vendredi 24 mars 2017

LOIN DE LA GLACE.








J'ai reçu cette semaine le programme détaillé d'un projet que je mijote depuis peu, un voyage au nord du Vietnam.

Pas en tant que touriste, mais bien plutôt en tant qu'accompagnateur. Voici quelques détails.

Un guide vietnamien francophone se joindra à nous et à nos vélos pour rouler à travers la campagne du nord pendant un mois (mi-octobre à mi-novembre) où la météo est favorable dans ce coin de pays. Les transports entre les différentes villes se feront en autocar, et les vélos seront utilisés pour explorer chaque région visitée.

J'ai regardé des images des coins visités, et c'est à la fois très beau et franchement exotique. Je connais déjà Hanoi pour y avoir séjourné à quelques reprises, mais là, il s'agit plutôt de quitter la capitale après l'avoir parcourue pour se faire plaisir à la campagne. Culture en terrasse, plantations de thé, collines karstiques, nous n'aurons pas l'impression d'être dans les Laurentides...



Je m'attends à une température favorable, ce n'est pas la plus chaude de l'année, ni la plus froide, juste bien, jugez par vous-mêmes:
http://www.holiday-weather.com/mai_chau/averages/



Pour avoir fait du vélo au Vietnam (j'y ai passé au total sept mois), j'ai bien hâte de remonter en selle là-bas. Il y a une différence fondamentale avec l'Occident: lorsqu'on est là-bas, les imprévus sympathiques ne sont pas rares. Sur un vélo, on fait des rencontres, les gens nous saluent, grands et petits, et il y règne souvent une ambiance bon enfant. Car les Vietnamiens ne sont pas dans une bulle, le concept leur semble étranger. Pas surprenant, ils sont très connectés socialement, même si les familles ne sont plus aussi nombreuses qu'autrefois.

Ce sera donc une immersion culturelle, géographique et axée sur le plaisir. L'hôtellerie s'est beaucoup développée depuis vingt-cinq ans, avec une mise à niveau considérable, et la tradition culinaire, ai-je besoin de vous le dire, est pleine de saveurs et de surprises.



J'ai déjà un dépliant virtuel disponible, produit par l'agence de voyage qui chapeaute le projet. On y donne plusieurs détails sur les conditions du voyage, ainsi que le tarif. Faites-moi le savoir si vous souhaitez que je vous l'envoie: paul_velotek@hotmail.com

Il s'agit d'un forfait complet: transport, nourriture, logement, il ne vous reste qu'à apporter vélo et passeport. Et pas beaucoup de vêtements parce que, premièrement, il ne fera pas froid, et deuxièmement, on en trouve là-bas à très bon prix. Je me suis souvent fait faire des vêtements sur mesure sur place, il y a une tradition de tailleurs locaux fiers de leur travail. Choisissez votre tissu, dites-leur ce que vous voulez, et il le feront avant votre départ. Chemises, pantalons, ce que vous voulez.

Le car qui nous suivra permettra d'avoir un répit à ceux qui le souhaitent. Donc, l'aventure, mais sans pression. Vous n'avez pas l'habitude de rouler vite? Rien ne vous y obligera. Et si vous aimez pousser le tempo, libre à vous, la route est là.

Je vous en reparlerai.




Fascinante journée, la semaine dernière, une en particulier.

Trois choses différentes, toutes importantes, ont atteint un point crucial, un point tournant. Des choses majeures qui prennent, ou ont pris beaucoup de place dans ma vie et qui me quittent en tout ou en partie. C'est bien.

La vie évolue, et ce qui me rassure en particulier, c'est de voir qu'au fur et à mesure que certains chapitres se ferment, d'autres s'ouvrent, parfois sans s'être annoncés, ou si peu.

Il y a une part de risque, dans tout ça. Mais c'est tellement important, de prendre des risques. Imaginez votre vie sans risques. Une vie où rien ne change, la zone de confort perpétuelle. Horrible.





La semaine dernière, une de mes lectrices s'est inquiétée de la santé de mon appareil photo, en voyant cette photo. Il est brisé?



Je la comprends. On ne peut pas dire que j'ai ménagé mes prises de vue, ces derniers temps. J'aurais pu leur foutre la paix, vous les montrer telles qu'elles sont arrivées dans ma lentille. Comme si vous y étiez.

