aluminum fork. Gives you a lighter, faster bike for not-so-heavy duty.




Monocoque carbon fiber road racing bike for 700 x 23 tires. 



Aluminum road racing bike for 700 x 23 tires. 1.4 kg frame gives a bike that is almost as light as a carbon frame, but is more affordable.




Aluminum hybrid/trekking bike made for 700 tires with a width ranging from 28 to 38 mm tires. These are all-purpose bikes that can be used for commuting, training or touring on a variety of surfaces. Complete bike weight is 10 or 11 kgs depending on parts and price.


Same as above. These bikes have become highly popular here in Quebec, as they correspond to the needs of many customers. They are very affordable, compared to many road racing bikes.



A touring bike using the same frame and tires as the above hybrid/touring bikes. 



Another touring bike with a different color scheme.

vendredi 24 octobre 2014

MUST DRINK BEER.








Conversation cette semaine avec un amateur de vélo de montagne. Il a vécu la période des années '90 où cette sorte de vélo était devenue très présente dans les sentiers. Il s'y est remis après quelques années d'absence.

Ça a changé beaucoup, m'a-t-il dit. Les parcours de course sont maintenant conçus pour les vélos avec roues de 29", contrairement aux traditionnelles roues de 26", et aussi une double suspension, avant et arrière. Donc des parcours plus techniques, moins roulants, où les roues plus hautes passent mieux les obstacles et où les suspensions gomment les irrégularités.

De plus, les sentiers plus exigeants, ceux où il faut monter autant que descendre, sont presque désertés. Bien sûr, il faut être affûté pour assumer ces efforts, et il semblerait que la génération actuelle préfère un sport où la discipline de l'assiduité serait moins un pré-requis.

Et, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, ces roues de 29" sont des roues de 28", c'est-à-dire des roues de 700c. Son standard ISO de 622 le confirme. La taille 700c (28") est le standard le plus courant dans les vélos de route/course, de cyclotourisme ou hybride. On a simplement rebaptisé le 700c en 29" pour éviter que ça paraisse, mais en réalité on n'a rien inventé, tout au plus a-t-on optimisé ce qui existait déjà en tenant compte du fait que ces vélos ont des freins à disque et des pneus plus larges qu'un vélo de route ou hybride.

L'avantage de la roue de 26"? La robustesse, surtout. Pas seulement dans les sentiers, mais aussi en ville, elle peut être très appropriée pour qui roule à l'obscurité, ou avec une variété de surfaces pas toujours très belles. Également, on peut l'envisager si on a tendance à avoir des comportements délinquants, jour après jour, ce qui peut abîmer les jantes à la longue. Et ne vous inquiétez pas: on peut rouler vite, très vite en 26". Il n'y a qu'à faire un bon choix de pneus et les installer sur une machine compétente.





Je vais chercher ma commande chez Cycles Lambert à Lévis. 



La Ville de Québec a publié sur son site et sur youtube.com ces explications sur les règles à suivre concernant le virage à droite sur feu rouge pour les automobilistes. Notez qu'avant de passer, les automobilistes doivent s'arrêter, donc s'arrêter complètement, avant de procéder.

Je remarque également que lorsqu'il n'y a pas de feu pour piétons, la règle spécifie que le piéton a priorité sur les automobilistes (donc aussi sur les cyclistes?) qui veulent tourner à droite. Mais à Québec, le piéton doit user de prudence avant de s'engager dans ces circonstances, car certains automobilistes n'ont visiblement pas cette règle en tête. Et les cyclistes ne font guère mieux, quoique les piétons n'ont pas de leçon à donner quand vient le temps de respecter les règles. Finalement, à Québec, le respect des règles n'est pas tellement une question de type d'utilisateur, mais plutôt une question de culture du déplacement.









Si ça vous intéresse, il y a un emploi de mécanicien de vélo disponible chez Victory Bicycle Studio à Memphis, au Tennessee. Les critères? Trois ans d'expérience minimum, avoir l'esprit d'équipe, on doit boire de la bière (must drink beer) et être cool (a cool dude). L'annonce ne dit pas si on doit être en état d'ébriété pour passer l'entrevue d'embauche. Elle ne dit pas non plus si la drogue est un remplacement acceptable pour ceux qui ne boivent pas, et si oui, quelle drogue est acceptable.

L'annonce ne spécifie pas à partir de quelle heure on doit commencer à boire, ce qui pourrait avoir un impact sur la pérennité de l'entreprise. Finalement, je crois que je vais laisser faire.






Fascinant de voir la ressemblance entre ces deux magnifiques pièces. Écoutez cette courte pièce de Bach en premier:




Puis, Peter Gabriel qui reprend une pièce du groupe Magnetic Fields: