vendredi 30 janvier 2015

DU CHROME QUI N'EN EST PAS.







J'ai donc repris du service cette semaine, après quelques semaines de repos que je n'avais pas volé.

Si vous voulez me voir, je suis à l'atelier tous les après-midis de semaine, et même un peu plus. J'ai aussi repris mon habitude de pédaler, après un mois de natation quotidienne. Je vous le confirme: cette dernière est un remplacement très adéquat pour garder la forme.

Mon horaire de travail va aller en augmentant à mesure que l'hiver s'essoufle. Pour un rendez-vous, vous pouvez faire le 418 522 8685.




Je me suis intéressé ces derniers temps à l'aspect cosmétique des vélos. Peinture et choses connexes. Je n'ai rien fait encore sur la base de ce que j'ai appris, mais j'envisage différents produits. J'ai pris connaissance, hier, de produits qui pourraient en intéresser certains d'entre vous.

Il est question, dans le numéro de janvier 2015 du magazine Hemmings Sports and Exotic Cars, de produits qui servent à restaurer l'apparence, entre autres, du chrome. Sans passer par le processus de l'application de chrome authentique, qui est un travail exigeant un équipement et des connaissances que je n'ai pas. Et vous non plus, probablement.

Une alternative consiste à appliquer une peinture donnant un résultat proche de l'apparence du chrome. Dans l'article, il est question d'un produit de la compagnie Dupli-Color, tout simplement appelé Chrome. Il s'agit d'un aérosol. On nous décrit le résultat comme étant plutôt satisfaisant, mais un peu plus proche d'un plaquage de nickel que d'un plaquage de chrome. Mais il faut se faire à l'idée que si on tient à avoir l'effet chrome à 100%, il faut être prêt à y mettre le prix et s'adresser à un spécialiste.

On nous recommande l'utilisation préalable d'un produit de la même compagnie appelé Primer/Adhesion Promoter. Il est probablement préférable de s'en tenir au protocole décrit dans le mode d'emploi pour l'application de ces produits si on veut un résultat durable et agréable à l'oeil. Ce qui implique un bon nettoyage des pièces à peindre.

Notez que je ne sais pas si ces produits sont distribués internationalement. Mais si ce n'est pas le cas, on trouve probablement des alternatives sous d'autres marques.

Il pourrait être intéressant de voir un cadre complet peint de cette façon. Mais attention, si vous ne l'avez jamais fait, soyez conscient que la peinture d'un cadre est un travail plus exigeant que celle d'une surface plus ou moins plate. Il est facile de faire des coulées de peinture, à cause d'une application inégale et/ou excessive.

Évidemment, pour un beau résultat, il faut retirer du cadre tous les éléments qui l'habillent, incluant le jeu de direction et le jeu de pédalier. C'est donc une entreprise réservée à des gens patients et outillés. La partie facile consiste à démonter le tout. C'est le montage, après, qui est plus exigeant...

Si vous roulez avec un cadre chromé, ou repeint de la façon décrite  ci-dessus, on vous demandera parfois si c'est un cadre en titane. Mais les connaisseurs ne s'y trompent pas: la couleur du titane est plus foncée. Les Italiens ont beaucoup travaillé le chrome sur les cadres d'une autre époque, surtout sur les bases, les haubans et les fourches. Mais certains d'entre vous se rappellent peut-être les cadres entièrement chromés produits par la compagnie Wander autour des années '70. Ils avaient fière allure, mais il ne fallait pas leur demander la lune pour ce qui est de la résistance à la rouille. Les amateurs de vieilles motos sont familiers avec les soins à donner à ces pièces pour leur redonner leur fraîcheur d'antan. On peut d'ailleurs faire de petits miracles sur des éléments dont l'apparence laisse à désirer.




J'y étais encore il y a deux semaines... Gaspation!



Coïncidence ce matin, lors de la lecture de deux livres tout-à-fait différents. Le premier, en français, ''Beretta, c'est un joli nom'' du Québécois Pierre Gagnon. Le second, en anglais, ''Moving to Higher Ground'' de Wynton Marsalis et Geoffrey C. Ward, deux Américains.

''Je me mouvais lentement, comme un ours sortant de sa tanière après un long hiver. Je n'agissais pas ainsi dans l'intention d'attirer la pitié du juge, non, jamais, et il aurait été bien tard pour pareille fantaisie, j'agissais de la sorte parce qu'il m'était tout à fait impossible de faire autrement. La vitesse n'est pas l'affaire du poids lourd.''

''Then he went to the tuba. "Now, the tuba, that's the biggest instrument out here. You play big notes and leave space. Big things move slow."

Je ne vous ferai pas une critique en bonne et due forme du livre de Pierre Gagnon. Ce n'est pas mon métier. Je me contenterai de vous dire que je l'ai aimé vraiment, que j'en ai apprécié les qualités et je ne serai sûrement pas le seul. Je ne l'aurais pas lu seulement parce que Pierre est un ami, ce n'est pas une raison suffisante. Je lis peu de livres à chaque année et je n'ai pas de temps à perdre avec un livre qui m'ennuie.

Quant à celui du trompettiste louisianais Wynton Marsalis, je l'ai à peine commencé que j'ai dû le rendre. C'est à contrecoeur. Il est intensément intéressant et nul besoin d'être musicien pour en comprendre le propos. Comme on a pu le voir dans les documentaires de Ken Burns, Marsalis est un communicateur remarquable. Il faut absolument que je remette la main sur une copie de ce livre pour en terminer la lecture.




J'ai profité de mes vacances pour écouter une tonne de très bonne musique. Un des groupes qui a retenu mon attention, et qui, à mon humble avis, est un des meilleurs de sa génération, s'appelle James Farm. L'instrumentation est assez traditionnelle, le contenu est plutôt contemporain.




jeudi 8 janvier 2015

SLOW DOWN!







Tout d'abord, permettez-moi de vous offrir mes Meilleurs Vœux pour l'année 2015. De la qualité, et de la quantité.

*

On ne voit pas ça à Québec. Vous roulez sur le boulevard et soudain, la pancarte avec le feu clignotant jaune est bien visible au-dessus des têtes et ça dit quelque chose comme:



 SLOW DOWN WHEN FLASHING
15 MPH
SCHOOL ZONE


Et là, justement, il clignote, le feu. On dirait qu'un martien, dans un vieux film, a envoyé un rayon verdâtre et mystérieux sur la population terrestre qui débilite toutes leurs machines. Pas au point d'arrêter les voitures, mais presque.

En temps normal ici, sur plusieurs boulevards, la vitesse limite est de 45 mph (approx. 72 km/h). Plusieurs voitures la dépasse impunément, mais là, il y a un consensus, et tout le monde, vraiment tout le monde, ralenti jusqu'à 15 mph. Ou 20 mph gros maximum.

Je ne sais pas ce qui se passerait à Québec si, pour les zones scolaires, on installait de tels feux. Pas en bordure du trottoir, mais bien au-dessus des têtes en plein milieu de la partie supérieure du champ de vision des automobilistes. Parce qu'en ce moment, typiquement, ces zones font passer la vitesse maximum de 50 à 30 km/h aux heures critiques. Et allez voir ce qui s'y passe, à ce moment-là. Vous n'aurez aucune difficulté à en trouver qui roulent au-dessus de 50.





Voici un article publié récemment dans le journal de Québec Le Soleil:


http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/la-capitale/201412/28/01-4831401-six-verdicts-pour-quebec.php


Manque de pistes cyclables utilitaires, cohabitation auto-vélo parfois houleuse, la capitale n'est pas toujours bien perçue dans le milieu cycliste. Or, ce n'est pas faute de cyclistes! Selon l'étude «L'état du vélo au Québec» de Vélo Québec, pas moins de 58 % des adultes de la capitale font du vélo. La pratique du vélo à Québec est même supérieure à la moyenne québécoise (54 %). Non seulement les gens de Québec roulent à vélo, mais ils roulent beaucoup. Les cyclistes d'ici parcourent en moyenne 1000 km par année, bien plus que les 624 pédalés par le Québécois moyen.
D'où vient le problème? Les cyclistes de Québec enfourchent davantage leur vélo la fin de semaine, préférant massivement l'auto pour aller travailler. Selon le Plan de mobilité durable, à peine 1 % des déplacements s'effectuent à vélo - un taux «marginal», précise le plan. En fait, il s'agit d'une part modale médiocre à l'échelle nationale, selon les données du centre de recherche Cycling in Cities de l'Université de la Colombie-Britannique. Saskatoon et Toronto font deux fois mieux. Montréal et Vancouver sont sur ce plan trois et quatre fois supérieures à Québec. À l'autre bout du pays, la capitale britanno-colombienne, Victoria, frôle les 11 % de part modale - un taux 11 fois plus élevé qu'à Québec!
Verdict : Québec est une ville de cyclistes... surtout intéressés par le loisir.





Je peux vous le confirmer: beaucoup de mes clients roulent surtout la fin de semaine. Bien sûr, le vélo utilitaire, celui qui vous amène au travail ou qui vous fait faire des commissions, est populaire. Mais souvent, le client vient me voir le lundi ou le mardi, et n'est pas pressé de récupérer son vélo... avant le vendredi ou le samedi matin.

Il y a de quoi avoir le vertige, parfois. Puis, le mardi soir, on regarde tout ce qu'on a réussi à faire depuis le lundi matin et on se dit qu'on va probablement y arriver, si on continue comme ça. Je pense surtout aux réparations quand je dis ça, mais je ne peux pas rester longtemps sans m'occuper de la fabrication des vélos neufs, car ces derniers demandent chacun un plus gros investissement de temps. Parce qu'on ne parle pas ici du simple assemblage d'un vélo qui arrive au magasin dans une boîte, et dont il ne reste à faire que l'assemblage final. Il s'agit plutôt d'un cadre sur lequel il faut poser la fourche, avant d'installer les roues, le freinage et la transmission, puis la périphérie et les accessoires quand il y en a. Heureusement, je n'ai pas à faire la soudure et la peinture du cadre...

Si je n'avais pas l'impression de rendre service avec tout ça, je ne sais pas ce que ça me prendrait!

*

On m'a prêté le film suivant, la semaine dernière. Un groupe-phare de son époque, avec des tas d'images de l'époque et des points de vue que je n'avais jamais entendus. À voir, assurément.




Et pour rester dans le ton, d'autres citations de l'excellent Chronicles, volume one de Bob Dylan dont je vous parlais dans mon dernier message du 25 décembre.

Il y est question, entre autres personnages, du Canadien Daniel Lanois et de sa relation avec Dylan quand il avait réalisé un album publié en 1989, Oh Mercy.

Lanois was a Yankee man, came from north of Toronto, snowshoe country, abstract thinking. Northerners think abstract. When it's cold, you don't fret because you know it's going to be warm again... and when it's warm, you don't worry about that either because you know it'll be cold eventually. It's not like in the hot places where the weather is always the same and you don't expect anything to change. Lanois's thinking was fine with me. I think abstract, too.

Lanois is technically minded and he's a musician, usually plays on every record he produces. He's got ideas about over-dubbing and tape manipulation theories that he's developed with the English Producer Brian Eno on how to make a record, and he's got strong convictions. But I'm pretty independent, too, and I don't like to be told to do something if I don't understand it. This was the problem we were going to have to work through. One thing about Lanois that I liked is that he didn't want to float on the surface. He didn't even want to swim. He wanted to jump in and go deep. He wanted to marry a mermaid. All that was fine with me.

En fait, c'est à Hull, Québec, que Lanois est né. Il a réalisé des albums de U2 et de Peter Gabriel, entre autres.

Un jour, en Louisiane, Dylan rencontre un autre personnage plutôt coloré, aux opinions bien arrêtées. Cette conversation a probablement eu lieu en 1988.

''You a praying man?'' he said.
''Uh-uh.''
''Good, gonna have to be when the Chinese take over.''
He said it without looking at me. He had an odd way of talking, made me feel like I wasn't in his place at all, like he had just strolled into my place. ''You know, the Chinese were here at the beginning. They were the Indians. You know, the red man. The Comanche, the Sioux, the Arapaho, the Cheyenne, all them people, they were all Chinese. Came over here about the same time when Christ was healing the sick. All the squaws and chiefs came from China, walked across from Asia, came down through Alaska and discovered this place. They became Indians a lot later.''...
...''Trouble was that they split up into parties and tribes and started wearing feathers and forgot they were Chinese.'' Et il continue en disant que si les Européens ont eu le dessus si facilement sur ces Indiens qui n'en étaient pas, c'est qu'ils étaient divisés en tribus et n'ont pas su s'allier pour faire front commun.

Et le bonhomme, qui s'appelle Sun Pie, continue plus loin en disant: ''There's no equality down here. Some of us are special. Some of us aren't. Some down here are tougher and smarter than others, some are weaker and less wise. Can't help it. Can't help how you're born. Some down here make better doctors and some are better victims. Some down here are better thinkers. some down here make better mechanics and better rulers. No one 'round here is a better carpenter than me, but I couldn't be a good lawyer. Can't read law. We're not even equal in our own races, some are at the top and some are at the bottom.''








R.I.P. Wolinski, Cabu et tous les autres. Votre insolence et votre pertinence ont éclairé ma jeunesse. Vous méritiez beaucoup mieux que ça. Beaucoup.