J'ai envie d'autre chose. Pour combien de temps, je ne sais pas. Catherine Major disait (et elle le dit probablement encore) Je ne suis pas folle de la réalité. Je la comprends. Miles Davis aurait peut-être dit la même chose. Après tout, être noir aux USA, pas de quoi être fou de la réalité, même lorsqu'on tire son épingle du jeu.

Rapport? Rapport que, le ciel bleu qui est bleu, le fleuve brun-vert qui est brun-vert, la neige blanche qui est blanche et seulement blanche, c'est assez!. Ou plutôt, permettez-moi de chercher jusqu'à ce que ça clique, dans mon esprit un peu tordu, mon esprit qui se nourrit de plaisir, de surprises, d'électricité.


Tempête de neige majeure au Québec, la semaine dernière.


On ne rend pas justice à l'électricité, par les temps qui courent. Pas qu'elle ne nous rende pas service, mais les technologies les plus récentes nous éblouissent tellement qu'on oublie facilement que ce qui supporte tout ce feu d'artifice, l'électricité, cette vieille fée qui a bouleversé notre réalité humaine depuis plus de cent ans. Et pourtant...

Miles en aurait un rayon à dire là-dessus, lui qui a renversé le vaudou, he ran the voodoo down, durant les années soixante, après avoir été envoûté par Bette Davis, sans parler de James Brown, Jimi Hendrix, et autres Sly. Et il l'a dit, avec ses compères, électrifiés de gré ou de force: Fender bass, Fender Rhodes, etc. Un jouet? Amuse-toi, Herbie.



Ce n'était plus du jazz. Ceux qui espéraient plus du même, more of the same, ont été déçus.

Bill Bruford (Adios a la pasada):

You and I exist
Therefore we are becoming
Here we are in this precisely now

How amazing is this life

Say goodbye to the guilt
Leave the past behind


   La tempête est arrivée juste à temps pour les Championnats du Monde de Ski de Fond, qui se tenait dans la Ville de Québec.


Ceux qui avaient des vieilles oreilles ont été laissés sur place. Ils auraient pu les garder sur le qui-vive, et leur permettre de recevoir, de s'amuser des textures, des rythmes, des idées et des surprises.

Mon chemin préféré est celui que je n'ai jamais vu, jamais parcouru. Sous certaines conditions, assurément, mais l'exploration est synonyme de vitalité, à mes yeux. J'aime les jeunes, leur regard neuf, leurs brassages d'idées.



J'ai donc branché mes photos dans le 220. Donné un coup de pied dans la réalité et à sa tyrannie. J'aime ces couleurs exhubérantes, comme les Guatémaltèques qui s'habillent de couleurs vives, expressives. Je parie qu'ils sourient plus souvent que nous, ces enfoirés. Ne me demandez pas exactement ce que ça veut dire, un "enfoiré", ce sont les Français qui utilisent cette expression-là, je trouvais simplement que ça sonnait bien. En fait, c'est probablement plutôt affectueux.

Parce que la couleur, c'est la vie. En plus, on peut la bousculer, l'utiliser, la faire délirer, pourquoi pas?



Bill Bruford et Annette Peacock, quand ils étaient jeunes:



Et, avec un peu de chance, c'est peut-être ce qui pourrait m'aider à rester jeune, comme Juliette, qu'on voit ici trois jours après son anniversaire de 99 ans (et sans aucune retouche):


Elle, je sais que je peux lui faire écouter n'importe quoi. Enfin, non, je ne lui ferais pas perdre son temps avec des inepties, mais elle saura reconnaître la valeur de musiques même lorsqu'elles sont loin de ses habitudes d'écoute. Tout comme elle sait reconnaître l'intérêt des travaux de Darwin et de Einstein. Tout comme je sais reconnaître l'intérêt des conversations que nous avons ensemble.


1 commentaire:

  1. Mon cher Paul, tu étais en forme. J'ai eu beaucoup de plaisir à te lire. Tu parles d'un beau voyage dans le pays de ta blonde. Tu m'as presque donne le goût du être. C'est un fichu de beau projet je renvoie. En passant quand vas tu l'inserer cet application de newslett er qu'on sache quand tu fais un papier

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